WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les déterminants du mauvais état de santé auto- déclaré au Cameroun: une analyse à  partir des données d'ECAM 3

( Télécharger le fichier original )
par Nino Alfredo NDJONDO SANDJO
Université de Ouagadougou Institut supérieur des sciences de la population - Master en population et santé 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.3.2. Les déterminants de la santé perçue

De nombreuses études se sont penchées sur les facteurs déterminant les réponses des individus à cette interrogation. En plus des facteurs génétiques, on distingue généralement trois grandes familles de déterminants de l'état de santé d'une population : les comportements ; les facteurs économiques, socioculturels et démographiques ; et le système de santé (Potvin et al., 2010). Parmi ces facteurs, l'influence de la culture a été souvent discutée et invoquée pour souligner la difficulté des comparaisons internationales de perception de la santé (Kuate-Defo, 2005 ; Jylha et al., 1998 ; Camirand et al., 2009 ; Grigoriev et Grigorieva, 2011).

Nous nous intéresserons dans cette section aux déterminants économiques, socioculturels et démographiques.

a) Le sexe

Les femmes, malgré leur espérance de vie supérieure à celle des hommes, ont plus tendance à porter un jugement négatif sur leur santé par rapport aux hommes (Kuate-Defo, 2005 ; Goldberg et al, 2001 ; Serrano-Gallardo et al, 2009 ; Barreto et Carvalho de Figueiredo, 2009). Il existe une inégalité entre les hommes et les femmes en matière d'état de santé qui serait liée aux facteurs socioéconomiques (Serrano-Gallardo et al, 2009). De nombreux travaux à l'instar de Shields et Shooshtari (2001) au Canada, Alexopoulos et Geitona (2009) en Grèce, Szwarcwald et al (2005) au Brésil montrent que les hommes se déclarent plus en bonne santé que les femmes. La principale explication donnée à cette mauvaise perception de l'état de santé par les femmes est le rôle joué par les femmes dans la société, par lequel elles ressentent plus facilement la douleur et l'inconfort par rapport aux hommes du fait de leur forte exposition aux services de santé par rapport aux hommes. La faible participation des femmes au marché du travail est aussi une raison citée dans la littérature (Szwarcwald et al, 2005). Aussi, les femmes et les hommes peuvent : 1) être exposés différemment à divers risques pour la santé ; 2) être vulnérables de différentes façons à divers aspects de l'environnement physique et social et 3) avoir accès dans différentes mesures aux divers systèmes de soutien et ressources (Vissandjee et al, 2003).

Cependant, Barreto et Carvalho de Figueiredo (2009) dans une étude au Brésil estiment qu'il n'existe pas de différence selon le sexe dans la perception de leur état de santé pour les individus ayant des maladies chroniques. Bacher (2010) au Danemark ne trouve également pas de lien entre le sexe et la santé perçue.

b) Le milieu de résidence

En général, les individus vivant en milieu rural ont une meilleure santé perçue que ceux vivant en milieu urbain bien qu'en milieu rural la mortalité soit plus élevée (Grigoriev et Grigorieva, 2011). La meilleure santé auto-déclarée parmi la population rurale pourrait en partie être expliquée par le biais de déclaration. La différence dans la perception de la santé en soi entre les deux groupes de la population pourrait être influencée par un certain nombre de facteurs, dont les circonstances sociales (Bobak et al, 2000). Cependant, un biais de déclaration ne semble pas être une explication explicite et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour explorer son impact sur le fossé urbain-rural dans l'auto-évaluation de la santé (Grigoriev et Grigorieva, 2011). De nombreux travaux (Alexopoulos et Geitona (2009) en Grèce) se sont intéressés au lien entre le milieu de résidence et la santé auto-déclarée, et les résultats confirment une meilleure santé auto-déclarée en milieu rural par rapport au milieu urbain. Grigoriev et Grigorieva (2011) dans une étude en Biélorussie montrent que les hommes et les femmes vivant en milieu rural sont proportionnellement moins nombreux à se déclarer en mauvais état de santé que ceux du milieu urbain.

c) L'âge

L'état de santé est naturellement lié à l'âge (France, 2009). En effet, étant donné que les problèmes physiques et la survenance des maladies ont tendance à augmenter avec l'âge, les perceptions moins positives de la santé sont attendues à un âge avancé (Shields et Shooshtari, 2001). Les personnes âgées vivent de façon disproportionnées à différents niveaux avec les maladies chroniques et des incapacités fonctionnelles. Cela réduit considérablement leur qualité de vie et augmentent leur demande de soins de santé et de services sociaux (Hambleton et al, 2005). Bacher (2010) dans une étude au Danemark montre qu'il existe un lien entre l'âge et la santé perçue, et conclut que les personnes âgées sont les plus nombreux à s'auto-déclarer en mauvais état de santé. Alexopoulos et Geitona (2009) en Grèce, aboutissent également à la même conclusion.

Cependant, lorsque l'état physique, les variables socio-économiques, les variables de comportements de santé et psychosociaux sont pris en considération, l'association entre l'état de santé perçue et l'âge disparait. Ainsi, on peut penser que l'association entre l'âge et la perception de sa santé n'est pas directement attribuable à l'âge, mais à ces autres facteurs tels que le départ à la retraite et la solitude (Shields et Shooshtari, 2001).

d) Le niveau d'instruction

L'éducation est le facteur le plus important associé à la santé auto-déclarée (Grigoriev et Grigorieva, 2011 ; Savage et Henning, 2008). En effet, l'éducation contribue à améliorer l'état de santé en développant chez l'individu les habilités à rechercher le savoir, à comprendre les informations et à résoudre ses problèmes. L'éducation influence les styles de vie et les comportements de santé, grâce aux connaissances acquises, à la capacité à en acquérir d'autres et à travers les revenus élevés qu'elle permet d'acquérir (France, 2009). Il existe une inégalité selon le niveau d'éducation, aussi bien pour les hommes que les femmes, dans la santé auto-déclarée (Grigoriev et Grigorieva, 2011). De nombreux travaux (Bacher (2010) au Danemark, Alexopoulos et Geitona (2009) en Grèce) ont d'ailleurs permis de confirmer cette hypothèse. Russo (2005) dans une étude longitudinale menée dans l'Etat de Utah aux Etats-Unis a constaté que la majorité des individus ayant déclaré un mauvais état de santé avait un niveau d'études secondaire. Ceux ayant fait au moins quatre années d'études supérieures par contre déclaraient être en excellente santé. Aussi, Grigoriev et Grigorieva (2011) en Biélorussie, Szwarcwald et al (2005) au Brésil ont abouti au même résultat mais ils concluent que le gradient en santé selon le niveau d'études est plus important chez les femmes.

e) Le statut matrimonial

Le mariage est un important domaine dans lequel le soutien social peut être établi. En général, les personnes mariées ont une grande satisfaction de la vie que les personnes vivant seules. Le bonheur dans un mariage entraîne moins de stress et de dépression. Un examen effectué par Baider et Bengel (2001, cité par Serrano-Gallardo et al, 2009) a montré que se marier est un facteur protecteur pour les hommes, étant donné que le mariage leur apporte une structure sociale et leur permet de se contrôler plus. Par contre chez les femmes, ce n'est pas le statut matrimonial en lui-même mais la satisfaction face aux conflits conjugaux qui est devenue un facteur prédictif de bonne qualité de vie liée à la santé. Les femmes mariées peuvent avoir un conflit entre les rôles productif et reproductif, ce qui ne se produit pas si vous êtes célibataire (Artazcoz et al, 2007 ; Bourne, 2009). En outre, les femmes divorcées et séparées peuvent vivre l'expérience d'un manque de soutien social ou une perte du statut social par rapport à leur situation antérieure, et cela affecte gravement leur santé perçue (Serrano-Gallardo et al, 2009). De nombreuses études ont mis en exergue l'existence de ce lien et dans quelques études on constate que le lien est parfois inexistant. Ainsi, Serrano-Gallardo et al (2009) dans une étude à Madrid en Espagne ont montré que les personnes célibataires, divorcées ou veuves avaient une mauvaise perception de leur état de santé.

Cependant, Alexopoulos et Geitona (2009) en Grèce, Bacher (2010) au Danemark ne trouvent pas de lien entre le statut matrimonial et la mauvais état de santé perçue.

f) L'activité économique

La relation entre travail et santé est complexe, et a été longtemps un sujet de débat dans la littérature. L'emploi protège et favorise la santé (Ross and Mirowski, 1995 cité par Kanjanapan, 2003). Autrement dit, ne pas travailler est un risque pour la santé. Une situation d'insécurité, qu'il s'agisse du chômage ou de la crainte de perdre son emploi a des effets, entre autres, sur la santé mentale, en particulier l'anxiété et la dépression, et sur la santé cardiovasculaire. Pour les personnes au chômage, la réduction des ressources est un élément négatif supplémentaire. Les effets du chômage sur la santé s'étendent à diverses formes d'emplois précaires et mal rémunérés (France, 2009 ; Kanjanapan, 2003 ; Grigoriev et Grigorieva, 2011). Une explication de cette association est que l'emploi augmente le statut, le pouvoir et l'indépendance économique ainsi qu'il confère des récompenses non-économiques telles que le soutien social et la reconnaissance des autres et que ces avantages se traduisent directement et indirectement dans une meilleure santé (Kanjanapan, 2003). Plusieurs auteurs tels que Bacher (2010) au Danemark, Grigoriev et Grigorieva (2011) en Biélorussie, et Kanjanapan (2003) en Australie ont pu mettre en exergue l'effet de l'emploi sur la santé perçue. En particulier, Kanjanapan (2003) dans une étude en Australie à l'instar de Grigoriev et Grigorieva (2011) en Biélorussie, a montré que les personnes n'étant pas en activité économique s'estimaient en mauvais état de santé par rapport à ceux qui sont en activité et ce résultat persiste après contrôle par âge, sexe ou statut socioéconomique. Après contrôle par âge, les hommes ont plus tendance à déclarer un mauvais état de santé que les femmes (Grigoriev et Grigorieva, 2011). Szwarcwald et al (2005) montrent également qu'au Brésil, la pratique d'une activité économique n'a pas d'effet significatif sur la santé perçue des femmes alors que son effet chez les hommes est important.

g) Le statut migratoire

L'effet de la migration interne ou internationale sur la santé est un sujet de controverse. En effet, il a été montré que les nouveaux migrants se sentent en bonne santé par rapport aux populations du pays d'accueil (Effet du migrant sain), pendant que d'autres études ont montré que les migrants avaient les pires états de santé dans la population (Serrano-Gallardo et al, 2009). Plusieurs études ont montré que le mauvais état de santé était plus perçu chez les immigrés mais très peu de ces études ont pu expliquer le lien entre la migration et l'état de santé perçue (Lindström et al., 2001). L'acculturation peut être associée à des changements de comportement qui augmentent ou diminuent les risques spécifiques pour la santé (Ompad et al, 2008). Lindström et al. (2001) dans une étude au Sud de la Suède trouvent un lien significatif entre le statut migratoire et l'état de santé mais en faveur des natifs. Cependant après contrôle par les variables psychologiques et socioéconomiques, la relation disparaît. Selon, Dourgnon et al (2008), en France, à situation économique et sociale donnée, le risque que les immigrés étrangers se déclarent en mauvais état de santé est plus élevé que celui des Français nés en France et celui des immigrés naturalisés. Ce résultat suggère un effet délétère du fait d'avoir migré sur la santé. Aussi, parmi les immigrés, Serrano-Gallardo et al. (2009) dans une étude à Madrid en Espagne montrent que la différence dans la santé perçue entre les hommes et les femmes était plus importante que celle observée chez les natifs. Selon les auteurs, c'est la différence de classe sociale (entre les immigrés et les natifs) qui en serait la principale cause. En somme, une des raisons importantes du mauvais état de santé perçu des immigrés pourrait être les mauvaises conditions économiques et psychologiques des migrants dans leur nouveau pays qui affecteraient leur état de santé (Lindström et al., 2001 ; Dourgnon et al., 2008 ; Serrano-Gallardo et al., 2009).

h) Le niveau de vie

La pauvreté et les difficultés économiques ont été identifiées comme détériorant l'état de santé. Cependant la relation entre le revenu et la santé auto-déclarée reste complexe (Kanjanapan, 2003 ; Grigoriev et Grigorieva, 2011). La relation entre le revenu d'un individu et son état de santé auto-déclaré est également loin d'être simple. Pris isolément, les revenus sont clairement associés à la santé auto-déclarée. Sauf chez les femmes en âge de travailler, la probabilité de se déclarer en mauvais état de santé diminue avec l'augmentation de revenus. Après contrôle par l'éducation, le lien est fortement atténué pour les hommes, mais pas pour les femmes. Deux principales raisons sont évoquées pour justifier la baisse de l'intensité de l'association entre le revenu et la santé auto-déclarée. Premièrement, il ya un lien entre le revenu et l'éducation. Enfin, le revenu déclaré ne reflète pas de façon adéquate non seulement le revenu réel mais aussi le niveau de vie réel des individus (Gilmore et al., 2002). Généralement en lieu et place du revenu, les auteurs utilisent des proxys du niveau de vie. Certaines études ont montré que les individus des groupes socioéconomiques les plus bas souffrent plus d'évènements stressants et que l'impact émotionnel de ces évènements est énorme par rapport au reste de la population (Pozo, 2010). Szwarcwald et al. (2005) au Brésil ont pu établir un lien statistiquement significatif entre l'indicateur de niveau de vie et la santé auto-perçue seulement dans un modèle ajusté par l'âge, et le sexe et en faveur des niveaux de vie élevés. Grigoriev et Grigorieva (2011) en Biélorussie, aboutissent au même résultat mais uniquement pour les hommes. L'association devient non significative après contrôle par le niveau d'éducation (Grigoriev et Grigorieva, 2011).

i) Le mode de vie

Le mode de vie a été plusieurs fois mis en évidence comme un facteur lié à la perception de l'état de santé des individus. Cependant, les contraintes économiques et sociales influencent les comportements en santé et nous imposent un ensemble de choix possibles. Ainsi, sous ces multiples contraintes, les individus doivent choisir soit d'adopter des modes de vie favorables à la santé ou plutôt des modes de vie défavorables à la santé. (Savage et Henning, 2008). Dans une étude menée en Suède, Tervo et al. (2011) ont montré que la perception de la santé est positivement corrélée à la pratique d'une activité physique. Indépendamment du sexe et de l'âge, les personnes pratiquant régulièrement une activité physique se sentent généralement en bonne santé par rapport à ceux ne pratiquant pas d'activité physique. Grigoriev et Grigorieva (2011) ont abouti également au même résultat en Biélorussie.

Ø La consommation du tabac

Les effets du tabac sur la santé sont très bien établis. C'est un facteur de risque majeur pour au moins deux des principales causes de mortalité prématurée : les maladies du système circulatoire et toute une série de cancers. En outre, le tabac contribue de manière importante à l'apparition de maladies respiratoires tandis que sa consommation pendant la grossesse peut avoir pour conséquence des bébés dont le poids à la naissance est faible et souffrant de maladies (Savage et Henning, 2008). Quant à l'effet du tabac sur la santé auto-déclarée, Grigoriev et Grigorieva (2011) aboutissent à un résultat surprenant en Biélorussie. Ils montrent qu'il existe une association inverse entre consommer le tabac et la santé auto-déclarée : les hommes non-fumeurs sont plus susceptibles de se déclarer en mauvais état de santé que les hommes fumeurs. Il n'y a pas de différence en ce qui concerne les femmes. Des résultats similaires ont été rapportés dans les études de santé auto-déclarée en Russie (Bobak et al. 1998) et Ukraine (Gilmore et al., 2002). Deux principales raisons ont été fournies par certains auteurs pour justifier ces résultats. Premièrement, Gilmore et al., (2002) ont suggéré que l'impact du tabac sur la santé est un processus à long terme. Une étude transversale ne permet véritablement pas d'évaluer l'impact d'un tel facteur sur la santé. Comme seconde raison, Bobak et al. (1998) ont évoqué le problème de biais de sélection. En effet, certains répondants, principalement pour des raisons de santé, pourraient avoir cessé de fumer ou n'avoir pas commencé à fumer. La mortalité plus élevée chez les fumeurs pourrait également contribuer au biais de sélection.

Ø La consommation de l'alcool

Les mécanismes qui expliquent le rôle de l'alcool sur la santé sont complexes et multidimensionnels. L'alcool présente des relations causales reconnues avec plus de 60 problèmes de santé. L'alcool entraîne une morbidité violente et le plus souvent son impact sur l'organisme est néfaste (Room et Babor, 2005). Non seulement la quantité d'alcool consommée mais également le type de consommation, et particulièrement le fait de boire beaucoup de façon irrégulière, déterminent l'étendue de la maladie.

L'impact sur la santé d'une consommation excessive d'alcool, aussi bien sur le plan de la morbidité que de la mortalité, est considérable dans la plupart des régions du monde (OMS, 2004). La consommation d'alcool s'accompagne de nombreuses conséquences dommageables sur le plan de la santé et sur le plan social, comme l'ébriété et la dépendance à l'alcool. L'alcool est également une cause de décès et d'incapacités par accidents et blessures, agressions, homicides et suicides, et on estime qu'il cause plus de 2 millions de morts chaque année. (Savage et Henning, 2008 ; OMS, 2004). En somme, l'alcool est l'un des grands facteurs de risque évitables et son impact sur la santé se constate principalement sur le long terme (OCDE, 2009 ; Gaumé, 2007).

Hou et Chen (2003) dans une étude à Toronto montrent que les personnes ayant des revenus bas, étant âgées ou de sexe féminin avaient une forte dépendance vis-à-vis de l'alcool et ne pratiquaient pas d'activé physique, avaient également des mauvais états de santé perçue. Paradoxalement, Gaumé (2007) dans une étude portant sur les pays Baltes montre que plus le niveau de consommation est élevé, meilleure est la santé perçue

j) Le capital social

Le capital social désigne les caractéristiques des relations sociales ou les organisations qui peuvent faciliter l'action collective visant à l'amélioration de la société. Ces fonctions peuvent inclure la confiance, la réciprocité, les normes et les réseaux d'information. Cependant, il n'y a pas de définition unique du capital social. C'est un concept multidimensionnel qui est parfois conceptualisé comme structurelle et conceptuelle. La vision structurelle du capital social se réfère à la quantité de relations, tout capital social cognitif se réfère à la qualité de ces relations. Généralement, des niveaux élevés de capital social sont associés à des résultats positifs pour la santé (Ompad et al, 2008). Le capital social constitue donc l'un des facteurs les plus déterminants de l'état de santé. Ainsi, avoir des ami(e)s, faire partie d'un club ou d'une communauté, et s'amuser en groupe sont fortement associés à un bon état de santé. Les études ont permis de montrer que les niveaux élevés de capital social sont corrélés aux faibles taux de mortalité et à une perception positive de son état de santé. Le réseau social permet de résoudre les problèmes, de faire face à l'adversité et aux différentes circonstances de la vie (Bacher, 2010). Il y a un lien établi de causalité entre les relations sociales et la santé, dans la mesure où ceux qui sont fortement liés à la communauté sont moins susceptibles d'être impliqués dans des comportements de santé à risque (Savage et Henning, 2008).

Au terme de cette synthèse de la littérature, force est de constater que les facteurs socioéconomiques associés à la santé perçue sont assez bien documentés dans certains contextes (Europe et Amérique) et plutôt rares dans les pays en voie de développement (en Afrique subsaharienne en particulier). Toutefois, certains résultats sont parfois contradictoires d'un pays à un autre et l'effet de certaines variables reste encore hypothétique. L'identification de l'effet de ces variables sur la santé perçue dans le contexte des pays d'Afrique Subsaharienne permettra de mieux élaborer les politiques et programmes de promotion de la santé. Cela permettra également de mettre en exergue les spécificités africaines dans les déterminants du mauvais état de santé auto-déclarée à l'instar de l'effet du lien de parenté d'un individu avec le chef du ménage sur l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite