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La. question de la souveraineté et du nationalisme africain face aux processus d'intégration sous régionale en Afrique subsaharienne: le cas de l'Afrique centrale

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par Willy MUKADI SABUE
Université Officielle de Mbujimayi - Licence en Relations Internationales 2016
  

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3. Problématique et hypothèses du travail

a. Problématique du sujet

Le processus d'intégration en Afrique tire sa révérence dans l'idéologie panafricaine de faire de l'Afrique un espace culturel, sociopolitique et économique intègre. Cette démarche se concrétise avec la création en 1963 à Addis-Abeba de l'OUA qui est au départ une organisation de coopération politique avec mission principale, l'accélération de la décolonisation, et ensuite la formation de l'unité africaine.

Afin d'atteindre sa deuxième mission, celle de l'intégration économique et politique du continent, l'organisation a encouragé la création des regroupements sous régionaux d'intégration afin d'accélérer ce processus. Dès le départ, cette ambition a été confrontée au micro-nationalisme et s'est heurtée à la souveraineté stricte des Etats-membres de ces organisations. Ce qui devient aujourd'hui un champ de bataille pour les acteurs du processus d'intégration.

Face à cette situation dialectique justifiée par la volonté des Etats africains d'adhérer ou de créer des organisations sous régionales d'intégration, mais aussi de maintenir leur attachement au nationalisme et à l'intégralité de leurs frontières héritées de la colonisation, il nous vient en idée la question majeure de savoir, pourquoi le processus d'intégration régionale en Afrique cohabite-t-il toujours avec le strict respect de la souveraineté étatique et de l'émergence, voire la montée en puissance du nationalisme ? Quels défis présentent la souveraineté et le nationalisme africain au processus d'intégration dans lequel le continent s'est lancé ? C'est alors sur base de ces questions qui constituent la problématique de cette étude, nous allons tenter de donner des réponses à travers nos hypothèses.

b. Hypothèses du travail

Ce travail s'inscrivant dans une perspective dialectique des faits et idées que constitue la démarche scientifique, l'hypothèse est une idée ou un ensemble d'idées qui présente une interprétation anticipée et rationnelle des phénomènes. Dans cette perspective, on peut dire que les hypothèses sont à la fois des questions que l'on se pose à propos de l'objet de la recherche et des faits recueillis par l'observation et les propositions de réponses à ces questions.9(*)

Ainsi, au regard des questions posées dans la problématique de cette analyse, il faut reconnaitre que face à l'accession à leur souveraineté internationale, les jeunes Etats africains ont d'abord besoin de confirmer leur souveraineté comme cadeau d'une lutte acharnée contre le colonialisme. Ceci se justifie par leur adhésion massive à l'organisation des Nations Unies en 1960 et dans d'autres organisations internationales afin de se confirmer comme acteurs majeurs de la vie internationale au même titre que leurs anciennes métropoles et bien d'autres pays.

Cependant, comme dit-ont la satisfaction d'un besoin engendre un autre besoin supérieur. Plus ils se confirment comme acteurs majeurs et complets de la vie internationale, plus ils doivent résoudre les problèmes internes du continent et faire face au retour néo colonial des Occidentaux. Face à cette nouvelle menace de recolonisation, un seul Etat pris isolement ne peut s'y mesurer, d'où la nécessité de s'unir pour se lancer dans cette lutte. C'est ainsi que Ntumba Luaba Lumu écrit : « le défi et risque de marginalisation économique et politique de l'Afrique indépendante a suscité une prise de conscience des leaders africains sur la nécessité de construire des blocs régionaux capables de l'aider à répondre à un double défi : faire face aux défis de la mondialisation économique, politique, et culturelle, mais aussi de resserrer les liens entre les Etats pour prendre en charge les besoins des populations qu'un Etat-seul ne peut faire ».10(*) C'est la raison même de la création de l'UA en 2002, le NEPAD en 2003,... donc, cette réalité impose aux africains d'opter pour l'intégration afin de faire face à ces nouveaux défis post coloniaux et de renforcer leurs structures nationales afin de répondre aux besoins internes de leurs Etats.

C'est ainsi que le leader guinéen, Sékou Touré explique cela en ces termes : « aucune de nos nations prise isolément ne saurait représenter valablement l'Afrique, ni réhabiliter totalement ses peuples. La civilisation africaine, la culture africaine, l'humanisme africain, en un mot `'la contribution de l'Afrique à la vie de l'humanité'', requiert de tous les peuples africains leur présence consciente et leur unité d'action sur le chantier de l'édification du bonheur universel »11(*)

Bien que lancés tous dans le processus d'intégration afin d'affirmer le dicton « union fait la force », ces jeunes Etats africains qui viennent de recouvrir leur indépendance et leur souveraineté internationale se veulent d'abord protecteurs de cet acquis arraché au prix des luttes sanglantes et des sacrifices en vue de faire face aux nouvelles tentatives de recolonisation et affirmer ainsi leur égalité souveraine avec leurs anciennes métropoles et avec d'autres pays africains qui s'avèrent puissants que les autres. A cet effet, Modibo Keita affirme que «  Si vraiment nous sommes les un et les autres animés de la volonté ardente de faire l'unité africaine, il faut que nous prenions l'Afrique telle qu'elle est ; il faut que nous renoncions aux prétentions territoriales si nous ne voulons pas instaurer en Afrique ce qu'on pourrait appeler l' « impérialisme noir ». L'unité africaine exige de chacun de nous le strict respect intégral de la totale souveraineté et de l'héritage que nous avons reçu du système colonial, c'est-à-dire le maintien des frontières actuelles de nos Etats respectifs. »12(*)

Cependant, le maintien du souverainisme et du nationalisme africains présente plusieurs défis au processus d'intégration régionale dans lequel le continent est engagé pour atteindre » son développement intégral. Le premier de ces défis c'est le détournement du gain régional au profit de l'intérêt national car tout Etat souverain met toujours au premier plan de ses efforts la prospérité nationale. Le régionalisme vise également à briser les frontières étatiques au profit du libre-échangisme et de la libre circulation des personnes, des biens et des services, alors que le souverainisme ou le nationalisme prône la primauté de l'intangibilité des frontières nationales et soumet les entrées au régime douanier et de contrôle pour la sécurité nationale et assurer ainsi le bien-être de la population grâce aux impositions ou barrières douanières ou une sorte de protectionnisme national qui est souvent exorbitant.

Enfin, le régionalisme vise à ériger une autorité supranationale ou régionale au-dessus de toutes ses composantes qui sont les Etats et leurs populations tandis que le principe de la souveraineté étatique stipule que l'Etat souverain ne peut subir ni injonction, ni limitation, ni soumission quant à affirmer son absolutisme sur ses sujets et son indépendance à une autre autorité externe qui se prévaudrait supérieure à son autorité. Ce qui peut trancher ce dilemme de choix ou ce dualisme c'est le choix optimum des leaders africain. Et ce choix doit privilégier le régionalisme parce que présentant plusieurs avantages au continent.

* 9LOUBEL DEL BAYLE, J.L., Initiation aux méthodes des sciences sociales, Harmattan, Paris, 2000, p. 2600.

* 10NTUMBA LUABA l., L'intégration Africaine face à la mondialisation : Etat des lieux, défis et perspectives, CODERSIA, Rabat, Avril 2013, p.3.

* 11Boutros B-G, Op.cit., p.11.

* 12Idem, p.49.

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