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Management stratégique des compétences et création de valeur

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par Zineb BELAOUINATE
Université Mohamed premier Oujda - Master en Sciences de Gestion, Management des RH et Dynamique des Territoires 2012
  

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paragraphe2 : Epistémologie et méthodologique de la recherche

1. Cadre épistémologique en sciences de gestion

Le terme épistémologie est apparu au début du XX° siècle pour désigner une branche de la philosophie spécialisée dans l'étude des théories de la connaissance. Il est peu à peu devenu synonyme de philosophie des sciences.

En 1967, Piaget définit l'épistémologie comme suit « l'épistémologie est l'étude des connaissances valables et elle s'intéresse aux questions suivantes : qu'est ce que la connaissance ? Comment est-elle élaborée ? Quelle est sa valeur ?161(*) »

Cette définition permet donc donner une clarification sur l'objectif de la recherche, la stratégie de la recherche, ainsi que les méthodes et les techniques mobilisées.

1.1. Positionnement épistémologique

Partant du propos de Wacheux, 1996 selon lequel: «  dans le quotidien du chercheur, c'est simplement pouvoir à tout moment légitimer sa recherche sur le phénomène étudié », on peut conclure que la spécification du positionnement épistémologique adopté et lesjustifications apportées semblent être fondamentales pour permettre de conférer une légitimité au travail de recherche et aux choix qui sous-tendent.

Pour appuyer ce postulat, nous aborderons, tout d'abord, les trois formes du raisonnement épistémologique et nous rappellerons ensuite l'opposition aujourd'hui classique entre une conception positiviste et une conception constructiviste dans les sciences de gestion.

a- Formes du raisonnement épistémologique

La littérature de référence sur les questions de logique d'épistémologique est extrêmement abondante162(*), il importe d'appréhender à cette fin les fondements des réflexions et de la construction des connaissances et de présenter les principaux paradigmes épistémologiques auxquels les chercheurs en sciences de gestion se réfèrent.

i. La déduction 

La déduction consiste à tirer une conséquence à partir d'une règle générale et d'une observation empirique. Dans la déduction, c'est la prémisse (la règle générale) qui est conjecturale : elle est vraie ou fausse, sans que l'on puisse le décider.

j. L'induction 

L'induction consiste à trouver une règle générale qui pourrait rendre compte de la conséquence si l'observation empirique était vraie.

k. L'abduction 

L'abduction correspond à la forme logique de référence restant de la déduction, elle consiste à élaborer une observation empirique qui relie une règle générale à une conséquence, c'est-à-dire qui permette de retrouver la conséquence si la règle générale est vraie.

Dans l'induction et l'abduction, c'est la conclusion qui est hypothétique : la théorie issue de l'induction n'est que postulée, de même l'hypothèse sur la réalité qui est élaborée par abduction n'est que probable.

b- Articulation entre les formes : vers une boucle récursive

Les trois formes de raisonnement sont conjecturales. Chacune, à sa manière, joue donc un rôle particulier dans la construction de la connaissance.

Il sera donc question de comprendre les réflexions des principaux paradigmes épistémologiques auxquels les chercheurs en sciences de gestion se réfèrent et de montrer qu'il est impossible de considérer séparément les aspects abductifs, déductifs et inductifs pour la construction de la connaissance et qu'il faut, au contraire, prendre en compte dans sa globalité une boucle récursive.

La plupart des raisonnements scientifiques, combinent les trois formes de raisonnement. Cette articulation peut se formaliser comme suit :

Ø Une hypothèse explicative est construite par abduction pour rendre compte de données posant problème ;

Ø Les conséquences possibles de cette hypothèse sont explorées par déduction ;

Ø L'induction permet une mise à jour (confirmation ou infirmation) des règles ou théories mobilisées; si ces règles sont infirmées, alors il faut reformuler - par abduction - de nouvelles hypothèses explicatives, et le cycle recommence.

C'est dans ce sens que Peirce a pu concevoir un processus récursif de type :

Abduction déduction induction

Figure 8 : Boucle récursive de questionnement épistémologique

D'une manière générale, c'est l'ensemble de la boucle « abduction/déduction/induction » qui devra être questionné. Il faut dépasser globalement, dans la génération des connaissances scientifiques, l'opposition classique entre démarche inductive et démarche hypothético-déductive163(*).

1.2. Paradigmes épistémologiques

La conception de la connaissance dans les sciences de gestion est influencée par les grands courants de pensée auxquels se réfèrent les chercheurs, nommés paradigmes épistémologiques.

Un paradigme épistémologique est un système d'hypothèses relatives aux questions qu'étudie l'épistémologie. Ces hypothèses concernent donc ce qui est considéré comme connaissable, ce qu'est la connaissance, et comment se constitue-t-elle?

Dans cette section notre attention sera focaliser sur les deux familles de paradigmes épistémologiques ; la famille des paradigmes épistémologiques positivistes et la famille des paradigmes épistémologiques constructivistes.

Les deux paradigmes épistémologiques se diffèrent en plusieurs points. Le paradigme épistémologique positiviste est plus connu et a fait l'objet de nombreuses écritures dans les ouvrages de méthodologie et de l'autre côté, la famille des paradigmes épistémologiques constructivistes, moins connue, et également plus compliquée à présentercar, il existe de multiples courants de pensé dont les dominations se recouvrent, tout en ayant parfois des contenus différents.

a- Constructivisme

Le constructivisme est d'abord, historiquement, associé aux penseurs marxistes, un mouvement artistique qui prône à partir des années 1920 une nouvelle forme de pensée dans l'art moderne en réaction à l'esthétisme philosophique164(*).

Dans la littérature de sciences sociales, il y a essentiellement deux paradigmes épistémologiques constructivistes dont les hypothèses fondatrices sont explicitées et vraisemblables.

L'un a principalement été conceptualisé par des chercheurs issus du champ des sciences de l'éducation, comme Guba et Lincoln, 1989, ces derniers introduisent trois niveaux ou ordres de questionnement ; ontologique, épistémologique et méthodologique. Ils font alors observer qu'il n'y a pas, pour ces questions, de réponses unique ou dont on peut faire la preuve, et qu'un paradigme constitue justement un ensemble de réponses à ces questions. Ils considèrent que si le paradigme positiviste a dominé au cours des siècles derniers, le paradigme constructiviste a émergé comme un concurrent sérieux et successeur logique du paradigme positiviste.

L'autre, fruit de la conceptualisation par une équipe interdisciplinaire se plaçant dans le prolongement des travaux Pionniers et Piaget, a été qualifié de radical par Glasersfeld (1988, 2005).

Au sujet de ce paradigme épistémologique constructiviste radical, Glasersfeld explique en 1988, que : «  le constructivisme radical parce qu'il rompt avec la convention, et développe une théorie de la connaissance ne reflète pas une réalité ontologique `objective', mais concerne exclusivement la mise en ordre et l'organisation d'un monde constitué par notre expérience ».

On peut d'ores et déjà souligner le fondement principal de ce courant de pensée constructiviste radical: si l'existence d'un réel « tel qu'il est ou pourrait être en lui-même, indépendamment de toute perception par un être humai, n`est pas niées. Autrement dit, il pose que nul être humain, ne dispose de critères absolus permettant de savoir avec certitude s'il existe un réel et un seul.

De son côté, l'approche constructiviste recherche les finalités des actions menées par les acteurs dans l'organisation. Elle introduit donc la complexité systémique dans l'ensemble des interdépendances imbriquées. Il y a de ce fait incompatibilité avec les techniques économétriques qui ne s'appliquent que sur des phénomènes dont l'analyse permet d'isoler rigoureusement et de manière transparente les interdépendances.

Au final, la représentation qu'a le chercheur de l'accessibilité de son objet de recherche a donc un impact sur la méthode retenue165(*).

Après cette présentation du noyau dur du paradigmeconstructiviste, examinons maintenant le paradigme épistémologique positiviste.

b- Positivisme épistémologique

Le paradigme épistémologique positiviste  repose sur des hypothèses fortes qui constituent pour les tenants de ce courant les armes d'une bonne science166(*) :

La première hypothèse : Qualifiée d'ontologie réaliste, postule que la réalité est obtenue par l'observation.

La deuxième hypothèse : Dite de détermination naturelle, pose que le réel existentiel est déterminer par une quelconque forme de détermination naturelle.

La troisième hypothèse : Relative à l'épistémologie objective dualiste, postule que le chercheur doit et peut se placer en position d'extériorité par rapport au phénomène étudié, puisque l'observateur et l'objet étudié sont deux entités clairement séparées d'une part et d'autre part grâce aux préoccupations prises par le chercheur pour rester détaché et preuve d'objectivité, de neutralité et travaillant dans des conditions contrôlées.

Alors que les positivistes n'envisagent que les méthodes expérimentales et la vérification d'hypothèses par les testes statistiques, les post-positivistes acceptent et même s'efforcent de construire d'autres modes de collectes de données et s'attachent à tester des hypothèses (est-ce que telle variable est cause ou non de tel phénomène ?...) et étudie les enchaînements causes/conséquences courts.

La recherche des post-positivistes s'est faite pour tenir compte des critiques et limites évoquées par de nombreux théoriciens, ils cherchent à adoucir les règles positivistes afin de mieux saisir des phénomènes sociaux complexe notamment dans le domaine des sciences humaines et sociales.

Pour ce courant, il n'est pas toujours possible de saisir pleinement et parfaitement la réalité dans sa globalité. Le chercheur doit se contenter de l'approcher au plus près, en particulier en multipliant les méthodes. Comme ils estiment que le chercheur doit tout mettre en oeuvre pour tendre vers une objectivité maximale, notamment contrôler le plus précisément possible les conditions dans lesquelles il réalise sa recherche et spécialement sa collecte de donnée, de manière à s'assurer le plus possible de l'objectivité de son travail.

Pour ce paradigme deux démarches classiques sont utilisables, selon la nature des objectifs de la recherche: l'induction et la déduction. Toutefois, l'induction pure n'est pas considérée comme acceptable dans les canons de la science. Selon l'unicité ou la pluralité des objectifs poursuivis et la phase du processus, l'induction et déduction peuvent altérer167(*).

DEDUCTION

INDUCTION

THEORIE

Figure 9 : La roue de la science

GENERALISATION EMPIRIQUE

HYPOTHESES

OBSERVATION

Il faut dépasser l'opposition entre positivisme et constructivisme168(*), dissiper certaines confusions, par exemple celles résultant d'associations trompeuses entre positivisme et méthodes quantitatives ou, de manière symétrique, entre constructivisme et méthodes qualitatives, pour explorer les différentes implications d'une conception constructiviste en sciences de gestion.

2. Cadre méthodologique et modèles d'investigation

Dans les sciences de gestion, le modèle de l'investigateur pousse à s'interroger sur les types d'approches et de méthodes les plus adaptées dans le domaine.

Ce paragraphe pose le débat classique entre les méthodes dites « quantitatives » et les méthodes dites « qualitatives », tout en soulignant la complémentarité entre les deux, puis il présente les méthodes de collecte de données dans une démarche qualitative.

2.1. Choix méthodologique

La méthodologie est l'étude des méthodes permettant de constituer des connaissances. Piaget présente la méthodologie comme un aspect de l'épistémologie mais distinct de celle de-ci169(*).

Les méthodologies en usage dans les sciences de gestion sont très variées et souvent perçues comme concurrentes ou antinomiques170(*), un fossé est désormais de plus en plus large se creuse entre les partisans des méthodes quantitatives et les partisans des méthodes qualitatives.

La distinction entre méthodes qualitatives et méthodes quantitatives n'est pas toujours claire et elle est délicate, entre ces deux stratégies s'est établie une rupture de plus en plus profonde.L'opposition entre les démarches quantitatives et qualitatives trouve ses racines dans des traditions de recherche héritées respectivement de l'Amérique du Nord, avec le courant béhavioriste, et d'Europe, plus ancrée dans les sciences sociales [Thiétart 1999].

Par ailleurs, la sophistication croissante des méthodes et l'utilisation d'outils informatiques complexes pour traiter les données quantitatives ou qualitatives obligent une spécialisation plus forte des chercheurs dans l'une ou l'autre des méthodes, ce qui contribue à renforcer cette opposition pourtant souvent dénoncée [Langley 1999 ; Thiétart 1999].

a- Démarche quantitative 

Une des principales stratégies de recherche en sciences est l'approche par les variables. C'est donc une technique qui mobilise des statistiques pour faciliter la comparaison d'un échantillon de cas, avec un nombre élevé de variables: il s'agit de lister toutes les combinaisons possibles de variables, en termes de présence ou d'absence, et d'associer à chacune de ces combinaisons des cas analysés pour être traduites en variables opérationnelles comparables.

La plupart du temps, cette stratégie vise à tester des hypothèses issues des théories. Comme le chercheur se doit d'accumuler un grand nombre de cas afin d'appliquer les outils statistiques adéquats et d'aboutir à des résultats significatifs, la connaissance concrète des cas ne dépasse pas la définition et l'opérationnalisation des variables. Chaque cas devient un élément relativement anonyme et substituable d'un échantillon que l'on souhaite « représentatif », duquel on extrait des données chiffrées.

La principale limite à cette stratégie est la difficulté de rentrer dans le détail des cas choisis. La volonté de disposer d'un échantillon le plus large possible rend difficile une analyse en profondeur: la complexité et la contingence des faits stratégiques ne sont pas vraiment pris en considération, et la parcimonie obtenue, qui permet une généralisation, est parfois trop grande pour que les résultats soient réalistes. De plus, la nécessité de constituer des échantillons se heurte souvent, dans le cadre d'une étude sur les stratégies des organisations, à la diversité limitée dans la réalité.

b- Démarché qualitative 

C'est une démarche qui permet d'envisager un dialogue entre des faits et des idées tout au long d'un processus de recherche, et ce de manière très explicite.

La stratégie de recherche centrée sur les cas part du postulat qu'il existe des entités distinctes qu'il faut comprendre dans leur globalité et leur complexité. Chaque entité est choisie à dessein pour ses particularités, et constitue le point de départ de l'analyse. Le dialogue entre les faits et les idées est à l'avantage des faits, et c'est pourquoi l'étude de cas été souvent assimilée à une méthode inductive ou exploratoire. Cette assimilation a largement été remise en cause (Yin, 1994) et la diversité des recherches par étude de cas montre un panel allant de l'étude très qualitative sous la forme de recherche ethnographique longue (Schouten et McAlexander, 1995), fondée sur l'observation (Arnaud, 1996) ou sur la participation (Berry, 1995), à l'étude quasi-quantitative avec une fragmentation des cas en variables opérationnelles (Eisenhardt, 1989).

2.2. méthodes d'investigation utilisées

Comme on l'a signalé auparavant, la logique de la recherche hypothético-déductive procède par une évaluation des connaissances existantes, l'élaboration des concepts et d'hypothèses, la mise sur pied d'une méthodologie et l'analyse de données pour aboutir à l'interprétation des résultats et à l'évaluation des théories et concepts de départ et aux implications stratégiques.

Arrêtons-nous sur deux méthodes pour en démontrer l'importance et les implications dans la recherche. Le recours aux méthodes des cas et de l'observation participante peut-il offrir une posture épistémologique adéquate pour répondre au questionnement précédent ?

a- Collecte de données par l'observation

La méthode de l'observation est une méthode de collecte des données qui alimente traditionnellement la réflexion de nombreuses disciplines de gestion. L'observation peut être définit entant que « support de recherche problématique dans la mesure où elle possède une double nature à la fois technique et stratégique 171(*)».

Elle peut être définit au sens étroit, comme « une technique de collecte de données primaires visibles et audible172(*)s ». Dans cette perspective l'accent sera mis sur les modalités concrètes et les outils mis en oeuvre pour saisir le phénomène étudié. Cette conception est au coeur des démarches expérimentales.

L'observation peut également être définie, de manière plus large, comme « une stratégie particulière d'interaction avec le terrain. De ce point de vue, l'exercice déborde largement le simple cadre de « voir et entendre » pour impliquer toute la personne de l'observateur »173(*). Cette conception est au coeur de l'observation non expérimentale. L'accent est mis sur le choix du type de relation que le chercheur entretien avec son terrain afin d'accéder au phénomène étudié puis d'en rendre compte et d'analyser. La double nature technique et stratégique de l'observation se traduit dans les activités qui entrent dans le cadre de l'observation.

i. Utilité de la méthode de l'observation

Les raisons qui poussent un chercheur à utiliser l'observation sont multiples. Certaines sont purement pratiques ; d'autres ont une dimension plus épistémologique et renvoient à la visée de la recherche. De nombreux chercheurs soutiennent qu'il n'y pas de déterminisme de la démarche de recherche, il n'existe pas de lien simple entre le positionnement épistémologique du chercheur et l'utilisation d'une démarche particulière.

La question principale porte sur les relations que l'observation entretient avec la théorie. Deux positions s'affrontent. D'un côté, les démarches empiriques qu'utilise l'observation in situ « non expérimentale » pour décrire des faits et produire de nouvelles théories, ce type d'observation s'inscrit dans le cadre d'une démarche abductive. De l'autre côté, les démarches hypothético-déductives qui mobilisent l'observation dans le cadre de protocoles expérimentaux afin de tester des théories existantes. Dans cette dernière approche, l'observation doit être réalisée par l'application d'un protocole expérimental directement issue de la théorie. C'est en effet, le raisonnement scientifique qui part de la théorie pour aller vers le réel et non l'inverse.

j. Types d'observation

L'observation peut être définie plus largement comme une stratégie d'investigation orientée vers un mode particulier d'interaction entre le chercheur et son terrain. Classiquement deux options sont possibles : l'observation passive et l'observation participante.

L'observation passive 

Caractérise les situations dans lesquelles le chercheur ne participe pas l'activité des personnes observées.

L'observation participante 

Caractérise les situations dans lesquelles le chercheur participe à l'activité des personnes observées. L'observateur part alors d'un point de vue interne avec un accès privilégié à certaines données de l'observation,il s'appuie sur sa propre expérience professionnelle, sur sa connaissance intime de l'organisation dont il a adopté la culture et les codes, pour effectuer sa collecte de données et procéder à leur analyse.

Les avantages de cette position d'observation résident dans la pertinence du regard et la possibilité de travailler sur des sujets à fort enjeux stratégiques pour les acteurs de terrain, et donc difficile d'accès à l'observateur externe. C'est aussi la possibilité d'accéder rapidement et efficacement à la composante institutionnelle des situations et des problèmes observés, qui peuvent échapper aux novices ou aux observateurs externes. Mais à l'inverse, la position d'observateur interne ne donne pas toujours la liberté de mouvement qu'offre une position d'observateur extérieur, et elle peut de surcroît amplifier les biais de comportement des personnes observées, surtout si l'observateur interne occupe une position hiérarchique qui l'amène à devoir juger ou évaluer les personnes observées.

L'observation participante peut s'inscrire dans le cadre d'une recherche-action ou d'une recherche intervention avec comme principe l'introductiond'un changement dans l'organisation pour observer les effets.

La méthode de l'observation participante souligne d'une part l'implication du chercheur dans le milieu qu'il souhaite étudier et, d'autre part, insiste sur le détachement dont il doit faire preuve pour en analyser le fonctionnement.

Outre ces avantages indéniables, l'observation participante permet de supprimer les filtres d'interprétation et de se substituer aux acteurs, percevoir ce qu'aucune personne extérieure ne saura jamais, de ne pas apparaître comme un observateur extérieur, etc. qui sont autant d'atouts qui plaident en faveur de cette méthode. Le choix d'une méthode adaptée à la recherche conduit à un dénuement et à une objectivation des faits.

b- Collecte de données par l'enquête 

L'enquête par la démarche qualitative est un mode de recueil de données extrêmement répondu dans les sciences de gestion, elle mise sur la compréhension des dynamiques qui sont présentes au sein d'un environnement unique.

Ceci s'explique par le fait qu'elle peut être utilisée pour recueillir des données sur une grande variété de thèmes, et elle ne se limite pas uniquement à investiguer sur un domaine bien spécifique mais permet aussi une collecte de données très diversifiées couvrant l'ensemble des disciplines de gestion, ses multiples applications sont à même d'élucider les problèmes les plus complexes.

Il existe de nombreuses techniques de collecte de données qualitatives, entre autre la méthode des entretiens174(*) ; une des méthodes les plus utilisées en sciences de gestion.

i. Utilité des entretiens :Instrument s'accès au terrain

L'entretien se caractérise par une rencontre interpersonnelle qui donne lieu à une interaction essentiellement verbal: les données collectées sont donc coproduites. On y trouve des entretiens collectifs et les entretiens individuels.

Pour ce qui est d'entretiens individuels,on distingue habituellement entre trois formes en fonction du niveau de structuration de l'interaction entre l'animateur et l'individu : entretien directif, non directif et semi directif (méthode choisie dans notre travail).

L'entretien semi-directif ou semi-dirigé ou encore semi-structuré est le plus utilisé en gestion, il est mené à l'aide d'un guide d'entretien, sorte de liste de thèmes/ sujet à aborder avec tous les répondants. L'ordre de discussion n'est toutefois pas imposé,l'enquêteur s'appuie sur l'enchainement des idées propres au répondant pour évoquer un thème avant ou après un autre. Sa durée variée plus souvent entre une demi-heure et deux heures.

Les formes d'entretiens varient selon le nombre des répondants en interaction avec l'enquêteur, l'explication ou non de l'objet de l'étude à une forme donnée correspondent des objectifs, caractéristiques et règles d'animation particulières. Il n'existe pas cependant de consensus sur une classification des types d'entretiens, ils se caractérisent en fait par des degrés croissants d'exploration en profondeur des représentations individuelles et en corollaire, par des degrés décroissants d'intervention de l'enquêteur.

j. construction de l'échantillon

Parallèlement à l'élaboration du guide d'entretien, le choix de l'échantillon est une étapedéterminante et délicate. Déterminante dans la mesure où il s'agit d'avoir accès à unediversité des points de vue sur l'objet d'étude, délicate dans le sens où l'accès aux répondantsest loin d'être aisé (DEMERS, 2003). En effet, le choix des répondants ne s'effectue pas demanière aléatoire, comme cela peut être le cas dans les analyses quantitatives. Il ne s'agit pastant d'avoir le plus grand échantillon possible que d'avoir accès à des données permettant unecompréhension du phénomène observé.

Nous avons choisi d'interroger des cadres dirigeants et des responsable dans chaque pôle et filiale disposant d'une expériencesignificative en stratégie et développement des ressources humaines et ayant fait partie intégrante des situations degestion décrites. TSOUKAS (1994) rappelle à cet égard que la connaissance des managers estune connaissance contextuelle, à savoir qu'elle privilégie les événements historiques et lesprocessus dynamiques et qu'elle est synthétique (elle considère l'objet d'étude dans saglobalité). Cela dit, elle est dispersée (elle manque de structure générale) et elle ne permet pasune généralisation sur des régularités empiriques (CALORI et al, 1994).

La composition de l'échantillon s'est opérée progressivement dans la mesure où elle a étéguidée par le critère de saturation des données. La plupart des dirigeants etdes responsables rencontrés lors de notreprésence sur le terrain et durant et après la période du stage effectué au sein du pôle prévoyance ont bien voulu répondre à notre entretien sur le terrain en montrant tout document et application permet de nous expliquer les démarches lancées en lien avec notre thème.

En conclusion de cette section, nous signalons que notre travail s'inscrit dans une démarche scientifique classique de perspective post-positiviste appelée aussi approche hypothético-déductive.

Et pour la vérification empirique notre la démarche part du postulat selon lequel « Pour comprendre en profondeur un phénomène, la meilleure méthode est l'étude de cas » [Ragin 1999, p. 10].

Notre travail sera donc fondé sur la méthode des cas,  qui est très présente dans le champ des études qualitatives, trouve une bonne application en sciences de gestion,ce ci à travers deux méthodes d'investigation empirique, la méthode d'observation participante qui sera renforcer par la méthode de l'enquête à travers des entretiens semi-directifs.

* 161A. JOLIBERT, C. HAON, D. GOTTELAND, M-L. GAVARD-PERRET « Méthodologie de la recherche : réussir son mémoire ou sa thèse en sciences de gestion », édition PEARSON éducation France, 2008, p

* 162A. DAVID « Logique, épistémologie et méthodologie en sciences de gestion », Conférence de l'AIMS, Mai 1999.

* 163Cette boucle n'a pas besoin d'être parcourue intégralement par chaque chercheur ou au sein de chaque dispositif de recherche : il suffit qu'elle le soit collectivement dans la communauté scientifique.

* 164A. DAVID « Logique, épistémologie et méthodologie en sciences de gestion », op cit.

* 165 A. MAURAND-VALET « choix méthodologiques en sciences de gestion : pourquoi tant de chiffres ?, hal-00479481, version 1 - 30 avril 2010.

* 166A. JOLIBERT, C. HAON, D. GOTTELAND, M-L. GAVARD-PERRET « Méthodologie de la recherche : réussir son mémoire ou sa thèse en sciences de gestion », op cit, pp 21-22

* 167A. JOLIBERT, C. HAON, D. GOTTELAND, M-L. GAVARD-PERRET « Méthodologie de la recherche : réussir son mémoire ou sa thèse en sciences de gestion », op cit, 2008, p

* 168A. DAVID « Logique, épistémologie et méthodologie en sciences de gestion », op cit.

* 169A. JOLIBERT, C. HAON, D. GOTTELAND, M-L. GAVARD-PERRET « Méthodologie de la recherche : réussir son mémoire ou sa thèse en sciences de gestion »,op cit, p 8.

* 170A. DAVID « Logique, épistémologie et méthodologie en sciences de gestion », op cit.

* 171A. JOLIBERT, C. HAON, D. GOTTELAND, M-L. GAVARD-PERRET « Méthodologie de la recherche : réussir son mémoire ou sa thèse en sciences de gestion »,op cit, p 140

* 172 Idem.

* 173 Idem.

* 174A. JOLIBERT, C. HAON, D. GOTTELAND, M-L. GAVARD-PERRET « Méthodologie de la recherche : réussir son mémoire ou sa thèse en sciences de gestion », op cit,pp 88-90

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand