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Efficience des dépenses publiques de santé et croissance économique en zone CEMAC.

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par Hermann Blondel AJOULIGA DJOUFACK
Université de Dschang - Master 2 2016
  

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ABSTRACT

ABSTRACT

The objective of this thesis is to measure the efficiency of the health public expenditure and to seek if the efficiency of this expenditure allows an increase in GDP more quickly than the volume of the expenditure engaged. To achieve this aim, we first proceeded on the basis of previous work and economic context of the countries of CEMAC zone, to estimation of efficiency scores by DEA-Malmquist method according to input orientation; before considering the impact of these scores on the growth through a theorical model of increased Solow growth (the Mankiw, Romer and Weil model). Our sample is constituted by 6 countries of CEMAC zone and ours data used are secondary sources and come in general from World Development Indicator of the World Bank 2014. The results of our estimates showed on the one hand that, the health public services are not efficient in CEMAC zone over considered period, more precisely 28,7% on average of resources are wasted in this sector over all period and in the whole zone. And the other hand that an efficient use of these resources is carrying growth more quickly than the volume of engaged expenditure, in other words, the efficiency of health public expenditure affects the economic growth positively contrary to public expenditure of this sector which has a negative influence. Thus, it results from a general way that the health public expenditure is not of good quality in CEMAC zone and that the effect of this public expenditure on economic growth is thus subordinated to an efficient management of these resources. In view of these results, the countries of zone must set up the policies aiming to create a healthy political and socio-economic environment, to ameliorate the efficacy of authorities and the development of investments through the promotion of transparency and the fight against corruption.

Key words: health publics expenditure; Efficiency; DEA, DEA-Malmquist; economic growth.

Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK Hermann Blondel 1

Efficience des dépenses publiques de santé et croissance économique en zone CEMAC

1

INTRODUCTION GENERALE

I.1. Contexte de l'étude

L'état de la science économique en matière d'économie de développement ne permet pas, pour l'instant, de proposer une recette miracle pour accélérer la croissance d'un pays, ni même de prédire avec justesse les impacts des politiques publiques. Cependant, si on part de l'analyse historique des expériences réussies de par le monde, il est autorisé d'affirmer que sans une stratégie de développement coordonnée, sans les conditions minimales d'une meilleure gouvernance de la chose publique et sans un effort soutenu d'amélioration des institutions en place, il est impossible pour un pays d'avoir une accélération de sa croissance et dans la durée une amélioration cumulative et mesurable du bien-être de sa population. Il est maintenant presque universellement admis que le succès d'un pays ou le bien-être d'un individu ne peut être mesuré strictement en termes monétaires. Le revenu est bien entendu crucial : sans ressources, tout progrès est difficile. Mais il est également essentiel de savoir si les gens ont la chance de vivre une vie longue et en bonne santé, s'ils ont ou non accès à une éducation et s'ils sont libres d'utiliser leurs connaissances et leurs talents pour façonner leurs propres destinées. En effet, le problème fondamental est associé au fait que les ressources sont limitées et que la rareté exige de faire des choix. Même si nos préférences sont de dépenser plus de ressources, il y a une limite à la proportion de nos ressources que nous pouvons y allouer. En outre, quel que soit le montant que nous y choisissons d'y allouer, il doit être dépensé le plus efficacement possible. Dans ces perspectives, dans le cadre des nouvelles stratégies de lutte contre la pauvreté mises en place à la fin des années 90, l'Etat se voit reconnaître un rôle central dans l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques de développement. Cette plus grande autonomie accordée aux Etats de la part des bailleurs de fond a pour corollaire l'exigence d'une gestion efficace et transparente des affaires publiques (Tornell et Lane, 1999). Depuis une dizaine d'années, l'intervention des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux dans les pays en développement est ainsi conditionnée à la bonne gouvernance (Burnside et Dollar, 2000), suivant le principe selon lequel l'amélioration des

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conditions de vie est le résultat d'une meilleure gouvernance et non l'inverse (Kaufmann et al, 2005). La lutte contre la corruption étant un élément central de la promotion de cette bonne gouvernance1, elle fait l'objet d'attentions et de préconisations particulières.

En effet, il existe une vaste littérature sur les effets de la corruption sur l'activité économique en général et sur la production de biens publics par l'Etat en particulier. Plus précisément la corruption augmente le coût des dépenses et, pour un même niveau de dépense, réduit la quantité d'output fournie par l'Etat (Shleifer et Vischny, 1993) ; gonfle le montant des dépenses publiques en pourcentage du PIB (Tanzi et Davoodi, 1997) ; réduit par conséquent l'efficacité des dépenses sociales (Gupta et Tiongson, 2003). Ainsi, à niveau égal et pour un poste budgétaire donné, les dépenses publiques sont moins efficaces dans les pays qui connaissent une forte corruption : les fonctionnaires corrompus vont favoriser les projets d'investissement les plus générateurs de « Pot-de-vin » et non nécessairement les plus efficients ou les plus productifs. La corruption atténuerait donc l'impact des dépenses publiques de santé sur les performances sanitaires (espérance de vie à la naissance, couverture sanitaire, taux de mortalité infantile, etc.) et amoindrit la qualité des services fournis (Delavallade, 2007). Réduire la corruption permettrait ainsi de réaliser des améliorations significatives en termes de mortalité infantile (Gupta et al 2001). Ainsi, compte tenu du fait que l'espace CEMAC constitue aujourd'hui un vaste marché de plus de 40 millions de consommateurs et au regard des attentes de plus en plus grandes de cette importante population, tout l'enjeu de cette réflexion se trouve dans la capacité d'instaurer une croissance économique positive et durable induite à travers une priorisation des dépenses publiques productives ; dans la mesure où selon International Country Risk Guide2 et Transparency International3 (2014), les statistiques de l'indice de corruption montrent que la totalité des pays de la communauté affiche un indice en deçà de 40 sur une échelle comprise entre 0 (degré élevé de corruption) et 100 (degré élevé d'intégrité). Selon Transparency international (2014), l'indice de perception de la corruption, qui évalue et classe les pays ou les territoires selon le degré de corruption perçue dans le secteur public, montre qu'à l'exception du Gabon (pays le moins corrompu de la zone car IPCGabon = 37) tous les pays de la zone ont des indices inférieurs à 30 sur une échelle de 0 à 100 (soit un IPC pour le Cameroun de 27 ; Guinée Equatoriale 25 ; RCA 24 ; Congo 23 ; Tchad 22).

Dans ces perspectives, compte tenu du volet bonne gouvernance dans la politique actuelle des gouvernements et du rôle croissant que la Banque Mondiale et les institutions financières internationales jouent dans l'économie mondiale, les exigences d'efficacité

1 La bonne gouvernance se caractérise par un certain équilibre institutionnel (séparation des pouvoirs, primauté du droit, démocratie, existence de contre-pouvoirs, rôle de la société civile) ainsi que par un ensemble de règles régissant les liens entre l'État et la population (obligation de rendre compte, transparence, efficience, réceptivité, prospective). Cette définition est proposée sur la base des formulations de l'OCDE, du PNUD, de la Banque Mondiale et de l'UNESCO. Pour une discussion plus complète de la notion de gouvernance sur un plan académique, se référer par exemple à Kaufmann et al. (1999).

2 Crée en 1979, international country risk guide (ICRG) est l'une des meilleures sources commerciales d'analyse et d'estimation du risque politique et du risque économique.

3 Transparency international (TI) est une ONGI allemande crée en mai 1993 par l'allemand Peter Eigen ; elle a pour vocation la lutte contre la corruption des gouvernements et in institutions gouvernementales mondiaux et elle est surtout connue pour publier régulièrement des indices mondiaux sur la corruption : classement des Etats, taux de corruption par pays ou encore régularité des échanges internationaux.

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sont actuellement au centre de toutes les préoccupations. L'amélioration de l'efficacité de la gouvernance et de la transparence est de plus en plus recherchée, sinon prônée, dans toutes les entreprises et dans toutes les institutions. Cette réflexion est d'autant plus importante que les économies des pays de la sous-région (CEMAC) sont généralement caractérisées par un manque de ressources accentué par une assiette fiscale limitée face à des besoins urgents de développement et de réduction de la pauvreté ; en dépit du poids de la dette publique dans les budgets des Etats et la crise financière récente. En effet, des restrictions budgétaires ont été imposées à plusieurs pays africains par certaines institutions internationales depuis les années 1990. Par exemple, les programmes d'ajustement structurels ont été imposés aux pays en développement pour leur permettre de rembourser leurs dettes. Dans ces conditions, comment poursuivre les importants programmes d'investissements publics sans dégrader significativement le déficit budgétaire? Face à une marge de manoeuvre limitée en termes de collecte de recettes fiscales, l'amélioration de la qualité des dépenses publiques s'impose plus que jamais. La raréfaction des flux de capitaux et d'appuis provenant des pays avancés du fait de la conjoncture défavorable marquée par des crises répétées ne fait que renforcer les arguments en faveur d'une meilleure efficacité des dépenses publiques. En d'autres termes, l'État, dans sa mission régalienne de fourniture de biens et services, doit telle une entreprise privée adopter une approche exigeante en matière de qualité et d'efficacité. Par ailleurs la crise financière récente qui frappe l'ensemble des économies du monde ne s'est guère limitée à la sphère financière, mais s'est étendue à la sphère réelle. De nombreuses dépenses programmées par des Etats africains ont ainsi été réduites, retardées et même supprimées. Les dépenses relatives à l'éducation et à la santé des individus ont, semble-t-il, subies le même sort. Les pays de la zone CEMAC à l'instar des pays de la sous-région se sont lancés dans une logique de restructuration et d'assainissement des finances publiques. Face à cette situation où le financement des systèmes sociaux dans les pays en développement devient de plus en plus difficile, les pays se sont retrouvés devant une pression croissante d'améliorer l'utilisation des ressources. Cette volonté de réduire les coûts s'est accompagnée par l'accent mis par les pays en développement, sur l'efficacité des dépenses, pour bien atteindre les OMD devenus ODD4. Si les dépenses sociales sont

4 Les objectifs de développement durable (ODD) adoptés à la suite des objectifs du millénaire pour le développement au sommet sur le développement durable le 25 septembre 2015 par les Etats membres de l'ONU comprennent un ensemble de 17 objectifs mondiaux pour mettre fin à la pauvreté, lutter contre les inégalités et l'injustice, et faire face au changement climatique d'ici à 2030 : 1- Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde. 2- Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l'agriculture durable. 3- Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge. 4- Assurer l'accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d'égalité, et promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie. 5- Parvenir à l'égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles. 6- Garantir l'accès de tous à l'eau et à l'assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau. 7- Garantir l'accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable. 8- Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous. 9- Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l'innovation. 10- Réduire les inégalités dans les pays et d'un pays à l'autre. 11- Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables. 12- Établir des modes de consommation et de production durables. 13- Prendre d'urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions. 14- Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable. 15- Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les

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nécessaires pour un accroissement potentiel du niveau de vie des populations, leur efficience en est une autre non moins importante si non plus importante que les autorités doivent promouvoir. D'où la nécessité de tenir compte de l'efficience des services publics dans l'un des secteurs clé du développement humain qu'est la santé.

Le concept de l'efficience consiste à estimer une fonction de production de santé en considérant les institutions comme des entités transformant les ressources sanitaires en résultats de santé. C'est en quelque sorte, la capacité qu'à chaque pays, de transformer ses inputs sanitaires en outputs de santé (Bosmans et Fecher, 1992). Les études sur l'efficience se sont développées ces dernières années (Hollingsworth, 2008). Cependant la mesure de l'efficience représente une tâche complexe du moment qu'il faut bien faire attention au choix des intrants et sortants. Mais surtout une importance particulière, doit être portée à la méthodologie (paramétrique ou non paramétrique), qui dépendra des objectifs soulevés par l'étude. La présente étude s'inscrit dans cette logique et ambitionne d'évaluer l'efficience des dépenses publiques de santé en zone CEMAC.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore