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Etude comparative des coà»ts de prise en charge de la malnutrition aiguë sévère avec complication entre le milieu rural et le milieu urbain au Mali

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par Alpha Mahamoud Touré
Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion (CESAG) - MBA-Economie de la santé 2015
  

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE DE L'ÉTUDE

CHAPITRE I : CADRE DE L'ETUDE 

Il sera question dans ce chapitre, de la problématique de l'étude, des objectifs que l'étude se veut d'atteindre et des hypothèses de recherche que l'étude permettra de vérifier. Aussi, une brève présentation du pays sera faite sur le plan sanitaire ainsi quecelledu cadre de l'étude, avant un aperçu général sur la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère en soins intensifs.

1.1. Problématique 

La malnutrition aiguë représente un énorme fardeau mondial en termes de morbidité et de mortalité chez l'enfant. En 2011, environ 52 millions d'enfants étaient malnutris et 19 millions très émaciés, entraînant chaque année près d'un million de décès d'enfants qui auraient pu être évités. Les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère (MAS) sont neuf fois plus susceptibles de mourir que les enfants en bonne santé (Black RE, et al, 2013)

La population du Mali est estimée à 17 951 487habitants suite au dernier Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH 2009)et les enfants de moins de 5 ans (0-59 mois) y représentent 17 %. Ila été noté que 74,5 % de cette population réside en milieu rural, letaux d'urbanisation étant de 22,5 %. La mortalité infanto-juvénile est de 95%o avec 64%o en milieu urbain et 113%o au niveau rural, alors que les statistiques mondiales montrent que la malnutrition aiguë sévère est responsable de 5% de ladite mortalité. L'analyse des résultats de l'enquête SMART 2015au niveau des régions et le district de Bamako, montre que la prévalence de la malnutrition aigüe sévère est la même à Bamako que dans la région de Ségou, soit un taux de 1,2%.

Le district sanitaire de Bla dans la région de Ségou etl'une des plus pauvres du pays, reçoit dans son Centre de Santé de Référence (CSRéf), les cas de malnutrition aiguë sévère avec complications, référés parles Centres de Santé Communautaire (CSCom) ruraux, au niveau de son Unité de Récupération et d'Éducation Nutritionnelle Intensive (URENI). Quant àla commune III du district de Bamako, classée dans la catégorie de zone III de pauvreté (zonela moins pauvre), son CSRéf reçoit les références de cas de malnutrition des différents Centres de Santé Communautaire (CSCom) urbain du district sanitaire au niveau de l'Unité de Récupération et d'Éducation Nutritionnelle Intensive (URENI).

La prise en charge de la malnutrition aiguë concerne aussi bien la communautéque les services de santé. Elle fait référence au concept de "la Prise en charge Communautaire de la Malnutrition Aiguë(PCMA)", une approche novatrice qui, selon FANTA II et USAID (2012), englobe unrelais communautaire, la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère sans complications en soins ambulatoires (PEC MAS ambulatoire), la prise en charge hospitalière de la MAS avec complications médicales (PEC MAS hospitalière) et la prise en charge de la malnutrition aiguë modérée.

Les interventions de santé liées à la prise en charge de la MAS ont été initialement mises en oeuvre dans le cadre de soins hospitaliers et surtout dans les situations d'urgence. La prise en charge de la MAM constitue généralement une réponse à une situation d'urgence mise en oeuvre en soins ambulatoires ou au sein de structures communautaires. À la fin des années 1990, l'innovation des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi (ATPE) a permis aux enfants atteints de MAS sans complications médicales d'être traités à domicile, au lieu de devoir rester dans des centres de soins et hospitalisés jusqu'à la guérison complète.(Nell Gray et al. 2014)

Au Mali, des difficultés ont été observées en ce qui concerne l'application du protocole national de prise en charge de la malnutrition à travers le milieu rural ou le milieu urbain. Les statistiques données par le Système National d'Information Sanitaire et Social (SNISS 2013) permettent d'avoir un aperçu sur ces difficultés.

Pour la disponibilité des services de prise en charge de la malnutrition aiguë sévère, le Ministère de la Santé a oeuvré pour la création des centres de prise en charge (Unité de Récupération et d'Éducation Nutritionnelle Intensive) qui n'est pas effective au niveau des deux lieux d'étude que sont le Centre de santé de Référence de Bla et celui de la Commune III de Bamako. Certes, du personnel a été dégagé pour le travail, mais leur qualité et leur quantité diffèrent selon les milieux. Avec l'aide du partenaire UNICEF, les districts disposent des produits et intrants de prise en charge.

Pour l'accessibilité, il y a une grande différence d'accès au service de nutrition entre les deux lieux d'étude tant sur le plan géographique que financière. Si ce service est situé à une distance de 1à 9 km pour la Commune III de Bamako, il est à une distance de 1 à 85 km à Bla.

Pour l'utilisation des services, l'annuaire statistique de l'année 2014 a montré que les services de santé en général, sont utilisés par la population de Bla à un taux de 0,36 nouveau cas par an et par habitantcontre 0,66 nouveau cas par an et par habitant en commune III. Aussi, la couverture des services de prise en charge de la malnutrition aiguë est de 24% à Bamako et de 91% à Ségou, la région dont fait partie le district de Bla. Ce taux de couverture est calculé en rapportant à la population de cas attendus, le nombre de cas enregistré au cours de l'année. Ce qui sous-entend un faible dépistage de cas de malnutrition aiguë sévère à Bamako, en rapport avec la disponibilité du service notamment du personnel.

La prise en charge de la malnutrition aiguë sévèreest donc tributaire d'une part de la réactivité des services de santé en charge des soins et d'autre part des conditions socio-économiques des populations.Selon les données de l'Enquête Modulaire Permanente auprès des ménages (EMOP 2015), le seuil de pauvreté au Mali est de 177 000 FCFA par an, ce qui ne représente que 484 FCFA soit 0,968$US par jour pour vivre et faire face à toutes les dépenses de santé, éducation, transport, logement, nourriture etc. Sur le plan de la couverture en assurance médicale, 98% de la population rurale et 95,2% de celle du milieu urbain n'en dispose aucune.

Ces différents constats, ont suscité un certain nombre de questions quant au coût de prise en charge des enfants malnutris aigus sévères. Ces problèmes engendreraient une iniquité dans l'offre de soins et de répartition de coût entre le milieu rural et le milieu urbain.D'où la motivationde la présente étude.

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