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Développement financier et croissance économique.

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par AGUEI ARISTIDE ACHIE AGUE
UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY ABIDJAN  - MASTER/DEA NPTCI 2013
  

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II. REVUE THEORIQUE DU LIEN ENTRE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE

Dans cette section, il s'agira de présenter les théories de l'intermédiation financière dans un premier point et ensuite montrer la contribution des théories de croissance endogène à l'analyse du lien entre développement financier et la croissance économique.

2.1. Les théories de l'intermédiation et de la libéralisation financière

2.1.1. La théorie d'intermédiation financière

Les travaux de Schumpeter (1912) montraient déjà le rôle essentiel des banquiers dans le ciblage et le financement des entrepreneurs, ils encouragent de ce fait l'innovation technologique l'accumulation du capital qui stimulent selon lui la croissance économique à travaux l'accroissement des taux d'investissement, l'allocation du capital aux projets les plus productifs et l'accroissement des échanges. Pour arriver à ce but les intermédiaires financiers assurent cinq fonctions principales énumérées par Levine (1997, 2004) :

Ø Acquérir des informations sur les projets et favoriser l'allocation des ressources aux projets les plus rentables 

Lorsque le système financier est efficace, il stimule la croissance en réduisant les coûts de transaction et en s'assurant que le projet soit alloué aux projets les plus rentables. Grâce aux économies d'échelle, l'intermédiation financière réduit les coûts d'information du financement externe et ce faisant, accroit le rendement implicite des placements tout en réduisant les coûts d'emprunt. Dans la mesure où les agents pris individuellement ne peuvent évaluer les entreprises dans lesquelles ils désirent investir, ils seront par conséquent réticents à investir. L'intermédiaire financier va se substituer à chacun des épargnants afin d'évaluer les opportunités d'investissement, réduisant ainsi le coût d'acquisition de l'information tout en offrant une opportunité de placement rentable pour les agents et un accès facile au crédit et à moindre coût aux emprunteurs.

Lorsque les intermédiaires financiers disposent d'un grand nombre d'informations précisent et exactes sur les entreprises, ils les utilisent pour financer les meilleurs projets, améliorant ainsi l'allocation des ressources et réduisant le risque de défaillance. La réduction des coûts de transaction pour les épargnants stimule également les investissements en ce sens qu'elle contribue à transformer une grande partie de l'épargne en investissements productifs. L'activité d'intermédiation financière permet également l'innovation technologique car elle identifie de façon efficace les meilleurs produits autrement dit les produits innovants qui les meilleures chances de réussite. Les marchés boursiers peuvent de même favoriser la recherche d'information car au fur et à mesure que la taille du marché augmente les agents sont portés à s'adresser aux marchés pour rechercher des informations sur des entreprises pour avoir des profits.

Ø Faciliter les transactions financières et commerciales, la gestion des risques et diversifications des actifs

Les ménages ont généralement une préférence pour la liquidité ou préfère détenir des actifs liquides alors que les entreprises sont demandeuses d'actifs de long terme. Les intermédiaires financiers se chargent de concilier ces désirs divergents en mettant à la disposition des entreprises des actifs de longs termes, convenables pour les investisseurs recyclés à partir des actifs liquides récoltés auprès des ménages. En agissant ainsi, ils adaptent les actifs financiers aux préférences en réduisant l'asymétrie d'information entre prêteurs et emprunteurs. Les intermédiaires financiers inventent des nouveaux actifs financiers qui réduisent les risques d'insolvabilité et d'illiquidité et de variations imprévues du prix des actifs (Guillaumont-Jeanneney, 1998). Les intermédiaires financiers remplissent des fonctions de facilitation de la transaction et la gestion des risques soit en s'interposant entre les épargnants et les investissements soit en leur apportant assistance par leur intervention sur les marchés financiers.

Le système financier peut également favoriser la réduction des risques individuels liés au projet d'investissement grâce à la diversification et au partage des risques. La réduction des risques stimulent les investissements dans où les agents ont l'assurance de courir moins de risques en investissant dans des projets susceptibles de leur rapporter des profits. La réduction des risques favorise donc l'accumulation du capital et l'amélioration de la rentabilité des investissements. En retour la croissance économique se trouve affectée favorablement. Une absence de marché oblige les ménages à investir dans des actifs peu liquides car les risques les empêchent d'investir dans des actifs dans des actifs rentables. Les intermédiaires financiers vont mutualiser les risques individuels des déposants, et des déposants et en investissant les fonds récoltés dans des actifs peu liquides mais rentables. Bencivenga et Smith (1991) ont monté que lorsque les intermédiaires financiers allouent l'épargne aux actifs peu liquides et réduisent la liquidation prématurée d'investissements rentables, améliorent la productivité du capital et stimulent la croissance économique.

Ø Assurer la surveillance des investissements, exercer un contrôle sur la gestion des entreprises après le financement des projets

Une fois l'investissement financé la fonction de surveillance des investissements consiste pour une banque d'exercer un contrôle sur les entrepreneurs et les contraindre à gérer l'entreprise dans l'intérêt des actionnaires et des créanciers. Pour assurer cette fonction les banques exigent des garanties et proposent des contrats financiers adaptés aux spécificités des projets et au profil de l'entrepreneur, tous ces moyens lui permettent de réduire les coûts de les coûts de surveillance. La relation de long terme entre les banques et les entrepreneurs permet de diminuer les coûts d'acquisition de l'information et l'allocation efficace des ressources. De même le fonctionnement des marchés boursiers peut contribuer à exercer des contrôles sur les entreprises une fois qu'ils les financent.

Ø Assurer la mobilisation de l'épargne

Les intermédiaires financiers assurent la collecte d'épargne des ménages en leur offrant des possibilités de dépôts et leur permettant de diversifier leur portefeuille et d'investir dans des projets rentables, tout en assurant la liquidité des placements (Levine, 1997). Les ménages pris individuellement ne peuvent acquérir les actifs des entreprises surtout le cas où ces actifs ne sont pas divisibles en petites unités. En se chargeant de mettre en commun les épargnes de chaque individu les intermédiaires financiers arrivent à surmonter le problème d'invisibilité de l'actif émis par les entreprises et réaliser ainsi des économies d'échelle. Ainsi les intermédiaires financiers améliorent l'efficacité de l'économie par conséquent stimulent la croissance économique.

Les systèmes financiers les plus efficaces dans la mobilisation de l'épargne affectent favorablement la croissance économique. Cependant, il n'y a pas de consensus sur l'impact positif du développement financier sur la mobilisation de l'épargne à travers le rôle des intermédiaires financiers. En effet, la réduction des risques sur les marchés financiers pourrait réduire le niveau d'épargne de précaution des ménages et par conséquent le taux de croissance. Donc l'effet global du développement financier sur le taux d'épargne reste mitigé.

Ø Faciliter les échanges des biens et services

Par cette fonction les intermédiaires financiers facilitent la spécialisation, l'innovation technologique et la croissance économique. En effet, la spécialisation augmente la productivité du travail et demande plus de transactions. Ces transactions étant coûteuses, les contrats financiers susceptibles de réduire les coûts favorisent une plus grande spécialisation, une augmentation de la productivité et de la croissance économique. Les intermédiaires financiers favorisent le commerce extérieur par les crédits à l'exportation et aux mécanismes de couverture contre les risques.

En somme les intermédiaires financiers en assurant les fonctions de facilitation des échanges, de gestion de risques, de recherche d'information sur les projets, de contrôleurs des entreprises, de mobilisation d'épargne, et de facilitation des échanges stimulent la croissance économique à travers le taux d'investissement, la productivité du capital et les échanges commerciaux. Ainsi le système financier à travers ces différentes composantes qui certes agissent différemment dans le circuit économique mais confère au développement financier son rôle essentiel dans la dynamique de la croissance économique.

Dans l'établissement du lien entre le développement financier et la croissance économique, plusieurs modèles théoriques ont été développés et chaque modèle se rapporte à une fonction bien précise exercée par les intermédiaires financiers et celle-ci nous emmène à l'étudier différemment des autres. Cependant l'absence de prise en compte du lien entre ces différentes fonctions représente un inconvénient. Greenwood et Jovanovic (1990) à travers leur modèle étudie le rôle des intermédiaires financiers dans l'acquisition de l'information et l'allocation optimale des ressources. L'apport de liquidité par les banques représente l'analyse du modèle de Bencivenga et Smith (1991). Quand à celui de Saint-Paul (1992), il porte sur la gestion de risques et la diversification des actifs. King et Levine (1993b) pour finir se penche plutôt sur le rôle du système financier dans la mobilisation de l'épargne et le financement des projets innovants.

Dans le modèle de Greenwood et Jovanovic (1990) comme établit plus haut l'accent est mis sur la mobilisation de l'épargne et l'allocation optimale de cette dernière dans aux projets les plus productifs. Dans ce modèle, ils montrent que le capital peut être investi dans des projets peu risqués et peu rentables ou dans des projets qui comportent plus de risques mais rentables. Le risque étant provoqué par les chocs agrégés et la spécificité du projet, les auteurs soulignent que les agents sont incapables de distinguer ces deux chocs. Alors que les intermédiaires financiers, aidés par un nombre d'un échantillon de projets rentables, sont capables de déterminer la nature du choc. Avec la collecte et l'analyse de l'information, les intermédiaires financiers profilent leurs stratégies d'investissement sur la base de leur connaissance des chocs agrégés de la période courante. Si les investissements qui comportent plus de risques deviennent moins profitables que les investissements plus sûrs, à cause d'un choc négatif, ils investiront seulement dans des projets peu risqués. Si les coûts d'acquisition et d'analyse de l'information sont suffisamment bas, la capacité des intermédiaires à choisir les projets appropriés pour un choc agrégé donné accroît le rendement attendu de leur portefeuille au-delà de ce que les autres agents économiques auraient obtenu sans aucune information sur les chocs agrégés.

Bencivenga et Smith (1991) dans leur analyse ont également démontré que le développement financier est corrélé positivement à la croissance économique. Partant des travaux de Diamond et Dybvid (1983), on assiste à une intégration de la fonction d'apport de liquidité par les banques dans un cadre de croissance pour analyser le rôle de l'intermédiation financière dans la croissance économique. En effet lorsque les intermédiaires financiers sont absents dans une économie, l'incertitude pousse les agents à conserver leur avoir sous forme d'épargne liquide et improductive, autrement dit une épargne qui ne favorise pas la croissance. Il faut également noter que les contraintes de liquidité découragent les investisseurs et engendrent car elles ont un effet négatif sur l'accumulation du capital et engendrent la liquidation des actifs prématurée des actifs productifs. Les banques en assurant les dépôts des agents leur donne la possibilité d'effectuer des placements rentables, atténuant ainsi le risque d'illiquidité. Ainsi l'activité intermédiation financière accroît le ratio du capital par tête de l'économie et par conséquent stimule la croissance économique.

Saint-Paul (1992) conclut que les intermédiaires financiers permettent une plus grande spécialisation des facteurs de l'économie. Ainsi, en l'absence d'intermédiaires financiers, les agents minimisent leur exposition au risque en adoptant des technologies de diversification moins spécialisées et par conséquent peu productives.

King et Levine (1993) abordent dans leur modèle la question du lien entre le développement financier et la croissance économique à travers la productivité des facteurs. Les auteurs montrent que dans une économie avec les investisseurs potentiels susceptibles d'apporter des projets innovants, les intermédiaires financiers vont engager des ressources pour évaluer ces projets et seuls les plus prometteurs sont retenus. Ils mobilisent par la suite l'épargne pour financer les projets les plus productifs et permettre une diversification du risque associé à ces projets innovants et à moindre coûts les investisseurs pris individuellement. L'évaluation et la sélection des entrepreneurs réduit le coût de l'investissement, accroît la productivité du capital et améliore la croissance économique.

Guellec et Ralle (2003) pensent que, dans une économie sans intermédiaire financier chaque agent ne pourrait investir son épargne que dans ses propres projets, et dans ses projets que dans sa propre épargne, l'économie serait donc « cloisonnée ». Certains projets ne verraient pas le jour alors qu'il existe une épargne inutilisée. De plus même si les agents ont la possibilité de transférer leur épargne les uns aux autres pour financer les projets, rien ne justifient que ce sont les projets les plus rentables qui seront financés. Enfin l'impossibilité de repartir l'épargne d'un agent entre plusieurs projets accroîtrait le risque et découragerait donc l'investissement. Le système financier sert à remédier à ces problèmes car les intermédiaires financiers peuvent sélectionner les bons projets parmi l'ensemble de ceux devant être financés.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein