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Dynamique familiale et gestion de l'environnement en chefferie de Ngweshe. une analyse praxéo-interdiscursive

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par Pierre BAKENGA SHAFALI
Université Officielle de Bukavu - Doctorat en Sociologie 2012
  

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2.3. Autres théories apparentées à l'action

Nous avons pu voir que la théorie actionnaliste met l'attention sur l'action, elle qui est le facteur indispensable du changement. Les acteurs sociaux ne se manifestent qu'à travers leurs actions. Plus ces actions sont intelligiblement conçues et rationnellement exécutées, plus elles conduisent vers un changement voulu par la communauté. Mais, il n'y a pas que l'actionnalisme qui prône l'action de changement. Il y a bien d'autres théories qui consacrent l'action comme moteur indispensable du changement. D'une façon non exhaustive et très brève, nous pouvons parler de l'agir communicationnel, l'analyse stratégique, la socianalyse et la mobalité ou sociologie d'autodétermination.

2.3.1. L'agir communicationnel

Cette théorie a été élaborée par Jürgen Habermas (né en 1929). Pour l'auteur, le concept d'agir communicationnel concerne l'interaction d'au moins deux sujets capables de parler et d'agir qui engagent une relation interpersonnelle à travers des moyes verbaux ou extra-verbaux. Les acteurs recherchent, alors, une entente sur une situation d'action afin de coordonner consensuellement leurs plans et de là même leurs actions. Dans l'agir communicationnel, le médium langagier occupe une place importante car c'est dans ce type d'agir que toutes les fonctions du langage sont représentées.57(*)

Seul l'agir communicationnel présuppose le langage comme un médium d'intercompréhension non tronqué où locuteur et auditeur se complètent mutuellement. L'agir communicationnel évite de parler en vase clos, il faut réfléchir, parler er agir. Ainsi, la raison n'apparait pas comme un instrument du langage mais un reflet du langage. Le langage est à prendre dans un sens beaucoup plus large, allant au-delà du verbe. Exemple : un bâtiment, une marche des étudiants, l'art, le jeu, la musique, le pleur d'un enfant ou d'un adulte, ..., sont de langage.

L'agir communicationnel suppose la raison, un langage qui parle et agit, qui engage deux ou plusieurs individus dans une interaction verbale conduisant à une action. A travers l'agir communicationnel, on peut donner un sens à ce qui est social, à ce qui est métasocial.

2.3.2. L'analyse stratégique

Cette théorie est de Michel Crozier qu'il applique à la Sociologie des organisations. D'autres auteurs se sont inspirés de l'apport de M. Crozier. C'est le cas d'Henri Amblard, Philippe Bernouk, Gilles Hereros et Yves Fréderic Livian.58(*)

La Sociologie des organisations tente de répondre à un problème crucial pour donner des clés de compréhension et d'actions aux acteurs engagés dans des situations organisationnelles. L'analyse stratégique met l'accent sur l'acteur, elle vise à rendre compte de l'émergence des problèmes dans les organisations. Il faut arriver à savoir comment se construisent les actions collectives à partir des comportements des individus. Dans ce processus, on part de l'acteur, de ses stratégies qui sont fonction, d'une part du jeu des autres acteurs et d'autre part de ses ressources disponibles.

L'analyse est stratégique, en ce sens, que le comportement des acteurs dépend moins des objectifs clairs et conscients qu'ils se donnent de contraintes de l'environnement, des atouts qui sont à leur disposition et des relations dans lesquelles ils sont insérés. La stratégie n'est ni un projet conscient et clair ni un objectif au sens habituel du mot, mais une logique que l'on repère après coup.

Le concept « stratégie » comprend deux aspects : l'aspect offensif et l'aspect défensif. On agit pour améliorer sa capacité d'action et /ou pour protéger ses marges de manoeuvre. De ce fait, les projets des acteurs sont rarement clairs et cohérents, mais le comportement n'est jamais absurde, car chaque comportement est actif. Si ces derniers aspects constituent les principes de l'analyse stratégique, celle-ci dispose aussi des postulats :

Premier postulat : L'organisation est un construit et une réponse. C'est même un construit contingent. Les acteurs ont bien conscience de contraintes auxquelles ils doivent faire face.

Deuxième postulat : l'acteur est relativement libre, mais il n'est jamais totalement enfermé dans son rôle.

Troisième postulat : il y a toujours une différence entre les objectifs de l'organisation et ceux des individus. Leurs intérêts se recouvrent mais jamais complètement.

Quatrième postulat : pour parvenir à ses fins, l'acteur calcule, mais le fait dans une personnalité limitée. L'acteur tente d'augmenter ses gains et de limiter ses pertes dans le jeu au prix du conflit de la négociation ou de l'intégration. En ce sens, l'acteur agit par intérêt.59(*)

Enfin, disons que l'analyse stratégique s'articule autour de trois concepts: le pouvoir, l'incertitude, le système d'action concret.

- Le pouvoir : renvoie à la notion des ressources, de capacité à employer ces ressources lorsqu'il rencontre de résistance. Le pouvoir est d'abord une relation incluant réciprocité et négociation. Tout pouvoir s'appuie sur la légitimité dont aucun pouvoir ne peut se passer.

- L'incertitude : l'incertitude ne désigne pas les turbulences imprévues, internes ou externes auxquelles toute organisation est soumise. Il ne faut pas tout porter à la connaissance des acteurs et des partenaires.

- Le système d'action concret : il désigne la manière dont les acteurs régulent leurs relations, les règles qu'ils se donnent pour faire fonctionner l'organisation, les alliances qu'ils nouent.

Nous venons ainsi de créer un couloir d'échange entre Sociologie de la famille et sociologie des organisations. En effet, à travers les deux systèmes, l'acteur principal est l'homme, bien que dans les organisations, la machine joue un rôle capital, mais en amont comme en aval, l'acteur principal demeure l'homme. En outre, au travers de ces deux sociologies, l'élément essentiel, c'est l'action, c'est elle qui détermine ce qu'est le système, elle qualifie le système de régressif, de progressif, d'actif, d'inactif ou d'amorphe.

* 57J. HABERMAS, Théories de l'agir communicationnel. Coll. L'espace du politique, Paris,    Fayard, 1987.

* 58 H. AMBLARD, et al., Les nouvelles approches sociologiques des organisations,     3e  édition augmentée, Paris, Seuil, 2005, p. 25.

* 59. Idem, pp. 26 - 27.

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