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Perceptions des personnels soignants de l'Hôpital Général de Yaoundé relatives à  l'influence de la charge de travail sur leur état de santé

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par Arsène Raoul Tsakeu Nekdem
Ecole privée de formation des personnels médico- sanitaire "la Rosière" Yaoundé - Diplôme d'état d'infirmier 2012
  

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4-2-3. Gestion de la charge de travail

Elle vise à fournir une méthode d'évaluation et d'amélioration des résultats en matière de prévention des accidents et incidents survenus sur le lieu de travail, par une gestion effective des dangers et des risques au travail.

Les professionnels soignants s'inquiètent souvent des charges de travail trop importantes et impossibles à assumer. Celles-ci sont à l'origine de mauvaises performances, d'une faible motivation et de l'épuisement; à terme, elles risquent d'entraîner l'abandon de leurs emplois, voire de leur secteur d'activité.

Rhéaume (2006) définit « la charge de travail normale » en établissant ainsi une distinction claire entre charge et surcharge de travail sur les plans du nombre d'heures consacrées au travail et de l'utilisation des compétences et des capacités de l'individu. Selon lui, une charge de travail « normale » est constituée de tâches impliquant une charge physique, mentale et psychique correspondant aux capacités et aux compétences de la personne, pouvant généralement s'effectuer à l'intérieur d'une période d'environ 40 heures par semaine.

Rédigé et présenté par TSAKEU NEKDEM Arsène Raoul

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Au-delà de cette charge de travail normale, il y a parfois l'hyperactivité au travail, aussi appelée hypertravail. Ce concept désigne « une surcharge de travail, dépassant de façon significative une charge dite « normale », qui se manifeste de façon soutenue dans le temps et qui est acceptée volontairement voire avec enthousiasme ». Lorsque le sujet lui-même prétend ne pas arriver à réduire une charge de travail qu'il considère excessive, il y a hyperactivité professionnelle. Elle est la conséquence évolutive des efforts considérables pour assumer des contraintes croissantes imposées par l'organisation du travail en continuant de produire un travail de qualité (Dejours, 2004).

Ces peines sont ressenties différemment selon les personnes et relèvent du niveau subjectif du travail qui n'est pas évident dans la mesure de la charge de travail Infirmière.

4-2-4. Approche évaluative de la charge de travail

Nous ne disposons pas d'indicateurs pertinents pour évaluer la charge de travail des soignants. Il n'est pas toujours possible d'avoir une approche quantitative de cette charge. Par ailleurs, nous ne pouvons pas toujours contextualiser. Au plus pouvons-nous repérer :

· Des déclencheurs : un accroissement du volume de travail à réaliser avec une organisation et des compétences inchangées ; une réduction du temps de travail avec un volume de travail et une organisation inchangées

· Des révélateurs : une augmentation des accidents du travail ; une augmentation de l'absentéisme.

Mais il n'y a pas de lien direct entre le constat effectué et une cause unique qui serait la (sur)charge de travail.

Les fluctuations liées à celles-ci ne sont pas prises en considération et révèlent l'inefficacité d'une mesure comptable de la charge de travail. Donc, la vision qu'on a de la charge de travail des soignants est une vision purement instrumentale de ce qui est à faire, en décalage avec la perception et le vécu qu'en ont les personnels soignant.

La charge de travail sous l'angle des soins directs (soins infirmiers) et des soins indirects (tout ce qui participe à la prise en charge du malade) demeure un projet de recherche en nursing.

Les conséquences de la charge de travail ne se limitent pas aux ressources humaines, mais affectent également les organisations.

Rédigé et présenté par TSAKEU NEKDEM Arsène Raoul

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D'une part, celles-ci doivent ingérer les coûts de l'absentéisme, du présentéisme et du roulement de personnel associés à des conditions de travail difficiles et exigeantes.

Les coûts relatifs aux problèmes de santé mentale découlant indirectement de la charge de travail sont estimés, au Québec, à 4 milliards de dollars annuellement (Vinet, 2004). De ce fait, les organisations risquent, à plus long terme, de subir une diminution de la quantité et de la qualité des prestations puisque l'augmentation de la charge de travail freine l'initiative et la créativité des personnels. Enfin, certains modèles permettent une évaluation subjective de la charge de travail.

4-2-4-1. Le Modèle demande-autonomie-soutien social

Le modèle demande-autonomie-soutien social propose qu'une situation de travail caractérisée par une demande psychologique élevée et une faible latitude décisionnelle entraîne des conséquences sur les individus en termes de stress et de problèmes de santé physiques et psychologiques divers (Theorell & Karasek, 1996). La notion de soutien social est également un facteur impliqué dans l'équation (Johnson & Hall, 1988). Les trois dimensions du modèle se résument ainsi:

· Demande psychologique: renvoie à l'intensité, à la rapidité, à la quantité de travail, à la contrainte temporelle, aux interruptions et aux contradictions des exigences;

· Latitude décisionnelle: dépend, d'une part, de l'autonomie décisionnelle, d'autre part, de la possibilité de mettre en oeuvre ses compétences et d'en développer de nouvelles;

· Soutien social au travail: réfère à la reconnaissance de son travail par la hiérarchie et à l'appui des collègues.

Le modèle de Karasek et Theorell (1990) est probablement celui qui a obtenu la plus forte audience internationale et qui a été le plus évalué, souvent de façon positive. Les critiques à son encontre portent sur le fait qu'il sous-estime les facteurs individuels et que la latitude décisionnelle confond deux dimensions hétérogènes (prise sur l'environnement et développement personnel). Par ailleurs, ce modèle étant élaboré à partir de très larges échantillons dans une perspective épidémiologique, son application dans le cadre d'une microanalyse de situations de travail se révèle difficile. Néanmoins, compte tenu de l'appui scientifique dont bénéficie ce modèle, il apparaît essentiel de prendre en compte les dimensions qui le composent.

Rédigé et présenté par TSAKEU NEKDEM Arsène Raoul

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4-2-4-2. Objectivation quantitative de la charge de travail

Le discours des gestionnaires en ressources humaines et en soins infirmiers est principalement axé sur la transparence et la mesure comptable de la charge de travail du personnel soignant. Fort imprégné des courants des années 90 de mesure objective de la charge de travail, la direction des hôpitaux parle de la charge de travail à travers deux méthodes de quantification de celle-ci :

- la méthode SIIPS (soins infirmiers individualisés à la personne soignée) : l'objectif de cette méthode est de déterminer un indicateur en soins infirmiers par une appréciation globale et synthétique des soins pour chaque malade. Elle renseigne notamment pour chaque malade l'intensité des soins et leur structure. Les soins sont classés en trois catégories, les soins de base (liés à l'alimentation, l'hygiène et le confort) ; les soins techniques ; les soins relationnels et éducatifs. Des coefficients sont attribués à chacun des soins en fonction de la pathologie et du degré de dépendance de la personne soignée. Cette méthode doit permettre d'évaluer en fonction de l'unité de soins (courts, moyens ou longs séjours), des pathologies traitées et du degré de dépendance des malades l'effectif soignant requis.

- La méthode PRN (programme de recherche en nursing) : Il s'agit d'une méthode canadienne dont l'objectif est de quantifier la charge de travail. Cette méthode repose sur la charge de travail en soins directs (soins dont bénéficie directement le patient) et soins indirects (soins afférents aux soins directs, par exemple, prise de rendez-vous, planification des soins, communications avec le médecin etc.). A chaque soin est attribué un temps de réalisation qui au final doit permettre d'établir un effectif d'efficacité maximale.

La méthode principalement retenue en France a été la méthode SIIPS, mais qui s'est révélée infructueuse. En effet, elle a été abandonnée parce qu'elle ne prenait en compte que l'aspect objectif du travail soignant, mais ne considérait absolument pas ce que les canadiens nomment les soins indirects. De plus, elle s'est révélée particulièrement consommatrice en personnel soignant.

Cependant, les discours des membres de la direction sont essentiellement tournés vers une définition de la charge de travail donnée par les SIIPS. « En fonction des soins, il y a trois catégories de soins qui sont codifiées : les soins de base : toilettes, hygiène, alimentation etc. qui sont plus des soins délégués aux aides-soignantes ; les soins techniques : tout ce qui est perfusion, prise de sang, etc. et les soins relationnels. Donc ça donne un score de la charge en soins qui permet de mesurer la charge de travail en soins et l'évolution de l'autonomie du patient » (DSI, La Timone).

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe