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Finitude et destinée humaines chez Maurice Blondel

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par Christophe MABOUNGOU
Université Pierre Mendès-France - Master II 2011
  

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3.3.2.1. L'argument cosmologique

Ce qui sert de base ou de fondement à l'argument cosmologique est, à n'en point douter, tout ce qui existe dans l'ordre des phénomènes , c'est-à-dire les choses visibles, les sciences humaines, les phénomènes de la conscience, les arts et les oeuvres, la religion etc. Or tout ceci est apparu à la volonté sous le mode , d'une part de «ce qui parait n'être pas» (c'est-à-dire le vide de sa propre déception), et d'autre part de «ce qui parait être» (c'est-à-dire le chemin parcouru). L'expansion de la volonté en a fait l'expérience de leur insuffisance. La volonté a fait l'expérience de la plénitude du néant , mais aussi de la nécessité de l'être qui se dissimule en eux. Le point de départ semble donc être un résultat négatif : de tout ce qui a été fait et pensé, l'insuffisance a été éprouvée. Or, « sous ces voiles se cache un hommage à l'être ; c'est le néant forcément qui le confesse242(*) ». Qu'est-ce à dire ?

«En réalité, écrit Blondel, en se déployant dans l'univers, la volonté prend clairement conscience d'elle-même et de ses exigences : la nature, la science, la conscience, la vie sociale, le domaine métaphysique,le monde moral, n'ont été pour elle qu'une série de moyens : elle ne peut y renoncer ni s'en contenter ; elle s'en sert donc comme de tremplin pour prendre son élan»243(*). Pour C. Dhotel : « Deux points importants sont à remarquer dans ce texte : d'abord, c'est l'ordre entier des phénomènes qui sert de base à l'argument , c'est-à-dire tout ce qui existe dans le monde fini, dans l'ordre même où la volonté en a fait la découverte ; le premier pas de l'argumentation est bien donc une récollection de l'expérience de l'expérience totale. D'autre part, l'argument ne s'appuie pas seulement dans sur le fait de la contingence des êtres reconnue objectivement, mais avant tout sur une contingence éprouvée comme besoin et insatisfaction par la volonté elle-même [...] Ainsi considéré, l'argument de la contingence n'est autre que la traduction dialectique de l'inadéquation du volontaire et du voulu »244(*). Ceci dit, l'argument cosmologique ne cherche pas le nécessaire hors du contingent, il le trouve dans le contingent même, comme une réalité déjà présente. Mais dans le cadre de ce raisonnement, même si l'élan du vouloir tend à quelque chose, il semble que l'unique nécessaire n'est pas encore nommé. Il est pressenti en ce sens qu'il ne peut partir des phénomènes, mais de nous, c'est-à -dire de notre conscience.

Autrement dit, si la volonté continue de vouloir après avoir obtenu ce qu'elle voulait d'abord dans les phénomènes ; si ces phénomènes lui sont nécessaires sans être pour elle suffisants, c'est qu'il y a pour soutenir dans l'être ces phénomènes, c'est-à-dire pour les faire participer, mais seulement participer, à sa nécessité absolue, quelque chose «qui n'est ni le néant ni le phénomène»245(*). Ainsi donc l'argument cosmologique ne permet pas encore de nommer ce quelque chose, car pour le nommer il faut l'avoir trouvé et d'abord le rejoindre. Néanmoins, l'argument cosmologique n'est donc pas à proprement parler une preuve, car il n'établit rien. Il ne fait qu'indiquer le sens de la marche : celui qui va vers le centre de l'âme. Puisqu'en effet il n'y a plus rien à trouver en extension dans l'ordre des phénomènes et puisque d'autre part, l'unique nécessaire n'est encore que pressenti, c'est donc de nous-même qu'il faut partir. Dans ces conditions, l'argument cosmologique amène ou conduit inexorablement à l'argument téléologique.

* 242 Ibid., p.342.

* 243 Ibid., p. 343 .

* 244 C. DHOTEL, art; cit., p. 11.

* 245 M. BLONDEL, Op. cit., p. 345.

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