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Les déterminants du mauvais état de santé auto- déclaré au Cameroun: une analyse à  partir des données d'ECAM 3

( Télécharger le fichier original )
par Nino Alfredo NDJONDO SANDJO
Université de Ouagadougou Institut supérieur des sciences de la population - Master en population et santé 2012
  

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IV.1.2. Effets des variables indépendantes sur le mauvais état de santé auto-déclaré chez les hommes et les femmes non pauvres

Dans l'optique de faire ressortir l'effet net de chacun des facteurs individuels associés au mauvais état de santé auto-déclaré selon le sexe chez les non pauvres au Cameroun, nous avons également considéré un modèle d'analyse comportant l'ensemble des variables indépendantes. Les variables explicatives sont, une fois de plus, introduites bloc par bloc et de façon progressive dans le modèle. Ce procédé a l'avantage de permettre une meilleure compréhension de l'évolution du pouvoir explicatif de chacun des blocs de variables introduites.

A cet effet, le pseudo-R2 du modèle est un indicateur du pouvoir prédictif du modèle et son évolution permet d'apprécier le pouvoir explicatif de chaque bloc. Ces blocs sont au nombre de quatre. Le tableau 15 présente les principaux résultats obtenus de l'analyse explicative du mauvais état de santé auto-déclaré selon le sexe chez les non pauvres au Cameroun.

Tableau 15 : Effets de chacune des variables explicatives sur la probabilité de se déclarer en mauvais état de santé selon le sexe et chez les non pauvres au Cameroun (Rapport de chances)

 

Modèle 0

Modèle 1

Modèle 2

Modèle 3

Modèle 4

F

H

F

H

F

H

F

H

F

H

Membre d'une association

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Oui

1,63

1,62

1,61

1,59

1,16

1,17

1,16

1,18

1,08°

1,20°

Consommation d'alcool

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Oui

1,18

1,29

1,11

1,22

1,18

1,22

1,18

1,23

1,13

1,11

Age

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

15-24 ans

1

1

 

 

1

1

1

1

1

1

25-34 ans

1,54

1,43

 

 

1,35

1,49

1,32

1,58

1,32

1,59

35-44 ans

2,02

1,83

 

 

1,67

2,05

1,69

2,17

1,70

2,18

45-54 ans

2,80

2,58

 

 

2,27

2,89

2,30

3,04

2,47

3,17

55-64 ans

3,55

4,21

 

 

2,92

4,90

3,00

4,97

3,67

5,57

65 ans & +

6,27

7,76

 

 

5,46

9,20

5,68

9,03

8,12

11,46

Statut matrimonial

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Célibataire

1

1

 

 

1

1

1

1

1

1

Mariée(e)/Union libre

1,46

1,63

 

 

0,85

0,67

0,85

0,68

0,93°

0,63

Veuf (ve)/Divorcé(e)

2,99

3,08

 

 

1,06°

0,93°

1,06°

0,95°

1,19

0,99°

Parenté avec le chef de ménage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chef de ménage (CM)/Conjoint

1

1

 

 

1

1

1

1

1

1

Fils/Fille du CM/conjoint

0,51

0,51

 

 

0,80

0,91°

0,80

0,85

0,78

0,83

Autre parent du CM/conjoint

0,74

0,60

 

 

0,74

0,89

0,75

0,83

0,74

0,83

Aucun lien avec le CM/conjoint

0,69

0,65°

 

 

0,80°

0,96

0,80°

0,95°

0,81°

0,98°

Statu migratoire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non Natif

1

1

 

 

1

1

1

1

1

1

Natif

0,75

0,73

 

 

0,77

0,77

0,78

0,82

0,87

0,88

Situation d'activité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Actif occupé

1

1

 

 

 

 

1

1

1

1

Chômeur

1,05°

1,2

 

 

 

 

1,46

1,40

1,39

1,31

Inactif

0,75

1,09

 

 

 

 

0,95°

1,29

0,95°

1,19

Niveau de scolarisation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non scolarisé

1

1

 

 

 

 

 

 

1

1

Primaire

0,98°

1,03

 

 

 

 

 

 

1,66

1,36

Secondaire et plus

0,78

1,24

 

 

 

 

 

 

1,70

1,60

Milieu de résidence

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Urbain

1

1

 

 

 

 

 

 

1

1

Semi-urbain

1,07

0,85

 

 

 

 

 

 

1,07

0,98

Rural

0,78

0,81

 

 

 

 

 

 

0,85

0,89

R-deux ajusté

//

//

1,3%

1,4%

8,4%

8,5%

8,7%

8,7%

9,5

9,1%

Source: ECAM3/INS/Cameroun; Note 1: °p>10%; *p<10%; Les autres coefficients significatifs à 5%;

Note 2 : F = Femmes ; H = Hommes

a) Le modèle 0

Ce modèle présente, pour les non pauvres, l'effet de chaque variable explicative prise isolément sur le mauvais état de santé auto-déclaré selon le sexe au Cameroun. Indépendamment du sexe, il existe un lien entre chacune de ces variables explicatives et l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé par les non pauvres au Cameroun.

En effet, indépendamment du sexe, les non pauvres appartenant à une association se déclarent plus en mauvais état de santé que ceux qui n'appartiennent pas à au moins une association quelconque.

Aussi, quel que soit le sexe de l'individu, la probabilité de se déclarer en mauvais état de santé chez les non pauvres augmente quand on passe du statut de non consommateur d'alcool à celui de consommateur d'alcool.

S'agissant de l'âge, on constate qu'indépendamment du sexe, les non pauvres plus âgées se déclarent plus en mauvais état de santé que les non pauvres moins âgées au Cameroun.

En ce qui concerne le statut matrimonial, on constate que indépendamment du sexe, les personnes séparées, suivies des personnes en union se déclarent les plus en mauvais état de santé dans le groupe des non pauvres.

S'agissant du lien de parenté avec le chef de ménage, on constate que la nature de sa relation avec l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé reste tributaire du sexe de l'individu chez non les pauvres. En effet, chez les femmes non pauvres, la probabilité de se déclarer en mauvais état de santé augmente quand on passe successivement du statut de Fils ou fille du CM/Conjoint, à celui de Sans lien de parenté avec le CM/Conjoint, puis de Autre parent du CM/Conjoint et enfin à CM/Conjoint. Par contre, chez les hommes non pauvres, cette probabilité augmente plutôt quand on passe successivement du statut de Fils ou fille du CM/Conjoint, à celui des autres parents du CM/Conjoint, et enfin de CM/Conjoint. Les personnes n'ayant pas de lien avec le chef de ménage/conjoint et les chefs de ménages/conjoints ont la même chance de se déclarer en mauvais état de santé.

Aussi, le modèle montre qu'indépendamment du sexe, les non pauvres non natifs de leur localité de résidence s'estiment plus en mauvais état de santé que les non pauvres natifs.

En ce qui concerne la situation d'activité, on constate que chez les femmes non pauvres, les personnes actives se déclarent plus en mauvais état de santé par rapport aux personnes inactives. En revanche, chez les hommes non pauvres, ce sont les chômeurs, suivis des inactifs qui se déclarent les plus en mauvais état de santé.

Quand au niveau d'éducation, chez les non pauvres, le résultat en santé est fonction du sexe de l'individu. En effet, chez les femmes non pauvres, les individus non scolarisés ou ayant le niveau primaire se déclarent les plus en mauvais état de santé et ceux du secondaire et plus les meilleurs états de santé auto-déclarée. Par contre, chez les hommes non pauvres, la probabilité de se déclarer en mauvais état de santé augmente quand on passe de statut de non scolarisé à celui de scolarisé (primaire et plus).

S'agissant enfin de l'urbanisation, la probabilité de se déclarer en mauvais état de santé chez les hommes non pauvres au Cameroun augmente avec le degré d'urbanisation. En revanche, chez les femmes non pauvres, on constate que c'est dans le milieu semi-urbain qu'elles se déclarent les plus en mauvais état de santé. Les femmes non pauvres du milieu rural présentant quant à eux des meilleurs états de santé auto-déclarés.

b) Le modèle 1

Le modèle 1 met en relation deux principales variables explicatives (l'appartenance à une association et la consommation d'alcool) avec le mauvais état de santé auto-déclaré des pauvres selon le sexe.

On constate ainsi qu'indépendamment du sexe, les non pauvres qui appartiennent à au moins une association se déclarent plus en mauvais état de santé (1,61 fois chez les femmes et 1,59 fois chez les hommes) par rapport à ceux qui n'appartiennent pas à une quelconque association. Ce résultat est contradictoire à notre hypothèse selon laquelle les individus n'appartenant pas à au moins une association sont ceux qui se déclarent les plus en mauvais état de santé.

Quant à la consommation d'alcool, quel que soit le sexe, ce modèle confirme que les non pauvres qui consomment l'alcool se déclarent plus en mauvais état de santé (1,11 fois chez les femmes et 1,22 fois chez les hommes) par rapport aux non pauvres qui n'en consomment pas.

c) Le modèle 2

Le modèle 2 prend en compte l'ensemble des variables démographiques, l'appartenance à une association et la consommation d'alcool. Le R-deux passe 1,3% pour le modèle 1 à 8,4% pour le modèle 2 et de 1,4% pour le modèle 1 à 8,5% pour le modèle 2 respectivement dans le groupe des femmes non pauvres et le groupe des hommes non pauvres. On constate donc que les variables démographiques ont toujours le pouvoir explicatif le plus élevé car c'est la plus grande différence de R-deux observée entre deux modèles successifs quelconques.

Dans ce modèle, outre les deux variables du modèle 1, l'âge, le statut matrimonial, le lien de parenté avec le chef de ménage, et le statut migratoire interne déterminent la perception qu'un individu non pauvre a de son état de santé et cela quelque soit son sexe. Les résultats obtenus dans le modèle 1 persistent après contrôle par les variables démographiques.

S'agissant de l'âge, quel que soit le sexe considéré, le modèle confirme que la probabilité de se déclarer en mauvais état de santé augmente avec l'âge chez les non pauvres.

En ce qui concerne le statut matrimonial, les résultats du modèle 2 confirment que, indépendamment du sexe, les personnes non pauvres et non mariées se déclarent plus en mauvais état de santé que les personnes non pauvres et mariés (ou en union). En effet, le rapport de cote obtenu chez les mariés par rapport aux célibataires est de 0,85 fois et 0,67 fois respectivement chez les femmes et les hommes. Quand aux personnes séparées (divorcées ou veuves) par rapport aux célibataires, le rapport de cote est de 1,06 fois et 0,93 fois respectivement chez les femmes et chez les hommes.

S'agissant de la relation entre le lien de parenté avec le chef de ménage et l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé, le modèle confirme chez les non pauvres, l'existence d'une telle relation aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Toutefois, l'hypothèse sur le sens de la relation n'est pas valide. En effet, chez les femmes non pauvres, les chefs de ménage/conjoint et les personnes n'ayant pas de lien avec les chefs de ménage/conjoint se déclarent, avec la même probabilité, les plus en mauvais état de santé. Ensuite, ce sont les filles des chefs de ménage/conjoint qui se déclarent les plus en mauvais état de santé. Par contre, chez les hommes non pauvres, les chefs de ménage/conjoint et leurs fils se déclarent, avec la même probabilité, les plus en mauvais état de santé. Ensuite, ce sont les personnes sans lien de parenté avec les chefs de ménage/conjoints qui se déclarent les plus en mauvais état de santé.

Enfin, quel que soit le sexe, le modèle confirme que les individus non pauvres et non natifs se déclarent plus en mauvais état de santé par rapport aux natifs non pauvres. En effet, indépendamment du sexe, chez les non pauvres, le rapport de cote des natifs par rapport aux non natifs est de 0,77.

d) Le modèle 3

Le modèle 3 met en relation l'appartenance à une association et la consommation d'alcool, les variables démographiques, la situation d'activité et l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé (selon le sexe) chez les non pauvres. Le R-deux du modèle 3 par rapport au modèle 2 augmente de 0,3 point et 0,2 point respectivement chez les femmes non pauvres et les hommes non pauvres.

Globalement, le modèle permet de confirmer les résultats observés dans le modèle 2, il permet également de confirmer que la situation d'activité est aussi un déterminant de la santé auto-déclarée et cela quel que soit le niveau de vie.

A cet effet, pour les femmes non pauvres, on constate que ce sont soient les personnes actives occupées ou alors les personnes inactives qui se déclarent les moins en mauvais état de santé. Par contre, chez les hommes non pauvres, ce sont uniquement les actifs occupés qui se déclarent les moins en mauvais état de santé.

e) Le modèle 4

Ce modèle final met en relation l'ensemble des variables explicatives. Il permet de confirmer que toutes les variables explicatives retenues dans le modèle sont des facteurs explicatifs du mauvais état de santé auto-déclaré chez les non pauvres au Cameroun, et cela quel que soit le sexe de l'individu. Le R-deux est passé de 8,7% pour le modèle 3 à 9,5% pour le modèle 4, et 8,7% pour le modèle 3 à 9,1% pour le modèle 4 respectivement chez les femmes et les hommes non pauvres.

La quasi-totalité l'ensemble des relations établies dans le modèle 3 à l'exception de celles portant sur l'appartenance à au moins une association et le statut matrimonial.

D'après le modèle 4, on constate que l'appartenance à une association ne permet plus d'expliquer l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé aussi bien chez les femmes non pauvres que chez les hommes non pauvres au Cameroun.

En ce qui concerne le statut matrimonial, chez les femmes non pauvres, le modèle 4 permet de constater que contrairement au modèle 3, il n'y a pas de différence dans l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé entre ce groupes de femmes mariées et celles qui sont célibataires. Egalement, ce sont ces deux groupes qui se déclarent les moins en mauvais état de santé. En revanche, chez les hommes non pauvres, la relation observée entre le statut matrimonial et l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé dans le modèle précédent est maintenue après contrôle par les variables socioculturelles.

D'après le modèle, l'hypothèse sur le sens de la relation entre le niveau de scolarisation et l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé n'est toujours pas confirmée. En effet, indépendamment du sexe, la probabilité de se déclarer en mauvais état de santé pour un non pauvre augmente avec le niveau de scolarisation. Quel que soit le sexe, les personnes les plus instruites se déclarent les plus en mauvais état de santé.

En ce qui concerne l'urbanisation, le modèle confirme que la probabilité de se déclarer en mauvais état de santé augmente avec l'urbanisation chez les hommes non pauvres. En revanche chez les femmes non pauvres, on note que celles vivant en milieu semi-urbain, suivies de celles du milieu urbain se déclarent les plus en mauvais état de santé. En effet, le rapport de cote chez les femmes non pauvres est de 1,07 fois et de 0,85 fois respectivement pour celles du milieu semi-urbain et celles du milieu rural.

En définitive, au regard des résultats obtenus après ces analyses, nous constatons qu'une de nos deux hypothèses se confirme. En effet, indépendamment du sexe, les facteurs socioculturels ne sont pas les plus importants dans l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé chez les non pauvres au Cameroun. C'est dire donc que cette hypothèse n'est pas vérifiée. D'après les résultats, les facteurs démographiques sont les déterminants les plus importants dans l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé chez les hommes et les femmes non pauvres au Cameroun. Toutefois, quel que soit le sexe et à l'exception des variables démographiques, les déterminants socioculturels priment sur les autres facteurs dans l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé chez les non pauvres au Cameroun.

Par contre, le niveau d'instruction de l'individu est, indépendamment du sexe, le facteur le plus important parmi les variables socioculturelles associées à l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé chez les non pauvres au Cameroun.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille