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Problématique de la pérennisation des projets de développement. Cas des périmètres maraà®chers de Dodougou et de Diéco commune rurale de Toukoroba au Mali

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par Baba Faradji N'DIAYE
Institut de hautes études internationales et du développement Genève - International master of advanced studies ( IMAS ) 2008
  

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Les limites de l'approche participative dans l'identification des besoins prioritaires

Par rapport aux méthodes participatives, la question que l'on peut se poser in fine, est de savoir si les populations sont réellement initiatrices de leurs projets ? Non. Les projets / programmes de développement ainsi que leurs zones d'intervention sont toujours pensés au niveau supérieur. Entre leur phase d'élaboration et de mise en oeuvre, les populations sont largement informées sur leurs composantes et les procédures d'accès à leurs ressources. Elles sont comme pré formatées bien avant le démarrage des projets pour que leurs demandes restent toujours dans la logique des projets et programmes de développement. Le cas contraire, des réglages ne sont pas exclus pour mieux cadrer les demandes pendant la phase d'identification des besoins. Ces réglages sont guidés soit par des contraintes de coût budgétaire, soit par des logiques de développement, comme dans le cas de deux périmètres qui font l'objet de cette étude. D'un autre coté, c'est toujours le courtier local de développement qui est à l'initiative du contact avec les populations rurales.

Les tableaux 9 & 10 montrent que l'action prioritaire dans les deux villages n'est pas l'aménagement d'un périmètre maraîcher. Même si les différences de scores obtenus après notation ne sont pas considérables entre les actions, et même si toutes les actions peuvent être considérées comme prioritaires, le périmètre maraîcher vient en 2e et 4e position, respectivement pour Dodougou et Diéco. Et dans nos deux villages, la première action prioritaire est l'équipement en matériels agricoles. Cette demande n'est naturellement pas gratuite. Elle répond à une logique mûrement réfléchie. En effet, les comportements des agriculteurs face aux innovations techniques ou organisationnelles proposées par les projets, loin d'être irrationnels, manifestent leur capacité, dans un contexte de forte incertitude, de prendre des décisions cohérentes en fonctions d'objectifs et de contraintes qui leur sont propres, tant dans le domaine de la production que dans ceux de la reproduction sociale, politique, identitaire etc. (Chauveau 1997). Les populations ont demandé ce que leur situation financière ne permettait pas d'avoir (les équipements et intrants agricoles), pour mettre en valeur ce dont ils disposent déjà (la terre). Ce qui leur permet de faire d'une pierre, deux coups. La question vient d'elle même : pourquoi alors dans les deux villages c'est un périmètre maraîcher qui a été réalisé au lieu de doter les communautés en équipements et en intrants agricoles, action qui s'inscrit dans leur logique?

Même en passant par une approche participative, l'influence des ONG restent déterminantes dans la mise en oeuvre des projets de développement. Suite à une évaluation des ONG au Burkina Faso, PIVETEAU (2004) vient à la conclusion qu'une vision d'ensemble révèle le poids des ONG et la faiblesse de la population paysanne, étroite et de moindre capacité aux différentes phases du processus de décision qui conduit à la réalisation d'une opération de développement.

L'approche participative, ne garantie pas toujours l'adhésion des populations locales à des projets qu'elles ont pourtant `'demandé''. Olivier de Sardan (1990) et Chauveau (1994) parlent de mécanismes par lesquels elles "s'appropriaient" les projets soit en sélectionnant certains thèmes au sein du "paquet" d'innovations proposés, soit en détournant le projet de ses objectifs, soit en s'y dérobant et en le rejetant consciemment. Ce fut le cas du périmètre de Diéco.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard