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Le déclin spirituel récurrent de l'église

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par William LUJ
Faculté de Théologie des Assemblées de Dieu du Burkina Faso - Maîtrise de Théologie 2012
  

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C. La Croissance et la Formation de l'Église

1. L'Église Apostolique

Après la Pentecôte, l'Évangile se répandit rapidement car les nombreux Juifs et prosélytes qui crurent et furent baptisés à Jérusalem le propagèrent dans leur pays d'origine. Les Actes ne relatent qu'une partie de cette merveilleuse progression de l'Évangile dans le monde d'alors. Mais les autres apôtres et les nombreux disciples non cités prirent part également à ce travail missionnaire. Tous prêchaient la « bonne nouvelle » (Ac 8.4). Paul, l'apôtre des gentils, eut un rôle prépondérant dans cette avancée missionnaire et dans

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l'établissement de la saine doctrine de l'Église. Les serviteurs qui se levèrent contribuèrent à diffuser l'enseignement des Saintes Écritures et à consolider l'implantation de nouvelles oeuvres. Tous ces pionniers durent néanmoins faire face à une forte opposition et à de nombreuses persécutions de la part des Juifs, des Romains, ainsi que des païens et des philosophes de l'époque. Malgré cela, l'évangélisation était basée sur l'annonce de la Parole de vérité, appuyée par les signes, les prodiges et les miracles du Saint-Esprit (Hé 2.4). Le baptême du Saint-Esprit était alors la norme pour tous les croyants, et il en était de même pour la manifestation des dons spirituels. La marche dans la sainteté était si manifeste qu'un simple mensonge attira la ruine d'Ananias et de Saphira (Hé 2.4). L'unité de l'Église et l'amour fraternel véritable étaient la règle : « La multitude de ceux qui avaient cru n'était qu'un coeur et qu'une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais tout était commun entre eux » (Ac 4.32). Ce partage volontaire de leurs biens en temps de persécution est une preuve magnifique de l'unité des croyants. Malgré les persécutions atroces et constantes, et les nombreuses défaillances citées dans les Épîtres, l'Église pouvait globalement être qualifiée de fidèle. Au fur et à mesure des années, l'Église, qui avait été enfantée dans la persécution, continuait à prospérer dans cette même persécution. Comme avec l'Israël de l'Ancien Testament, plus l'Église était persécutée, plus elle fleurissait et multipliait. Le sang des martyrs était alors, et a toujours été, la semence de l'Église.

2. L'Église Primitive

Il s'agit de l'Église des martyrs. Après la disparition des apôtres, leurs successeurs demeurèrent fidèles dans leur foi à Jésus-Christ. Les différentes lettres aux églises envoyées par Clément de Rome, Polycarpe de Smyrne, Irénée ou Tertullien garantissent la fidélité à

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l'enseignement des apôtres.17 Le martyre des nombreux croyants témoigne aussi de leur fidélité à Jésus-Christ.

Hélas, la doctrine et l'enseignement des apôtres commencèrent déjà à dévier vers la fin du deuxième siècle. Un écrit de Tertullien en 197 après J.C. condamne l'usage de baptiser les petits enfants ainsi que celui de baptiser les morts, ce qui prouve que cela se pratiquait déjà. Une autre modification frappante fut celle qui fit de la Sainte Cène un acte accompli miraculeusement par un prêtre.18 On commença aussi à parler de Marie en termes trop élogieux. En outre, certains docteurs enseignaient le salut par les oeuvres, et tout particulièrement par les rites ecclésiastiques.

À cette époque, se produisit un évènement très important qui devait impacter non seulement l'Église primitive mais aussi toutes les dénominations à venir : Ignace d'Antioche attribua aux évêques une autorité et une prééminence encore inconnues dans le Nouveau Testament, ce qui contribua au développement d'un système clérical placé sous la domination des évêques, eux-mêmes soumis à des « métropolites » établis sur de vastes territoires. Ainsi, une organisation humaine, avec ses formes religieuses stéréotypées, vint supplanter, dans les églises autonomes, la puissance agissante du Saint-Esprit et les prescriptions des Écritures.19 D'ailleurs, au troisième siècle, Cyprien de Carthage employait librement le terme d'église catholique, soulignant qu'en dehors d'elle, il n'y avait point de salut.20

Il convient néanmoins de reconnaître que, durant cette période, l'Église connut de grandes persécutions, d'abord sous Trajan, puis sous Marc-Aurèle, ensuite après l'an 250

17E. H. Broadbent, L'Église ignorée, (Nyon, Suisse : Éditions "Je sème," 1955), 8. 18Broadbent, 10.

19Ibid., 9. 20Ibid., 12.

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sous Décius, et enfin 303 sous Dioclétien, jusqu'à la victoire de Constantin qui apporta une paix à l'Église.21

Elle dut également combattre de nombreuses hérésies : le judéo-christianisme qui niait la divinité de Jésus-Christ et prônait un salut par les oeuvres ; le gnosticisme dont l'adepte le plus redoutable fut Marcion qui se joignit d'abord à l'Église pour ensuite s'en séparer et fonder sa propre église ; le montanisme du prophète Montanus qui certes a ravivé les choses de l'Esprit, mais qui se prenait lui-même pour le Paraclet, et qui n'acceptait comme seule autorité que l'Esprit qui a parlé par les Écritures et qui parlait encore par les prophètes et les prophétesses montanistes ; et enfin les antitrinitaires.22 Jules-Marcel Nicole souligne que par ses martyrs et ses apologistes, l'Église a remporté une victoire complète sur la persécution et la polémique du dehors. De plus, elle a triomphé des hérésies du dedans. Elle a toutefois moins bien su discerner les dangers du cléricalisme et du formalisme.23

En ce qui concerne la vie de l'Esprit, certains théologiens ont, depuis la Réforme, attesté que les charismes ont cessé depuis les temps apostoliques, ce qu'on a appelé la doctrine du cessationnisme, qui pousse encore certains à condamner la manifestation des charismes. Or, l'Histoire prouve le contraire. Bien que nous ne connaissions pas la proportion des baptêmes de l'Esprit à l'époque, nous pouvons affirmer que les dons spirituels avaient encore leur place. Jacques Gloagen, dans son ouvrage « Les charismes dans les premiers siècles de l'Église » cite plusieurs écrits des Pères de l'Église : « Dans l'un et l'autre cas, ils ont montré ce qu'était véritablement la vie de l'église, signalant la place qu'y occupaient les dons miraculeux du Saint-Esprit. »24 Il mentionne notamment une lettre de Clément de Rome

21Jules-Marcel Nicole, Précis d'histoire de l'Église, (Nogent-sur-Marne : Éditions de l'Institut Biblique, 2005), 23.

22Nicole, 28-29. 23Ibid., 41.

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à l'église de Corinthe, vers l'an 95 ap. J.C., stipulant les dons incomparables et magnifiques du Saint-Esprit, ainsi qu'une lettre d'Ignace d'Antioche aux Philadelphiens, vers l'an 117 ap. J.C., qui dépeint clairement la dimension charismatique de son ministère. Il cite également l'épître de Barnabas écrite vers 120-130 ap. J.-C., de même plusieurs écrits d'Irénée dans la deuxième partie du deuxième siècle, ainsi que les écrits de Tertullien et de Cyprien datant du troisième siècle, et enfin le témoignage de Cyrille, évêque de Jérusalem, au quatrième siècle « apportant lors de catéchèses baptismales, un enseignement sur la conception et l'expérience des dons spirituels à cette époque et dans cette église. »25 En réalité, la manifestation des charismes, y compris la glossolalie, n'a jamais cessé, malgré certaines périodes demeurées obscures.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote