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Déterminants de l'exclusion bancaire au Cameroun

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par Martin AMBASSA
Université Catholique de Bertoua - Master Recherche 2014
  

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2. Les autres facteurs institutionnels

D'autres facteurs institutionnels peuvent expliquer l'exclusion bancaire. Ainsi, à partir des travaux de : Gloukoviezoff (2008), Anderloni et al (2008), Eber (2000), on distingue les facteurs tels que : la qualité de la relation bancaire, l'exclusion géographique et l'exclusion liée à la fourniture des services.

a. La qualité de la relation bancaire

Gloukoviezoff (2008), fait remarquer que, généralement, le secteur bancaire décline toute responsabilité en matière d'exclusion bancaire.

Si ce phénomène existe, ce serait en raison de l'appauvrissement de la population et les banques ne pourraient que le constater et en aucun cas y remédier. Pointer le rôle de la pauvreté ou de la précarité économique dans le développement de l'exclusion bancaire est tout à fait exact. Cependant, en faire l'élément explicatif unique est plus que simpliste.

· Les stratégies d'évitement des banques

Si les banques expliquent l'exclusion bancaire par la précarité et la pauvreté auxquelles est confrontée une partie de leur clientèle, c'est parce qu'elles estiment que ces clients présentent un niveau de risque incompatible avec l'établissement d'une relation bancaire. C'est ce niveau de risque qui explique les pratiques de sélection mises en place. Ainsi, de nombreux réseaux bancaires refusent l'ouverture d'un compte aux personnes ayant de faibles revenus ou d'emplois instables. De même, peu de réseaux installent leurs agences dans certaines zones marquées par la précarité.

· Stratégies de rentabilisation des clients aux ressources modestes

Face à des clients ayant un profil « limite », la stratégie est d'accorder l'ouverture du compte en contrepartie de la souscription à un certain nombre de produits rentables pour la banque. Ainsi, il est quasiment impossible d'ouvrir un compte uniquement avec un chéquier. Il est nécessaire de souscrire à un package. De même, il est fréquemment demandé d'ouvrir parallèlement au compte de dépôt des produits d'épargne bloqués, particulièrement rentables pour la banque. Et lorsque le client est déjà présent au sein de ces réseaux bancaires quand il rencontre des difficultés sociales (chômage, maladie), d'autres pratiques sont mises en oeuvre. Ainsi, en cas d'incident le maximum de frais est facturé. Il est d'ailleurs quasiment impossible de négocier leur montant lorsque le client n'est pas jugé assez intéressant par la banque. Et lorsqu'il est jugé totalement inintéressant, l'interdiction bancaire devient un bon moyen pour s'en séparer.

b. L'exclusion géographique

Eber (2000) ; Leyshon et Thrift (1996), notent que les innovations financières20(*) et l'accroissement de la concurrence entre les banques observés lors de la dernière décennie ont, d'une manière générale, amélioré l'accès des ménages aux services bancaires. Pour certaines classes sociales, cet accès a été sensiblement facilité ; il s'agit des classes sociales les plus favorisées.

Ces classes sociales ont accès, grâce à la concurrence accrue entre les offreurs de services bancaires et au développement de nouveaux produits, à une gamme de plus en plus large de produits financiers rentables. L'évolution de la géographie de l'industrie bancaire confirme donc selon Eber, l'abandon spatial des zones les plus pauvres et la concentration dans banques dans les zones les plus riches telles que les grandes villes.

L'exclusion géographique résulte à cet effet d'une volonté des banques de réduire leur risque, de réduire leurs coûts et d'améliorer leur rentabilité (Eber, 2000). Cette analyse s'explique par le fait que les agences localisées dans les zones rurales sont peu rentables en raison des faibles revenus d'une clientèle potentiellement plus risquée.

c. L'exclusion liée à la fourniture des services

Pour Anderloni et al (2008), les services bancaires sont fournis par des voies inappropriées pour le public cible, par exemple, l'Internet pour les personnes âgées. On peut noter également, la complexité de choix.

Pour Bayot et al (2008), il peut s'agir d'une question d'éducation d'un trop grand nombre de produits parmi lesquels le public cible a du mal à opérer un choix. Les méthodes de marketing sont quant à elles analysées par Anderloni et al selon eux, ces méthodes peuvent manquer de clarté et pousser les clients potentiels à abandonner la demande ou à se méfier des institutions bancaires et à rechercher des alternatives.

d. Récapitulatif des facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire

Le tableau ci-dessous résume l'ensemble des facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire. Nous constatons que, l'exclusion bancaire n'est pas forcément un phénomène volontaire tel que l'a démontré Gloukoviezoff (2008). Elle peut également résulter des institutions elle-même c'est ainsi que nous distinguons des facteurs tels la sélection de la clientèle, la réglementation, l'exclusion géographique, la fourniture des services et la complexité des choix.

Tableau 8: Récapitulatif des facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire

Sélection clientèle

Réglementation

Autres facteurs

o Asymétrie d'information

(rationnement crédit), discrimination.

Coût administratif

Exclusion géographique (distance)

Coût de crédit

Fourniture des services (marketing)

Exigences de garanties

Complexité des choix, voies inappropriées

Source : Fait par l'auteur

* 20L'innovation financière peut être perçue comme un procédé par lequel les banques ou les intermédiaires financiers, de manière régulière, cherchent à augmenter leurs profits, réduisent les risques liés à l'intermédiation financière, contournent les contraintes imposées par les autorités financières en matière de prêts, et affrontent la concurrence des autres intermédiaires financiers (Sobreira, 2004).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus