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Efficience des dépenses publiques de santé et croissance économique en zone CEMAC.

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par Hermann Blondel AJOULIGA DJOUFACK
Université de Dschang - Master 2 2016
  

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III.2. REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE

La question théorique de l'impact des dépenses publiques sur la croissance a de tout temps constitué une préoccupation centrale de la science économique. Les théoriciens du développement économique ont traité cette question en considérant le capital public comme un facteur environnemental qui influence à travers ses externalités positives le développement économique et social d'un pays. Néanmoins, depuis la moitié des années 80, un profond renouveau sous l'impulsion des modèles de croissance endogène a remet sur scène la question de l'apport des investissements publics à la croissance économique. Ces théories ont constitué un enjeu majeur des développements récents de la théorie économique car elles réhabilitent le rôle économique de l'Etat et redonnent des objectifs pour atteindre une croissance durable et soutenue. Toutefois, avant de passer en revue la portée théorique de la croissance endogène, il est important de mettre en lumière les fondements théoriques l'intervention de l'Etat.

III.2.1. Les fondements théoriques de l'intervention de l'Etat

Jusqu'au début du 20esiècle, les idées classiques du ?laissez-faire? prédominaient parmi les centres de discussion économique. Cette doctrine a été fondée sur l'hypothèse selon laquelle les marchés concurrentiels conduiraient à l'optimum de Pareto, ce qui permettrait la satisfaction des consommateurs et l'efficience de la production. Étant données la rareté (relative) des ressources disponibles et la diversité des

Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK Hermann Blondel 35

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moyens de les employer, l'objectif qu'il paraît naturel de chercher à atteindre est que ces ressources soient utilisées au mieux, qu'elles ne soient pas gaspillées. La définition traditionnelle que la science économique donne de l'absence de gaspillage correspond au critère de Pareto: l'utilisation des ressources est considérée comme efficace s'il est impossible de trouver une autre allocation qui soit jugée au moins aussi bonne par tous les agents économiques et strictement meilleure par au moins l'un d'entre eux. Or, sous réserve que certaines conditions soient remplies, le seul jeu des mécanismes de marché, animés par des agents qui n'ont à l'esprit que leur intérêt personnel, conduit à une situation qui satisfait ce critère d'efficacité. Autrement dit, l'équilibre d'une économie de marché sans État constitue un optimum parétien18 ; en ce sens, toute action gouvernementale conduirait à une situation sous-optimale : c'est la fameuse théorie de la main invisible d'Adam Smith.

Toutefois, De là à conclure que l'État est fatalement « celui qui dérange » l'ordre idéal du marché, il n'y a qu'un pas qui ne peut toutefois pas être franchi, et cela pour trois raisons.

? D'abord, les mécanismes de marché ne parviennent pas nécessairement à coordonner les actions des différents agents de manière telle que l'économie atteigne un équilibre (les marchés peuvent témoigner de rigidités qui aboutissent à un « équilibre de sous-emploi », se caractérisant, par exemple dans le cas du marché du travail, par un chômage qui dépasse son niveau « naturel »). Cette « ankylose » de la main invisible justifie la mise en oeuvre par l'État d'une politique de stabilisation économique visant à (r)établir l'équilibre.

? Ensuite, l'équilibre de marché n'est un optimum parétien que si certaines

conditions sont satisfaites19. Les cas où elles ne le sont pas correspondent aux « défaillances du marché » (market failures) ; ouvrant ainsi la voie à une intervention palliative de l'État au travers d'une politique d'allocation des ressources visant à assurer l'optimalité parétienne.

? Enfin, l'optimum qui, dans le meilleur des cas, est atteint à l'équilibre de marché

n'est pas le seul qui soit réalisable. Et rien ne garantit qu'il soit celui que, du point de vue de l'équité, la société (dont l'État est le mandataire) conçoit comme le meilleur. Or, sous réserve que la répartition initiale des ressources soit modifiée dans un sens approprié, n'importe lequel des optima réalisables peut être obtenu par un système de marché20. La recherche de l'équité se traduit ainsi par la mise en place d'une politique de redistribution visant à permettre à l'économie de marché de sélectionner le « meilleur des états meilleurs », l'«optimum optimorum».

18 Ce résultat fondamental, version moderne de la « main invisible » d'Adam Smith, correspond au Premier théorème de l'économie du bien-être. Par la main invisible, Smith désignait le processus qui, en économie de marché, fait coïncider les intérêts individuels avec l'intérêt général.

19 Succinctement, les trois conditions à remplir sont l'efficacité de l'échange, celle de la production et celle de la combinaison des biens produits.

20 Ce résultat, tout aussi fondamental que le précédent dont il constitue une sorte de réciproque, est connu sous le nom de Second théorème de l'économie du bien-être.

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Ces trois grands domaines de l'intervention publique (qui renvoient à la célèbre typologie de Musgrave)21 sont largement interdépendants. La plupart des actions menées dans le cadre de l'un d'eux ont en effet des répercussions sur les deux autres22. Ce qui a conduit à une réflexion sur de nouveaux modus operandi de l'interventionnisme étatique, ainsi qu'à une redéfinition de son périmètre. Ce changement de rythme s'explique à la fois par une évolution des doctrines et une évolution des moeurs ; des vielles théories libérales du 19esiècle qui confinaient le gouvernement dans un domaine aussi étroit que possible (armée, police, justice) ont fait place aux doctrines interventionnistes, très variées dans leurs nuances (d'une économie de marché simplement orientée vers l'étatisme intégral), mais identiques quant à leurs tendances générales de charger l'Etat de tâches nouvelles soit par la substitution d'organismes administratifs aux entreprises privées soit par un appui à l'égard de ces mêmes entreprise(théorie du new public management)23.

Après une période considérable de forts débats sur les fluctuations cycliques des économies, certaines critiques ont commencé à émerger par rapport aux limites de ces théories concernant l'explication des phénomènes de long terme. De nombreux auteurs ont ainsi utilisé la croissance économique comme baromètre permettant d'apprécier l'efficacité de l'intervention publique à travers l'efficacité des dépenses publiques, c'est le cas des auteurs néoclassiques de la théorie de la croissance endogène notamment Romer (1986), Lucas (1988) Barro (1990) Artus et Kaabi (1993).

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