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Répercussions qualitatives et quantitatives des mutations agricoles récentes sur les systèmes d'irrigation traditionnels dans le bassin versant de la Vaigai- Periyar, Inde du sud

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par François Mialhe
Université Paris 7 Diderot - Master 2 environnement, milieux, techniques, sociétés 2006
  

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2. Le bassin versant de la Vaigai-Periyar, unité régionale d'analyse spatiale et sociale des tanks

L'approche systémique utilisée s'organise autour de la possibilité d'articuler à plusieurs échelles les éléments et les informations tirées de l'analyse. Il convient donc d'abord de s'attarder sur l'unité fondamentale des systèmes hydrologiques continentaux, le bassin versant. Les réponses sociales, par le biais des pratiques ou de l'organisation communautaire, se sont dans un premier temps astreintes aux conditions environnementales avant que la technique n'ait pu, dans un second temps, les en détacher partiellement et inégalement. Nous entendons par là, la distinction qui existe entre les system tanks et les non-system tanks qui fait que les premiers sont moins dépendants des conditions in situ. L'apparition des puits est un autre exemple probant d'une technique dont l'efficacité et la durabilité sont fonctions des pratiques sociales. Les conditions climatiques qui règnent dans le bassin versant ont nécessité la mise en oeuvre de systèmes d'irrigation. Parmi ceux-ci, les tanks sont les plus représentés. Ils ne sont cependant pas répartis de manière homogène; ce sont ces disparités qu'il conviendra d'abord d'analyser. Cette phase précédera l'étude respective des system tanks et des non-system tanks ; selon la qualité de leurs structures et selon la gestion organisée par les strates de la société. Nous verrons enfin l'évolution du lit des tanks, et les différents états de surface, sur une période d'environ 30 ans grâce aux images satellites, qui laissent entrevoir les dynamiques principales ainsi que les usages multiples, qui leur sont liés.

2.1 L'inscription des tanks à l'intérieur du bassin versant

2.1.1 Les données géographiques du cadre d'analyse

Figure 7- Profil longitudinal de la Vaigai-Periyar dans la zone étudiée (extrait à partir des SRTM)

Le bassin versant Vaigai-Periyar draine une aire de 7393 km2 à travers 13 taluks1. Les deux cours d'eau qui le constituent, le Periyar et la Vaigai, confluent à l'amont du lac de retenue créé par le barrage Vaigai, pour s'écouler ensuite en direction de l'est et se jeter dans le golfe du Bengale au niveau de la ville de Ramanathapuram.

Le profil longitudinal de la Vaigai-Periyar, dans la zone étudiée, se divise en trois sections de pente différenciées (cf. figure 7). Le premier tronçon de 50 km présente la pente la plus forte, 0.32%. C'est la portion du talweg occupée

par le Periyar jusqu'à sa jonction avec la Vaigai avant le lac de retenue du même nom. Elle correspond à la partie du bassin versant dans laquelle l'irrigation par tank est minoritaire,

voire marginale, comparée à l'irrigation par puits et par canaux. Les puits sont en effet nombreux dans cette partie en raison de la présence de sols limoneux et argileux très épais et bien drainés, d'une topographie avantageuse (zone de piémont des Southern Ghats) ainsi que d'une pluviométrie mieux répartie dans l'année que dans le reste du bassin. Le deuxième

1 Unité administrative indienne

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tronçon, du 50ème au 150ème kilomètre accuse une pente de 0.18%. Il s'étire de la confluence des deux cours d'eau jusqu'à 15 kilomètres après Madurai, et comprend le lac de retenue du barrage de la Vaigai. C'est dans cette portion que l'on trouve la majorité des canaux connectés à la Vaigai et drainant ses eaux en direction des system tanks. La pente encore importante permet des débits probablement élevés et une fourniture en eau régulière du fait de la proximité du barrage. Ces facteurs sont donc propices à l'alimentation des canaux. La dernière portion, de pente plus modeste, 0.1%, s'étire jusqu'à l'embouchure bordant le golfe du Bengale. Les 30 derniers kilomètres accusent toutefois une pente quasiment nulle et correspond au paléo-delta de la Vaigai. C'est dans ce tronçon final que les non-system tanks sont les plus nombreux. Ceci peut s'expliquer par le débit sans doute plus faible du cours d'eau en raison de l'utilisation de ses eaux en amont, et donc d'une fourniture plus incertaine. Au niveau climatique, le bassin versant bénéficie des deux moussons : celle du NE contribue à environ 45% du total annuel tandis que la mousson d'été y participe à hauteur de 30% par des averses qui alimentent l'amont montagneux. La tête de bassin reçoit en moyenne une plus grande quantité de précipitations que le reste, en raison de la période des mango showers plus arrosée, et d'une mousson d'été plus active.

Les conditions climatiques de son bassin sont toutefois loin d'être favorables à la formation d'un cours d'eau pérenne. Ainsi, avant la diversion du flot du Periyar, la Vaigai avait pendant une ou deux semaines de très fortes crues qui étaient vite évacuées, et se réduisait à un misérable filet d'eau le reste de l'année (Adiceam, 1966). Depuis la contribution du Periyar, elle a un débit plus considérable et plus soutenu.

Figure 8- Carte des densités, et des populations, des 13 taluks du bassin versant de la Vaigai-Periyar en 1991 (source - Sipis)

En prenant en compte les limites administratives des taluks, et non pas les limites physiques du bassin versant, la population totale est de 2 523 477 personnes pour une densité moyenne de 307 habitants au km2 (cf. figure 8). Cette densité de population n'est pas homogène le long du bassin versant : on remarque une opposition entre la partie haute du bassin, densément peuplée, et la partie basse moins dense, exception faite du taluk littoral de Ramanathapuram. L'attrait particulier de ce taluk peut être associé à des facteurs historiques de peuplement ainsi qu'à des opportunités spécifiques aux espaces littoraux ; ces facteurs n'étant pas indépendants l'un de l'autre. La forte densité de population dans la partie centrale doit être associée à la présence de Madurai, qui est la ville principale du bassin versant, et de l'attraction qu'elle exerce sur les campagnes environnantes. L'attrait de la partie supérieur est à relier aux opportunités agricoles en raison des conditions environnementales particulièrement favorables

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qui y règnent. Malgré ces fortes densités, la population active est majoritairement rurale et agricole (environ 50%). L'attachement de la population à la terre est fort et implique une maîtrise de l'eau pour répondre aux besoins de l'agriculture.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote