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Déterminants de l'exclusion bancaire au Cameroun

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par Martin AMBASSA
Université Catholique de Bertoua - Master Recherche 2014
  

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Conclusion du Chapitre

Il a été question dans ce chapitre de mettre en évidente l'aspect théorique des facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire. Il ressort de cette analyse que, malgré la volonté que peuvent exprimer les ménages, certains aspects liés à l'accès ou l'usage des services bancaires sont soumis à la discrétion des banques elles-mêmes. C'est ainsi que, nous avons pu identifier à partir des analyses de la théorie de sélection de la clientèle que l'asymétrie d'information est un problème crucial et constitue des facteurs explicatifs de l'exclusion bancaire. D'autres travaux ont mis en évidence la réglementation comme facteur exacerbant l'exclusion bancaire notamment à partir des exigences de garanties, de la complexité des choix, des coûts de crédit et de la documentation à fournir. Par ailleurs, on a également relevé la concentration du réseau bancaire vers les centres urbains jugés mieux rentable que les milieux ruraux.Cet enseignement théorique nécessite qu'on puisse l'évaluer dans le cadre du Cameroun.

Chapitre 4 Facteurs Institutionnels de l'Exclusion Bancaire : L'Evidence Empirique

Introduction

L'exclusion bancaire est une question préoccupante tant dans les pays développés que ceux en voie de développement. On en a pour preuve les multiples travaux de recherche mettant en exergue ce fléau (Avom et Bobbo, 2014 ; Gloukoviezoff, 2008 ; Tasqué, 2008 ; Anderloni et al, 2008 ; Eber, 2000; Leyshon et Thrift, 1993). Cette exclusion est davantage accentuée dans les pays en voie de développement d'une part parce qu'on y observe un faible nombre de banques et d'autre part, parce que les conditions de vie dans ces pays sont relativement déplorables. Au Cameroun, la proportion de la population qui a accès aux services bancaires est de 14% donc 86% restent en marge du système bancaire. Ainsi, la mise en oeuvre de l'évaluation des facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire trouve ses fondements à la fois dans les analyses théoriques des démographes Anderloni et al(2008) ; Leyshon et Thrift (1993), et dans la littérature économique qui définit un cadre approprié de l'exclusion bancaire et s'interroge sur les mécanismes à mettre en oeuvre pour éradiquer ce phénomène. L'objectif de ce chapitre consiste à évaluer les facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire au Cameroun. Pour y parvenir, nous démontrons d'une part les effets pervers de la réglementation en termes d'exclusion bancaire (Section 1) et d'autre part, nous procédons à l'analyse économétrique (Section 2).

Section 1 : Réglementation et Exclusion bancaire

L'objectif de cette rubrique consiste à analyser les effets néfastes de la réglementation en termes d'exclusion bancaire. Certains travaux sont parvenus aux résultats selon lesquels, la réglementation des activités bancaires est susceptible de créer ou de renforcer l'Exclusion Bancaire (Avom et Bobbo, 2014 ; de Boissieu et Couppey-Soubeyran, 2013 ; Demirguc-Kunt et Klapper, 2012 ; Beck et al. 2006 ; Washington, 2006 ; Barth et al. 2004). Il faut noter que, cette analyse n'englobe pas toute la réglementation mais identifie certains éléments qui génèrent ou exacerbent l'exclusion bancaire. Ainsi, pour mettre en oeuvre cette vision, il importe de mettre en évidence d'une part, l'analyse de la concentration géographique des banques au Cameroun. Et d'autre part, d'identifier les coûts qui entravent la bancarisation au Cameroun.

1. La Concentration géographique des Banques au Cameroun

Des analyses que font Avom et Bobbo (2014) il ressort que, avant la création de la COBAC21(*) les pouvoirs publics avaient opté pour une concentration massive des banques vers les zones faiblement peuplées et assez éloignées des grands centres d'activité économique. Cette expérience a très tôt été jugée contreproductive. Cette contre productivité s'est traduite par l'insolvabilité et la liquidation de certaines banques. En particulier, plusieurs banques ont fermé et d'autres ont réduit le nombre de leurs agences pour conserver celles qui sont implantées dans les grandes villes peuplées donnant naissance à une forte concentration bancaire (Avom et Bobbo, 2014 ; Avom et Eyeffa-Ekomo, 2007). En conséquence, les populations des localités éloignées (petites et moyennes villes ou zones rurales) se retrouvent fortement pénalisées et exclues. Les travaux d'Avom et Bobbo (2004), retrouvent ceux de Demirguc-Kunt et Klapper (2012). En effet, les analyses de ces derniersrenseignent que, 30% des ménages en Afrique Subsaharienne citent l'éloignement des agences bancaires comme facteurs de l'exclusion bancaire. Ainsi, la concentration du réseau bancaire est un facteur déterminant de l'exclusion bancaire. Pour vérifier cette vision au Cameroun, nous avons observé la concentration du réseau bancaire au Cameroun dont les résultats et les analyses apparaissent ci-après :

Tableau 9: Répartition géographique des guichets bancaire au Cameroun

 

Yaoundé

Douala

Bafoussam

Autres villes

Total

Atlantic bank

1

5

1

4

11

Afriland First Bank

11

10

1

13

35

BICEC

6

9

1

20

36

BGFI Bank

1

3

-

-

4

Citibank

1

1

 -

 -

2

CBC

1

2

1

2

6

Ecobank

4

9

1

 

14

NFCB

5

2

 

6

13

SCB

9

7

1

8

25

SGC

5

13

1

7

26

Standard bank

1

1

 -

 -

2

UBC

3

5

1

5

14

UBA

4

4

1

4

13

Total

52

71

9

69

201

Source : Fait par l'auteur à partir des informations de chaque banque

Le tableau ci-dessus, indique que le Cameroun comporte 13 (treize) banques avec 201 guichets répartis sur tout le territoire. A partir de ce tableau, nous ressortons la concentration du réseau bancaire Camerounais.

· Concentration du réseau bancaire Camerounais

Le réseau bancaire du Cameroun est représenté sur le tableau ci-après

Tableau 10: Concentration du réseau bancaire du Cameroun

 

Yaoundé

Douala

Bafoussam

Autres Villes

Total

Nombre Guichets

52

71

9

69

201

Concentration en %

25.87

35.32

4.47

34.32

100

Source : Fait par l'auteur à partir des données de chaque Banque

Des treize banques que compte le Cameroun avec 201 guichets, Yaoundé regorge 25.87% des guichets, Douala 35.32%, Bafoussam 4.47% et les autres villes concentrent 34.32%. Nous constatons que deux villes (Yaoundé et Douala) concentrent à elles seules 61.19% des guichets du Cameroun soit plus de la moitié des guichets existants.

Lorsqu'on ajoute Bafoussam, la concentration va à 65.67%. Le constat qui en découle stipule que, les ménages qui résident dans les zones éloignées ou rurales ont une forte probabilité d'être exclues car, les banques sont plus axées vers les zones urbaines. Ainsi, la faible bancarisation du Cameroun ou la forte exclusion bancaire que subit le Cameroun est en partie expliquée par cette concentration qui joue en faveur des ménages résidant en milieu urbain.

* 21Commission bancaire d'Afrique Centrale

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld