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Information, sensibilisation et conscientisation dans la lutte contre les violences sexuelles par la commission diocésaine justice et paix à  Uvira dans le sud-Kivu.

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par MUKOKYA Morgan MUBENGWA
Université Catholique du Congo - Licence 2014
  

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SECTION 2. STRATEGIES POUR L'ERADICATION DES VIOLENCES SEXUELLES

AU DIOCESE D'UVIRA

2.1. Vers la fin de l'impunité juridique

Afin de mettre un terme au cycle de violences sexuelles, nos interviewés ont proposé que l'impunité juridique dont jouit une certaine catégorie de gens cesse. En effet, la dernière loi promulguée et réprimant les violences sexuelles inclut désormais d'autres types de violences sexuelles qui ne figuraient pas dans les anciennes lois. Les peines de prison encourues par les agresseurs ont été allongées. Mais il faut maintenant que cette loi soit systématiquement respectée et que les juristes la prennent en compte pour que les condamnations suivent. Cela exige pour son application que les coupables soient jugés et condamnés, les victimes indemnisées. C'est seulement dans ce cas qu'elle sera connue des populations et pourrait avoir un réel effet dissuasif.

Relevons en outre certains obstacles liés à la mise en pratique de la loi réprimant les violences sexuelles : l'hésitation des femmes victimes de viols à parler de ce qu'elles ont subi, y compris à leur entourage, à dénoncer auprès de la police ou à entamer une action en justice. Les dénonciations et le reportage restent aussi limités car les victimes n'ont pas suffisamment confiance au système judiciaire congolais. Quelques - unes qui ont le courage de raconter ce qu'elles ont vécu, sont bien souvent déçues par les résultats des actions en justice entreprises. Ensuite, la corruption qui caractérise certaines personnes préposées à la justice ainsi que le manque de preuve de viol devant le tribunal obstruent parfois certaines actions en justice. Enfin, celles qui osent braver ces obstacles pour entamer des démarches judiciaires voient rarement leurs agresseurs condamnés et emprisonnés. C'est le cas de Kifaru dont les éléments avaient violé des centaines de femmes à Nakiele, Abala et Kanguli en décembre 2012 et dont l'affaire avait été tue suite aux pressions exercées sur la justice et les ONG de droits de l'homme comme la CDJP/ Uvira par certaines autorités militaires et politiques.

On ne peut passer sous silence le fait que les procédures judiciaires ont tout de même été améliorées par exemple par l'accélération des enquêtes préliminaires et en interdisant la résolution des cas à l'amiable. Des progrès nationaux en matière de justice sont à relever car on a assisté à l'organisation des procès contre des autorités militaires, civiles et autres. En effet, des procès contre de nombreux présumés violeurs ont eu lieu soit à Uvira soit en chambres foraines en différents lieux : Kamituga, Baraka et cela grâce au soutien financier des partenaires de la CDJP/ Uvira. C'est ainsi que le procès de Kibibi, un commandant des FARDC, dont les éléments avaient violé dans la nuit du 11 au 12 décembre 2012 à Fizi-centre une trentaine de femmes, avait été organisé en chambre foraine à Baraka, procès à l'issue duquel il avait été condamné à une peine de plusieurs années en prison.

En trois ans, d'après les statistiques établies par la CDJP/ Uvira, 115 survivantes des violences sexuelles ont bénéficié des procès pris en charge par cette organisation. Ces procès pour la plupart se font en plein air afin de persuader les autres potentiels violeurs à changer de comportement.

Il est nécessaire que tous les acteurs impliqués dans ce domaine fassent preuve d'engagement dans ce long processus et en premier lieu d'abord les autorités gouvernementales. La création de tribunaux de proximité avec des juges, des procureurs et des avocats déployés dans des zones reculées et inaccessibles - c'est dans ces zones-là que les violences sont les plus répandues - serait d'une grande avancée. La collaboration avec les autorités gouvernementales, les instances internationales, leur implication ainsi que la prise de conscience de tous dans la mise sur pied des stratégies opérationnelles pour faire face à ce fléau sera d'un grand intérêt afin de mettre fin au cercle vicieux de l'impunité.

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