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Projets culturels transnationaux : enjeux et perspectives

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par Roxane Garo
Université de Cergy Pontoise - Master Développement Culturel 2013
  

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2. La mondialisation culturelle

La mondialisation culturelle implique l'émergence d'une culture mondiale issue de la symbiose des cultures nationales : les contacts prolongés entre cultures différentes provoquent une acculturation des peuples concernés, c'est-à-dire des changements culturels au sein des sociétés en contact. La culture mondiale peut être une culture nouvelle ou celle d'un pays dominant ou encore celle d'un groupe de pays dominants (les pays occidentaux). On assiste à une occidentalisation du monde qui, quelles qu'en soient les modalités, aboutit à une uniformisation. Les identités nationales tendent à s'effacer et à laisser la place à une forme d'homogénéisation des cultures. Cette théorie a été mise en avant par Claude Lévi-Strauss dès les années 1980, qui soutenait que « l'humanité s'installe dans la monoculture ; elle s'apprête à produire la civilisation de masse comme la betterave. Son ordinaire ne comportera pas plus qu'un plat »2. La mondialisation et son uniformisation culturelle aurait donc un lien direct avec les politiques culturelles qui seraient mises à son service.

En France, les politiques culturelles, portées par les pouvoirs publics, occupent une place importante par rapport à la majorité des pays. Elles trouvent leur légitimation au sein de trois textes fondateurs de l'intervention publique en matière culturelle qui semblent également être révélateurs de la façon dont la politique internationale a touché les politiques culturelles françaises.

Tout d'abord, le préambule de la Constitution qui, en 1946, déclare que « la Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, la formation professionnelle et à la culture 3», fait de l'État le garant de la culture française sans s'appesantir des autres cultures. Cette vision nous permet de définir la culture comme étant l'ensemble des aspects intellectuels, artistiques et des idéologies d'une civilisation.

En 1959, André Malraux alors nommé « ministre d'État, chargé des affaires culturelles », en créant le ministère de la Culture, rédigea un décret relatif aux attributions du ministre chargé de la Culture dans lequel il lui donna pour mission de « rendre accessibles au plus

2 Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, éd. Pocket, 2001, p.37

3 La Constitution est consultable en ligne sur le site officiel de l'Assemblée Nationale, Préambule, http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/constitution.asp

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grand nombre les oeuvres capitales de l'humanité, et d'abord de la France4 ». L'idée de la préservation de la culture française reste donc centrale mais celle-ci se voit rejointe par les autres faits culturels marquants mondiaux. Le traité de Maastricht sur l'Union Européenne (TUE) élargira cette vision en 1992 en énonçant la nécessité de « réaliser des actions d'encouragement destinées, dans le respect de la diversité nationale et régionale, et en rappelant l'héritage culturel commun, à appuyer et à compléter les actions des États membres5 ». Les enjeux de ce traité, du point de vue de la culture, semblent donc allier protection, création et respect des cultures, démarche représentative de l'évolution du monde moderne au rythme de la mondialisation. Parallèlement à cette évolution des regards, la politique de décentralisation menée en France dans les années 80 a tenté de répondre aux problèmes posés par le déséquilibrage des territoires français en développant une politique partenariale entre l'État et les collectivités territoriales. Soucieuses d'aller à la rencontre des habitants, les politiques culturelles sont venues concrètement à eux. La culture aurait été utilisée comme un outil permettant de s'ouvrir à l'Autre afin de créer un lien plus que jamais nécessaire au bon fonctionnement national. Il semble donc cohérent de reporter cette attitude à la mondialisation et de repenser ses effets. L'idée qu'une collectivité humaine puisse adopter la culture d'autres collectivités et ainsi abandonner ses propres traits culturels (il s'agit du principe d'assimilation) peut certes s'avérer être un risque encouru, mais ne semble pas forcément être un passage obligé. En effet, emprunter certains traits culturels en les adaptant à sa propre culture, qui de ce fait ne disparait pas, peut être un signe d'évolution. L'individu serait alors un bâtisseur de sa propre culture, faite d'emprunts culturels multiples et diversifiés aux autres sociétés, que la mondialisation faciliterait. Celle-ci n'impliquerait pas nécessairement la convergence des pays vers un même modèle de société et pourrait même s'avérer utile pour lutter contre un nationalisme grandissant qui gangrène les Etats.

4 Décret n°59-889 du 24 juillet 1959 disponible sur le site Legifrance.gouv.fr http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000299564

5 Article 128 (devenu l'article 151) datant du 7 février 1992, consultable sur le site du Sénat : http://www.senat.fr/rap/r00-213/r00-2130.html

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