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Le commerce de la rue et l'occupation des espaces publics à  Lomé. Cas des trottoirs

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par Komla Dzidzinyo GBETANOU
Université de Lomé - Togo - Maitrise en sociologie 2010
  

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2.8. Occupation illégale ou légale ?

Il est important de voir cet aspect du phénomène. Occuper les trottoirs pour des activités commerciales et autres dans un sens restrictif et simple est une violation de l'espace public. Mais voir que la municipalité autorise ceux qui font des démarches à son niveau pour son occupation, taxe même ceux qui y sont spontanément et parfois opèrent avec l'appui des forces de l'ordre des opérations de déguerpissement, montre une grande contradiction dans l'exercice de ses fonctions.

Finalement, on dirait qu'on y est légalement quand on vient percevoir des taxes ou quoi ?

2.9. Sont-ils en sécurité sur les lieux ?

La question de sécurité qui incombe est liée à la situation où il passe que les chauffards arrivent souvent à rentrer dans les étalages avec leurs véhicules causant des dégâts tant matériels qu'humains. La prépondérance des accidents sur ces lieux est importante quand on sait déjà que cette occupation des trottoirs est une obstruction faite aux piétons les amenant à emprunter les chaussées réservées aux véhicules. Nous n'y sommes pas du tout en sécurité affirment-ils avec 86 % des cas (Graphique N° 4).

2.10. Sensibiliser ou faire déguerpir les occupants ?

Il est très important de voir qu'une opération de déguerpissement faite a un effet immédiat mais pas à long terme puisqu'on voit les occupants y reviennent tôt ou tard. Seulement 22,7 % estiment qu'il faut l'interdiction à l'utilisation des trottoirs comme points de vente. Pour mieux s'exprimer, une prise de conscience des populations est souhaitable et ceci à partir des sensibilisations adéquates 24,8 % des enquêtés (Graphique n°6) et des mesures plus radicales qui sont loin d'être prise puis que on craint aussi voir tous ceux-ci sans pour autant n'arriver plus à joindre les deux bouts quand on sait que l'instinct de survie, la recherche des voies et moyens de sortir de la pauvreté en diversifiant les activités et les sources de revenus, et d'assurer un bon avenir à sa progéniture se fait en au détriment de l'environnement. Ceci ne signifie nullement pas que les occupants se livrent volontairement à l'occupation des trottoirs mais à cause de la crise qui se secoue le pays.

2.11. Nature des relations sociales entre les enquêtés

Il est impératif de voir la nature des relations sociales que nouent les enquêtés entre eux. Une relation de « bonjour-bonsoir » qui montre la froideur des relations. Ce n'est pas le contrat qui établit le consensus collectif d'une relation sociale, mais plutôt c'est le consensus qui rend possible le contrat. C'est dans ce sens que Weber explicite :

« Cela ne veut aucunement dire que les individus qui participent à une activité dans laquelle les uns se règlent sur les autres attribuent, dans le cas particulier, un contenu significatif identique à la relation sociale ni que l'un des partenaires adopte intérieurement une attitude qui corresponde significativement à celle de l'autre, que par conséquent il existe une « réciprocité » [Gegenseitigkeit] en ce sens » (op. cit : 59).

Le tableau N° 13 explique en fait les hostilités sur les trottoirs : 6,59 % des enquêtés ont tendance à s'ignorer. En paraphrasant Weber, le contenu des relations sociales peut être une lutte pour le monopôle du trottoir ou des hostilités pour le prestige (14,29 % ne vivent pas parfaitement en harmonie avec les voisins au tableau N° 12).

En effet le tableau N° 12, 13, 14 montrent que les relations sont fortes entre les enquêtés. La majorité (85,71 %) estime vivre en harmonie avec les voisins et ayant des relations qui ne se limitent pas qu'au simple fait de voisinage, c'est-à-dire allant jusqu'à l'assistance dans les moments de joie et de peine (91,2 %). Ceci est dû au fait qu'ils ont des intérêts et des objectifs en commun (vendre et faire profit et conscients qu'ils pourront tous être renvoyés un jour). Cette harmonie implique un lien social très fort signe d'une cohésion sociale. On voit donc une solidarité mécanique. En s'appuyant sur Durkheim,

« La solidarité mécanique ou par ressemblance est basée sur l'existence de croyances et de sentiments qui sont communs à l'ensemble d'un groupe ; elle est inversement proportionnelle au degré de personnalité individuelle » Remy et Liliane, (1974 : 173).

Mais c'est cette même solidarité que Weber rejette en disant que la relation sociale n'est pas fondée sur l'existence d'une quelconque solidarité. Même si le milieu social est fait de sociation (compromis et entente), il faut tenir compte de la sociation de type communautaire où

« une relation sociale lorsque, et tant que, la disposition de l'activité sociale se fonde - dans le cas particulier, en moyenne ou dans le type pur - sur un sentiment subjectif (traditionnel ou affectif) des participants d'appartenir à une même communauté [Zusammengehorigkeit] » (Weber, 1995 : 78).

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo