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Perception du changement climatique sur la culture de la canne à  sucre dans la cuvette de Doungou (département de Kantché, région de Zinder).

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par Anass ITTA
Université ABDOU Mounmouni de Niamey (Niger) - Master/Récherche 2016
  

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I.1.2. Problématique

Le changement climatique est un processus naturel qui a lieu simultanément à différentes échelles chronologiques (astronomique, géologique et décennale). Il concerne la variation au

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fil du temps du climat mondial ou des climats régionaux, et peut être causé à la fois par des forces naturelles et des activités humaines (BATIONON, 2009). Or, il semblerait que le climat actuel à l'échelle mondiale est en pleine mutation.

Ce changement climatique serait consécutif d'après les données du GIEC (2001) à l'augmentation des températures mondiales moyennes observée depuis la moitié du vingtième siècle, phénomène connu sous le nom de réchauffement de la planète. Celui-ci serait probablement dû, dans une large mesure, à l'activité humaine, notamment le brûlage des combustibles fossiles et la déforestation qui ont accru la quantité de gaz à effet de serre présents dans l'atmosphère. Le réchauffement est, à son tour, responsable des changements spectaculaires auxquels nous assistons : cyclones de plus en plus violents, sécheresses fréquentes, inondations, hausse du niveau de la mer, etc.

Comme le soutient BATIONNON, en un siècle, la température moyenne du globe a augmenté de 0,74 °C. Ce chiffre apparemment faible est pourtant lourd de conséquences. Ce sont surtout les régions de l'hémisphère Nord qui se sont réchauffées ; elles connaissent moins de jours très froids en hiver et plus de journées très chaudes en été. Depuis 1993, le niveau de la mer monte en moyenne de 3,1 mm par an. Depuis l'ère industrielle et les années 1900, il pleut nettement plus en Amérique du nord et du sud, en Europe du nord et en Asie centrale, et moins en Asie du sud-est, sur le pourtour méditerranéen et au Sahel. Les cyclones tropicaux intenses sont plus nombreux en Atlantique Nord. Si ces faits sont maintenant avérés et les chiffres formels, les causes précises, elles, sont plus difficiles à déterminer (CTA, 2008 in BATIONON, 2009).

L'Afrique de l'Ouest est l'une des zones les plus vulnérables au changement climatique, l'évolution des températures dans cette zone et plus spécifiquement au Sahel, a suivi une tendance plus rapide que le réchauffement mondial. L'augmentation varie de 0,2 à 0,8 °C depuis la fin des années 1970.Selon le CILSS, cette même partie de l'Afrique a connu au cours de la seconde moitié du XXème siècle, une forte diminution des précipitations avec une rupture nette dans les années1968-1972. La réduction importante des précipitations apparaît clairement au Sahel. Elle s'est traduite par un processus historique d'aridification du climat caractérisé par les grandes sécheresses des années 1970 et 1980.

«L'Afrique de l'ouest et en particulier sa partie sahélienne, est non seulement un domaine de l'aridité, mais a connu ces dernières décennies des perturbations majeures de ses conditions climatiques (ruptures des séries pluviométriques et hydrométriques) » (MADIDIO, 2007, in AMOUKOU, 2009).

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Pour le futur, les scénarios climatiques prédisent pour le Sahel une augmentation de la température et une baisse ou augmentation des précipitations suivant les zones (HELLMUTH et al, 2007 in AMOUKOU, 2009). On assistera ainsi à une augmentation des phénomènes extrêmes comme les sécheresses et la pression anthropique sur les ressources naturelles du fait de l'accélération et de l'amplification de la dégradation des terres.

Au Niger, les projections faites pour les températures, font apparaître que malgré une grande variabilité, tous les modèles s'accordent à prédire une augmentation moyenne des températures maximales (de 2,3 à 2,6°C) à l'horizon 2020-2049. Cette hausse est moins marquée au cours des mois de juin, juillet, août et septembre correspondant à la saison des pluies.

Les prévisions pour les précipitations font ressortir une légère hausse du cumul des précipitations à l'horizon 2020-2049 et un démarrage plus tardif de la saison des pluies. Il est prévu une forte augmentation des précipitations sur la station de Tillabéry et une très légère diminution sur les stations de Gaya, Niamey et Mardi (AMOUKOU, 2009).

Ces dérèglements climatiques ont de plus en plus de conséquences évidentes sur les activités économiques notamment l'agriculture.

Face à cette situation et surtout pour lutter contre l'insécurité alimentaire, les pays d'Afrique subsaharienne ont développé les cultures irriguées avec un accent particulier pour les cultures maraîchères qui, au fil des années ont pris de l'ampleur et s'imposent aujourd'hui comme une véritable activité génératrice de revenus majeurs.<< De ce fait le développement de l'agriculture irriguée s'est imposé comme moyen indispensable en complément à l'agriculture pluviale pour la recherche de la sécurité alimentaire. Ainsi dans les années 1980, le gouvernement du Niger a fait de la mise en valeur des milieux humides, une question prioritaire dans la politique d'intervention pour atténuer les effets de la sécheresse de 19831984>> (MONCHALIN, 1992 in MAMAN, 2010).

En 1993 le gouvernement du Niger et la banque mondiale ont appuyé les agriculteurs à créer une association à but non lucratif dénommée Association Nigérienne pour la Promotion de l'Irrigation Privée (ANPIP). De 1993 à 2002 l'ANPIP a exécuté le projet pilote de l'irrigation privée sous la tutelle du Ministère du développement agricole (NYSSA, 2008). Selon YAMBA et AMADOU (1996), « la pratique des cultures irriguées de contre-saison vient combler partiellement le déficit vivrier et autorise même dans certains cas à dégager un

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surplus. Elle apparaît par conséquent comme la manifestation d'une réelle stratégie de diversification alimentaire ».

Ensuite, à partir de 2011 le gouvernement a fait de la mise en valeur du milieu humide, une question prioritaire dans sa politique d'intervention à travers l'initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens) pour atténuer conjointement les effets de l'insécurité alimentaire, ceux de la variabilité et des changements climatiques qui sévissent dans le pays durant plusieurs décennies.

Ainsi, à l'instar des autres régions, les populations du sud-est du Niger, pour assurer l'autosuffisance alimentaire (credo des paysans et des autorités politiques) et résorber les déficits de la production sous pluie, ont aussi mis l'accent sur l'agriculture irriguée par la mise en valeur des milieux humides (bas-fonds, mares et cuvettes) qui sont à fortes potentialités exploitables.

La cuvette de Doungou objet de notre étude est exploitée en culture maraichères. La canne à sucre, principale culture dans le site fait la fierté des populations grâce aux revenus générés (HAROU, 2011).

Etant donné que cette dernière joue un rôle prépondérant dans la vie socio économique de la population, il s'avère nécessaire d'étudier les liens qui existent entre le changement climatique et l'activité de la canne à sucre dans cette cuvette. La présente étude porte sur : « Perception du changement climatique sur la culture de la canne à sucre dans la cuvette de Doungou (Département de Kantché, Région de Zinder)».

Notre réflexion sera guidée par les questions suivantes :

1. Comment se manifeste le changement climatique et comment il est perçu par la population ?

2. Comment se pratique la culture de la canne à sucre dans cette cuvette et quel est l'impact du changement climatique sur cette activité ?

3. Comment les producteurs de la canne à sucre s'adaptent aux effets du changement climatique ?

4. Quel serait le devenir de la pratique de la culture de la canne à sucre dans cette cuvette avec le changement climatique en cours ?

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry