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La transparence optimale d'une banque centrale

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par Artan Itsitsa Nzamba
Université Omar Bongo de Libreville-Gabon - Master 2014
  

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Chapitre 3 : Règles monétaires, transparence optimale et conduite de la politique monétaire

En raison du lien instable entre instrument et objectif final, d'une part, et les délais de réaction de la politique monétaire sur l'économie réelle qui sont relativement long d'autre part, les Banques centrales doivent définir un mécanisme d'ancrage nominal permettant d'orienter les anticipations des agents privés sur une trajectoire compatible avec l'objectif fixé (Levieuge, 2003 ; Brand, 2008). Il s'agit d'un ciblage direct de l'inflation au détriment du contrôle des agrégats monétaires qui ont fait écho au cours des années 80 (Leiderman et Svensson, 1995 ; Svensson, 1997, 1998, 1999, 2010, Bernanke et Mishkin, 1997 ; Bernanke et al., 1999) comme stratégie efficace pour atteindre la stabilité des prix (Ondo Ossa, 2002 ; EngoneMvé, 2010).

L'objet de cechapitre est de présenter une règle de comportement (fonction de réaction) laissant une marge discrétionnaire aux Banques centrales indépendantes dans un cadre institutionnel propice à la pérennité de la confiance (Aglietta, 2002) et permettant à la politique monétaire de concilier crédibilité et flexibilité. La mise en oeuvre de la stratégie de ciblage directe de l'inflation soulève des controverses entre les partisans de la règle d'instrument et les tenants de la règle d'objectif (Landais, 2008). Pour cela, il convient de présenter les débats sur les règles monétaires.

Section 1 : La règle doit tenir compte de l'activité économique

Le débat portant sur l'intégration du niveau de l'activité comme facteur de prise de décision par les Banques centrales remonte à plusieurs décennies. Pour certains économistes, une Banque centrale ne doit suivre qu'un objectif monétaire (maintien de la stabilité des prix). Alors que pour d'autres, cette stabilité des prix ne doit se faire sans prise en compte du niveau de l'activité (par exemple le taux de chômage pour ce qui est de la FED). Ce débat va donc ouvrir celui sur les règles « activistes » et les règles automatiques ainsi que celui qui oppose les règles d'instruments aux règles d'objectifs. Après ces débats, nous statuons sur les caractéristiques propres à la formulation d'une règle monétaire.

1.1 Règle automatique versus règle activiste

Une règle monétaire « mécaniste » indique une situation dans laquelle les mouvements de l'économie ne sont pris en compte et qu'elle s'intéresse uniquement à l'évolution du taux d'inflation et des variables qui peuvent influencer ce taux. La règle automatique qui a retenu beaucoup d'attention est la règle de K-pourcent de Friedman (1960). Simple règle de politique monétaire qui suppose que : « la Banque centrale doit maintenir un taux de croissance constant de la masse monétaire » (Orphanides, 2007). Étant donné que Milton Friedman est un monétariste (école de Chicago), il formule cette règle en se basant sur l'équation des échanges, base de la théorie quantitative de la monnaie.

Cette règle est donc indépendante de l'état de l'économie et ce qui l'intéresse c'est le niveau d'inflation. Orphanides (2007) affirme que davantage, si la vitesse de circulation de la monnaie était parfaitement stable, cette règle simple pourrait aussi produire un niveau élevé de la stabilité économique. La condition qu'il pose lui-même sur la vitesse de circulation de la monnaie nous permet de dire avec Drumetz et Verdelhan (1997) que l'application aveugle de règles automatiques comme celle de Friedman (1960) risque de conduire à une forte variabilité de la production. Par conséquent, d'autres auteurs comme McCallum (1987), Taylor (1993) ont défini des règles non automatiques ou « activistes » de politique monétaire.

Une règle « activiste » se définit comme celle qui consiste à représenter et donc définir la fonction de réaction de la Banque centrale ou des autorités monétaires qui, contrairement au cas des règles passives ou mécanistes, prend en considération les « mouvements » de l'économie. En fait, elle implique un réajustement continu des instruments de politique monétaire en fonction de l'état de l'économie. Elle comporte donc des éléments de feedback (rétroaction).

Pour Martin, Durand et Payelle (1999), il existe trois types de règles activistes ou contingentes. Ce qui les distingue est en fait la ou les cibles choisies. Ainsi il y a des règles en termes de PIB nominal, la Banque centrale intervenant en fonction de l'écart entre le PIB nominal constaté et le PIB nominal objectif. La seconde est une règle directe d'inflation. Enfin, ils qualifient la troisième de « règle mixte » dans la mesure où elle considère à la fois l'écart d'inflation par rapport à l'objectif et l'écart du revenu par rapport à sa cible.

Après cette analyse des règles automatiques et activistes de politique monétaire, il est constaté que l'application aveugle d'une règle automatique peut conduire à une forte variabilité de la production et donc à une instabilité pouvant entrainer l'économie dans un chaos général. Nombre des Banques centrales ayant pour objectif statutaire le maintien du niveau général des prix (excepté la FED qui précise clairement qu'elle a aussi un objectif de réduction du chômage) tiennent aussi compte de l'état de l'économie dans la conduite de leur politique (Drumetz et Verdelhan (1997) ; Tenou (2002) ; Pollin, 2008 ; Kamgna et al (2009).

À cause de cette prise en compte explicite ou implicite du niveau de l'activité économique dans la conduite de la politique monétaire, penser une règle automatique pour une Banque centrale serait ignoré certaines réalités pratiques dans la formulation de règle de politique monétaire et donc ne plus être en phase avec l'évolution des politiques monétaires des Banques centrales. Raison pour laquelle dans cette littérature seront considérées uniquement les règles activistes comme celle de Taylor (1993) ou McCallum (1997) et non plus des règles « automatiques » comme l'a pensé Friedman (1960).

Ces différentes règles ont eu des degrés d'adhésion divers à telle enseigne qu'il s'est développé dans la littérature un grand débat sur les stratégies monétaires notamment entre règles d'instrument et règles de ciblage.

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