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Le déclin spirituel récurrent de l'église

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par William LUJ
Faculté de Théologie des Assemblées de Dieu du Burkina Faso - Maîtrise de Théologie 2012
  

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CHAPITRE 3

LA MÉTHODOLOGIE

Cette recherche a été principalement réalisée par l'étude des sources consultées, notamment celles citées au chapitre 2. L'analyse approfondie des nombreuses sources littéraires, livres, mémoires et thèses, revues spécialisées, sources internet, traitant du sujet a été un apport précieux. Si les limitations et diverses contraintes n'ont pas permis de pratiquer des sondages ou des enquêtes préliminaires généralisées, les témoignages recueillis de source fiable et l'interview de personnes-ressources compétentes m'ont apporté de précieux renseignements. Ils ont permis de valider des présuppositions et de tirer des conclusions sur le sujet. Les statistiques disponibles ont ouvert des pistes intéressantes sur le passé, le présent et l'avenir de l'Église, élargissant et affinant mes recherches. J'y ai trouvé de nombreuses informations utiles à ma réflexion, me permettant de présenter cette étude avec davantage de précisions. Enfin, mon expérience pastorale et missionnaire a complété l'étude.

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CHAPITRE 4
RÉSULTATS

I. HISTORIQUE D'UN PHÉNOMENE RÉCURRENT

A. L'Ancien Testament

L'apôtre Paul, rappelant les aventures d'Israël dans le désert, dit : « Ces choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles » (1 Co 10.11). Il est évident que l'Ancien Testament nous instruit sur les raisons des nombreuses dérives spirituelles du peuple de Dieu. L'histoire se répète et nous pouvons aujourd'hui voir les nombreuses similitudes qu'il y a entre Israël et l'Église de tous les temps, et notamment celle d'aujourd'hui.

La première dérive constatée dans l'histoire humaine est l'abandon du premier amour par Adam et Ève, par orgueil et velléité d'indépendance : « vous serez comme Dieu » (Ge 3.6). De même, les ministères ont parfois tendance à oublier que l'Église appartient à Dieu et la gèrent comme une oeuvre humaine. Jésus-Christ est le Maître de l'Église. C'est lui qui la bâtit et qui la dirige par sa Parole et son Esprit Saint. Toutefois, malgré la désobéissance d'Adam et Ève, la grâce de Dieu est déjà intervenue en promettant l'avènement d'un Sauveur (Gn 3.15).

Après le déluge et la restauration via Noé et sa descendance, les hommes décidèrent à nouveau de désobéir à Dieu. Bien installés dans le confort de la vallée de Schinéar, ils s'élevèrent un monument. Ils décidèrent de se grouper et de construire la tour de Babel alors que la mission que Dieu leur avait donnée était toute autre : « Et vous, soyez féconds et

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multipliez, répandez-vous sur la terre et multipliez sur elle » (Gn 9.7). Dieu dut les disperser loin de là sur toute la face de la terre, et confondre leur langage (Gn 11.9).

Il en fut de même après la Pentecôte. Les apôtres restèrent bien installés à Jérusalem, contrairement à l'ordre du Seigneur d'aller en Judée, puis en Samarie, et aux extrémités de la terre (Ac 1.8). La persécution est alors venue, les obligeant à aller, Philippe à Samarie, d'autres à Chypre, mais aussi à Antioche où naquit la première église missionnaire d'où furent envoyés Barnabas et Saul. C'est en réalisant l'ordre missionnaire du Seigneur Jésus que l'Église s'est multipliée et a bouleversé le monde (Ac 17.6).

Aujourd'hui, bon nombre d'églises et de ministères sont bien installés, s'occupent d'eux-mêmes et résistent à l'ordre missionnaire. La conséquence est qu'ils ne progressent plus spirituellement, qu'ils déclinent et qu'ils finissent par s'éloigner du plan divin, car ils n'ont pas compris l'amour de Dieu pour l'humanité. Certaines églises participent à la mission, mais on peut s'interroger sur la mesure et les moyens donnés à la Mission intérieure et extérieure, en Occident, comme au Burkina Faso. Pourtant, le Seigneur revient bientôt et l'Église le sait très bien. Il y a urgence.

La tendance à oublier Dieu et ses bienfaits est une caractéristique humaine, et Israël en est un parfait exemple. Après sa sortie d'Egypte, il tombe dans le syncrétisme en faisant un veau d'or. Il ne cesse de murmurer dans le désert. Après la mort de Josué et de ses anciens, Israël oublie et le déclin s'installe : « Toute cette génération fut recueillie auprès de ses pères, et il s'éleva après elle une autre génération, qui ne connaissait point l'Eternel, ni ce qu'il avait fait en faveur d'elle. Les enfants d'Israël firent alors ce qui déplaît à l'Eternel et servirent les Baals » (Jg 2.10). Il en fut ainsi tout au long du temps des Juges au cours duquel, par sa grâce, l'Éternel choisit des hommes pour sauver Israël qui retombait systématiquement dans le syncrétisme au bout de la troisième ou la quatrième génération.

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Vers la fin de la vie du prophète Samuel, Israël demanda un roi comme les autres nations. Ils voulaient une organisation humaine. Dieu expliqua à Samuel que ce n'était pas lui, le prophète, qu'Israël rejetait, mais plutôt son Dieu (1 S 8.7-8). Ce témoignage, qui peut paraître anodin à l'époque, se retrouvera régulièrement dans l'Église de Jésus-Christ, depuis deux mille ans jusqu'à nos jours.

Qu'en est-il aujourd'hui ? Le syncrétisme déplaît profondément à Dieu, qu'il s'agisse de dieux traditionnels, de Mammon ou de toute autre idole moderne. Pourtant, beaucoup n'ont pas la crainte de Dieu et, comme au temps des Juges, font ce qui leur semble bon (Jg 21.25).

Au huitième siècle avant Jésus-Christ, l'Eternel eut pitié de Ninive, capitale du royaume sanguinaire des Assyriens, ennemis d'Israël, et il ordonna à son prophète Jonas d'aller lui annoncer son futur châtiment. A l'écoute de la Parole, Ninive se repentit et fut épargnée. Toutefois, un siècle plus tard, la ville de Ninive avait oublié l'Eternel, et le prophète Nahum prédit sa destruction qui eut lieu en 612 avant J.C. Ils avaient oublié !

Jérusalem connut plusieurs réveils sous les rois Joas, Ézéchias et Josias, qui, saisis par la Parole et ayant la crainte de Dieu, mirent tout en oeuvre pour ramener le peuple à Dieu. Mais les générations suivantes n'ont pas suivi leur exemple et sont retombées dans l'impiété.

Au retour d'exil, Jérusalem connut un grand réveil avec Esdras, puis avec Néhémie. Mais, par la suite, les religieux détournèrent le peuple en les amenant à suivre leur tradition. Il en a été de même pour le royaume du Nord, où le réveil sous Elie au mont Carmel n'eut pas de suite favorable, et Israël finit par être déporté vers les nations.

Tous ces réveils ont systématiquement été suivis d'une profonde léthargie jusqu'au jour de la Pentecôte, qui a vu l'avènement de l'Église de Jésus-Christ.

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B. La Naissance de l'Église de Jésus-Christ

Avant toutes choses, il est nécessaire de rappeler les origines.

1. La Fondation de l'Église

Lors de la Pentecôte, après l'effusion du Saint-Esprit sur les cent vingt disciples réunis dans la chambre haute, Pierre annonça à tous ceux qui avaient accouru, Juifs et prosélytes provenant des différents pays du monde alors connu :

« C'est ici ce qui a été dit par le prophète Joël : Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit et ils prophétiseront. » (Ac 2.16)

La mention par Joël des « derniers jours » et sa référence à certains fléaux cités dans l'Apocalypse tendent à démontrer qu'en réalité la Pentecôte a commencé ce jour-là pour se terminer lors du retour de Christ. Depuis le jour de la Pentecôte, tout croyant en Christ, né de nouveau et donc régénéré, peut être baptisé dans le Saint-Esprit. Cette grâce divine, que le croyant régénéré doit rechercher, dure depuis près de deux mille ans, et l'Église, qu'elle le vive ou non, est toujours dans cette Pentecôte permanente avec tout ce que cela doit impliquer quant à la présence du Saint-Esprit, l'onction de Dieu, la puissance d'en-haut, la manifestation des charismes, ainsi qu'un amour agapè et un souci permanent pour la Grande Commission, c'est-à-dire le salut des âmes, d'autant plus que le retour de notre Seigneur est proche.

Si tel est le cas, pourquoi donc les baptêmes du Saint-Esprit sont en baisse constante ? Pourquoi l'Église est-elle amenée à exhorter régulièrement ses membres sur un sujet qui doit faire partie intégrante de sa vie et de sa quête quotidienne ? L'Église ne vivrait donc plus la vie de l'Esprit ? Aurait-elle perdu la puissance que le Saint-Esprit lui confère normalement ?

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Le livre des Actes montre à quel point l'Église est dynamisée lorsque la présence du Saint-Esprit est effective et lorsque l'Église vit selon la Bible et dans la volonté de Dieu : « Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient sauvés » (Ac 2.47). « Beaucoup de ceux qui avaient entendu la Parole crurent, et le nombre des hommes s'éleva à environ cinq mille » (Ac 4.4). « Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla ; ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la Parole avec assurance » (Ac 4.4).

« Beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient au milieu du peuple par les mains des apôtres ... le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur augmentait de plus en plus » (Ac 5.14). « Pendant qu'ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu'ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saül pour l'oeuvre à laquelle je les ai appelés » (Ac 13.2). Ces quelques passages parmi beaucoup d'autres résument la puissance d'une Église remplie de l'Esprit.

Cependant, l'Église est à ce jour loin de vivre selon ces normes. Les cultes se suivent et se ressemblent : Beaucoup d'ambiance, mais une grande faiblesse spirituelle. Il peut se passer de nombreux dimanches sans que l'on entende une seule prophétie. Les « guérisons » sont souvent « arrachées », lors de séances de délivrance à grand spectacle. Il y a peu de baptêmes du Saint-Esprit. Or, c'est le Seigneur Jésus-Christ qui baptise du Saint-Esprit (Jn 1.33), et c'est lui qui bâtit son Église. Serait-il absent ? Pourtant les promesses sont là. Jésus a fixé la norme charismatique de l'Église : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père ; et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils » (Jn 14.12-13). Et d'ajouter : « Voici les miracles et les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris »

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(Mc 16.17-18). L'épître aux Hébreux commente ainsi la marche de l'Église apostolique : « Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté » (Hé 2.4).

Hélas, les manifestations de l'Esprit sont rares dans nos églises de Pentecôte. Les vraies prophéties sont exception, tout comme les guérisons. Les erreurs doctrinales se multiplient. Le péché est autorisé, avec des cas de débauche et d'adultère qui flétrissent l'Église, ses ministères et ses membres. La mondanité a pris place. Le syncrétisme s'infiltre peu ou prou. L'amour de l'argent a remplacé l'amour du Seigneur. L'unité spirituelle fait partie de la prédication mais elle est quasi inexistante. La crainte de Dieu a disparu. L'Église ressemble à Israël au temps de Gédéon qui dit à l'ange de l'Éternel : « Ah, mon seigneur, si l'Éternel est avec nous, pourquoi toutes ces choses nous sont arrivées ? Et où sont tous ces prodiges que nos pères nous racontent, quand ils disent : L'Éternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d'Égypte ? Maintenant l'Éternel nous abandonne, et il nous livre entre les mains de Madian » (Jg 6.13). La réponse se trouve au début du chapitre 6 : « Les enfants d'Israël firent ce qui déplaît à l'Éternel » (Jg 6.1). Israël avait oublié les fondations de son alliance avec l'Éternel. Où en est l'Église ?

2. Le Fondement de l'Église

Le jour de la Pentecôte, le nombre des disciples augmenta de trois mille âmes : « Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières » (Ac 2.42). Ils marchaient donc selon les instructions de la parole de Dieu enseignée par les apôtres. Aux Éphésiens, Paul met l'accent sur la présence effective du Dieu trinitaire et affirme l'impératif de sainteté : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l'édifice, bien coordonné, s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit » (Ep 2.20-22). À

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Timothée, Paul ajoute : « Le solide fondement posé par Dieu subsiste, avec ces paroles qui lui servent de sceau : Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent ; et : Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu'il s'éloigne de l'iniquité » (2 Tm 2.10). Jésus, dans sa prière sacerdotale, priait ainsi son Père : « Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité » (Jn 17.17). Nous voyons ici apparaître les éléments principaux que sont la parole de Dieu qui est la vérité, la sainteté et la sanctification, la foi dans l'oeuvre de Jésus à la croix, la communion fraternelle, les prières, et la vie de l'Esprit qui fonde l'Église et la dirige depuis la Pentecôte.

Malgré cela, beaucoup sont aujourd'hui troublés par ce qu'ils voient et ce qu'ils entendent de l'Église et dans l'Église, une situation qui rappelle l'expression du roi David : « Quand les fondements sont renversés, le juste, que ferait-il ? » (Ps 11.3).

Afin de nourrir notre étude, nous examinerons l'évolution de ce sujet au cours de l'histoire de l'Église : Est-elle restée fidèle ? Les fondements sont-ils demeurés les mêmes ? Les fondations d'origine sont-elles restées en place ? La vie de l'Esprit est-elle restée la règle ? Il s'agit toutefois ici d'un sujet très vaste ; nous limiterons donc notre comparaison à l'étude de la fidélité de l'Église à la parole de Dieu, à la sainteté et à la vie de l'Esprit, et à l'examen des dérives récurrentes qui l'ont fait sombrer tout au long de son Histoire.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King