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L'anglais en cours de FLE: étude de cas du contexte norvégien

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par Camille Bardyn
Université d'Angers - Master FLE 2016
  

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Partie 1 : Recherche

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1.1. L'identité de la recherche

1.1.1. Aux origines de nos questionnements

Durant les deux années du master d'enseignement du français langue étrangère, mon expérience a été double. J'ai été apprenante et enseignante, du français comme des autres langues rencontrées pendant ce parcours : l'anglais et l'espagnol, langues de communication et d'apprentissage ; le grec, langue d'ouverture sur un pays alors peu connu ; et enfin le norvégien, langue du pays où j'ai projeté mon avenir personnel et professionnel. Toutes ces langues, et d'autres, malgré leurs différences, ont fait pour moi partie d'un tout : ma propre compétence de communication. Elles n'ont été jamais pour moi des entités distinctes et opposées. Chaque langue m'a apporté des éléments pour en comprendre une ou plusieurs autres. L'anglais, notamment, m'a aidé dans des situations bien précises : lors de mon premier stage d'enseignement, dans une école bilingue (espagnol et anglais) à Murcie, en Espagne, l'anglais était parfois un outil de communication lorsque le français puis l'espagnol ne suffisaient plus. En Grèce, lorsque j'ai eu l'opportunité d'enseigner à un groupe de jeunes élèves de l'Institut français, l'anglais est alors intervenu, au cours des interactions avec les élèves mais aussi parfois pour assurer la compréhension de la langue. L'utilisation d'une langue tierce dans l'enseignement du français est donc une problématique que j'ai pu non seulement étudier au cours de mes apprentissages universitaires, mais qui a également fait partie intégrante de mon parcours d'apprenante et d'enseignante. J'ai donc évolué au travers de ces différentes expériences en tant qu'individu bilingue, ayant recours à mes langues sans pour autant les compartimenter, que cela soit intentionnel ou non. De cette réalisation est née la problématique de ce travail, soit la transposition de ces réflexions à un public et un contexte différent.

Les apprenants norvégiens ont pour langue maternelle l'une des variantes du norvégien - le norvégien bokmål, ou le norvégien nynorsk. L'anglais fait partie du curriculum dès la seconde année de l'école primaire (Eurydice, 2012 :153). Dès l'entrée au collège, les élèves peuvent faire le choix d'une nouvelle langue étrangère, ou bien de suivre un cours avancé de langue anglaise. Les collèges norvégiens ont pour obligation de proposer au moins l'une des quatre langues suivantes : espagnol, allemand, français et russe. En 2013, 19% des élèves de huitième année (ou Year 8, équivalent norvégien de l'année de quatrième en France) participent au cours de

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langue française ; et ce contre 45% au cours d'espagnol, et 35% au cours d'allemand (UDIR, 2014 :19). Si le français se place donc comme troisième langue étrangère dans le secondaire, il ne bénéficie pas de la même popularité que l'espagnol et l'allemand. L'anglais, lui, fait plus figure de seconde langue chez les jeunes norvégiens que de langue étrangère à proprement parler (UDIR, 2004 :13). Ces tendances se confirment au lycée ou videregående skole, où le nombre d'élèves choisissant de poursuivre le français baisse légèrement depuis quelques années, un certain nombre d'élèves ayant choisi le français (ou l'allemand) comme option au collège décidant de poursuivre leur scolarité avec un autre cours optionnel (UDIR, 2012 :9 ; UDIR, 2014 :26). Les raisons de cette baisse de popularité des langues étrangères à l'entrée au lycée peuvent s'expliquer par plusieurs raisons : une culture de l'enseignement des langues étrangères en Norvège qui reste, depuis des décennies, bien trop théorique, malgré les nombreuses réformes qui peinent à changer les choses (la dernière datant de 2006) ; la rupture avérée entre les pratiques des enseignants du collège et du lycée (Henriksen, 2008 :88-89) ; et un manque de ressources (financières et humaines) (Andersen, 2004 :15).

Sur ce point, il est important de noter le clivage qui existe au sein du pays quant au choix des langues étrangères : le français est l'une des premières langues étrangères dans la région d'Oslo, où le pourcentage d'élèves inscrits monte à 30% en 2013, un chiffre en hausse depuis 2010. (Helland, 2011 :26 ; UDIR, 2014 :19). En revanche, dans des régions plus isolées et moins peuplées comme le Finnmark, à l'extrême nord du pays, l'attrait des langues étrangères diminue considérablement - ce que l'on peut expliquer par un manque d'enseignants spécialisés (Helland, 2011 :28 ; Eurydice, 2012 :85-86). Aujourd'hui, l'un des objectifs du gouvernement norvégien est de promouvoir le plurilinguisme, de rendre l'apprentissage des langues étrangères plus attractif en réformant les curriculums pour changer les mentalités (Eurydice, 2012 :37).

Notre recherche part du postulat que les élèves norvégiens ont des compétences en langue anglaise élevées. En effet, les pays nordiques ont pour réputation une bonne maîtrise de l'anglais, et les médias anglo-saxons sont très présents dans la culture norvégienne. Les chiffres du Conseil norvégien pour l'éducation et la formation (UDIR, pour Utdanningsdirektoratet) nous amènent à modérer ce point de vue (sans pour autant le contredire). Là encore, les compétences en langue anglaise sont plus élevées chez les élèves d'Oslo de cinquième année (Year 5, ou CM2 en France) et des régions attenantes (Akershus, Hedmark, Vestfold...) (UDIR, 2014 :70). Ce même

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rapport nous montre également que les compétences orales des élèves sont plus élevées que les compétences écrites (UDIR, 2014 :74).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon