WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le commerce de la rue et l'occupation des espaces publics à  Lomé. Cas des trottoirs

( Télécharger le fichier original )
par Komla Dzidzinyo GBETANOU
Université de Lomé - Togo - Maitrise en sociologie 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.7. Cadre théorique de référence

Il convient à présent de préciser le positionnement théorique qui sous tend notre travail de recherche. Construire une problématique de travail qui associe la ville et l'occupation des espaces publics par des acteurs venus de tous les horizons ne peut se passer d'un examen des thèses formulées par les chercheurs associés à la tradition sociologique de Chicago. Les textes de sciences sociales produits par ce courant de pensée proposent des questionnements théoriques et empiriques novateurs qui concernent le phénomène de l'immigration, source des problèmes dans les grandes villes.

1.7.1. Changement social

Le changement social est l'un des objets les plus controversés chez les sociologues. C'est pourtant l'un des objets privilégiés de la sociologie avec le fonctionnement de la société. Selon la définition de Guy Rocher, le changement social est : 

« toute transformation observable dans le temps, qui affecte, d'une manière qui ne soit que provisoire ou éphémère, la structure ou le fonctionnement de l'organisation sociale d'une collectivité donnée et qui modifie le cours de son histoire » (Rocher, 1968 : 22).

L'on conservera le concept d'évolution sociale pour parler de transformations placées dans le long terme. Les sociologues, rechignant aujourd'hui aux théories générales, traitent donc du changement social qui s'inscrit dans le court ou moyen terme. Certains vont jusqu'à rejeter toute possibilité de théorie du changement social, considérant que la sociologie doit se limiter à « l'analyse de processus de changement datés et signés » (Boudon et Bourricaud, 1982 : 64). Mais « les sociologues marxistes ont continué d'appliquer à des champs spécifiques (l'Etat, la question urbaine, le développement, etc.) le principe du changement social par les conflits de classe » (Durand et Weil, 2006 : 397).

Au-delà de tout cela, il faut souligner que les auteurs qui se sont préoccupés de définir le changement social, le caractérisent par les trois dimensions suivantes :

· le changement social est repérable dans le temps ; c'est-à-dire que l'on peut désigner ce qui a été modifié entre deux moments. Il tend donc à être identifié par rapport à une situation de référence. Dans notre cas on peut l'illustrer par le fait que les trottoirs servent de passage aux piétons mais avec la pression démographique et la situation économique, on les occupe comme lieu d'exercice d'activité à caractère économique.

· le changement social est durable ; c'est-à-dire que les transformations structurelles observées ont une certaine stabilité. La pérennité des modifications intervenues dans le processus de la circulation des piétons est notoire et même si les opérations de déguerpissement les font fuir pour un temps soit peu, ils reviennent occuper ces lieux.

· le changement social est évidemment un phénomène collectif ; il concerne une communauté, une organisation, une collectivité ou des individus pris collectivement. Le changement social fait appel à des facteurs tels que le progrès technique (les innovations), les valeurs culturelles, la démographie etc.). Il n'est donc pas spécifique qu'aux togolais puisque on y retrouve sur ces trottoirs d'autres nationalités et cela se passe dans d'autres pays.

Pour ce dernier, « (le facteur démographique) qui déjà présent chez Durkheim, occupe une place non négligeable dans la sociologie du sous développement et du tiers monde (exode rural, urbanisation sauvage, malnutrition etc.) » (Durand et Weil, 2006 : 393). Le poids de la démographie dans les pays du sud et tout son corollaire rendent difficile la vie dans les grandes villes.

Les problèmes majeurs qui se posent à nos villes sont en fait nés suite à la croissance de la population. Ainsi, le facteur démographique est le fondement de la distinction des trois types de société chez David Riesman. A la première phase de la stabilité démographique (fort taux de mortalité compensant un fort taux de natalité) correspond la société de subsistance où prévaut une conformité conventionnelle appelée détermination traditionnelle (importance de la famille et faiblesse du changement). La deuxième phase qui est celle de la croissance démographique transitoire (due à la baisse de la mortalité) marque le caractère intro-déterminé, c'est-à-dire que « la source de la détermination est intérieure en ce sens qu'elle est inculquée très tôt par les ainés et orientée vers des buts généraux, mais néanmoins inévitables » (Riesman, 1964 : 37). La dernière phase, celle du début du déclin démographique (la baisse de la natalité a rattrapé la baisse de la mortalité) est celle que nous avons avec l'évolution de la médecine.

Notons donc que ce sont les villes qui subissent tout ce poids démographique puisqu'avec l'exode rural et l'attrait des grandes villes de graves problèmes se posent à elles. La physionomie de la ville change et elle devient à la solde de ce que les citadins s'y attendent.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite