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Spécificité de la traduction politique: le cas de la traduction de " Cameroon political story: memories of an authentic eye witness " de Nerius Namaso Mbile

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par Cynthia CHEDJE BIDJANGA
Universite de Buéa - Licence ès lettres bilingues (français- anglais) 2012
  

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I.3.1.2 L'intégration nationale

L'actuel Président de la République du Cameroun, Paul Biya, définit la notion de nation dans Pour le Libéralisme Communautaire comme une communauté humaine consciente de son unité et de sa solidarité, des armes pour transcender les barrières d'ordre linguistique, ethnique et religieux. Par conséquent, l'adjectif qualificatif national désigne la quête des valeurs, des idéaux et des aspirations partagés par les citoyens d'une nation. A cet effet, l'intégration nationale désigne la politique gouvernementale qui vise à susciter chez le citoyen le sentiment d'appartenance à un territoire donné et à l'assurance de se sentir comme à la maison partout au Cameroun. L'application de cette politique a débuté en 1961 à la faveur de l'instauration du fédéralisme. Aussi, les fonctionnaires étaient-ils affectés partout à travers le pays pour une cause précise : servir la nation. Par ailleurs, les populations, affirme Mbile, étaient encouragés à trouver du travail de part et d'autre. La présence de nombreuses communautés du grand Sud camerounais dans les plantations de la CDC participe de la dite politique. Ses fruits sont la multiplication des mariages inter-ethniques et la naissance des enfants hybrides entre les différentes communautés nationales. Cet état des choses, souligne Mbile, n'a été possible qu'au prix de la clairvoyance politique des différents Chefs d'Etat, bâtisseurs de la paix et de la stabilité politique dont les Camerounais tirent fierté aujourd'hui.

I.3.1.3 Patriotisme

Le patriotisme se conçoit comme l'amour porté par un citoyen à la patrie. Ce sous-thème est manifeste dans l'ensemble des deux publications de Mbile. Malgré ses défaites politiques, notamment le rattachement manqué au Nigéria ou son éviction du gouvernement Muna, Mbile a continué, comme tous ses camarades du combat politique, à servir la nation avec dévouement. A ce titre, il plaint la jeunesse actuelle. Il la trouve éprise par la quête effrénée du grain facile. Tout le contraire de son époque racontée dans le premier chapitre de Cameroon Political Story intitulé : « My Early Days ». Mbile y précise la petitesse des salaires. Ils étaient invariablement proportionnels à la ferveur de servir la nation. Il souligne par ailleurs les sacrifices consentis au nom du Cameroun.

I.3.1.4 Le problème anglophone

Evoquer une telle question impose de définir la notion d'Anglophone. Elle est conçue par Gam Kwi comme :

A person speaking English especially where English is not the only language spoke...an indigene whose first culture is Anglo-Saxon and whose problem is that of identification within a cultural milieu which is 85 per cent Gaullic (Ngoh, 189:2004).

Aussi, le problème Anglophone revient-il à souligner la plainte relative à la marginalisation des populations originaires de l'ancien Cameroun britannique. En d'autres termes, les Camerounais anglophones ne joueraient pas les premiers rôles au niveau de la prise des décisions. Selon Joseph Takougang cité Gam Nkwi, en 1991, 37 of the 47 Senior Prefets [Senior Divisional Officers] were Beti [Francophones], as where three-quarters of the directors and general managers of the parastatals, and 22 of 38 high-ranking bureaucrats who had been appointed in the newly created office of the Prime minister». Ce problème tire sa genèse, selon Gam Nkwi, de la conférence de Foumban en 1961. En effet, les dignitaires de l'ex-Cameroun britannique étaient divisés sur la question du Plébiscite et s'y étaient rendus en rangs dispersés. A l'occasion, le statut de langue inférieure fut conféré à l'anglais « The revised constitution shall be published in French and English, the French text being authentic ». Cette question fait couler beaucoup d'encre et de salive auprès des chantres. A ce tire, Njoh Litumbe (1993 :2) préconise le retour au fédéralisme comme alternative à la souffrance des populations anglophones :

« I present to those who believe in Federalism that one political party has been consistent since its inception in preaching Federalism for a bi-cultural Cameroon, and i urge all of you to seek it out and join it so that together we can constitute a political bargaining force ».

Selon Njoh Litumbe, atteindre cet objectif exige aux populations des deux provinces Anglophones, en l'occurrence le Sud-ouest et le Nord-Ouest de rester unies afin de rassembler la force indispensable à la libération du joug francophone. Il rejoint de ce fait la thèse de Kenneth Asa'ah Fon-Ndikum. Selon ce dernier, il est impératif de redéfinir les priorités et de taire le différent Nord-Ouest / Sud-Ouest car, affirme-t-il, « the NW/SW issue is a non-issue». Aussi, la communauté anglophone doit-elle tirer avantage, précise Francis Wache, du ferme engagement littéraire des écrivains de la dimension de Bate Bisong, Bole Butake...car leur aura est capable de mobiliser le peuple « liberation does not come as a gift from anybody ; it i seized by the masses with their own hands » (Ngwane, 1990 :30).

Au sujet de la question anglophone, Nerius Namaso Mbile demande à la postérité de ne point tenir rigueur aux membres de l'opposition car le projet de constitution rédigé par leurs homologues du Cameroun oriental ne leur avait été présenté qu'à Foumban. Pourtant, le conclave préparatoire de Mankon à Bamenda aurait dû servir de cadre à ce travail. Aussi, leur tâche se réduisait-elle à parcourir et à en faire des propositions d'amendements dans des délais peu humains. D'ailleurs, au sujet des conditions de rédaction de cette constitution-là, Mbile est peu amère. Les rédacteurs qu'ils étaient, pense-t-il, auraient pu produire du bon comme du mauvais en cinq jours comme en cinq mois. Aussi, invite-t-il ses compatriotes à taire la querelle des délais brefs. Même si les Camerounais du bord occidental étaient partis de Foumban peu comblés au regard de leurs attentes de départ formulées à Mankon, aucun regret ne devrait être exprimé à cause des événements à l'origine de l'abandon des clauses de Mankon. A ce niveau, Mbile nuance ses propos. Les propositions de Bamenda, affirme-t-il, présentaient également des risques. Une large union avec deux Etats fédérés à forte autonomie aurait sans doute pu céder à la moindre fiction pour deux raisons fondamentales : les éventuels élans séparatistes d'un Cameroun occidental trop libre de ses mouvements et la possibilité du déclenchement d'une guerre civile au cas où les compatriotes de l'Est venaient à s'opposer à la rupture. Nul ne peut affirmer qu'un Cameroun occidental séparé, pense Mbile, n'aurait pas produit un autre Macias Nguela, un dictateur. La fédération libre telle que conçue à Mankon projetait le spectre du danger et des troubles graves.

Nous venons de décrire l'histoire de la politique du Cameroun du point de vue de l'auteur du corpus de choix-Nerius Namaso Mbile. Tout ceci mais surtout la bonne compréhension du « problème anglophone », sont des pistes qui nous servirons dans la suite de notre travail, pour établir le lien entre la traduction politique et la scène politico-historique du Cameroun.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe