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Information, sensibilisation et conscientisation dans la lutte contre les violences sexuelles par la commission diocésaine justice et paix à  Uvira dans le sud-Kivu.

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par MUKOKYA Morgan MUBENGWA
Université Catholique du Congo - Licence 2014
  

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EN RDC

2.1. La précarité sociale

Il est sans conteste que la crise multiforme que la RDC a subie depuis bien de décennies est à la base de nombreux maux dont sa population souffre et dont elle a de la peine à s'en sortir. Cette situation tendue s'est accompagnée des violences sexuelles et dont, pour la plupart de cas, sont les femmes et filles qui en ont plus souffert. La déscolarisation de la jeune fille la confinant à des activités ménagères comme seule source de survie, la promiscuité dans les camps militaires et dans nos villes, le non cantonnement des militaires, l'abus de la drogue dans les débits de boisson, l'influence néfaste des médias qui diffusent des films pornographiques à longueur des journées, le silence des victimes, etc sont là autant de facteurs qui favorisent cette pratique ignoble.28(*)

2. 2. Le statut inférieur de la femme congolaise

La femme, dans la constitution congolaise29(*) tout comme dans les us et coutumes, a toujours été considérée comme un être inférieur par rapport à l'homme. Elle est, dans la plupart de cas, réduite au niveau de la procréation et dans certaines sociétés on la considère encore comme un instrument de plaisir pour l'homme à qui elle doit soumission. Par conséquent, elle n'a droit ni à la parole ni à la revendication de quoi que ce soit. La société traditionnelle n'a pas apprécié à sa juste valeur la compétence et le sens de la compétitivité qu'une femme peut avoir à l'égard de son semblable homme. Ce dernier est chef de famille, assure le contrôle des revenus, jouit du privilège de disposer du corps de la femme, bref il est au sommet de la hiérarchie. Toutes ces pratiques ont entre autres conséquences, les violences faites aux femmes. Bien avant nous, le Ministère du Genre, de la Famille et de l'Enfant n'avait pas manqué des mots justes pour relever, de façon pertinente, cet état de choses : « Il apparaît donc clairement que dans la société congolaise d'aujourd'hui, le statut inférieur de la femme est une source de violence ancrée dans les mentalités faisant de la femme une personne ignorante, vulnérable et exposée à la pauvreté.»30(*)

Abordant la même problématique, Lysiane Lacône précise que : « Le droit congolais et les pratiques coutumières discriminatoires à l'égard des femmes maintiennent celles-ci dans une réalité sociale et un schéma mental de domination.»31(*)

2.2.1. Dans la législation de la République Démocratique du Congo

La vulnérabilité des femmes provient en outre des lois congolaises qui les traitent différemment des hommes. Cette situation les expose aux violences, notamment sexuelles. En effet, dans un document intitulé : Stratégie Nationale de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre de 2009, le Ministère de la Famille, du Genre et de l'Enfant avoue que : « dans le domaine juridique, malgré le fait que la Constitution de notre pays votée par Referendum et les instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDC reconnaissent l'égalité de droit entre l'homme et la femme, il est constaté encore ce jour l'existence des dispositions et des pratiques discriminatoires à l'égard de la femme dans tous les domaines notamment dans le Code de la Famille, le Code du travail, le statut du personnel de carrière des services publics de l'Etat, le Code de commerce... ».32(*) Ceci transparaît à l'oeil nu dans la Loi n° 87/010 du 1er Août 1987 portant Code de la Famille, en son article 444, qui stipule : « Le mari est le chef du ménage. Il doit protection à sa femme ; la femme doit obéissance à son mari.»33(*) Nous nous rendons bel et bien compte que la soumission de la femme à son mari est donc institutionnalisée par un texte de loi, ce qui n'est pas sans conséquence vis-à-vis de l'intérêt de la femme.

Concluons ce point en disant que bien que la République Démocratique du Congo a récemment changé sa Constitution et s'applique à faire voter de nouvelles lois en faveur de l'égalité de tous ses habitants, hommes ou femmes, les inégalités persistent toujours. L'arsenal juridique dont ce pays est en train de se doter en cette matière ne fait malheureusement changer ni les mentalités, ni le comportement, ni les pesanteurs coutumières aussi rapidement qu'il le faudrait.

* 28 MUNTAZINI MUKIMAPA, T., Op. Cit. p. 12.

* 29 LACÔNE, L., Les violences sexuelles en République Démocratique du Congo : de l'arme de guerre au crime civil, Mémoire, Institut Supérieur de Relations Internationales et Stratégiques, Paris, 2010, (Inédit), p. 42.

* 30 MINISTERE DU GENRE, DE LA FAMILLE ET DE L'ENFANT, Op. Cit. p. 6.

* 31LACÔNE, L., Les violences sexuelles en République Démocratique du Congo : de l'arme de guerre au crime civil, Mémoire, Institut Supérieur de Relations Internationales et Stratégiques, Paris, 2010, (Inédit), p. 41.

* 32 MINISTERE DU GENRE, DE LA FAMILLE ET DE L'ENFANT, Op. cit., p. 18.

* 33 Loi n° 87 / 010 du 1er Août 1987 portant Code de la Famille, article 44.

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