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Efficience des dépenses publiques de santé et croissance économique en zone CEMAC.

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par Hermann Blondel AJOULIGA DJOUFACK
Université de Dschang - Master 2 2016
  

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III.3.2. Dépenses publiques et croissance économique

De manière générale, les évidences empiriques de la nature de la relation entre les dépenses sociales et la croissance économique dans le but de montrer la portée de chacun des modèles de la croissance endogène sont controversées. Ces dernières bien qu'ayant abouti à des résultats assez concluants estiment pour la plupart qu'en dehors de la prise en compte des externalités, l'Etat exerce une influence directe sur l'efficacité du secteur privé : les investissements publics concourent à l'augmentation et à l'amélioration de la productivité privée. Toutefois ces résultats peuvent être classés en trois catégories.

La première catégorie qui trouve une relation de causalité unidirectionnelle des dépenses sociales vers la croissance et de la croissance vers les dépenses sociales Tang, Tuck Cheong (2001) a observé une causalité unidirectionnelle du revenu national vers les dépenses publiques pour le cas de la Malaisie. Aregbeyen (2008) trouve également à partir d'un test de causalité de Granger une causalité unidirectionnelle du revenu national vers les dépenses publiques pour le cas du Nigéria et ce résultat est a été confirmé par Chimobi (2009). Aussi, Kacou (2004), à l'aide d'un test de Granger montre que ce sont les dépenses publiques qui causent la croissance en Côte d'Ivoire. Ainsi, l'augmentation de la richesse nationale est une fonction croissante des dépenses publiques.

S'agissant de l'impact positif des dépenses publiques sur la croissance économique, Ram (1986) a étudié l'impact de la taille du secteur public sur la croissance économique (mesurée par le taux de croissance du PIB) pour 115 pays dans les années 1960-1980. Selon cette étude, l'impact total de la taille du secteur public sur la croissance a été généralement positif durant cette période. Morley et Perdikis (2000) concluent à l'existence d'un effet positif à long terme des dépenses publiques totales sur la croissance égyptienne. Reinikka et Svensson (2004) ont également relevé que la croissance économique était significativement justifiée par les dépenses publiques dans une étude en séries temporelles réalisée en Ouganda. Les études de

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Herrera (1998a)26 ont examiné les effets des dépenses publiques d'éducation sur la croissance économique en longue période, en recourant à un modèle de croissance endogène par accumulation de capital humain dans un seul secteur. Il conclut que la dynamique de croissance est impulsée par l'Etat, dont les choix d'allocation de ressources budgétaires commandent le rythme d'accumulation du capital humain. De même, Bloom, Canning et Sevilla (2001), Sala - i-Martin (2001) en prenant en compte le facteur santé, ont montré que l'investissement public en particulier dans le secteur santé est source de croissance économique puisqu'il accroît de l'espérance de vie de la population active.

Toutefois, dans la littérature économique, les dépenses publiques n'ont pas toujours un effet positif sur la croissance. Dar et Amirkhalkhali (2002) examinent le rôle de la taille du secteur public dans l'explication des différences de taux de croissance économique de 19 pays de l'OCDE pour le période de 1971 à 1999. La taille relative du secteur public est mesurée comme les dépenses publiques de l'Etat en pourcentage du PIB. Les auteurs adoptent le modèle classique de Solow (1956) où le taux de croissance est fonction de l'accumulation du capital et du travail (les deux principaux facteurs de production), ainsi que la productivité globale des facteurs. Les pays sont ensuite placés en trois groupes selon les montants des dépenses publiques. Les estimations ont été faites à partir des doubles moindres carrés sur données de panel. D'après les résultats de l'étude, la taille du secteur public influence négativement la croissance économique pour l'échantillon complet des pays Afonso et Furceri (2010) expliquent que les dépenses de contributions sociales et les dépenses de fonctionnement ont un effet négatif sur la croissance pour les pays européens tandis que les dépenses publiques d'investissement exercent par leur volume un effet positif sur la croissance mais, plus leur niveau est volatile, moins le niveau de croissance est élevé. Ils montrent en outre qu'une augmentation d'un point de pourcentage des dépenses publiques en termes de PIB diminuerait la croissance de 0,13 point de pourcentage. Ces auteurs parviennent aux mêmes résultats que Devarajan et al (1996) concernant l'effet des dépenses d'investissement sur la croissance pour les pays en développement ; ce qui parait surprenant si l'on s'en tient aux théories de la croissance endogène qui postulent que ces dépenses sont bénéfiques à l'économie du fait des externalités qu'elles produisent. Il est possible d'interpréter les résultats d'Afonso et Furceri (2010) par l'existence d'effets de seuil impliquant qu'au-delà d'un certain moment, investir des fonds publics dans les infrastructures est contre-productif si cela se fait au détriment de dépenses de fonctionnement. Nubukpo (2007) émettait lui aussi à l'issue de ces résultats l'hypothèse selon laquelle il existerait une relation non linéaire entre la taille de l'Etat (dépenses publiques en pourcentage du PIB) et la croissance économique.

Dans la deuxième catégorie des travaux, plus précisément la causalité réciproque, Cheng et Wei (1997) ont obtenu une causalité à double sens entre la croissance économique et les dépenses publiques dans le cas de la Corée du sud sur la période (19541994). De même, Ouattara (2007) a montré à partir des tests de causalité que la

26 Herrera (1998a), « Dépenses publiques d'éducation et capital humain dans un modèle convexe de croissance endogène », Revue économique, vol. 49, n° 3, pp. 831-844, mai, Paris. Également :Herrera (1997b, 1999a, 1999b).

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croissance économique et les dépenses publiques s'influençaient mutuellement dans les pays de l'UEMOA.

Enfin la troisième catégorie qui concerne l'absence de relation entre les dépenses publiques et la croissance économique ; Ghali (2000) utilise le test de causalité au sens de Granger pour montrer que l'hypothèse selon laquelle les dépenses publiques causent la croissance économique est rejetée dans l'économie Tunisienne et de ce fait, la politique fiscale visant le contrôle des déficits budgétaires s'avérait inefficace. Dhanasekaran (2001) et Martinez-Lopez (2005) montrent la très faible corrélation existant entre les dépenses publiques et le taux de croissance du PIB respectivement en Inde et en Espagne. En considérant les pays de l'Organisation de Coopération et le Développement Economiques (OCDE), les résultats de Dar et Amirkhalkhali (2002) ne permettent pas de soutenir avec assurance que les dépenses publiques affectent positivement la croissance économique car les coefficients ne sont pas statistiquement significatifs. Agell et al (1999) mettent en doute la capacité des méthodes habituelles de régression à produire des conclusions fiables concernant les effets du secteur public sur la croissance. Ils soulignent les plus importantes limites de ces travaux en raison à la fois des données et des méthodes notamment la spécification de modèles économétriques). En ré estimant les équations de croissance de Folster et Hendrekson (1999), ils trouvent que les effets des dépenses publiques sur la croissance économique sont statistiquement non significatifs. Chimobi (2009) indique dans une étude basée sur des tests de causalité avec des données annuelles de 1970 à 2005 qu'il n'existe pas de relation de long terme entre les dépenses publiques de santé et d'éducation et le revenu national au Nigéria.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus