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Dynamique familiale et gestion de l'environnement en chefferie de Ngweshe. une analyse praxéo-interdiscursive

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par Pierre BAKENGA SHAFALI
Université Officielle de Bukavu - Doctorat en Sociologie 2012
  

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1.1.  NOTION DE SYSTEME SOCIAL

Il convient de comprendre un système social à la fois comme un agencement des parties en relation d'interdépendance mutuelle et comme un lieu de convergence des forces capables d'engendrer, au sein de cet agencement, des changements. Ces changements se manifestent en événements qui constituent les points de repères des « itinéraires » de l'histoire. Il est évident que ces forces ne sont pas toutes endogènes au système lui- même. Des facteurs exogènes, tels que le climat, les séismes, les migrations animales, etc., jouent un rôle souvent considérable dans l'évolution des sociétés humaines. Il en va de même des facteurs qui relèvent de l'organisation biologique des êtres humains, comme le vieillissement, la capacité de reproduction, la plus ou moins grande résistance aux épidémies.

La société est donc composée des sous-systèmes à la fois autonomes et interdépendants. Les sous-systèmes sociaux (comme le droit, la politique, l'économie) se constituent comme des instances « auto poïétiques », c'est-à-dire qui se génèrent elles-mêmes, par un principe d'auto-organisation.

  • · Le système social, pris dans sa généralité, est un système « complexe adaptatif auto-producteur », qui fait de l'objet d'une discipline particulière appelée systémique sociale. Celle-ci ne considère pas que le système social constitue une totalité concrète ou une partie d'une telle totalité. L'étude des systèmes sociaux s'intègre dans la théorie générale des systèmes, dont l'un des représentants est le biologiste américain d'origine autrichienne Ludwig Bertalanffy pour qui, un système peut être défini comme un complexe d'éléments en interactions, comme cela apparaît à travers le schéma ci-dessous :
  • Schéma n°2 : L'analyse du système 
  • Flux autonome
  • SYSTEME

A

  • Flux de sortie
  • Flux d'entrée
  • Environnement

B

C

D

  • Source : LAPIERRE J.W., L'analyse du système. L'application aux sciences sociales, Paris, Syros, 1992. p.31.
  • · Le système est alimenté par des éléments intrants, qui constituent le flux d'entrée, lesquels proviennent d'autres systèmes, lesquels composent l'environnement du système en question. Il en sort des éléments extrants qui constituent le flux de sortie. Une partie de ce flux de sortie est destinée à réalimenter le système lui-même suivant une boucle de rétroaction qui favorise ainsi le maintien de la stabilité du système, en contrôlant à la fois les flux d'entrée et les flux de sortie. Le restant des extraits va nourrir les systèmes de l'environnement, ce qui permet de dire que, dans le cas des systèmes ouverts, ce que sont dans une certaine mesure tous les systèmes (sauf le système global de l'univers, toute hypothèse d'intervention transcendante était ici écartée), tout système contribue à produire son propre environnement.
  • · Le système social est composé de systèmes sociaux identifiables dans la réalité, chacun d'eux correspondant à une « société » donnée (chaque société faisant l'objet d'une définition particulière pour les besoins de la cause : la société française, la société industrielle, la société coloniale, etc.). Chacune d' entre elles peut être subdivisée en sous systèmes, correspondants à un domaine d'activité qu'il est possible de distinguer de manière abstraite.
  • Ainsi, le sous système éducatif s'alimente entre autres aux sous-systèmes familiaux, qui lui envoie des intrants, en l'occurrence les écoliers, et au sous-système de l'emploi, qui lui envoie des exécutants, sauf la portion d'entre eux qui est directement fournie par le sous-système scolaire lui-même selon le processus de la rétroaction (autorecrutement des maîtres par l'école en son sein. Les extrants sont des diplômés qui passent par le sous-système de l'emploi pour s'orienter ensuite vers d'autres sous-systèmes (celui de l'entreprise, ou de l'administration, par exemple) ou par le sous-système familial sous la forme des ménagères non rémunérées ou des jeunes gens en attente d'emploi.
  • Selon certains sociologues contemporains, notamment Niklas Luhmann, les systèmes sociaux seraient doués de la faculté d'auto-poiésis, c'est-à-dire, non seulement de la capacité d'auto-reproduction ou de celle d'auto-organisation, mais aussi de celle d'être auto-référents, c'est-à-dire de n'être alimentés, en fin de compte que par leurs propres productions, sous les espèces d'informations. (C'est nous qui soulignons)
  • Un système social se structure ou est structuré d'une certaine manière. Le terme est lui-même objet d'interprétations fort diverses. Au sens large, on peut dire qu'il s'agit de désigner la manière dont les différents éléments d'un système s'articulent entre eux. La figure de cette articulation serait alors la structure. Le même mot utilisé pour désigner d'autres phénomènes, entre autres le réseau d'interactions et de relations entre membres d'un groupe en tant qu'ils occupent des positions déterminées et jouent des rôles déterminés. Ou encore, on appellera structure un principe d'organisation de phénomènes socioculturels qui s'impose indéfiniment à l'esprit humain.
  • Cette conception se trouve à la base du courant philosophique appelé structuralisme. Celui-ci est issu historiquement de la linguistique structurale élaborée au début du siècle par le Genevois Ferdinand de Saussure. Il a montré que l'étude d'une langue pouvait être abordée sous un angle synchronique, puisque le système de significations qui constitue cette langue (basée sur la correspondance existant entre la série des signes et la série des sens) peut être ramené à un ensemble de relations interdépendantes. A chaque moment de l'histoire, une langue est donc régie par des lois d'équilibre.
  • Claude Lévi-Strauss dont le nom reste justement attaché au structuralisme, s'est inspiré de la pensée saussurienne pour étudier des phénomènes sociaux tels que les systèmes de parenté ou les mythes dans les sociétés dites primitives.
  • Dans une conception plus étendue, le structuralisme a été présenté par certains penseurs comme une théorie reposant sur la proposition suivante : les divers subsystèmes composant la société globale sont structurés de telle manière qu'il existe une homologie entre les diverses structures. La structure du cerveau serait-elle-même en homologie avec les structures sociales ? Si l'histoire est possible, c'est qu'il existe néanmoins un décalage entre les diverses structures. Par ces failles, pourrait s'introduire l'historicité des sociétés.
  • Parmi les structures des systèmes, écrit Janne, les plus marquées sont les institutions. Il faut entendre par là que les institutions constituent des éléments structuraux par excellence. Dans la tradition durkheimienne, l'institution est un fait social caractérisé par un haut degré de permanence ; il est en quelque sorte incrusté dans l'histoire. En effet, chez Marcel Mauss, le terme « institution » recouvre la quasi-totalité des faits sociaux. Les seuls faits qui échappent à cette appellation seraient précisément ceux «  qui se produisent dans la société sans institutions », c'est-à-dire les agrégats sociaux ou bien instables et éphémères comme les foules...». En fait, une institution est un ensemble d'actes ou d'idées tout institué que les individus trouvent devant eux et qui s'impose plus ou moins à eux.
  • Pour Niklas Luhmann, chaque système fonctionne selon des lois et des règles d'organisation qui lui sont propres et se caractérise par la façon dont il s'autonomise vis-à-vis de son environnement. Se référant aux travaux de la biologie, Niklas Luhmann énonce que de la même manière que les systèmes vivants autonomes sont capables de s'auto-engendrer (phénomène d'autopoiesis), les systèmes sociaux (l'économique, le politique...) sont auto poïétiques dans la mesure où ils sont capables d'évoluer de manière autonome en se reproduisant à partir des seuls éléments qui les constituent. Les communications sont le moteur déterminant de cette évolution ainsi que le moyen de « réduire la complexité » des relations entre les éléments du système.45(*)
  • Les interactions, les interdépendances qui existent à travers les systèmes sociaux se retrouvent au sein de la famille, même la plus simple possible.

* 45 . C. JAVEAU, Leçons de sociologie, 2e édition, Paris, Armand Colin, 205 ; pp. 120-125.

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