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Analyse de l'impact de la gestion actuelle de prunus africana au Cameroun (région du sud-ouest Cameroun)

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par Sandrine YANKAM SAMAKEU
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS ) en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux. 2013
  

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3.3. Technique d'écorçage

L'étude s'est uniquement déroulée dans le bloc I d'aménagement qui est à l'heure actuelle le seul bloc exploité. Dans le souci de s'assurer si les méthodes d'écorçage recommandées par le Gouvernement Camerounais ont été respectées, 522 arbres exploités ont été choisis aléatoirement pour la vérification. Il ressort de l'analyse faite après vérification sur le terrain que 88% des tiges dans le bloc I d'aménagement ont été très bien écorcées et 12% mal écorcées. Dans l'ensemble la méthode 2/4 a été utilisée pour les arbres de diamètre compris entre 30 et 50 cm. Tandis que ceux qui ont un diamètre de plus de 50 cm, la méthode 4/8 a est celle qui a été appliquée.

En plus du respect des méthodes de récolte, la qualité d'écorçage est presque satisfaisante. Sur près de 95% des arbres, l'écorçage s'est arrêtée à la première branche. Le cambium n'a pas été détruit. Seulement 5% n'ont pas été convenablement écorcés. Il y a lieu de mentionner que le DHP de toutes les tiges recensées était supérieur ou égale à 30 cm. En prenant en compte la qualité et méthodes d'écorçage, sur 522 arbres examinés lors du monitoring, 455 soit 87,16% ont été bien exploités.

Les récolteurs s'imprègnent déjà des normes d'écorçage recommandées par le Gouvernement Camerounais.

Les figures 7 et 8 illustrent l'approche d'écorçage actuel au Mont Cameroun.

Figure 7 : Qualité d'écorçage Figure 8 : Méthode d'écorçage

3.4. Impact socio-économique de la gestion actuelle de P. africana

L'exploitation de P. africana est une source d'emploi dans les villages riverains du parc et aussi au niveau des villes. Plusieurs personnes sont embauchées dans la filière allant de la sensibilisation à la commercialisation en passant par l'inventaire, l'exploitation et la régénération.   Au stade de la collecte, il y a lieu de relever que la récolte de P. africana est une activité pénible qui nécessite des efforts physiques. Les récolteurs sont contraints de grimper à l'arbre et transporter sur un terrain très accidenté de lourdes charges. Donc cette activité est réservée uniquement aux jeunes hommes dont l'âge varie entre 25 ans et 40 ans.

Depuis la relance de l'activité en juillet 2012, une série de trois récoltes ont été effectués dans le bloc I d'aménagement. 52160,5 kg soit 52,160 t ont été récoltées. Le prix unitaire étant fixé à 350 F cfa, la production totale a rapporté en valeur monétaire 18 256 175 F cfa. Il faut noter qu'à ce stade, les écorces sont vendues à l'état frais.

Pour le bon déroulement des activités de la filière, les revenus issus de l'exploitation de P.africana ont été distribués au niveau local. Le tableau 8 indique la répartition des bénéfices de la vente de P. africana au Mont Cameroun.

Tableau 8 : Répartition des bénéfices de la vente de P. africana au bloc I d'aménagement

Date 2012

Production (kg)

Récolteurs 43%

Développement des villages 16%

Facilitation 7%

Parc 20%

Régénération 7%

Transport 4%

Dépôt 3%

25/7

15 518,5

2 335 534

869 036

382 030

1 086 295

380 203

217 259

162 944

10/10

17 799

2 678 750

996 744

436 076

1 245 930

436 076

249 186

186 890

21/12

18 843

2 835 872

1 055 208

461 654

1 319 010

461 654

263 802

197 852

Total

52 160,5

7 850 155

2 920 988

1 277 932

3 641 235

1 277 932

730 247

547 635

L'exploitation de P.africana est une source importante de revenu pour les récolteurs. Comme on peut le lire sur le tableau, elle leur a rapporté 7 850 155 F cfa soit 314 006,2 F cfa/ récolteurs pour les six mois d'exercice. Etant donné qu'ils sont au nombre de vingt-cinq, cette somme représente en salaire mensuel 52 334 F cfa. Cet argent leur permet de survenir aux besoins élémentaires (nutrition, habillement, logement, soin de santé) et de scolariser leurs enfants.

Le tableau 9 ci-dessous classe par ordre de priorité l'utilisation des revenus de cette activité.

Tableau 9: Utilisation des revenus liés à l'exploitation de P. africana

Besoins satisfaits

Nombres de réponse favorable sur 25

Pourcentage (%)

Alimentaire

21

84

Santé

17

68

Logement

15

60

Scolarisation des enfants

8

32

Habillement

6

24

Le tableau 9 indique que l'argent obtenu dans l'exploitation de cette ressource est d'abord destiné à l'alimentation (21/25 récolteurs) suivi de la santé et l'habillement en dernière position.

Outre les revenus directs qu'elle génère aux récolteurs, l'activité contribue au développement socio-économique des villages riverains au parc. D'après le plan simple de gestion de P. africana, un pourcentage des revenus issus de la production de cette ressource est versé aux villages riverains ; soit une somme de 2 920 988 F cfa pour la période de six mois (de juillet à décembre). Cet argent leur permettra de construire les foyers communautaires et de se doter en infrastructures sociales telles que les adductions en eau potable, l'électricité, les écoles, les centres de santé, etc.

MOCAP quant à lui a perçu 2 555 864 F cfa à travers la facilitation, le transport et l'emmagasinement qui ont donné respectivement 1 277 932 F cfa, 730 247 F cfa, 547 685 F cfa.

Le Parc National du Mont Cameroun trouve également des intérêts dans cette activité. Pour le premier bloc, il a déjà encaissé 3 641 235 F cfa.

Le Gouvernement Camerounais tire profit de cette activité à travers le payement des taxes de régénération et d'exportation. La taxe de régénération fixée à 10 F cfa par kg de quota, est payée avant l'exploitation. La société AFRIMED verse au Gouvernement Camerounais pour chaque bloc 2 600 000 F cfa. Ce montant correspond au quota annuel d'exploitation au Mont Cameroun arrêté à 260 t. La taxe d'exportation vaut 5% du prix d'achat. Ainsi, 3 512 808,75 F cfa issus de cette activité sont déjà rentrés dans les caisses de l'Etat Camerounais.

En ce qui concerne AFRIMED, le produit est vendu à l'international à deux dollars américain (équivalent à 1000 F cfa) en poids humide. Un poids humide étant le double du poids sec, cette activité lui a déjà rapporté un bénéfice brut de 30 391 516,3 F cfa pour le premier bloc d'aménagement. Les dépenses courantes (transport, factures, loyer, main d'oeuvre, etc) n'ont pas été prises en compte.

L'exploitation dans le premier bloc d'aménagement n'est pas à sa fin. Sur ce, il sera intéressant de faire une prévision des revenus sur un et cinq ans.

Revenu escompté sur un an et cinq ans

Après l'inventaire d'aménagement de P. africana au Mont Cameroun en 2011, le quota a été fixé à 130 t / an en poids sec soit 260 t/an en poids humide. Mais, après des investigations menées dans le bloc I d'aménagement, il en est ressorti qu'environ 118 t en poids humide peuvent être exploitées dans cette unité (voir tableau 5). L'exploitation dans le bloc I d'aménagement n'étant pas achevée, si on considère le quota d'exploitation à 118 t pour chaque bloc d'aménagement, on aura une estimation de 41 300 000 F cfa / an et 206 500 000 sur cinq an.

Le tableau 10 présente l'estimation des revenus de chaque acteur au cours de ces années (de la première à la cinquième année).

Tableau 10 : Estimation des revenus de chaque acteur de la filière sur un et cinq ans

Bénéficières

Pourcentage %

Revenu annuel (F cfa)

Revenu sur 5 ans (F cfa)

Récolteurs

43

17 759 000

88 795 000

Développement du village

16

6 608 000

33 040 000

MOCAP

14

5 782 000

28 910 000

Parc

20

8 260 000

41 300 000

Régénération

7

2 891 000

14 455 000

Total

100

41 300 000

206 500 000

Pour ce qui est du Gouvernement Camerounais et la société AFRIMED, ils bénéficieront respectivement 4 665 000 F cfa et 72 035 000 F cfa pour la première année ; 23 325 000 F cfa et 360 175 000 F cfa pendant cinq ans.

A l'issu de l'analyse des données collectées, les résultats obtenus ont montré que P. africana est exploité de manière durable tout en ayant une influence positive sur les acteurs de la filière. Ces résultats permettront de soutenir une discussion scientifique, d'où le chapitre suivant.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld