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Information, sensibilisation et conscientisation dans la lutte contre les violences sexuelles par la commission diocésaine justice et paix à  Uvira dans le sud-Kivu.

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par MUKOKYA Morgan MUBENGWA
Université Catholique du Congo - Licence 2014
  

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2.2. La prise en charge psycho-socio-économique des victimes

Cet aspect n'a pas été relevé par nos interviewés mais nous considérons que la prise en charge de manière efficiente des survivantes des violences sexuelles est impérieuse. Les victimes en effet, ont grandement besoin d'aide psychologique afin de pouvoir se reconstruire. Il s'avère nécessaire de les indemniser moralement et physiquement par des séances de psychothérapie afin de les détraumatiser.

Il est donc question ici d'un ensemble d'activités qui visent les soins médicaux et la résolution des problèmes qui découlent d'une souffrance psychique ou sociale rencontrée par ces victimes et qui se manifestent par des symptômes comme la dépression, l'anxiété ou éventuellement par des troubles de comportement. Ces activités permettront d'améliorer les relations de chaque victime avec son environnement social et à recréer l'équilibre psychique et social de la femme ou de l'homme rompu par le viol. L'objectif ultime c'est l'obtention de la catharsis psychosociale de la victime afin qu'elle s'accepte et que la société l'accepte et la réintègre comme membre à part entière.

Dans cette démarche pour la réinsertion des survivantes des violences sexuelles, l'aspect économique consistera en l'organisation des activités génératrices des revenus donnant aux victimes la possibilité d'apprendre un nouveau métier ou de retourner à l'école pour les jeunes, par exemple. Ceci leur permettra une fois rétablies physiquement de pouvoir subvenir à leurs besoins. La CDJP / Uvira essaie autant que faire se peut de venir en aide aux survivantes des violences sexuelles dans ce domaine-là aussi.

2.3. Mettre fin aux conflits armés

Plus d'un de nos interviewés ont considéré que pour éradiquer les violences sexuelles dans l'aire géographique de notre étude, il faut coûte que coûte mettre fin à la guerre. Nous sommes naturellement porté à considérer à la suite de Lacône que « Malgré toutes les actions qui pourront être mises en oeuvre en amont pour prévenir les violences sexuelles, et en aval pour les punir, elles ne disparaîtront pas de RDC avant que le conflit prenne réellement fin. Pour que cela arrive il faut que le gouvernement de la RDC, les voisins impliqués et la communauté internationale réagissent vivement et s'entendent sur comment y parvenir. »70(*)

Nous l'avons démontré, dans les pages précédentes, chiffre à l'appui, que la plupart des présumés violeurs appartiennent aux groupes armés et milices qui grouillent dans l'espace diocésain d'Uvira. Afin donc d'y mettre fin, il s'avère nécessaire que le gouvernement s'y implique lui-même pour récupérer toutes ces zones de non-droit contrôlés par des miliciens rwandais et burundais et même nationaux. C'est seulement ainsi que l'Etat congolais pourra avoir accès à toute sa population et à la protéger.

Les différentes offensives militaires entreprises depuis un certain moment dans la région semblent montrer que le gouvernement congolais est bel et bien dans cet état d'esprit.

Toutefois, des opérations militaires comme « Amani Leo » et autres qui ont visé les rebelles rwandais des FDLR et autres miliciens, ont eu de multiples effets négatifs sur les populations proches des zones d'offensive. Le plus souvent, ces milices se vengent après et pendant ces opérations contre des civils, les prenant pour cibles. Ils commettent ainsi de nombreux viols contre eux comme par représailles. Ensuite ces affrontements entre armée régulière et milices obligent les populations à se mettre à l'abri, augmentant ainsi les risques de violences sexuelles sur les femmes déplacées.

Nous pensons qu'en plus des opérations militaires, l'Etat congolais doit utiliser une diplomatie agissante pour chasser les rebelles étrangers de son territoire en impliquant ses voisins et particulièrement ceux qui ont transposé leur conflit interne sur son sol : le Rwanda et le Burundi. Tous les acteurs de la communauté internationale avec à tête la MONUSCO (Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo), devraient non seulement dénoncer mais aussi et surtout agir pour mettre fin à ce conflit qui n'a que trop duré. Il appartient d'autre part aux bailleurs de fonds internationaux non seulement de financer des programmes pour la prise en charge des victimes, mais aussi de se situer dans la prévention et principalement mettre en oeuvre des stratégies pour endiguer le conflit.

* 70LACÔNE, L., Op. cit., p. 63.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus