WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La. question de la souveraineté et du nationalisme africain face aux processus d'intégration sous régionale en Afrique subsaharienne: le cas de l'Afrique centrale

( Télécharger le fichier original )
par Willy MUKADI SABUE
Université Officielle de Mbujimayi - Licence en Relations Internationales 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III.1.1. Les organisations d'intégration en Afrique Centrale

L'Afrique centrale est parmi les régions du continent africain ayant beaucoup d'organisations ou regroupements d'intégration économique et politique. En effet, en dehors de la CEEAC qui est une CER reconnue comme base de la CEA, nous avons dans cette même région la CEMAC, la CEPGL et la CIRGL. Dans ce point nous allons faire un point sur chacune de ces organisations sous- régionales.

a. La Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale

Comme déjà présentée dans la partie précédente, la CEEAC est pour l'Afrique centrale ce que peut être l'UA pour le continent africain. En effet, ce regroupement se classe, selon le Programme Minimum d'Intégration de l'UA, parmi les huit CER qui constituent la base ou la pierre angulaire de la Communauté Economique pour l'Afrique qui est le mécanisme principal de l'UA pour atteindre ses objectifs d'intégration économique. Les trois autres regroupements ne sont que sous régionaux faisant de fait, les piliers de l'intégration sous régionale en Afrique centrale. C'est ainsi que le document stratégique t'intégration régionale (DSIR) pour l'Afrique centrale fait de la CEEAC, le point focal de la coordination régionale du NEPAD en Afrique centrale.61(*) Instituée par un traité signé le 20 octobre 1983 à Libreville (Gabon) et entrée en vigueur le 18 décembre 1984, la CEEAC a pour mission de conduire le processus de coopération et d'intégration en Afrique centrale par les marchés. Son Secrétariat Général a été installé en 1985 à Libreville. Après un démarrage difficile, faute de moyens financiers, la CEEAC a pratiquement cessé ses activités entre 1992 et 1997 car la plus part des pays de la zone étaient en conflit. La conférence des chefs d'Etats de juin 1999 à Malabo marque sa relance. La conférence des chefs d'Etats et de gouvernement définit la politique générale et les grandes orientations de la communauté.

Elle se réunit une fois par an ou sur convocation de son président. La présidence de la CEEAC est rotative par ordre alphabétique des Etats membres. Le conseil des ministres est l'organe qui formule des recommandations à l'attention de la Conférence sur toute action tendant à la réalisation des objectifs de la communauté. Il est composé des ministres chargés des questions de développement économique ou tout autre ministre désigné à cette fin par chaque Etat membre. Le conseil des ministres se réuni au moins deux fois par an en session ordinaire.

La conférence de Malabo de juin 2002 adopte plusieurs règlements et protocoles, relatifs à la création de nouvelles institutions. Ainsi, les Chefs d'Etats ont adopté la création du conseil de paix et de sécurité de l'Afrique Centrale (COPAX) dont le protocole y relatif prévoit la mise en place de trois organes techniques, à savoir une commission pour la défense et la sécurité (CDS), la force Multinationale de l'Afrique Centrale (FOMAC) et un Système d'alerte précoce, le Mécanisme d'Alerte Rapide de l'Afrique Centrale (MARAC).

b. La Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC)

La CEMAC a été créée en mars 1994 et est active depuis l'entrée en vigueur de son traité en décembre 1999. Elle constitue une organisation à la fois jeune et ancienne, vu qu'elle prend le relais de l'Union Douanière et Economique de l'Afrique Centrale (UDEAC).62(*) En effet, la déception à l'égard des progrès seulement faibles de l'organisation dans la réalisation de sa mission, tout comme les initiatives régionales à travers le continent entier ont conduit les Etats fondateurs de l'UDEAC, depuis 1983, à reconfigurer au début des années 1990 leur structure de coopération et à prendre en considération l'option de la création d'un nouvel ensemble. Ce fut ainsi en 1994 que les 6 (six) Etats signèrent un nouveau traité mettant en place la CEMAC.

La CEMAC s'appuie sur deux piliers que sont d'une part l'union monétaire de l'Afrique centrale (UMAC), et d'autre part l'union Economique de l'Afrique centrale (UEAC). Ces deux institutions sont complétées par le parlement communautaire et la cour de justice communautaire.

Les organes de la CEMAC sont, la conférence des chefs d'Etats et de gouvernement, le secrétariat exécutif, le conseil des ministres et le comité inter-Etats, chargés de promouvoir l'intégration économique, ainsi que le comité ministériel pour l'intégration monétaire. Les institutions spécialisées de la CEMAC sont la Banque de Développement Economique de l'Afrique Centrale (BDEAC) et la Banque des Etats de l'Afrique Centrale(BEAC) pour l'union économique, et la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC) pour l'union monétaire. Les Etats membres de la CEMAC sont : le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad.

c. La Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL)

Fondée le 20 septembre 1976, la CEPGL visait l'intégration économique et la coopération transfrontalière pour le développement. Elle était créée par les chefs d'Etat de l'Afrique centrale dont Mobutu pour le Zaïre, Habyarimare pour le Rwanda et Micombero pour le Burundi, engagés tous dans la quête de sécurité et de puissance régionale du zaïre (RDC) dans le cadre de la rivalité idéologique et stratégique Est-ouest de la période de la guerre froide. Elle est composée du Rwanda, Burundi, Ouganda et RDC. Son siège est à Gisenyi (Rwanda) où s'était signée la convention de sa création.63(*) En dehors des organes fondamentaux qui sont la conférence des chefs d'Etats et de gouvernement, le secrétariat exécutif et le conseil des ministres, la CEPGL compte cinq organes spécialisées qui sont : l'Institut de Recherche Agronomique et Zoologique (IRAZ), la Banque de Développement des Etats des Grands Lacs (BDEGL), la Société Internationale pour l'Electricité des Grands Lacs (SINELAC), l'Organisation de la CEPGL pour l'Energie (EGL) et la Société Commerciale et Industriel de Gaz (SOCIGAZ).

d. La Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL)

L'insécurité dans la région et le manque d'institutions de gestion des conflits sont des problèmes qui ont poussé à la création de la CIRGL. En effet, fin décembre 1999, le secrétaire général de l'ONU, Mr KOFI Annan, charge son représentant dans la région des grands lacs de recueillir les vues des dirigeants de la région concernant le projet de création de la CIRGL. Cette volonté a été vite renforcée par les résolutions 1291 du 24 février 2000 et 1304 du 16 juin 2000 du conseil de sécurité des Nations Unies qui a mis en exergue les menaces de la paix et la sécurité internationales que représentait la situation de guerre en RDC.64(*) C'est en novembre 2004 que le premier sommet des chefs d'Etats et de gouvernement a eu lieu à Dar-es-Salem et se termine par une déclaration d'intention de différentes délégations. Les onze délégations (Angola, Burundi, Centrafrique, Congo RDC, Kenya, Ruanda, Soudan, Ouganda, Tanzanie et Zambie) décident de constituer une région des grands lacs ouverte à d'autres régions du continent en bâtissant leur coopération autour des axes prioritaires que sont la paix et la sécurité, la démocratie et la bonne gouvernance, le développement économique et l'intégration régionale, les questions humanitaires et sociales.65(*)

Dès après l'adoption de la déclaration de Dar-es-Salam, les chefs d'Etat et de gouvernement se réunirent à Nairobi pour signer le Pacte sur la sécurité et le développement dans la Région des grands Lacs. La signature de ce Pacte a marqué la fin de la phase préparatoire et ouvert la voie à la mise en oeuvre et la création du Secrétariat Exécutif de la CIRGL et de son siège à Bujumbura.

* 61 DSIR pour l'Afrique centrale 2011-2015, février 2011, p.2

* 62 MEYER (A), l'intégration régionale et son influence sur la structure, la sécurité et la stabilité d'Etats faibles : l'exemple de quatre Etats centrafricains, thèse RI et sciences politique, Institut d'Etudes politiques de paris, CERI, 2006, p.223

* 63 WEISS (H), « La dimension politique des dynamiques des conflits dans les grands-lacs » In Dynamique des conflits et crise de développement en Afrique centrale, Duboiris, Paris, 2004, pp 40-42

* 64 MWAKA (A), D'une CEPGL à une autre : quelles alternatives dans les stratégies actuelles d'intégration et de coopération pour le développement, CEP, Kinshasa, 2008, p.10

* 65 MWAKA (A), Op.cit., p.29.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld