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Les types de médiations de l'œuvre révélés par la gestualisation du corps-signifiant du visiteur. Pour une ethnographie de l'expérience de visite

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par Audrey PEREZ
Université Pierre Mendès France, Grenoble II  - Master 2 recherche en médiation, art et culture 2012
  

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Chapitre 2

Analyse de l'expérience de visite

Une ethnographie du corps--signifiant du visiteur

Dans cette deuxième partie de l'analyse liée à la gestualisation de l'oeuvre, je me suis concentrée sur l'analyse de l'expérience de visite à travers une ethnographie du corps-- signifiant79 du visiteur (Veron, 1989). Et cela, à partir d'un échantillon de 8 visiteurs de générations, d'âges, de sexes, de milieux socioprofessionnels et de lieux géographiques différents dans la région, ainsi que de différentes cultures d'origine ou d'appartenance.

J'ai choisi d'informer les visiteurs de ma présence au cours de leur observation de l'exposition, afin de ne pas les perturber pendant le cours de leur visite. Après observation, j'ai pu constater qu'ils ne s'étaient pas réellement sentis mal à l'aise du fait de ma présence et de ma captation filmique. Dans la plupart des cas, ils continuaient leur chemin sans se soucier du regard que je pouvais porter sur leurs agissements. Ce fut une étape très enrichissante, tant par la richesse et la variété des récits, des propositions inférentielles (iconographiques et sensorielles), que par les rencontres et les divers échanges auxquels je me suis confrontée. C'est le cas par exemple de la visite de Fatma, (visiteur n° 1).

A) Analyse du visiteur n°1 : Fatma

Ce visiteur est une étudiante tunisienne de 27 ans, célibataire et qui habite Grenoble. Après mon observation au cours de cet entretien, elle m'a dit avoir été éduquée dans une famille traditionaliste d'enseignants théologiens. Sous l'angle des événements qui auraient marqué sa vie, elle m'a confié avoir perdu son père lorsqu'elle était encore enfant.

Concernant la relation qu'elle a pu entretenir avec l'art et la culture, elle m'a expliqué avoir obtenu récemment un master en communication culturelle en France. Et du côté de ses centres d'intérêt, elle pratique la photographie depuis de nombreuses années et aime écouter de la musique.

79 Eliseo Veron, Martine Levasseur, Ethnographie de l'exposition : l'espace, le corps et le sens, BIP, 1989, p. 51.

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Le vendredi 25 janvier 2013

Durée de visite: 30 minutes.

Temps passé devant les oeuvres : 25 minutes

Il est tout d'abord important de constater qu'elle a été perturbée, au cours de sa visite, par une médiation faite auprès d'une classe d'élèves visitant l'exposition, et qui me semble avoir un peu modifié le cours de sa trajectoire. (Annexe 43 p. 33)

A l'issue de la visite, elle m'a dit que la principale trace laissée par cette expérience de l'oeuvre se traduisait par une impression omniprésente et sensorielle du rythme. Pour elle, cette exposition exprime une métaphore des différentes étapes de la vie.

Elle commence sa déambulation dans l'exposition par la série Tempête orange, disposée à l'entrée du VOG. Sa démarche est assez détendue, les mains dans les poches, même si elle n'a tout de même pas souhaité laisser son sac et son manteau au vestiaire. J'observe une démarche de visite méticuleuse, avec de longs temps d'arrêt devant les oeuvres et entre chacun des espaces de l'exposition. En notant tout de même certaines accélérations de la marche, lors de la traversée des 2 couloirs.

Elle effectue d'abord un premier trajet chronologique jusqu'à l'environnement Trame au fond du VOG, de façon appliquée et sans dire un mot. Je constate d'ailleurs une certaine hésitation avant d'entrer dans le couloir rejoignant l'environnement Trame, à cause d'une classe d'élèves en train d'écouter la Médiatrice. Comme suggéré précédemment, la présence des élèves dans l'Espace l'a tout d'abord empêchée d'évoluer sans entrave à l'intérieur de l'oeuvre. (Annexe 44 p. 34)

Au début de ce premier trajet, elle avance directement vers la série Tempête orange. Elle jette tout d'abord un coup d'oeil sur le premier dessin de droite (Les palmiers), puis elle avance d'un pas pour se retrouver nez à nez avec ce dessin, et pour regarder de façon plus précise la variation et la technique du trait exprimant les différentes modulations colorées de l'oeuvre (Annexe 45 p. 34).

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Elle balaye ensuite l'intégralité de la surface du dessin, en effectuant un mouvement circulaire du regard allant de bas en haut et de droite à gauche. Puis, elle fait un pas de côté rapide vers le second dessin (Le Monochrome), qui n'a pas l'air de réellement l'attirer. Elle continue son cheminement en s'avançant vers le 3ème (La voiture), et jette un bref coup d'oeil vers le dessin mural (l'installation) intitulé Océan Pacifique, ce qui lui fait faire un pas en diagonale en la déséquilibrant quelque peu. (Annexe 46 p. 35)

En regardant le 3ème dessin de la série Tempête orange, Fatma jette un coup d'oeil circulaire similaire à celui effectué précédemment. Elle semble captivée par la couleur des phares des voitures. Elle fait un pas en arrière pour se détacher de l'oeuvre, puis avance du côté droit du dispositif Océan Pacifique, en croisant ses pieds presque en zig--zag en s'amusant: gestuelle qui s'apparenterait, dans le travail ethnographique d'Eliseo Veron, à une forte implication du visiteur dans son modèle d'analyse typologique des visiteurs.

Elle s'arrête à nouveau, les pieds bien ancrés au sol, les mains dans les poches. A nouveau elle lance un regard, dessinant une direction haut-bas.

Ensuite, elle longue une petite portion du mur opposé à la série Castel Bravo, disposée dans le couloir et faisant la jonction entre le 1er et le 2nd Espace.

Elle s'arrête au niveau du 2ème dessin dans le sens de la marche, puis elle fait un autre pas pour regarder le 3ème en balayant ensuite du regard les trois premiers dessins déjà contemplés. Elle fait un autre pas pour regarder le 4ème et marche jusqu'au 9ème et dernier dessin de la série, en les regardant défiler au fur et à mesure de sa progression (Annexe 47 p. 35).

Elle jete à nouveau un coup d'oeil, en rebalayant rapidement du regard l'intégralité de la série dans le sens inverse de sa progression (vue d'ensemble du dispositif). Et elle marche en direction du 3ème Espace, en regardant au passage par la fenêtre du 2nd Espace qu'elle est en train de traverser. Elle n'entre pas directement dans ce deuxième couloir plus étroit, du fait notamment - comme dit précédemment - de la présence d'abord sonore puis visuelle d'un public scolaire. Mais aussi sans doute parce qu'elle ne peut pas évaluer le volume, la superficie ni le nombre de personnes présentes dans ce lieu, en raison de l'étroitesse du couloir nous y conduisant.

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Fatma traverse le couloir et s'arrête à l'orée de l'Espace 3, occupé par les élèves assis au sol sur la majeure partie de la surface de déambulation au sein de l'oeuvre. Elle prend tout de même le temps, malgré la distance, d'opérer un large balayage circulaire du regard.

Elle se penche un peu vers le mur de droite qu'elle ne peut pas bien regarder, car située trop près de la tranche de ce mur qui lui obstrue le regard. (Annexe 48 p. 36) Elle écoute un bref instant le discours de la Médiatrice, puis elle adresse un sourire à une petite fille... un peu surprise de notre présence.

Puis elle recule de quelques pas, pour laisser passer les enfants qui viennent de finir leur visite scolaire. Pendant que l'Espace se vide, elle commence à s'approcher de l'environnement Trame. Son regard balaye à nouveau et de manière circulaire l'intégralité des 3 espaces--plans plusieurs fois d'affilée, comme si le fait de se retrouver dans un environnement immersif exigeait d'elle de recueillir davantage d'informations sur la spatialisation du dispositif de l'oeuvre.

Nous rejoignons l'Espace n°2 pour laisser sortir tous les élèves de l'environnement, afin de rentrer nous-mêmes dans cet espace. Et Fatma peut enfin avancer jusqu'au milieu de l'Espace 3.

Elle prend progressivement du recul, en marche arrière vers la fenêtre, comme si elle essayait de faire un dézoom général de l'environnement. (Annexe 49 p. 36) Et elle continue à jeter d'amples regards circulaires...

Elle se situe à la frontière entre l'intérieur et l'extérieur du territoire de l'oeuvre, dans une zone infra-mince située entre l'oeuvre et l'expôt (Davallon, 1999). En effet, l'approche de l'installation ne mettrait plus le « regardeur » à l'extérieur du dispositif, mais l'engloberait. Elle le traiterait à la fois comme un percepteur et un participant au monde sensoriel exposé.

Lors de son activité de visite, le spectateur éprouverait en effet un besoin de points de référence stables, d'éléments « dans » lesquels il pourrait se laisser guider vers autre chose: « La pratique de la mise en exposition serait alors de créer un monde clos, saturé d'objets accumulés, un spectacle chargé de sens80 ».

80 Jean Davallon, op. cit. p. 193.

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C'est en cela que l'exposition serait un monde réflexible où les objets seraient présentés pour s'offrir aux visiteurs, qui eux-mêmes seraient là pour les représenter.

Cette mise en scène réciproque de la présence et de l'absence de cet objet-frontière81 inviterait le regardeur vers un ailleurs. « L'oeuvre ne se donnerait pas à voir comme une totalité spatiale parcourable par le regard, (mais) comme une durée à parcourir82 ».

J'observe que Fatma pose le pied gauche dans le prolongement de ce qu'elle regarde, et le second perpendiculairement au premier: c'est-à-dire ouvert à 90° vers l'extérieur à droite. Puis, elle fixe un moment le liséré noir sur lequel reposent les 3 plans de l'environnement. Puis, elle se rapproche ensuite du mur de droite, de la même façon qu'elle a regardé la série Tempête orange: nez à nez avec le motif de la trame (Annexe 50 p. 37). Puis, elle regarde à nouveau le liséré noir disposé au sol. Elle recula à nouveau et prit enfin la parole : « En tous cas, c'est pas un truc collé par-dessus ! » Puis, elle regarde longuement le haut de l'oeuvre.

Elle fait ensuite remarquer qu'à la place de l'artiste, elle aurait fondu le boîtier de l'alarme (présent dans l'environnement) dans le motif de l'oeuvre, car elle trouve que cette interruption visuelle dans le rythme de l'oeuvre coupe celui-ci de façon un peu radicale, et va donc à l'encontre du plaisir de la continuité dans la lecture de l'oeuvre.

Interprétation - Récit de visite

Au cours de cette partie de l'entretien, j'essaye de me rapprocher de la manière dont elle s'approprie le langage de l'oeuvre et de ce à quoi cela lui fait penser.

Il est important de rappeler, à cette étape de l'analyse, que ce visiteur - au même titre que les 7 autres - n'est pas mis en contact directement avec les textes explicatifs proposant une interprétation de l'oeuvre, qui pourraient influencer de façon exagérée l'interprétation et le décryptage singulier et individuel de cette oeuvre.

81 Patrice Flichy, L'imaginaire d'Internet, La Découverte, Paris, 2001, p. 273.

82 Nicolas Bourriaud, L'Esthétique relationnelle, Les presses du réel, Dijon, 2001, p. 75.

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Je lui demande tout d'abord ce que l'oeuvre lui fait ressentir à l'intérieur de l'environnement. Elle me répond alors qu'elle n'arrive pas à interpréter ce que l'artiste veut signifier à travers ses lignes.

Puis, elle commence à me décrire la sensation d'« activité », avec de grands gestes circulaires des mains qui décrivent de façon gestuelle le mouvement de cette « extrême rapidité » (Annexe 51 p. 37).

Elle se penche vers l'oeuvre tout en appuyant sa tête contre une de ses mains, en regardant l'oeuvre de manière songeuse et interrogative: « Peut--être que ça illustre les hauts et les bas de la vie ? ... Je sais pas ! » me dit-elle avec un sourire un peu gêné. « Mais pourquoi... il y a plus d'ombre qu'il n'y a de blanc dans le dessin ? » se demande-t-elle en riant. La métaphore de la vie et l'expression de la tension de cette dualité venaient envahir le corps et l'esprit de ce visiteur : « Y a tellement de rythme... plus que de stabilité, je trouve ! »

Je lui demande ensuite quel type de sentiment cette oeuvre évoque en elle, et si son sentiment envers l'oeuvre est positif, négatif ou interrogatif, en fonction des impressions qu'elle me décrit. « Pour moi, cela représente le combat de la vie ! » me dit-elle, émue et avec le sourire. Je ne peux m'empêcher de capter du regard la pudeur émotive de cette jeune femme tunisienne avec qui juste avant la visite, j'avais parlé du contexte sociopolitique de son pays. « C'est aussi le fait que l'on doive toujours courir, que c'est une course contre la montre ! Je sais qu'il y a trop de choses à faire dans cette vie, qu'on n'arrivera jamais à tout faire... C'est ça, ce qu'elle (l'oeuvre) m'évoque le plus. »

Je lui demande ensuite ce que cela lui fait, du fait qu'elle se situe à cet instant à l'intérieur de l'oeuvre.

Tout d'abord, elle reste silencieuse sur le sujet, et me dit que cette oeuvre lui parle beaucoup. Un peu émue, elle se dit imprégnée par cette réflexion existentielle.

En scrutant les traits de son visage au moment où elle me décrit son ressenti, j'ai l'impression de me trouver face à une personne en train de se recueillir, comme si elle était en train de penser à un défunt (Annexe 52 p. 38).

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Elle s'interroge ensuite sur la technique déployée par le dispositif de l'oeuvre, comme pour revenir à des problématiques plus rationnelles. Elle se demande entre autres, pourquoi l'artiste a choisi de ne pas relier les trois plans de lignes entre les trois murs de l'espace.

Plus précisément, elle se demande pourquoi l'artiste a laissé des espacements blancs entre les trois pans. Elle le perçoit comme une sorte de rupture, et me dit qu'ils n'ont pas réellement lieu d'être ainsi. Puis, elle revient sur sa position: « Peut--être que c'étaient trois vies différentes, de trois personnes différentes... mais qu'elles se ressemblent beaucoup ! En fait, même si on fait des choix différents, qu'on a vécu des expériences différentes, en fin de compte on se ressemble tous! Parce que... regarde au niveau des traits, ce ne sont pas les mêmes, mais ils se ressemblent et ça finit toujours par un grand trait noir, et là (en me montrant du doigt) avec un grand trait blanc ! Comme si c'était le début de la vie (en pointant le haut de l'oeuvre) et la fin de la vie (vers le bas de l'oeuvre). »

Elle finit ce récit en regardant le liséré noir, et en se replongeant dans cette forme de recueillement. Puis, elle regarde à nouveau vers le haut comme en signe d'espoir, comme un retour dans l'ici et maintenant, et repart dans le sens inverse de son parcours de visite.

Elle revient vers le dessin Les palmiers (de la série Tempête orange): « J'aime beaucoup le rythme ! Le rythme des vagues, ça m'évoque le traitement graphique un peu enfantin. Regarde ce dégradé, là... c'estfait avec des crayons aquarelles. »

Je lui dis en effet que la série a bien été exécutée aux crayons de couleur, et elle a l'impression de voir le traitement graphique que l'on peut produire à l'ordinateur: ce qui est assez intéressant, étant donné le fait que Lina, l'artiste, soit effectivement passée par une étape de traitement d'image assisté par Photoshop. « Par rapport à ce rythme, c'est comme si c'était un dessin fait dans le sable ! »

D'après ce visiteur, c'est comme si les modulations des tracés lui faisaient penser aux traces des doigts d'un enfant ayant dessiné dans le sable. Comme pour exprimer ce plaisir ludique de l'oeuvre, elle se met à sourire. Peut-être est-elle en train de se remémorer certains souvenirs sur les plages tunisiennes... (Annexe 53 p. 38)

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« Le monochrome, ça ne me touche pas vraiment... Je comprends que c'est dans la continuité, mais ce n'est pas tout à fait la même chose ! Ça me rappelle les plages quand l'eau passe, je pense qu'elle (l'artiste) fait référence au reflux de l'eau emmenant avec elle le sable... Ça crée souvent ce genre de graphisme ! »

Elle revient vers le dernier dessin de la série (Tempête orange), qui lui fait penser à une photo prise de nuit. Elle me décrit la scène du dessin avec les éléments qu'elle reconnait, en traduisant les différents plans du dessin: par exemple le floutage au troisième plan, exprimant de manière picturale le lointain.

Puis, elle exprime une sorte de dualité entre le jour et la nuit, entre Les palmiers et La voiture et entre l'expression de l'agitation et celle du calme.

Elle s'avance à nouveau vers Océan Pacifique, en me disant qu'elle aime beaucoup cette oeuvre: « Je sens que c'est comme des trucs peints des années 80 (référence au Kitch). C'est comme si c'était une porte de garage mise en valeur, comme des stores de garage; mais c'est beaucoup plus mis en valeur. Ça ajoute un certain charme. J'aime beaucoup ça, parce que c'est quelque chose de banal dans la vie, qui peut être très charmant. Mais pour nous, vu qu'on le voit tous les jours, on sait pas bien le regarder, disons. Pour nous (je pense qu'elle signifiait: pour les Européens), c'est juste un truc banal et vulgaire, c'est juste qu'on le voit mal. » Cette réflexion est assez intéressante du point de vue de la représentation esthétique du Beau dans la Culture tunisienne.

Concernant un pays marqué par la tradition de l'artisanat, je perçois chez elle l'expression d'une forme d'émerveillement culturel, bien éloigné du consensus esthétique de la production artistique en France et en Europe.

Puis, elle revient vers la série Castle Bravo, en me décrivant avec la main tendue et ouverte vers le haut, son ressenti de cette série : « Ça, c'est quelque chose qui était présent, qui était une vérité à un moment donné et qui s'est progressivement effacé avec le temps... On existe un jour, et on s'estompe jusqu'à ce qu'on disparaisse», me dit-elle en balayant la série du regard et d'un geste de la main. Elle me montre le 9ème dessin de la série, en me disant de regarder les traits: « Ici, ça commence à se ressembler (les traits) ... ça montre la futilité des choses, que rien ne valait la peine enfin de compte... » me dit-elle avec un sourire un peu blasé.

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Puis, elle déclare à voix basse que si c'était elle qui avait conçu cette exposition, elle aurait plutôt choisi d'accrocher cette série dans le sens inverse, ce qui d'après elle aurait donné une vision plus optimiste de l'existence de l'Homme.

A la fin de l'entretien, je lui demande de choisir sur Internet quelques images lui faisant penser à l'exposition de Lina, en les intitulant avec les mots-clés utilisés pour la recherche.

Elle choisit 6 images lui faisant penser à cette exposition:

1) La première, « Cocotier », lui fait penser au dessin de la palmeraie dans la série Tempête Orange.

2) La deuxième, « Photo voiture vitesse nuit », lui rappelle le dessin La voiture dans la série Tempête orange.

3) La troisième image, « Dessin sur sable », relate bien le tracé d'un dessin sur le sable avec les doigts.

4) La quatrième, « Rusty shetter » en anglais, exprime un « volet roulant rouillé » se référant au dessin mural (à l'installation) Océan Pacifique.

5) La cinquième, « Pollock », lui rappelle ce dessin mural à travers la représentation de la gestuelle picturale de Jackson Pollock.

6) De même, la sixième image, « Anouar Brahem - jaquette de disque » lui fait penser d'un point de vue pictural, à la pochette d'un album de musique.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon