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Les relations entre la république démocratique du Congo et ses voisins après l'avènement de l'AFDL ( Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo). Contraintes des enjeux géostratégiques et recherche d'une paix durable

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par Fulgence ALITRI TANDEMA
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies en droits de l'homme, Option: prévention, médiation et gestion des conflits 2005
  

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CONFLITS INTERCOMMUNAUTAIRES

Le rôle géopolitique de Museveni s'est précisé au fil des années, résultat des événements qui se succèdent dans une région où, plus qu'ailleurs encore, les crises, d'un pays à l'autre, s'interpénètrent. Si Museveni est au pouvoir, c'est parce que le Président Julius Nyerere a cru en lui et l'a soutenu militairement. Dans ce mouvement, Museveni avait bénéficié de l'appui militaire des Tutsi Rwandais chassés du Rwanda par les Hutu. De ce groupe l'une des figures remarquables était Paul Kagame. De bonnes habitudes demandent que les bonnes actions ne soient jamais oubliées.

Les Tutsi exilés en Ouganda créent en 1987 le Front Patriotique Rwandais (FPR) avec l'un de ses meneurs Paul Kagame. Ils bénéficient aussi du soutien militaire de Museveni avec base arrière en Ouganda. Ils entrent en action en 1990 contre le pouvoir du Président Habyarimana. Et en 1994, le FPR prend le pourvoir à Kigali après la mort tragique d'Habyarimana dans le crash de son avion le 6 avril 1994 du retour de Arusha en Tanzanie où se déroulaient des négociations avec le FPR ; une mort qui reste encore un mystère jusqu'aujourd'hui en même temps que le génocide qui s'en est suivi au Rwanda. La prise du pouvoir par le FPR met fin à l'exil des Tutsi et le cycle continue avec l'exile des Hutu.

La prise du pouvoir au Rwanda par les Tutsi a créé une crise humanitaire dans la région avec le déplacement important des réfugiés dans la région. Depuis la prise du pouvoir par Museveni en Ouganda par les armes, les élites Tutsi voient dans la domination politique et militaire le moyen d'assurer leur survie. Une bonne partie constituée des Hutu se réfugient en RDC avec l'armée vaincue des Forces Armées Rwandaises (FAR) et les milices privées du président Habyarimana, les Interahamwe. Cette situation a crée une instabilité, amplifiant ainsi la violence dans la région. Avec la crise du Kivu, tous les pays voisins du Zaïre avaient pris conscience que ce pays glissait lentement vers le chaos et risquait de constituer une menace pour leur stabilité et l'équilibre régional.

§1. La recherche de la nationalité congolaise

Cette situation a occasionné la prise de conscience tutsi et a favorisé la naissance de l'Alliance pour la Libération du Congo-Zaïre(AFDL), alliance composée de différents mouvements : des groupes tutsi, formés et entraînés au Rwanda, des troupes d'obédience lumumbiste qui se trouvaient en Ouganda, auxquels se sont joints de façon plus spontanée des opposants de l'intérieur du pays.111(*) Nous aurons à examiner plus loin cet aspect.

Comme on le voit, cette volonté d'attaquer la RDC de l'extérieur est un résultat d'une réaction en chaîne impulsée depuis les pays voisins qui tous avaient intérêt, pour des raisons différentes, à précipiter la fin du règne du Président Mobutu.

En effet, la présence rwandaise en territoire congolais est ancienne. Avant l'arrivée des Européens, les royaumes interlacustres du Rwanda et de l'Urundi étaient en pleine expansion. L'influence politique de leurs souverains et le prestige de leur culture s'étendait au-delà de leurs limites géographiques. En RDC, le Kivu comprenait plusieurs petits royaumes et représentait une aire d'expansion naturelle pour les populations du Rwanda ou du Burundi désireuses de trouver de nouvelles terres ou d'échapper à l'autorité de leurs souverains.

Dans cette environnement, quelques groupes d'éleveurs ont quitté le Rwanda à la fin du 18ème siècle et au début du 19ème siècle pour s'installer au Sud-Kivu. Ils se sont établis dans le territoire de Mwenga où les locaux, par droit de l'hospitalité, leur ont concédé l'usage de terres.112(*) Sociologiquement leur langue s'apparente au Kinyarwanda. Ils se communiquent avec tous les autres Tutsi et partagent la même culture. Ainsi, le malheur qui s'abat sur un Tutsi de la région concerne tous les Tutsi. Ce qui explique aussi les attitudes du Rwanda à l'égard de la RDC, plus spécialement au Kivu où sont les Tutsi. En outre, sous le régime mobutu, les réfugiés rwandais Tutsi avaient été bien accueillis, autorisés à poursuivre des études et à occuper des postes importants. Par ailleurs, devant ce cas, l'opinion des habitants du Kivu reste que ceux que l'on appelle les Banyamulenge sont une ethnie imaginaire, fabriquée pour la circonstance par un Rwanda désireux d'utiliser ses cousins lointains comme relais de son influence au Congo.113(*)

En effet, depuis leur installation en RDC, les Banyamulenge ne sont jamais reconnus comme des vrais Congolais. Leur lutte dans l'AFDL contre le régime Mobutu est motivée par le fait, une fois arrivés au pouvoir, qu'ils soient Banyarwanda ou Banyamulenge, les Tutsi du Kivu partagent un même désir : être reconnus comme citoyens congolais à part entière, et, pour les plus entreprenants d'entre eux, avoir la possibilité de vivre et de travailler indifféremment des deux cotés de la frontière.114(*)

Que ce soit ce qui est arrivé en Ouganda, au Rwanda, il y a un fait à souligner notamment une nouvelle méthode inaugurée et soutenue par les Etats souverains : la violence comme mode d'accession au pouvoir. Les chefs de tels ou tels mouvements insurrectionnels sont formés dans les écoles occidentales selon un profil bien déterminé. Comme gratification, une fois au pouvoir, la reconnaissance du régime ne se fait pas attendre en foulant au pied les règles de l'ONU : « Art.1, alinéa 7, le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats », d'où la violation flagrante du droit international.

* 111 MWAYILA TSHIYEMBA, op. cit.

* 112 Clette BRAECKMAN, op. cit. p. 240

* 113 Idem

* 114Idem

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