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L'union africaine face aux obstacles et défis majeurs du développement de l'Afrique.

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par Blaise-pascal MONENGABI ELOKO
Université de Lisala - Licencice en Droit 2014
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

0.1. ETAT DE LA QUESTION

D'aucun n'ignorent que s'il est des questions ou domaines que l'on trouve une littérature abondante, le développement du monde en général et celui du continent africain en particulier n'en fait exception à ce postulat. Autrement dit, nous ne sommes pas le premier à aborder le sujet en rapport avec le développement du continent africain. Beaucoup de doctrinaires ont eu à y abonder tel est le cas de KOFI ANAN qui soutient que « l'Afrique doit donc chercher des voies et moyens d'éteindre tous les foyers des tensions sur son sol. Cela demeure un impératif et même un préalable nécessaire au développement du continent qui, du moins, a besoin de statbilité pour connaître le progrès. Tant que l'Afrique ne sera venue à bout de ses conflits, le progrès restera précaire même dans des pays éloignés du théâtre des hostilités ».1(*) Et Abdoulaye WADE qui disait que « l'Afrique, malgré ses 53 Etats, représente très peu dans les décisions qui concernent l'ensemble de la planète. Pour preuve les grandes rencontres dans le cadre de la mondialisation, pourtant, nouvelle donne essentielle de l'avenir de l'humanité, se tiennent sans que l'Afrique n'ait véritablement une place dans les débats ».2(*) Quant à nous, nous allons nous attarder à parler du développement du continent africain en rélevant les défis et obstacles auxquels l'union africaine, le cadre par excellence autour duquel les Etats doivent conjuguer les efforts du développement, doit faire face.

0.2. PROBLEMATIQUE

A la veille de la création de l'organisation de l'unité africaine (O.U.A), l'empereur Haile Selassié rappelait déjà que cette entreprise d'unité du continent était noble et salutaire, mais demeurait néanmoins périlleuse. Au propos, il disait : « l'avenir de ce continent réside en premier lieu dans une unité politique, mais les obstacles à surmonter sont nombreux et difficiles. »3(*)

En effet, l'avénement de l'union africaine (UA) peut être considéré comme un événement majeur dans l'évolution institutionnelle du continent. Les chefs d'Etats et de gouvernements de l'organisation de l'unité africaine (OUA) ont adopté une déclaration, la déclaration de Syrte, demandant la création de l'union africaine en vue, entre autres, d'accélérer le processus d'intégration sur le continent afin de permettre à l'Afrique de jouer le rôle qui lui revient dans l'économie mondiale, tout en déployant des efforts pour résoudre les problèmes sociaux, économiques et politiques multiformes auxquels elle est confrontée, problèmes accentués par certains effets négatifs de la mondialisation. Les participants au XXXIVème sommet de l'organisation de l'union africaine ont adopté à l'unanimité le traité constitutif de l'UA4(*). Après avoir transité par les étapes lui conférant la légitimité de s'appliquer aux Etats membres, à savoir, signature et ratification, le traité de l'UA constitue désormais le texte prioritaire devant imprimer au continent africain la voie de l'unité pour un développement harmonieux, intégré et total. La volonté confirmée par l'adhésion massive des Chefs des pouvoirs exécutifs, au projet de création d'une union africaine découle d'une prise de conscience collective de l'évolution globale des systèmes politiques et socio-économiques en ce début de troisième millénaire plein de défis nouveaux. L'Afrique ne voulant point rester en marge de la réalité planétaire entend embarquer, outillée et mieux préparée dans le train de l'évolution. Raison pour laquelle en dépit des nombreux services rendus par l'OUA, l'Afrique a pensé à un nouvel instrument pouvant lui permettre de mieux s'adapter aux mutation croissantes et nouvelles des systèmes politique et socio-économiques dans un monde évolutif. Pourtant, moin d'être un effet de mode ou simple mimétisme, la vocation de l'Afrique à réaliser son unité émane de la tendance naturelle et logique de toute structure à l'évolution et se fonde sur le souci permanent de panafricansme des dirigeants africains qui entendent ainsi lutter contre la balkanisation et la division des peuples africains afin de réaliser l'unité du continent africain n'est donc pas nouvelle. Le préambule de l'acte constitutif de l'union africaine en donne clairement la preuve. On y note effectivement que c'est « inspiré par les nobles idéaux qui ont guidés les pères fondateurs de notre organisation continentale et des générations de panafricanistes dans leur détermination à promouvoir l'unité, la solidarité, la cohésion et la coopération entre les peuples d'Afrique et entre les Etats africains »5(*), que les Chefs d'Etats et de gouvernements membres de l'OUA ont décidé de donner un coup de fouet au vieux projet d'union du continent. Mais comme cela pourrait l'être pour toute action d'unification d'une telle envergure, la réalisation de l'unité du continent a certainement de nombreux enjeux. Aussi ceux-ci doivent-ils être attentivement examinés afin de déterminer le contexte, les probabilités et les moyens de réalisation de l'union des Etats du continent africain.

Ainsi, notre problématique tentera donc de porter une interrogation sur le parti que les Etats et les populations africaines pourraient tirer de l'UA. En d'autres termes, quels sont les avantages, obstacles, défis et stratégie pour le développement de l'union des Etats du continent africain ? Quels sont les enjeux de l'union africaine ?

Pareilles interrogations nécessitent que l'on se penche sur la question de l'union africaine pour en déterminer les tenants et les aboutissants afin de contribuer à son succès par l'élaboration de propositions inspirées d'une analyse de la situation globale de continent.

Ainsi, lorsque l'on parle d'union africaine, il est toujours judicieux de définir les concepts connexes y relatifs, afin de mieux préciser sa pensée. Pour ce faire, nous définirons tour à tour les concepts « union, organisation internationale et régionale.

S'agissant de l'union, ce concept désigne quant à lui une organisation internationale qui utilise le mot « UNION » dans sa définition, c'est le cas par exemple de l'union africaine.

Quant à l'organisation internationale, elle peut être définie comme une association d'Etats, établie par voie conventionnelle et qui poursuit des objectifs communs au moyens d'organes permanents qui lui sont propre, et qui possède une personnalité juridique distincte de celle des Etats membres6(*). Les principales caractéristiques de l'organisation internationale sont :

- Elle est formée d'Etats ;

- Elle est créée par un accord international ;

- Elle poursuit des buts communs par des moyens propre, notamment normatifs.

En ce qui concerne l'organisation régionale, elle renvoie à toute organisation internationale intergouvernementale regroupant un nombre restreint d'Etats principalement choisi selon un critère géographique7(*). Mais dans la pratique, le régionalisme traduit souvent une différenciation géopolitique, c'est-à-dire plus une solidarité politique voire idéologique, qu'un simple particularisme géographique. Ainsi, dans le cadre de notre travail, le terme « regional » sera employé pour désigner tout le continent africain.

Enfin, le projet d'édification à long terme des Etats-Unis d'Afrique qui avait sous entendu la création de l'union africaine, apparaît aujourd'hui comme une nécéssité pour le salut des peuples africains. En effet, sa création s'impose pour une double raison. D'une part, elle sera une concrétisation du rêve panafricain de voir l'Afrique libre et Unie. D'autre part, elle sera le creuset dans lequel émergera une nouvelle Afrique prospère et paisible.

0.3. INTERET DU SUJET

Dans toute analyse scientifique, il est aussi évident de pouvoir justifier le choix du sujet que l'on propose de traiter en présentant son interêt pour la société et son interêt scientifique. Ainsi, le défis et obstacles qui empêchent le dévéloppement intégral de l'union africaine présente un interêt théorique et pratique.

Sur le plan théorie, notre réflexion voudrait participer aux débats d'actualité autour de l'évolution de l'UA et aux problèmes actuels que connaît le continent face à ces défis.

Tandis que sur le plan pratique, cette étude permettra aux africains que nous incarnons tous de mettre en oeuvre les mécanismes et stratégies qui ameneront le continent africain à un développement intégral et mettre en marge tout ce qui se présentera comme défis et obstacles, qui freinent ce développement continental. Car le développement c'est : « une serie des passages pour une population d'une phase moins humains à une phase plus humaine. »8(*)

0.4. METHODOLOGIE

Pour mener à bien notre travail, il nous a paru indispensable d'adopter une méthode interdisciplinaire : sociologique, institutionnelle, juridique, systémique, économique, historique, géographique, politique etc. sans toutefois prétendre à une analyse d'expert dans ces domaines.

Notons que la difficulté majeure de cette étude a résidé dans le fait que la nouveauté du projet d'union n'a pas permis de réunir une documentation conséquente pour mieux aborder le sujet. Cependant, avouons-le, notre quête d'informations, biens que n'ayant été satisfaite qu'en partie, nous a amené à collecter des coupures de journaux et à lire des ouvrages et documents relatifs à l'OUA et UA.

En effet, la méthode est définie comme « l'ensemble des opérations intellectuelles, une discipline qui cherche à étudier les vérités qu'elle poursuit, les démontrées et vérifiées. »9(*)

Notons également que la méthode sociologique vise à décrire le phénomène concret avec toutes les manifestations et en tenant compte de toutes les implications10(*).

En ce qui concerne la méthode juridique, elle consiste à vrai dire à analyser et à exposer le droit positif mais aussi à confronter le fait et le droit et elle étudie les institutions politiques de façon exégétique11(*).

Quant à la méthode politique, cette méthode s'apparente beaucoup plus à celle des sciences naturelles qu'à la méthode juridique on constate que là où la méthode juridique recourt au raisonnement à la déduction, celle de la science politique fait appel à la constatation à l'observation pure et simple. En outre, là où la méthode juridique obeit à un système rationnel et logique, la méthode politique est tributaire des faits et se préoccupe moins de les apprécier que de les expliquer12(*).

0.5. DELIMITATION DU SUJET

Délimiter un travail, c'est lui doter d'un contour précis. Pour le cas du présent travail, la délimitation est spatio-temporelle. Sur le plan spatial, c'est au niveau international et régional, tandis que au niveau temporel c'est à partir de l'OUA jusqu'à nos jours c'est-à-dire l'UA.

0.6. PLAN SOMMAIRE

Notre étude s'articulera pour se faire autour de trois chapitres, à savoir :

- De l'organisation de l'union africaine à l'union africaine ;

- Défis et obstacles de développement de l'union africaine ;

- Avantages et la mise en oeuvre de la stratégie africaine pour le développement.

Le chapitre premier consistera en une approche descriptive qui est en fait un rappel historique du chemin qui a mené à l'union africaine depuis l'avènement du panafricanisme. Les deux autres parties procèdent, elles, d'une approche dialectique qui combine description et analyse de la situation générale de l'Afrique pour mettre en exergue la nécessité d'union des Etats africains.

CHAPITRE Ier  : DE L'ORGANISATION DE L'UNION AFRICAINE (OUA) A L'UNION AFRICAINE (UA)

Examiner les voies et moyens de dynamiser l'OUA afin de lui permettre d'être au diapason des développements politiques, économiques dans le monde ; tel a été l'argumentataire présenté par le colonel KADHAFFI, à la 35ème session ordinaire de la conférence des chefs d'Etats et de gouvernements, à Alger en juillet 1999, pour permettre en selle le vieux projet d'union du continent africain.

Depuis lors, l'idée a refait du chemin abouti à l'entrée en vigueur de l'acte constitutif de l'union africaine, le 21 mai 2001. Quel chemin parcouru depuis le temps des panafricanistes jusqu'à l'avènement de l'union africaine ? un rappel historique nous permettra de nous remémorer les grandes étapes qui ont jaloné le chemin de l'unité de l'Afrique.

SECTION I. DU CONTEXTE DE PANAFRICANISME A LA CREATION DE L'OUA.

§1. FONDEMENTS ET DEVELOPPEMENT DU CONCEPT PANAFRICANISME

A. Origine de l'idéologie

« Doctrine qui tend à réaliser l'unité des peuples africains »13(*), le panafricanisme est à l'origine des tentatives d'union du continent africain. Le panafricanisme s'est affirmé, au départ, comme une idéologie qui est l'expression d'une prise de position d'un mouvement antiraciste.

Dès 1919, ce mouvement avait réclamé l'application aux peuples africains des principes de Wilson.14(*) Et trouvé audience auprès des socialites Anglais et Français avant de se développer entre les deux guerres mondiales. Dénonçant l'exploitation et la division de l'Afrique, le panafricanisme longtemps agité par les panafricanistes il est venu après, Marcus Garvey, Georges Padmore, William DUBOIS, Cheikh Anta Diop, s'attacha à promouvoir la culture noire et précisa la notion de « négritude » avec Senghor et Césaire.

Les panafricanistes affirmèrent la capacité des peuples noirs à se déterminer eux-même. Et déjà, visèrent la constitution des Etats-Unis d'Afrique par une tendance à confédérer la plupart des Etats africains après leur accession à l'indépendance (conseil de l'entente en 1959. Union des Etats Equatariaux en 1959 etc.)

Au plan historique, c'est aux alentours des 16ème siècle et 17ème siècle que commença à germer l'idée d'un regroupement des peuples africains avec l'expansion du mouvement panafricaniste. Ce mouvement né aux Etats-Unis d'Amérique sous la houlette de descendants d'esclaves noirs, se donnait en effet pour mission de réhabiliter les civilisations africaines de restaurer la dignité de l'homme noir et de prôner le retour à la mère-patrie qui est l'Afrique. D'abord perçue comme un mouvement racial, le panafricanisme s'est transformé progressivement en mouvement culturel puis politique. En effet, Kwame N'Krumah définissait le panafricanisme comme « l'expression des aspirations des descendants des peuples africains »15(*)

0. LE PANAFRICANISME CULTUREL

Ce courant du panafricanisme est caractérisé par la négritude qui en est l'expression littéraire. C'est une attitude d'auto-défense de la civilisation négro-africaine qui met l'accent sur l'authenticité du monde nègre. Un premier congrès des écrivains et artistes noirs organisé en 1956 à Paris révèle deux ouvrages : la philosophie Bantou du Révérend père Temples et Nations nègres et culture de Cheikh Anta Diop. Un deuxième congrès s'est tenu à Rome en 1959, suivi des festivals mondiaux des arts nègres à Dakar en 1966, Alger 1969 et Lagos 1974. Ces manifestations culturelles ont montrées qu'il existe bien une civilisation négro-africaine.

Léopold Sedar Senghor et Aimé Césaire furent les principaux acteurs de la négritude, ils l'ont défendue, l'ont développée et l'ont faite connaitre au monde par leurs oeuvres. Ils ont ainsi permis aux générations futures de défendre des valeurs de la civilisation africaine, tel l'esprit de solidarité, d'hospitalité et d'union. La négritude comme mouvement a pris ainsi une dimension universelle et son rayonnement s'est étendu dans le monde.

1. LE PANAFRICANISME POLITIQUE

La doctrine panafricaine a fait prendre conscience des conditions difficiles des peuples coloniaux et constitué une plate-forme commune de lutte pour les indépendances. De cette doctrine est née l'idée d'union du continent. Mais, les africains, bien qu'attachés au panafricanisme par l'idéal, sont en même temps jaloux de leurs souverainetés et de leurs indépendances nouvellement acquises. C'est pourquoi, le panafricanisme connaîtra plusieurs interprétations dans son application politique. Trois tendances se sont développées. La première, le supranationalisme, incarnée par le Docteur Kwame N'Krumah, est un courant radical. Cette tendance préconise la réalisation totale et immédiate de l'unité du continent sur tous les plans (économique, politique et culturel). Fondant leur argumentation sur le besoin de sauver le continent du néocolonialisme et mus par l'atteinte d'une croissance économique par la planification des ressources continentales, les supranationalistes aspiret à la suppression des frontières héritées de la colonisation, car artificielles. Pour cette tendance seule l'unité de l'Afrique peut sauver le continent des conflits frontaliers.

Beaucoup de leaders africains s'opposèrent au supranationalisme au nom de la prudence et du réalisme. Alors émergea une deuxième tendance. Celle du continentalisme, représentée par Félix HOUPHOUËT Boigny. Pour cette tendance, la première conception de l'unité du continent était excessive et utopique à la limite. Elle basa son argumentation sur les trois points suivants :

- Il n'existe pas dans l'histoire d'exemple d'unité continentale. Aussi la conception supranationaliste de l'organisation présente-elle le risque d'entraîner l'autarcie du continent par rapport au monde dont l'Afrique a pourtant besoin.

- Des disparités considérables d'ordre culturel, démographique séparent les Etats africains ;

- Les Etats africains sont hétérogènes donc fort dissemblables.

En réaction aux deux tendances précédentes, se forma une troisième, intermédiaire et favorable à la création de regroupemnt sous régionaux locaux qui devront progressivement déboucher sur la réalisation de l'unité du continent.

C'est sûrement cette conception, défendue par Léopold Sedar Senghor qui semble avoir été le compromis qui a prévalu à la création de l'OUA. Seulement le leaders africains se demandaient si les regroupements régionaux qui évoquaient les partisans de Léopold Sédar Senghor, une fois formés ne seraient pas un obstacle à la réalisation des Etats-Unis d'Afrique. Cette inquiétude sera levée, en Août 1963 à Dakar lorsque le principe de la comptabilité des regroupement sous régionaux avec l'OUA a été formellement reconnu.

Le panafricanisme a donc été le ferment de l'organisation de l'unité africaine.

B. L'ORGANISATION DE L'UNITE AFRICAINE

Créée le 28 mai 1963 à Addis-Abeba, l'OUA s'est voulue une sorte de compromis entre la thèse du groupe de Monrovia qu'incarnait Félix Houphouët Boigny et celle du groupe de Casablanca soutenue par N'Krumah et ses partisans. Elle a été conçue dans le cadre d'une coopération entre Etats indépendants.16(*) C'est donc une organisation inter-étatique dont les objectifs, principes, organes et mode de fonctionnement sont à l'image du compromis qui a prévalu à sa création.

2. OBJECTIFS ET PRINCIPES DE L'OUA

a. Les objectifs17(*)

Les objectifs de l'OUA sont contenus dans l'article 2 de la charte de l'Organisation. Ils visent à :

- Renforcer l'unité et la solidarité des Etats africains et malgaches ;

- Coordonner et intensifier leur coopération et leurs efforts pour offrir de meilleures conditions d'existence aux peuples d'Afrique ;

- Défendre leur souveraineté, leur intégrité territoriale et leur indépendance ;

- Eliminer sous toutes ses formes le colonialisme de l'Afrique ;

- Favoriser la coopération internationale en tenant dûment compte de la charte des Nations-Unis et de la déclaration universelle des droits de l'homme.

A ces fins, les Etats membres coordonneront et harmoniseront leur politique générale, en particulier dans les domaines suivants :

· Politique et diplômatie ;

· Economie, transport et communications ;

· Education et culture ;

· Santé, hygiène et nutrition ;

· Sciences et techniques ;

· Défense et sécurité.

La charte de l'OUA assigne ainsi, à l'organisation des objectifs économiques, politiques et socio-culturels.

Qu'en est-il des principes ?

b. Les principes

Les membres, pour atteindre les objectifs fixés, affirment solennellement les principes suivants contenus dans l'article 3 de la charte. Ce sont :

- Egalité souveraine de tous les Etats membres ;

- Non ingérence dans les affaires intérieures des Etats ;

- Respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de chaque Etat et de son droit inaliénable à une existence indépendante ;

- Règlement pacifique des différends, par voie de négociation, de médiation et de conciliation ou d'arbitrage ;

- Condamnation, sans réserve, de l'assassinat politique ainsi que des activités subversives exercées par les Etats voisins, ou tous les autres Etats ;

- Dévouement sans réserve à la cause de l'émacipation totale des territoires africain non encore indépendants ;

- Affirmation d'une politique de non-alignement à l'égard de tous les blocs.

Ces principes que chaque Etat membre s'est engagé à respecter, tiennent compte du niveau des rélations de plus en plus complexes qui unissent les Etats souverains et qui sont régis par le droit international. Ils visent la préservation de la stabilité politique des Etats et affirment une politique de neutralité vis-à-vis des blocs.

Que dire des organes de l'OUA ?

3. LES ORGANES

On peut distinguer au sein de l'OUA trois sortes d'organes : les organes politiques, le secrétariat administratif et les institutions spécialisées.

a. Les organes politiques

Ces sont essentiellement le conseil des Ministres et la conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement.

- Les conseil des Ministres : Les articles 11 à 15 de la charte précisent la composition, le statut et le rôle du conseil des Ministres. En font partie, les ministres des affaires étrangères, tout autre ministre désigné par le gouvernement des Etats membres.

Les actes du conseil des Ministres consistent en des voeux ou des recommandations soumises à la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement. Ce sont des actes d'application des directives de la conférence. Les résolutions exécutoires prises par le conseil des Ministres de sa propre initiative le sont en matière budgétaire exclusivement.

En effet, le conseil des Ministres examine et approuve le budget de l'organisation. Le conseil des Ministres est responsable devant la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement. Il est chargé de la préparation de cette conférence et connaît toutes les questions qu'elle lui renvoie. Il met en oeuvre la coopération interafricaine. Le conseil des Ministres se réunit au moins 2 fois par an en session ordinaire. La première session est à session budgétaire et la deuxième prépare les travaux du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement. Au cours de cette dernière session, le conseil des Ministres prépare les projets de résolution, de recommandation et de décision ainsi que l'ordre du jour du sommet. Le conseil peut aussi se réunir en session extraordinaire à la demande d'un ou plusieurs Etats membres. A condition que cette demande recueille l'approbation d'au moins 2/3 des Etats. Il se réunit également pour préparer les sessions extraordinaires et la conférence du sommet.

- La conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement : Elle est à la fois l'organe suprême et essentiel de l'OUA. Les articles 8, 9 et 10 en déterminent la composition, définissent son rôle et précisent ses règles de fonctionnement. La conférence regroupe les Chefs d'Etat et de gouvernement ou leurs représentants dûment accrédités. Elle peut discuter de n'importe quelle question présentant des interêts communs à tous les Etats africains. Elle est à la fois organe d'étude, de discussion, de coordination et d'harmonisation de la politique générale. Elle examine et entérine les résolutions du conseil des ministres qui lui est subordonné. A côté de ces attributions d'ordre général, la conférence assure les fonctions d'ordre intéressant la vie interne de l'OUA. Elle a une fonction d'organisation. Elle a compétence pour la révision de la charte, pour les activités et les attributions de tous les organes et de toutes les institutions spécialisées. Elle a une fonction de création d'organes subsidiaires. Elle a une fonction d'interprétation des articles de la charte. Elle a une fonction administrative. Elle élit le secrétaire général et les secrétaires adjoints et peut mettre fin à leur fonctions. A vrai dire, la conférence est la conscience de l'organisation. Tout acte de l'organisation qui ne jouirait pas de son approbation ne pourra produire d'effet à l'égard de ses membres.

b. Le secrétariat général administratif

C'est l'organe permanent et central de l'organisation, donc un organe essentiel mais subordonné. Son appareil administratif entretient des ramifications dans d'autres pays mais son siège est à Addis-Abeba. La direction général du secrétariat est assurée par un Secrétaire général administratif. Il est assisté de cinq secrétaires généraux Adjoints qui dirigent chacun un département composé de divisions, sections, commissions et bureaux. Les cinq secrétaires généraux adjoints représentent chacune des cinq régions d'Afrique. Les cinq départements du secrétariat général sont :

- Le département de l'administration et des conférences ;

- Le département des affaires politiques ;

- Le département de la coopération et du développement économique ;

- Le département des finances ;

- Le département de l'éducation, de la science, de la culture et des affaires sociales.

Le secrétaire général est un fonctionnaire international de même que tout le personnel du secrétariat général. Il est élu par la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement pour un mandat de quatre ans renouvelable. Le secrétariat général est l'organe d'exécution de l'OUA. Il prépare les réunions, met en oeuvre les décisions et les résolutions adoptées par les organes de décision de l'organisation. Il dirige et coordonne le travail quotidien. Il est le dépositaire des Etats membres pour tous les instruments de ratification passés entre les Etats. Il rédige un rapport annuel des activités de l'organisation.

L'OUA dispose de bureaux régionaux auprès des Nations-Unies, de la ligue des Etats arabes, des agences spécialisées des Nations-Unies à Gèneve, de l'union Européenne et une commission scientifique, technique et de recherche à Lagos.

Le personnel de l'OUA est actuellement estimé à 411 fonctionnaires. Le secrétaire général et les cinq secrétaires généraux adjoints ont un poids au sein de l'organisation du fait qu'ils sont élus et assurent à ce titre les plus hautes responsabilités administratives de l'organisation.

C. Les institutions specialisees et techniques de l'oua.

- Le mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique remplace depuis la 29ème session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, la commission de médiation, de conciliation et d'arbitrage créée en juillet 1964 et dont le protocole est considéré comme faisant partie intégrante de la charte.

Le nouveau mécanisme fonctionne par l'intermédiaire d'un organe central dont les décisions sont exécutées par le secrétariat général de l'OUA. Cet organe est composé des membres du bureau de la conférence des chefs d'Etat, un Président et huit autres chefs d'Etats.

L'organe central est responsable devant la conférence des chefs d'Etat à qui il fait des rapports.

Dans son fonctionnement quotidien, l'organe central se réunit à trois niveaux :

- Au niveau des chefs d'Etats et de gouvernement, il tient une seule session annuelle ;

- Au niveau des ministres, il se réunit deux fois par an ;

- Au niveau des Ambassadeurs accrédités auprès de l'OUA, il siège une fois par mois.

L'organe central en collaboration avec secrétariat général de l'OUA, assure les fonctions suivantes :

- L'anticipation et la prévention des conflits ;

- L'initiation d'action en vue de rétablir la paix ;

- L'organisation et le déploiement des missions d'observation ;

- La définition des orientations devant guider le fonctionnement de l'organisme.

Les moyens de fonctionnement sont fournis par un fonds spécial, le fonds de l'OUA pour la paix. L'OUA en est le principal contributeur et un million de dollars est prélevé automatiquement et annuellement sur le budget de l'organisation. Mais ce fonds reçoit également des contributions volontaires en espèce ou en nature des Etats africains ainsi que d'autres secours africains.

D'autres commissions et comités ont été crées pour coordonner l'action de l'OUA dans différents domaines on en dénombre quatre : trois commissions et un comité.

- La commission économique et sociale ; elle comprend les ministres de l'économie et des affaires sociales des Etats membres ;

- La commission de l'éducation, de la science, de la culture et de la santé qui est composée des ministres ayant compétence dans ces domaines ;

- La commission du travail résultant de l'institutionalisation des ministres du travail de l'OUA.

- Et enfin le comité consultatif sur les questions budgétaires, administratives et financières, composé des Ambassadeurs et autres représentants des Etats membres. Il est chargé de préparer les sessions ministérielles sur les différentes questions suscitées.

§.2. FONCTIONNEMENT ET LES ACTIONS DE L'OUA.

A. LE FONCTIONNEMENT DE L'OUA

1. LE BUDGET

Le fonctionnement de l'OUA est réglementé par l'article 23 de la charte. Il ne prévoit pas d'autres sources de financement que les contributions des Etats membres. Le budget est préparé par le secrétariat général et approuvé par le conseil des ministres.

La participation de chaque Etat est déterminé en fonction d'un barème établi. Aucun Etat membre ne peut contribuer à plus de 10% du budget annuel de l'organisation. Cette mesure évite l'hégémonie d'un Etat membre qui pourrait se fonder sur sa participation importante. Le montant du budget annuel s'élève actuellement à 30 millions de dollars USA. Les Etats membres de l'OUA s'engagent à s'acquitter de leurs contributions.

L'OUA a créé par ailleurs un certain nombre de fonds spéciaux :

- Le fonds spécial d'assistance d'urgence pour la lutte contre la famine et la sécheresse en Afrique ;

- Le fonds culturel africain ;

- Le fonds de l'OUA pour la paix.

2. LA PRISE DE DECISION

Le conseil des ministres et la conférence des chefs d'Etats et de gouvernement présentent les mêmes règles de prise de décision (article 10 et 14). Avec l'application du principe de « un Etat une voix », l'égalité souveraine des Etats trouve tout son sens. Le quorum est atteint par les 2/3 des Etats membres. Au niveau de la conférence en matière de vote, il convient de distinguer entre les décisions portant sur les questions de fond et celles portant sur les questions de la procédure.

Pour les questions de fond, c'est la majorité de 2/3 qui est exigé. Ce sont les questions importantes telles que les problèmes relatifs aux principes et aux objectifs de l'organisation, ainsi que les problèmes administratifs et financiers.

Pour les questions de procédure, la majorité simple est requise. Ce sont les questions concernant l'adoption de l'ordre du jour ou l'élection d'un président de séance. Le problème qui se pose consiste à savoir si l'OUA peut prendre des décisions obligatoires pour les Etats membres. La charte emploie le terme de décision pour désigner les mesures de la conférence des Chefs d'Etat et celui de résolution pour celle du conseil des ministres. Le mot « décisions » ne doit pas pour autant conduire à la déduction qu'elles sont obligatoires. Car en fait il s'agit d'un abus de langage à partir du moment où les décisions de la conférence n'ont aucune force contraignante. Ceci découle des principes de base de l'OUA à savoir la souveraineté et la coopération.

L'OUA a pour objet de favoriser la coopération entre les Etats dont elle doit par ailleurs défendre la souveraineté. Les actes qu'elle prend ne sauraient donc s'opposer avec force obligatoire aux Etats membres. De même les décisions des organes ne peuvent avoir une valeur obligatoire. Cependant en matière budgétaire le conseil des ministres conserve un pouvoir de décision qui s'impose théoriquement aux Etats membres.

En outre, il semble que dans les cas d'urgence, la pratique se soit établie sans contestation de voir le conseil des ministres prendre des décisions exécutoires. Mais on peut dire d'une manière générale que les décisions de l'OUA ne sont pas obligatoires.

Examinons à présent les actions qu'elle a menées.

B. LES ACTIONS DE L'OUA

Malgré les énormes difficultés qui ont parsemé la longue marche de l'OUA, l'organisation a pu se maintenir comme un bloc fort et uni. Elle a pu mener des actions dans les domaines de la libération du continent, de la consolidation de l'indépendance et de la solidarité entre les Etats membres. Par contre dans le domaine économique les résultats restent mitigés.

1. Domaine politique

L'OUA s'est illustrée de façon très positive dans le domaine politique par les résultats impressionnants qu'elle a obtenu dans le cadre de la lutte pour la déconisation totale du continent africain. Son soutien diplômatique, politique, moral et même financier à la lutte de libération a largement contribué à l'indépendance des ex-colonies portugaises et des territoires d'Afrique australe (le Zimbabué et la Namibie).

Après sa création en 1963 avec trente deux (32) Etats, l'OUA compte aujourd'hui cinquante trois (53) Etats membres dont l'Afrique du Sud multiraciale. Ces succès ont été remportés par des actions concertées des Etats membres de l'OUA. Parmi celles-ci on peut citer entre autres :

- La publication en 1969 du manifeste sur l'Afrique australe ou manifeste de Lusaka. Il appelle à la mobilisation de tous les Etats membre de l'OUA contre la politique de discrimination raciale des gouvernements minoritaires blancs d'Afrique australe et plus particulièrement contre l'apartheid et la politique raciste d'Afrique du Sud. Dans ce manifeste, les Etats rappellent leur conviction : « l'égalité entre tous les hommes, droit inaliénable de chacun à la dignité humaine et au respect sans distinction de race, de couleur ou de sexe, de religion. Le droit et le devoir de tous de participer entant que membres égaux de la société au gouvernement de leur propre pays ».

En même temps qu'ils poursuivent la lutte pour la libérationn du continent par des moyens pacifiques les Etats membres de l'OUA expriment leur appui à la lutte armée en s'engageant à la soutenir. C'est ce qu'ils ont exprimé dans la déclaration de Mogadisco, en condamnant toute forme de dialogue avec les régimes minoritaires d'Afrique australe.

L'OUA a également fait face à plusieurs conflits frontaliers entre ses Etats membres, ainsi qu'à plusieurs guerres civiles. Mais guidée par le principe cardinal du recours à la négociation, et à des voies pacifiques pour le règlement des conflits entre Etats, l'OUA a moins contribuée à mettre fin aux conflits qu'à favoriser la recherche de solutions.

L'OUA a aussi contribué au renforcement de la souveraineté de chaque Etat. Aujourd'hui aucun d'eux ne peut être inquiété quant à sa disparition éventuelle par le fait de son voisin.

2. Domaine économique

L'OUA a été moins performante dans le domaine économique. Ses actions au plan du développement économique du continent ont été très maigres avant l'adoption du plan d'action de Lagos (PAL) le 28 avril 1980, par la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement en sa session extraordinaire de cette année là. Ce plan est une approche régionale de grande portée qui est essentiellement basée sur l'autosuffisance collective. Il s'articule autour d'actions à mener en vue de l'édification d'une économie africaine dynamique et indépendante tendant vers l'établissement d'un marché commun africain qui déboucherait sur une communauté économique africaine.

Le plan d'action de Lagos encourage et préconise lz création de groupements économiques régionaux18(*). Face à la récession qui a affecté le monde entier et plus particulièrement l'Afrique dans les années 80, l'OUA s'est attachée à cerner la problématique de la crise en Afrique. Après avoir constater que le processus de détérioration de l'économie africaine avait atteint un niveau intolérable, la conférence des chefs d'Etat décida à la 21ième session ordinaire tenue à Addis-Abeba d'adopter le 20 juillet 1985, le programme prioritaire de rendement économique de l'Afrique. Ce programme comporte cinq volets :

- Des mesures pour la mise en oeuvre accélérée des programmes d'action de Lagos ;

- Des mesures spécifiques pour l'amélioration de la situation alimentaire et la réhabilitation de l'agriculture ;

- Des mesures d'allégement du fardeau de la dette extérieure de l'Afrique :

- Des mesures pour l'élaboration d'une plate forme commune d'action ;

- Des mesures pour lutter contre la politique de déstabilisation du régime d'apartheid d'Afrique du Sud sur l'économie des Etats d'Afrique Australe.

Bien que tardif, le réveil de l'OUA en matière d'Action pour le développement de l'Afrique a eu la conséquence d'inculquer aux Etats africains la volonté de mener des actions communes pour sortir du sous développement.

3. Domaine culturel et droit de l'homme

L'OUA a adopté le 5 juillet 1976, la charte culturelle de l'organisation. Elle s'articule autour des objectifs ci-après :

- Réaffirmer l'identité culturelle des peuples d'Afrique ;

- Liberer les peuples d'Afrique des contraintes socioculturelles qui entravent leur développement ;

- Réhabiliter, sauvegarder, restaurer et promouvoir le patrimoine culturel africain ;

- Garantir à tous le libre accès à la culture et à l'éducation.

Pour la mise en oeuvre de cette charte, un fonds culturel africain a été créé par l'OUA.

Au niveau des droits de l'homme, le 10 septembre 1969, les Etats membres de l'OUA ont adopté la convention de l'OUA sur les réfugiés, et se sont engagé à accorder aux réfugiés le droit d'asile, un traitement non discriminatoire, le rapatriement volontaire et à leur octroyer des titres de voyage.

En juin 1981, l'OUA a adopté la charte africaine des droits de l'homme et des peuples. Cette charte est rentrée en vigueur le 21 octobre 1986 après sa ratification. Elle relie le concept de droit de l'homme à celui des droits de peuplement et des droits des peuples. Elle stipule que les droits civils et politiques sont indissociables des droits économiques et socioculturels. La sauvegarde de ces droits est confiée à la commission africaine des droits de l'homme et des peuples.

Ainsi, les dirigeants africains ont créé une autre organisation panafricaine : l'union africaine (U.A). que propose-t-elle ?

SECTION II. DU PROJET A L'ACTE CONSTITUTIF DE L'UNION AFRICAINE (U.A.)

§.1. HISTORIQUE DE L'UNION AFRICAINE

A. Du sommet d'Alger au sommet de Syrte I

1. le sommet d'Alger.

Le 35ème sommet de l'OUA qui s'est tenu à Alger, du 06 au 14 juillet 1999 a été le point de départ de l'Union Africaine. L'idée a été remise au devant l'actualité pour la première fois par le Colonel MOUAMAR KADHAFFI de la Libye dès, après la cérémonie d'ouverture. En effet, pendant un discours de plus d'une heure, la guide de la révolution Libyenne a plaidé à huis clos, auprès de la quarantaine de ses pairs présents au sommet d'Alger, pour la création d'un congrès africain19(*).

Selon KADHAFFI, la charte de l'OUA étant devenue absolite dès lors qu'elle socialise les frontières héritées de colonialisme, dans cette ère de globalisation, l'Afrique doit réaliser au plus pressé son unité en transformant l'OUA en « Etats Unis d'Afrique ». la vision de ce dernier est que « les conflits sont liés aux frontières héritées du colonialisme »20(*). par conséquent l'option d'unité du continent évitera les guerres en Afrique. Aussi a-t-il demandé et obtenu la tenue à Syrte d'un sommet extraordinaire de l'OUA pour réviser la charte de l'organisation, afin de l'adapter aux exigences du nouveau millénaire que sont la constitution de grands ensembles politiques ou économiques dans un contexte de mondialisation21(*).

2. Le sommet de Syrte I

Le 4ème sommet extraordinaire de l'histoire de l'OUA dépuis sa création en 1963, appelé désormais Syrte I devait officiellement, du 07 au 09 septembre 1999 à la demande de la Libye traiter d'une seule question : « comment renforcer la capacité de l'Afrique à faire face aux défis du nouveau millénaire ? ».22(*)

Mais surprenant tous ses invités, le Colonel Kadhaffi, leur a soumis un projet de création d'une Union Africaine, qui selon lui constituerait la seule réponse à la question inscrite à l'ordre du jour.

Après deux jours et deux nuits de débats intenses autour du projet de Kadhaffi, visant à créer une organisation supranationale, les participants sont convenus dans une déclaration désormais historique de « créer l'Union Africaine et d'accélérer la mise en oeuvre du traité d'Abuja, qui prévoit l'institution d'un parlement panafricain, d'une cour de justice, d'une banque centrale africaine et d'une union monétaire africaine »23(*).

Le mandat a par ailleurs été donné au conseil des Ministres des affaires étrangères de l'OUA et au secrétaire général de l'organisation de mettre en application les décisions et de soumettre au rapport, avec un projet d'acte constitutif de l'union africaine au 36ème sommet de l'OUA24(*).

B. DU SOMMET DE LOME AU SOMMET DE SYRTE II

1. Le sommet de Lomé

A Lomé, du 10 au 12 juillet 2000, la déclaration de Syrte I a connue un début d'exécution. Elle a cessé d'être une simple déclaration formelle pour épouser des formes plus officielles. L'acte constitutif de l'Union Africaine dont les premiers contours ont été définis à Syrte I en Libye, a finalement été approuvé et adopté à l'unanimité dans la nuit du 11 au 12 juillet 2000, par les chefs d'Etat et de gouvernement présents au Togo. Vingt-sept (27) d'entre eux signent le 12 juillet l'acte constitutif, au cours d'une cérémonie solennelle de signature. Il s'agit notamment de l'Algérie, du Burundi, du Burkina Faso, du Bénin, du Cap Vert, de la République Centrafricaine, de Djibouti, de l'Ethiopie, du Gabon, de la Gambie, du Ghana, de Guinée Bissau, de la Guinée Equatoriale, du Lesoto, du Libéria, de la Libye, de Madagascar, de Malawi, du Mali, du Niger, de la RASD, du Sénégal, de la Sierra Léone, du Soudan, du Tchad et de la Zambie.

Pourtant à Lomé, l'adoption d'un texte consensuel n'a pas été facile. La signature de l'acte par 27 Etats dès son approbation ne doit pas occulter pour autant les réserves qu'avaient exprimées certaines délégations. Celles du Botswana, du Kenya et du Zimbabwe se sont dites opposées à une réforme « précitée » de l'OUA et surtout à toute perspective de lui conférer un pouvoir éxécutif supranational. Ils se sont donc gardés de signer l'acte.

L'Afrique du Sud, l'Egypte et le Nigeria, trois poids lours du continent se sont opposés farouchement « aux visées expansionnistes » du dirigeant Libyen. Le chef de l'Etat Gabonais, Omar Bongo a même déclaré à la presse que son pays, qui assume un leadership politique et économique en Afrique central, n'acceptera de perdre aucun part de sa souveraineté au profit d'un quelconque ensemble, dont l'issue est incertaine.

Au total, le sommet de Lomé aura donné naissance à l'Union Africaine, seulement après moult tractations sur le contenu de son acte constitutif25(*).

2. Le sommet de Syrte II

Convoqué du 02 au 03 mars 2001 à Syrte, ce sommet devait constituer un test grandeur nature de la conviction, mais aussi de l'adhésion personnelle des chefs d'Etats africains au projet d'union africaine. Car le sommet de Syrte II devait permettre d'aller de l'avant et d'esquisser les contours plus ou moins définitifs que prendra à terme l'UA. Mais comme partout ailleurs dans le monde, le processus de ratification, examen et approbation par les instances législatives nationales, est très lent. Cette situation, ne permettra malheureusement pas comme l'aurait voulu l'instigateur du projet d'union, de faire du sommet de Syrte II « le sommet constitutif » de l'union africaine ?

En effet, depuis l'approbation de l'acte constitutif de l'union par les chefs d'Etats à Lomé, le nombre de pays signataires est passé de 27 à 41, dépassant donc largement la majorité des 2/3. Mais le nombre des ratifications au 20 Février 2001 n'était que de quatorze et seulement six (6) pays environs pourraient déposer leurs instruments de ratification au cours du sommet de Syrte II ; ce qui aurait porté le nombre de ratification à environ vingt. Or, l'entrée en vigueur de l'acte telle que stipulée par la charte en son article 28, ne pourra se faire que « trente » jours après le dépôt des instruments de ratification par les 2/3 des Etats membres de l'OUA » au secrétaire général de ladite organisation.26(*) Battant le record de participation de chefs d'Etats et de gouvernement, le dernier sommet extraodinaire de l'OUA à Syrte, à defaut de consacrer l'entrée en vigueur de l'acte constitutif de l'Union africaine a eu quand même le mérite de donner un coup d'accélérateur à la mise en oeuvre du traité par la déclaration solennelle de création de l'UA. Ce qui a abouti le 21 mai à son entrée en vigueur, quelques mois seulement avant le sommet de Lusaka. Enfin, aujourd'hui nous avons (54) cinquante quatre pays membres de l'UA ; dont le Madagascar était suspendue suite à la prise de pouvoir d'Andry Rajoelina, conformément à l'article 4 de la charte de l'UA qui interdit les coups d'Etat27(*) et la Guinée Bissau était, elle aussi suspendue le 17 avril 2012 à la suite du coup d'Etat du 12 avril.28(*)

Tandis que le Maroc est un pays non adhérant, avait quitté l'OUA le 12 Novembre 1984 protestant contre l'adminission de la République Arabe Sahraouie Démocratique proclamée par le Front polisario, ce territoire étant également revendiqué par le Maroc lors de la création de l'Union africaine qui a pris le relais de l'OUA en 2001, les autorités marocains ont affirmé que l'UA répétait « l'erreur originelle comise par l'OUA en permettant à cette entité fantoche de signer l'acte constitutif et de le ratifier par la suite ».

§.2. L'ACTE DE L'UA COMPAREE A LA CHARTE DE L'OUA

La charte de l'OUA et l'acte constitutif de l'UA tel qu'adopté à Lomé le 11 juillet par la conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'OUA, présentent à bine des égards de nombreuses ressemblances. Mais bien que taxé de « OUA bis » par certains observateurs de la vie des organisations internationales africaines l'acte constitutif de l'UA comporte certaines innovations marquantes au niveau des principes, des objectifs et des organes.

A. Au niveau des organes

L'acte constitutif de l'UA reprend un certain nombre d'organes qui présentent des ressemblances notables avec ceux contenus dans la charte de l'OUA. Il s'agit notamment de :

- La conférence de l'union ;

- Du conseil exécutif ;

- De la commission ;

- Des comités techniques spécialisés.

· La conférence des chefs d'Etat et de gouvernement : prend au niveau de l'acte de l'UA la dénomination de « conférence de l'union ». tout en demeurant l'organe suprême, la conférence voit ses pouvoirs et attributions plus précises et plus accrues dans l'acte de l'union29(*).

· Le conseil des ministres : rebaptisé « conseil exécutif » peut désormais selon l'acte admettre dans sa composition toutes « autorités désignées par les gouvernements des Etats membres ». par ailleurs, cet organe connait lui aussi un accroissement de ses attributions30(*).

· Le secrétariat général de l'UA : est assuré par « une commission 31(*)» qui a à sa tête un président, des vices présidents et des commissaires assistés par le personnel. Le texte de l'UA laisse à la conférence de la latitude d'en déterminer la structure, les attributions et le règlement intérieur.

· Les comités techniques spécialisés32(*) : sont à l'image des commissions spécialisées. L'acte de l'union en a créé sept (7) ayant chacun un domaine de compétence bien déterminé. Seule la défense qui au niveau de la charte de l'OUA relevait d'une commission a été occultée au niveau des comités techniques spécialisés. Au titre des innovations on peut noter que l'acte de l'union africaine en plus de n'avoir pas inscrit « la commission de médiation, de conciliation et d'arbitrage » au sein de ses organes, a introduit cinq nouvelles structures : le parlement panafricain,33(*) la cour de justice,34(*) le comité des représentants permanents, le conseil « économique, social et culturel et des nouvelles institutions financières.

B. Au niveau des objectifs

L'UA et l'OUA ont des objectifs identiques du point de vue de leurs visées panafricanistes : l'union du continent africain.

Mais ces objectifs comme on peut en faire le constat à leur examen, ont connu avec l'UA une certaine évolution due certainement au défi nouveau du continent.

Ainsi remarque-t-on que l'acte de l'UA reprend intégralement quatre (4), des cinq (5) objectifs de l'OUA, à l'exception de « l'élimination sous toutes ses formes du colonialisme de l'Afrique ».

En effet, cet objectif qui s'inscrivait dans la logique de la domination coloniale, répondait à l'époque à un impératif de lutte pour l'indépendance des 8Etats africains et s'accomodait donc bien à ce contexte.

Aujourd'hui alors que l'Afrique est totalement libérée du joug de la colonisation, il est tout à fait normal que cet objectif ne figure pas dans l'acte de l'UA.

L'UA regroupe ses objectifs en quatorze grands axes qui tiennent compte des exigences mutations que le monde a connu. Ces objectifs tout comme ceux de l'OUA hier, répondent à la soif d'unité du continent africain et la volonté qu'ont ses peuples de connaitre un mieux-être par le biais d'un dévéloppement intégré du continent.

C. Au niveau des principes

Au niveau des principes, bien d'observateurs de la vie des organisations internationales africaines pensent que l'union africaine n'a pas beaucoup bougé en affirmant comme la défunte OUA, les principes « d'égalité souveraine de tous les Etats membres », « le respect de la souveraineté » « le respect des frontières existant au moment de l'accession à l'indépendance » etc.

Pourtant à bien y faire attention, l'on se rend vite compte que le texte de l'UA apporte des innovations de taille en ce qui concerne les principes de la nouvelle organisation panafricaine. Ces innovations portent notamment sur « la participation de peuples africains aux activités de l'union » ; « la mise en place d'une politique de défense commune pour le continent africain » ; « la condamnation et le rejet des changements anticonstitutionnels de gouvernement ».

Ces principes marquent clairement la volonté des Etats africains d'aller de l'avant. Ils ne figuraient pas dans les principes énoncés par la charte de l'OUA.

En somme, l'U.A paraît être une forme améliorée de l'OUA. Mais à l'analyse, l'on se rend compte que l'acte constitutif de l'UA n'est un pas en plus fait par les gouvernants africains, vers la constitution des Etats Unis d'Afrique. Des changements notables sont contenus dans les organes, les objectifs et les principes de l'UA. Ils détermineront à coup sûr l'avenir de l'union du continent. A présent examinons de bout en bout les tenants et les aboutissants de l'union africaine. Dans quelles conditions se réalisera-t-elle ? quels sont les défis à relever ? quels sont les obstacles à surmonter ? au total, quelles sont les avantages pour atteindre l'UA et que peut-on en retirer ? voici des questions que notre analyse tentera d'élucider dans les deux chapitres suivants de notre travail.

CHAPITRE DEUXIEME : DEFIS ET OBSTACLES DE DEVELOPPEMENT DE L'UNION AFRICAINE.

Au lieu de restaurer les textes de l'OUA, pour la mettre en phase avec les réalités nouvelles de la planète, les dirigeants africains ont plutôt posé les jalons d'une nouvelle organisation panafricaine. La question est alors de savoir à quoi l'ont devrait s'attendre avec cette nouvelle organisation. Quels sont les défis qu'elle est appelée à relever pour assurer au continent un développement durable ?

SECTION I. LES DEFIS D'UNE NOUVELLE ORGANISATION PANAFRICAINE

§1. LE REGRLEMENT DES CONFLITS ET LE MAINTIEN DE LA PAIX.

L'un des plus grands obstacles au développement en Afrique est la prolifération des conflits armés. Même si le nombre de conflits en 1999 et 2006, il y a eu, néanmoins, une résurgence des changements anti constitutionnels et gouvernements et des coups d'Etat ainsi que des violences poste électorales, aggravant ainsi les défis de paix et de securité auxquels est confrontée l'UA35(*).

Compte tenu du nombre de pays vivant dans des situations de conflits et post-conflits en Afrique, il est nécessaire de redoubler d'efforts pour répondre aux besoins de développement humain, social et économique des personnes vivant dans ces situations, surtout en raison du fait qu'elles restent les plus éloignées de la réalisation des OMD et des autres objectifs de développement continental36(*). Une multitude de conflits armés jonchent le continent africain. Outre la corne de l'Afrique et la région des grands lacs, théâtres de plusieurs affrontements armés, l'Ouest du continent connait depuis peu une recrudescence des foyers de tensions auxquels l'UA devra trouver des solutions dans la perspective de l'unité du continent. Pour ce faire, elle doit d'abord régler les conflits existants ou lentents, mais ensuite trouver les moyens d'assurer la paix sur le continent.

1. Le règlement des conflits

Les conflits menacent sérieusement le développement du continent. Aussi l'UA doit elle pouvoir réagir rapidement lorsque des problèmes se posent. Aujourd'hui, il faut se rendre à l'évidence que rien de durable ne peut se construire dans une atmosphère d'insécurité. Lorsque les guerres ne viennent pas détruire tout ce qui s'est construit parfois sur des décenies, elles empêchent l'évolution et le progrès. Au Libéria et en Sierra Léone, tout comme en Angola, la guerre civile avait emporté plusieurs milliers d'investissement. Depuis que la paix était revenue au Libéria en 1997, le pays n'arrive point à se rélever économiquement, de ses sept (7) années de conflit37(*).

Signalons également la situation désastreuse que commette le groupe « BOKO HARAM » au Nigéria, le conseil de paix et de sécurité s'est réuni le 29 janvier, avec la présence de quinze chefs d'Etat, mais en l'absence du Président du Nigeria GOODLUCK JONATHAN, pour lutter contre le terrorisme et notamment BOKO HARAM. L'idée de l'Union Africaine est la création d'une force régionale contre Boko Haram. L'UA a entériné la création d'une force militaire de 10. 000 hommes contre les islamistes nigérians a été proposée faisant appel au financement des Nations Unies. Ce sont des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), Tchad, Nigéria, Caméroun, Niger ainsi que le Bénin.38(*)

Sur le plan économique, les pays dont les territoires sont le théâtre de guerres ont du mal à rétrouver le chemin de la croissance. Car les guerres empêchent toutes les activités économiques, aggravent l'insécurité et la famine, entraînent l'inflation et bloquent les exportations. Les ressources, la plupart du temps soit investies dans l'acquisition de matériels de guerre. Ainsi, le développement économique est ralenti ou annihilé selon l'ampleur des conflits. Rares sont les pays africains où les ressources naturelles sont aussi abondantes qu'en République Démocratique du Congo. Pourtant la population continue à vivre dans la misère. Il est donc urgent, voire capital que les Etats africains ouvrent le concert au règlement des conflits en s'attaquant de front aux causes profondes de ceux-ci. Le cas de l'intervention des soldats de la paix de la CEDEAO en Sierra Léone, ayant conduit à la conclusion de l'accord de Lomé qui a mis fin au conflit le 07/07/1999, montre bien que les africains peuvent prendre en main la résolution des conflits qui ont lieu sur le continent.

L'Afrique doit donc chercher les voies et les moyens d'éteindre tous les foyers des tensions sur son sol. Cela demeure un impératif et même un préalable nécessaire au développement du continent, qui du moins a besoin de stabilité pour connaître le progrès. Selon KOFI ANAN, secrétaire général de l'ONU, « tant que l'Afrique ne sera pas venue à bout de ses conflits, les progrès resteront précaires même dans les pays éloignés du théâtre des hostilités ».39(*)

Cet impératif dégagé, c'est à la tribune de l'union africaine, organisation panafricaine qu'il faudra poser le problème du règlement des conflits. Cette approche constitue un héritage légué par la défunte OUA qui déjà a servi de cadre à la résolution de certains conflits restés pendants devront tôt ou tard constitués l'ordre du jour des rencontres au sommet de l'union africaine. Notamment le problème Sahraouie, opposant le Maroc à la RASD40(*).

A l'analyse, on s'aperçoit que la question du règlement des conflits en Afrique constitue un défi majeur à relever par l'union africaine. Elle devrait y parvenir dans la perspective de l'unité du continent, mais surtout de son développement intégré. Notons cependant qu'une fois la préoccupation des conflits réglée, il reviendra à l'union africaine de faire en sorte que soit instaurée sur l'ensembble du continent une paix durable d'où un autre défi à relever : celui du « maintien de la paix ».

2. Le maintien de la paix

« la stabilité intérieure et la paix extérieure sont inséparables du développement ». Il est donc tout à fait normal et légitime que les africains recherchent ensemble cet idéal, si tel est que le développement du continent est leur objectif commun41(*).

Le 24ième sommet de l'union africaine (UA) s'est tenu à Addis Abeba du 21 au 28 janvier 2015. L'évenement symbolique tient en la désignation de Robert Mugabe, comme nouveau Président de l'UA, âgé de 90 ans, cet autocrate au pouvoir depuis trente cinq ans, héros de la lutte contre l'apartheid, a lancé des flèves contre l'occident. Son élection est un symbole de la contradiction des pays africains exprimant un panafricanisme anti-occidental malgré l'impuissance des Etats membres de l'UA de traiter de manière autonome des questions de la paix et de la sécurité ou des épidémies.

En effet, nous signalons également la position de l'Union africaine face à la situation anti démocratique troublant la paix et la sécurité au Burundi, l'UA se dit horifiée et condamne « un acte de barbare »42(*).

L'une des préoccupations majeures de l'union africaine sera donc de maintenir la paix entre les peuples, au sein des Etats, mais aussi entre les Etats sur l'ensemble du continent.

Comme on peut s'en rendre compte, cette tâche de maintien de la paix n'est pas sans difficulté. Les nombreuses crises latentes, l'esprit de revanche et la persistance des comportements xénophobes rendent cette mission beaucoup plus ardue. Pourtant l'UA devra faire de la paix un credo et oeuvrer perpétuellement à assurer les conditions les plus favorables à son maintien sur le continent. Car tout compte fait, dans sa mission d'union du continent, la quête de la paix s'impose à elle comme un défi de premier ordre.

Pour ce faire, il importe qu'elle se dote des structures éfficaces et fiables pour assurer la prévention de tout conflit de nature à troubler la stabilité de l'Afrique.

A ce titre, l'expérience de l'OUA à travers le mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique devra être améliorée et consolidée dans son volet « prévention » afin de permettre l'anticipation sur toute possibilité d'affrontement ouvert.

L'anticipation et la prévention des conflits doivent se faire sur la base d'un répertoire systématique de toutes les zones à risque afin que soit exercé sur celles-ci un suivi permanent pour régler et aplanir les différends avant qu'ils n'atteignent des proportions de non-retour.

Le maintien de la paix, suppose par ailleurs l'existence d'une force qui pourrait intervenir si une partie passant outre les résolutions dans le sens d'un règlement pacifique, décide d'utiliser la force des armes. Pareille structure nécessite d'énormes moyens. Et l'UA en plus de songer au comment la constituer, devra inscrire au titre de ses missions, la recherche des moyens nécessaires à son organisation et à son entretien. Aussi, devrait-on remarquer à l'analyse que l'action de l'OUA en matière de prévention des conflits a été surtout efficace lorsqu'il s'est agit de différends portés sur des rivalités personnelles43(*). L'organisation a réussi à les aplanir par l'usage de la « palabre africaine » un type de diplômatie propre à la réalité africaine. Mais dans les cas où les différends ont portés sur des questions frontalières les succès remportés par l'OUA sont restés très maigres ; car l'organisation n'est pas juridiquement équipée pour faire face à ce genre de dissension qui nécessite un arbitrage beaucoup plus délicat à titre préventif, l'UA devra donc se doter de toutes les capacités qui pourront lui garantir un arbitrage qui puisse être accepté par tous les Etats du continent, afin que son intervention en matière de maintien de la paix soit plus crédible et plus fiable.

§.2. LE DEVELOPPEMENT DU CONTINENT, BONNE GOUVERNANCE ET DEMOCRATIE

A. LE DEVELOPPEMENT DU CONTINENT

Les statistiques indiquent chaque année que le développement est inégal sur l'ensemble du globe44(*). L'économie des pays dits développés a abordé en cette fin de siècle un nouvel épisode d'expansionnisme global qui oblige les pays sous développés à se rendre à l'évidence de la nécessité de se réveiller. Les pauvres sont plus en plus pauvres et nombreux en Afrique. Cette situation alarmante est fortement tributaire du ralentissement de la croissance économique du continent.

Le rapport annuel 1998 de la BAD indique à ce propos que « les objectifs fondamentaux du développement en Afrique sont l'accélération de la croissance économique et la réduction de la pauvreté45(*). Du coup, ces deux aspects du développement constituent d'autres défis que l'union africaine devra s'atteler à amener le continent à relever.

1. L'accélération de la croissance économique

Les efforts que consent le continent pour assurer l'accélération de la croissance économique sont continuellement affectés par un contexte économique mondial financièrement néfaste. Le taux de croissance mondiale a été chuté à 2,2% en 1998 et celui de l'Afrique à 3,2%46(*). La croissance économique de l'Afrique reste fondamentalement tributaire des performances économiques mondiales et des évolutions des marchés internationaux de produits de base. A mesure que les marchés reprennent de la vigueur, la demande pour des produits tels que les hydrocarbures, les métaux et les produits agricoles, base des économies africains devrait repartir. Et avec elle, les perspectives économiques de l'Afrique. Or, en l'état actuel de la situation, les prévisions de la BAD tendent à indiquer qu'à court terme les prix des produits de base, surtout ceux des produits agricoles resteront déprimés.

Dans ce contexte, la croissance économique en Afrique se heurte à plusieurs difficultés notammemnt l'état de sous capitalisation dont suffle le continent. Les taux de croissance actuels, selon le rapport 1998 de la BAD résultant de l'introduction des réformes économiques et d'une meilleure utilisation du capital, ne sont pas viables, avec les taux d'investissement actuels. Si le stock de capital s'était accru au lendemain des indépendances et ce jusqu'au milieu des années 70, l'accumulation a marqué le pas dans un certain nombre de pays sur les vingt dernières années. Elle a même régressé dans beaucoup d'autres. Ramené au PIB, l'investissement total est passé en Afrique de 25% au milieu des années 70 à quelques 20% au début des années 90 avec un investissement privé s'élevant à 15%. La faible capitalisation est encore plus prononcée dans les pays à faible revenu où seulement 17% du PIB sont consacrés à l'investissement et où la part du privé ne dépasse guère les 12%. Selon ce même rapport, pour espérer voir se réaliser une croissance durable en Afrique, il faudrait que les taux d'investissement dépassent les 25% sur le moyen terme. Or de nombreux facteurs annihilent les efforts dans ce sens. Et l'UA a un travail colossal à abattre à cet effet.

Les conflits sociaux et les guerres civiles qui menent le continent en font une zone d'investissement à risque que redoutent les investisseurs étrangers. Dans une approche globale, l'UA doit mener une politique d'incitation à l'investissement en sécurisant davantage le continent.

Par ailleurs, eu égard à l'interaction qui existe entre infrastructures et croissance économiques, il est indispensable de susciter la plus large adhésion des communautés locales, du secteur privé, des pouvoirs publics et des bailleurs de fonds surtout pour le développement des infrastructures. Car elles revêtissent une importante certaine dans l'accélération de la croissance économique parcequ'elles renforcent les capacités de production de l'agriculture, de l'industrie et des services47(*). Leur faiblesse sur le continent représente alors l'une des contraintes majeures du développement. L'infrastructure en Afrique est caractérisée par un faible taux de pénétration, des équipements dépassés et des prestations très médiocres dans certains secteurs notamment, ceux de l'électricité, de la téléphonie, de la distribution d'eau, des ports et des aéroports. Il est donc important pour la relève de l'économie africaine que la demande dans tous ces domaines soit satisfaite.

Des infrastructures neuves ou rénovées, surtout dans le secteur du transport et les télécommunications peuvent aider à accroitre les investissements et partant la croissance économique par l'élévation de la production et de la productivité.

Toutes ces analyses diagnostiquent et posent les conditions de la croissance économique en Afrique. Elle nécessite pour être menée à bien que des actions concertées, soient les entreprises en Afrique se posent le plus souvent de la même manière.

2. La lutte contre la pauvreté

La réduction de la pauvreté devra constituer un objet primordial pour l'UA. Aussi une stratégie efficace de lutte contre la pauvreté doit elle être conçue pour contrer de façon signicative l'avancée de ce mal qui aujourd'hui a atteint des proportions inquiétantes sur le continent.

Sur les 600 millions d'africains recensés en 1998, près de 475 millions survivaient avec moins de deux dollars par jour. Cette forte prévalence de la pauvreté qui résulte en partie de l'accumulation d'un déficit considérable dans les infrastructures de base et sociaux, constitue l'une des plaies du continent48(*).

Quasiment enlisées dans la pauvreté, les populations africaines continuent de s'appauvrir. Et les experts affirment que l'Afrique est le seul continent à vivre un tel phénomène. Chose plus alarmante, le forum économique mondial (FEM) dans son rapport 2000-2001 sur la compétivité des pays africains, indique que « le continent est pris dans un cercle vicieux de népotisme et de sous développement faisant apparaître d'espoir pour améliorer sa compétitivité et atteindre une croissance viable ». Or, la « croissance économique rapide selon Omar Kabbaj, est une condition nécessaire à une lutte efficace contre la pauvreté ». c'est d'ailleurs pourquoi combattre la pauvreté constitue l'une des priorités de la BAD et devra préoccuper davantage les institutions financières (banque centrale africaine, banque africaine d'investissement, fonds monétaire africain) dont est dotée l'UA (art 19). L'acte constitutif de l'union note clairement dans ces objectifs cette priorité. L'union entend « promouvoir la coopération et le développment dans les domaines de l'activité humaine en vue de relever le niveau de vie des peuples africains »49(*).

Cette volonté manifeste d'améliorer les conditions de vie des populations africaines appelle à l'élaboration d'une stratégie commune de la part des gouvernants africains par les biaies de l'union. Elle survirait de cadre d'échange et d'harmonisation des politiques nationales et/ou sous régionales pour repousser la pauvreté. Aussi cette stratégie qui selon les experts de la BAD, doit reposer « sur l'implication de tous les acteurs dans le processus de développement » devra-t-elle s'appuyer sur la pleine participation des communautés locales dans la conception et la mise en oeuvre des projets et programmes50(*). Dans ce domaine, l'expérience du groupe de la BAD pourrait inspirer les nouvelles institutions financières de l'UA. Afin d'accroitre l'efficacité de ses interventions contre la pauvreté, le groupe de la BAD a entrepris la programmation de ses actions par pays et l'amélioration de la gestion du cycle des projets51(*). Cette approche aurait l'avantage de permettre aux institutions financières de l'UA de mieux suivre et de mieux coordonner les stratégies de lutte contre la pauvreté, avec les donateurs, les ONG et la société civile.

Ainsi, une fois les zones les plus atteintes ciblées avec rigueur et précision, les actions auront une incidence positive sur la pauvreté.

Reconnaissant en outre, le rôle préponderant que joue l'agriculture dans les économies africaines et plus particulièrement dans la réduction de la pauvreté, l'union devra veiller à ce que ce domaine d'activité connaisse un essor particulier. De la performance de l'agriculture dépend de la sécurité alimentaire. Or à mes égards l'insécurité alimentaire est l'image réfléchie de l'état général de la pauvreté. Il faut donc éviter que la famine ou la malnutrition continuent de constituer des menances pour les populations qui ont besoin de vivre et de travailler pour assurer le développement du continent. De même, le développement rural est impératif, car à l'analyse l'on se rend compte que la pauvreté en Afrique concerne principalement les campagnes. Un appui particulier doit donc être accordé aux activités relevant des domaines de la santé, de l'éducation, des programmes communautaires de base, du développemnt de la petite industrie et des initiatives de micro financement. Car elles améliorent l'horizon économique et social des pauvres par la création d'emploi et la génération de revenus.

L'UA doit prendre à bras le corps la question du développment du continent afin d'en faire désormais une priorité. Car à n'en point douter, l'heure est au développement et à l'indépendance économique après que l'indépendance du continent soit un acquis.

B. BONNE GOUVERNANCE ET DEMOCRATIE

1. BONNE GOUVERNANCE52(*)

Les 11 Chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, réunis à Dar-Es-Salaam, les 19 et 20 novembre 2004, sous les auspices des Nations Unies et de l'union Africaine ont adopté la Déclaration de Dar-Es-Salaam sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs. C'est le 15 décembre 2006 à Nairobi, au Kenya, que ces mêmes 11 Chefs d'Etat et de Gouvernement ont signé le Pacte sur la Paix, la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs et se sont ainsi engagés avec leur signature à respecter les principes constitutionnels communs ci-après :

- La séparation des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires ;

- L'accession au pouvoir à travers des élections libres, honnêtes et transparentes ;

- L'interdiction de tout changement anticonstitutionnel et de tout mode non démocratique d'accession ou de maintien au pouvoir ;

- La participation populaire aux prises de décisions dans le strict respect des principes démocratiques ;

- La décentralisation du pouvoir à tous le niveaux de gouvernement ;

- La neutralité des forces de défense et sécurité ;

- La laïcité de l'Etat et de ses institutions ;

- La promotion de l'unité nationale de l'Etat et de ses institutions ;

- L'élimination de toutes discrimination éthiniques, religieuses, raciales, sexistes ou régionales ;

- La parité entre les hommes et les femmes y compris au moyen de politiques de discrimination positive ;

- Le pluralisme politique ;

- Etc.

Tous ceux-ci montrent à suffisance que la bonne gouvernance, n'est rien d'autre que savoir bien respecté les principes constitutionnels, appliqué la géopolitique sur tout le plan, c'est-à-dire que toutes les couches soient représentées à tout niveau.

2. DEMOCRATIE

A l'école de la démocratie, les Etats africains ont la triste réputation d'être de mauvais élèves. L'éducation d'une véritable démocratie est mise à mal par la persistance de considérations tribales, éthniques ou encore claniques. Il importe alors de repenser la démocratie en Afrique en commençant par s'affranchir du mythe selon lequel, en raison de leur organisation traditionnelle, les sociétés africaines seraient incompatibles avec la démocratie. La marche engagée par l'Afrique vers la démocratie par la voie institutionnelle ne sera véritablement effective qu'avec l'essor d'une véritable culture démocratique des hommes53(*).

En effet, la communauté internationale qui était originellement permissive sur la gestion politique des Etats a fait désormais de la légitimité démocratique condition de reconnaissance des gouvernements. De nombreuses crises d'ordre politique, social, économique et institutionnel ont abouti à des révolutions ou soulèvements populaires, à des rébellions et, pire encore, à des coups d'Etat militaires. Les séries de coups d'etat, formes décriées d'accession antidémocartiques au pouvoir, mais malheureusement prisées des pays africains majoritairement francophones, ont jaloné l'histoire de ces pays depuis leur accession à la souveraineté internationale. Si les années 1960 ont été considérées comme celles des indépendances et des régimes de partis uniques caractérisés par une gestion opaque, partisane ou clanique des affaires de l'Etat, les années 1990 au contraire ont rimé avec démocratie, multipartisme et un cortège de conférences nationales ou d'assises nationales devant servir de cadres transitionnels des Etats vers la démocratie, en passant par une refondation des républiques fortement troublées à l'époque par des révendications populaires de nature démocratique. Comme nous disait l'ancien Président français jacques Chirac : « l'Afrique ne serait pas prêtre pour la démocratie ». Comme cela étant, on y interesse pour analyser les arguments qui militent en faveur de cette croyance et en faire une contre-analyse en démontrant que l'Afrique est déjà en marche vers la véritable démocratie.54(*)

§3. LE REGLEMENT DE LA QUESTION DE LA DETTE ET LES GRANDES PANDEMIES

1. La question de la dette

« l'africain vient au monde avec des factures à honorer, alors que l'européen nait ayant à la main des chèques à encaisser »55(*). Cette assertion évoque éloquement que le continent africain est endetté. Pendant que l'occident conforte ses acquis en matière de développemnt, l'Afrique est condamnée à supporter le poids de ses dettes. Donc à demeurer prisonnière d'un cercle vicieux qui consiste à utiliser perpétuellement ses ressources internes pour le remboursement de la dette extérieure.

En effet, depuis longtemps, la viabilité de la dette africaine est l'un des problèmes de développement les plus aigus auxquels la communauté internationale doit faire face. La plupart des pays africains ont été confrontés en permanence à des problèmes d'endettement extérieur insolubles. Le stock de la dette africaine était en l'an 2000, de 334,3 milliards de dollars, selon le rapport de BAD sur le développement en Afrique 2001. Sur ce total, ce même rapport indique que, les obligations à court terme se montrent à 38,9 milliards de dollars et celles à long terme à 295,3 milliards de dollars. Cette répartition s'explique par la prépondérance des prêts publics.

Soixante dix pour cent (70%) de la dette sont dus à des créanciers publics. Douze pour cent (12) seulement de la dette africaine étaient dus à des banques et des institutions financières et les dix huit pour cent (18)% restant à des créanciers privés.

L'endettement extérieur demeure élevé. Il représente en moyenne 60% du PIB de l'Afrique, soit plus de deux fois le niveau des exportations. Près du quart des recettes des exportations a été consacré au service de dette extérieure.

Par ses effets pervers, la dette paralyse le développement car elle accentue l'insuffisance des ressources, aggrave le chômage, détériore les conditions de la femme et l'enfant, augmenté la mortalité infantile, fait croître le nombre de malade du SIDA et affaiblit le système éducatif. Certains pays à faibles revenus risquent de voir leur endettement s'aggraver sous l'effet de la détérioration des termes de l'échange et de la perte éventuelle des parts des marchés pour les produits primaires, du fait de la chutte de leurs cours. Aussi la lourde dépendance des Etats africains vis-à-vis des sources de financement extérieures en particulier les prêts bilatéraux et multilatéraux a plus contribué au gonflement de la dette extérieure du continent. Notamment dans les années soixante dix et quatre-vingt. Pour de nombreux pays de l'Afrique, le fardeau de l'endettement n'est plus viable. Compte tenu de son ampleur et du niveau élevé des taux d'intérêt combinés à des termes de l'échange défavorables, nombre de pays ne peuvent tout simplement plus honorer le service de leurs dettes sans recourir à un rééchelonnement.

La production et les échanges, sont organisées de telle façon que les pays pauvres très endettés ne cessent d'importer davantage qu'ils n'exportent. Donc d'investir davantage qu'ils n'épargnent. Ce qui les amènent à emprunter à l'étranger pour tenter de combler cet écart. Ainsi, la persistance de cette tendance a conduit à une accumulation de dettes à des problèmes de rembourssement. Les capitaux empruntés pour compenser le manque de moyens financiers ayant été soit détournés à des fins personnelles, soit utilisés pour financer la consommations, ou encore investis dans des activités qui n'ont pas pu modifier la configuration des échanges et générer suffisamment des recettes en devises pour permettre le remboursement de la dette.

Dans le but de soulager donc l'Afrique du fardeau que représente son endettement, l'UA doit encourager et même susciter, ou encore négocier des initiatives en faveur de l'annulation de la dette dans le cadre des pays pauvres très endettés sont en cours depuis 1996. Mais elles doivent être motivées et soutenues par une coalition de tous les Etats africains qui vivent presque tous la même situation d'endettement56(*).

Enfin, l'UA qui vise l'instauration d'un mieux être chez les populations et le développement du continent tout entier doit trouver les moyens de bien gérer l'endettement et veiller à ce que l'Afrique en sorte définitivement.

2. LA LUTTE CONTRE LES GRANDES PANDEMIES57(*)

Malade des guerres, l'Afrique l'est aussi du SIDA, du paludisme et de bien d'autres maladies qui dévastent ses populations et entravent son développement. L'Afrique est de loin le continent le plus en retard en matières de santé. Malgré les progrès enregistrés dans la lutte contre les grandes pandémies pour faire reculer la mortalité et la morbidité, l'Afrique est toujours l'otage du VIH/SIDA et de beaucoup d'autres pandémies.

Les répercussions socioéconomiques de l'épidémie du VIH/SIDA sont de plus en plus inquiétantes. Selon le rapport sur l'épidémie mondiale de VIH/SIDA, publié par l'ONU/SIDA en 2000, il y avait dans le monde à la fin de l'année 2000 environs 36,1 millions des personnes atteintes du VIH/SIDA. 70%, soit 25,3 millions des personnes atteintes vivaient en Afrique sbsaharienne58(*).

Le VIH a également exacerbé le problème des enfants des rues et les conséquences sociales que sont la mendicité, le vol, la délinquance, la violence, l'alcoolisme, la toxicomanie, la prostitution et les viols. Toutes choses qui créent un surplus de charges pour les économies nationales.

Eu égard, le coût total de l'épidémie du VIH/SIDA est extrêmement lourd pour les Etats africains pris individuellement. Si l'Afrique ne parvient pas à maîtriser la propagation de l'épidémie, le condinent perdra des travailleurs qualifiés déjà en faible nombre. Avec pour corollaire un fléchissement de la croissance économique et de la productivité. D'après les estimations de la BAD, le PIB par habitant dans les zones les plus touchées sera inférieur de 5% en 2030 à ce qui aurait été sans le SIDA. Les gains obtenus de haute lutte en matière d'espérance de vie disparaissent progressivement dans les pays les plus touchés par la maladie. D'ici 2030, la vision présentée par ce rapport, l'espérance de vie dans certains pays africains extrêmement touchés, ne dépassera pas 30 ans, contre 60 au milieu des années 80.

L'Afrique doit également, outre le SIDA, faire front à plusieurs autres pandémies qui déciment sa population et menent ses actions de développement.

Le paludisme, loin d'être maîtrise, continue de faire des ravages dans les zones tropicales. Selon l'OMS, le paludisme tue plus d'un million de personnes par an. Cette maladie est restée l'une des causes de mortalité et de morbité les plus importantes sur le continent. Les nombreuses tentatives de mise sur pieds d'un vaccin efficace et les programmes nationaux de lutte contre la maladie ont besoin d'être coordonnés et suivis simultanément sur l'ensemble du continent59(*). La situation précaire des populations africaines les expose aux épidémies fréquents de choléra, de fièvre jaune, etc., qui déciment massivement les populations. Les franges les plus touchées sont les femmes et les enfants. L'insuffisance des centres de santé dans les zones urbaines et leur quasi-absence dans bon nombre de campagnes rendent difficile l'accès de ces populations aux soins de santé. Toute chose qui aggrave l'exposition des populations les plus démunies qui ne peuvent pas avoir accès aux médicaments.

Afin, nous citons également le cas récent d'Ebola, une grande partie du 24e sommet de l'UA s'est tenu à Addis abeba du 21 au 28 janvier 2015, a porté sur un horison de l'Afrique à 50 ans (2063) alors que les dossiers brûlant concernent l'extension du djihadisme dans la zone sahélienne et du lac Tchad, et l'éradication de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest. La question de l'épidemie d'Ebola a été abordée avec demande d'annulation de la dette de 3 milliards US $ pour les trois pays concernés : la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone. Aussi la communauté internationale doit elle continuer d'apporter toute son attention à l'éradication totale durable de l'épidémie. Face à cette crise, la réponse du Groupe de Banque Mondiale consiste à apporter son soutien aux efforts visant à stopper la propagation de l'épidémie tout en renforçant les systèmes de santé publique en Afrique de l'Ouest et en aidant les pays concernés à faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire, ce qui consiste notamment à y soutenir le commerce, l'investissement et l'emploi. L'UA collabore étroitement avec les pays touchés et l'ensemble de ses partenaires (NU, OMS, Organisation bilatérales, société civile, secteur privé) à la prise en charge de l'épidémie de même qu'à la sortie de crise.60(*)

En somme, pour le continent il s'agit d'une exigence absolue que de rétablir son système de santé afin d'éviter des déséquilibres. Dans la recherche des solutions, l'UA devra constituer une plate forme commune qui permettra de saisir toutes les occasions pour offrir des soins essentiels, accessibles et acceptables pour les populations africaines, avec leur pleine participation.

SECTION IIe : LES OBSTACLES A L'UNION DU CONTINENT

Les pères fondateurs de l'OUA ont toujours rêvé d'unir les Etats du continent africain. Les portes flambeaux de l'unité du continent eurent certainement raison de songer à un tel idéal. Mais avant, il aurait fallu que soient parfaitement maîtrisés les obstacles qui se posent à la réalisation de l'union des Etats. Dans un contexte où l'indépendance politique est désormais un acquis, quels peuvent être les obstacles à surmonter par l'union africaine pour bâtir une unité durable du continent ?

§.1. LE MANQUE DE VOLONTÉ POLITIQUE ET REFUS D'ABANDON DES SOUVERAINETÉS

A. Le manque de volonté politique

Bon nombre d'observateurs des institutions africaines et de plusieurs résolutions adoptées par celles-ci, déplorent l'absence d'une véritable volonté politique de développemnt et d'intégration en Afrique. Cette absence de volonté politique se manifeste notamment par l'existence de nombreuses résolutions adoptées mais le dysfonctionnement des institutions africaines créées à cause de la non-contribution et la non-adhésion des Etats membres, la lenteur ou le refus des Etats membres à fournir les informations nécessaires les concernant aux institutions africaines intéressées61(*). Plusieurs fois, les sommets de l'organisation de l'UA ont accouché de très bonnes intentions qui malheuresement n'ont eu ne serait ce qu'un début d'exécution.

L'exemple récent des résolutions prises dans le cadre de la communauté économique africaine (CEA) et qui ont du mal à être respectées et mises en oeuvre par les Etats membres, marque bien cette réalité62(*). Ainsi donc, beaucoup d'élans ont été freinés parce qu'ils n'ont pas été soutenus jusqu'à leur aboutissement par les décideurs africains que sont les chefs d'Etat et de Gouvernement.

Mais malheureusement très peu se sont jusque là engagés de façon individuelle à créer les conditions favarables à l'union du continent. En Libye, pays de l'initiateur du projet, pendant que le projet d'union du continent était déjà lancé l'expulsion des étrangers noirs, dans le courant du mois d'octobre 2000, sans que les autorités Libyennes ne les empêchent, marque clairement le fossé qui existe entre les objectifs voulus et la préparation du cadre de leur réalisation.

Alors que KADHAFFI prônait l'unité du continent, il aurait fallu qu'il se garantisse que des mesures concrètes et réelles sont prises en Libye pour accompagner sa réalisation effective.

C'est ainsi que nous disons le manque de volonté politique se présente comme un obstacle sérieux à l'UA. Cette réticence observée chez les gouvernants africains est peut être le fait de la crainte de perdre certains aspects de leur souveraineté.

Au-delà donc des déclarations retentissantes des chefs d'Etats, rien n'est entrepris pour asseoir déjà au niveau de chaque Etat une politique propice à l'unité de continent. Et cela complique davantage sa réalisation, posant ainsi le manque de volonté politique comme un obstacle sérieux à l'UA. Cette reticence observée chez les gouvernants africains est peut être le fait de la crainte de perdre certains aspects de leur souveraineté.

B. Les refus d'abandon des souverainetés

Pendant plusieurs décennies les Etats africains se sont consolidés et leurs élites veulent s'affirmer comme dirigeants politiques. Il est donc aujourd'hui plus difficile dans ces conditions de convaincre les dirigeants d'Etats africains, ayant pour la plupart accédé à la tête de leurs Etats, bien après l'indépendance et la création de l'OUA, de se défaire d'une partie de leurs pouvoirs et se fondre dans l'union de continent.

Certaines voix, telles celle du Président Omar BONGO, du gabon, se sont élevées pour dire tout haut et de façon claire ce que pensent certainement beaucoup de chefs d'Etats : « Le Gabon ne concédera aucun aspect de sa souveraineté »63(*).

Loin d'être une déclaration bénigne, ces propos du chef d'Etat Gabonais, laissent clairement entrevoir l'obstacle que le refus d'abandon des souverainetés constitue pour la construction d'une Afrique unie qui parle d'une seule et même voix.

En effet, si chaque Etat jaloux de son indépendance et de sa souveraineté entend n'en concéder aucun par à un exécutif, ou ne serait ce qu'à un organe qui agirait pour lui et en son nom dans des domaines spécifiques, il est évident que le projet d'union du continent demeurera une chimère utopique. Ce faisant, les gouvernants ont surtout peur qu'un organe au nom de sa contenance supranationale ne vienne leur dicter, et cela contre leur gré, des dispositions ou décisions dites émanantes d'une majorité. Cette attitude protectionniste, a de tout temps constitué une plaie pour les actions visant l'unité de l'Afrique. Elle a même sans aucun doute participé de façon notable à rendre inefficace la défunte OUA dans certains domaines. Les différentes déclarations sorties des nombreux sommets de l'OUA n'ont pour la plupart pas produit les effets escomptés.

Le refus d'abandon de tout ou partie de leur souveraineté observé par les Etats africains jusque là demeure un obstacle majeur à la réalisation de l'union du continent d'une multiplicité des monnaies et une diversité de cultures.

§.2. LES DISPARITES CULTURELLES ET LA MULTIPLICITE DES MONNAIES.

L'Afrique compte plus de cent ethnies et environs quarante monnaies avec des taux de convertibilité qui différent d'une monnaie à une autre. Cette réalité, bien que surmontable, constitue néanmoins un handicap à l'unité africaine.

A. Les disparités culturelles et lingustiques

En Afrique de culture arabe et l' Afrique subsaharienne, il ya d'énormes différences. Entre les peuples d'Afrique de l'Ouest et ceux de l'Afrique Australe, il ya des différences du point de vue de leurs cultures. Aussi, la division du continent entre fracophones, anglophones et lusophones vient-elles s'ajouter à l'extrême diversité ethnique de l'Afrique pour en faire l'exemple même d'une société héterogène.

Le sage Ahmadou HAMPATE BA disait certes que « c'est la diversité des couleurs d'un tapis qui font sa beauté ». Mais il faut avouer que cette façon de voir ne peut être totalement vraie que si dans la diversité, les couleurs s'harminisent et s'accordent. Or, quant on sait l'usage que font de cette grande diversité du continent, les politiciens et autres leaders, l'on est en droit de croire que la diversité n'est pas toujours un atout.

Au lieu de rapprocher davantage les peuples pour faire de leur diversités une force et un atout pour le continent les leaders africains et même les groupes de pression internes qu'externes du continent présentent une arme redoutable de combat. Ils font naître de cette diversité des maux affreux et effroyables tels le racisme, la xénophobie, le tribalisme etc. des maux qui constituent une veritable poudrière en Afrique. Il n'ya qu'à se référer à la multitude de conflits tirant leurs origines des différends entre groupes ethniques en Afrique, pour se rendre à cette évidence.

Exemple : le cas de RWANDA, ce fut désormais célèbre des TUTSI et des HUTU qui auront et continuent à faire plusieurs milliers de morts.

Il est donc difficile à l'état actuel des choses d'ignorer que la diversité culturelle et ethnique du continent africain, constitue plus une poudrière qu'un atout. Il est par conséquent important d'en tenir compte, surtout que beaucoup de conflits à travers le continent naissent et sont entretenus par cette diversité.

B. La multiplicité des monnaies

La monnaie est considérée comme un élément important de l'identité d'un Etat. L'on a encore en mémoire le prestige que la monnaie de l'actuelle République démocratique du Congo, a eu. Quant on parle de CEDI, tout de suite, on pense au GHANA. Et quant on fait allusion au CFA, on fait une projection sur la zone FRANC. Toutes ces réalités, démontrent à quel point la monnaie est un élément important qui participe de l'identité d'un Etat donné. Alors, les Etats africains si attachés aux éléments qui les caractérisent et les distinguent des autres, voudront-ils se défaire de leurs monnaies dont ils sont aussi tiers que de leurs souverainetés ?

Au sein de l'U.E., l'Angleterre n'a pas encore donné son accord d'adhésion à l'Euro. Ce pays a préféré pour l'instant du moins, garder l'usage de la sterling pour des raisons qui lui sont propres. Or, il aurait été plus intéressant que dans le cadre de l'union, tous les Etats africains acceptent de faire de l'uinité de monnaie un facteur fort de l'intégration comme c'est le cas dans les quarante (40) Etats des USA ? ils utilisent tous le dollar américain comme monnaie.

Notons cependant à ce propos que bien des projets sont en cours pour la réalisation, dans le cadre de l'intégration régionale en Afrique, une vaste zone manétaire avec une seule et unique monnaie ; notammemnt, celui qui vise l'affaires (OHADA) pour ces Etats membres. Mais les difficultés à soulever à cet effet sont : le taux d'inflation élevée, et la limitation du déficit bugétaire des recettes fiscales auxquels sont astreints les Etats, ralentissent et rendent incertain ce projet, pourtant nécessaire à l'effectivité de l'intégration sous régionale. Cet état de fait traduit bien la difficulté que représente la création d'une zone monétaire unique en Afrique et partout, l'obstacle que constituera la multiplicité des monnaies dans le processus de réalisation de l'union africaine.64(*)

§.3. L'INEGALITE DANS LE DEVELOPPEMENT ET LA PERMANENCE DES CONFLITS.

a. L'inégalité dans le développement65(*)

L'Afrique connait un niveau de développement très déséquilibré. D'une région à une autre, d'un Etat à un autre, les indicateurs de la croissance différent. Les pays du nord, notamment ceux du Maghreb (Maroc, Algérie, Libye, Egypte, Tunisie), l'Afrique du Sud et le Nigeria, font office de locomotives du continent. Ces Etats, on peut l'affirmer, connaissent chacun un niveau de dévéloppement largement supérieur au niveau moyen du continent.

A côté d'eux, il ya ceux qui se maintiennent économiquement. Et enfin, au bras de l'échelle, les pays dont les multiples efforts de développement n'ont pas encore réussi à son les faire émerger. L'Afrique présente donc au plan de son développement des disparités qui ont contribué progressivement à établir une différence entre les Etats. Les Etats relativement développés, forts de leurs acquis en matière de développement, présentent une réticence quant au projet d'union du continent. Leur adhésion au projet de KADHAFFI, a été arrachée après plusieurs compromis et arrangements du projet initial. Si pour les Etats en difficultés, l'union du continent constitue une issue heureuse, il n'en est pas toujours de même pour les autres. Alors que les uns espèrent tirer profits des retombées d'une intégration des économies africaines, les autres craignent d'en supporter tout seuls le poids.

Les Etats reletivement plus développés craignent donc une invasion de leurs territoires par des populations attirées par leur essor économique. Ils sont par conséquent moins favorable à l'intégration.

Or, si seulement quelques pôles attirent par leur succès économique, les efforts de croissance dans ceux-ci, seront à la longue annihilés et leur développement compromis par l'asphyxie de leurs économies.

Forts donc de tous ces risques, les Etats relativement développés en Afrique, entretiennent une certaine méfiance vis-à-vis du projet d'union. Ils luttent pour maintenir leur acendance, tandis que les moins nantis cherchent désespérément à s'appuyer sur l'essor économique des premiers. Seulemnt, les plus développés, accepteront-ils de prendre le risque et contribuer gracieusement au développement de leurs pairs en difficultés et à la traîne ?

b. La permanece des conflits

La permanence des conflits et leur prolifération compromettent sérieusement la vocation à l'unité du continent africain.

De la corne de l'Afrique en passant par le centre jusqu'au sud, des foyers de tensions existent et constituent des freins à l'unité de l'Afrique.

En fait, l'existence de ces conflits dénote d'un malaise certain. Et même quand ils ont été réglés, il y a toujours des risques de résurgence dus à des rancoeurs ou à l'esprit de vengeance.

Les conflits entre Etats en Afrique, tirent généralement leurs origines dans des problèmes de sécession comme c'est le cas fut autre fois au Sénégal avec le problème casamançais, ou encore des problèmes de frontières.

Héritées de la colonisation, les frontières sont restées en général stables. Mais des conflits surgissent à leur propos lorsqu'il est question de contrôler des portions de terres représentant un avantage économique ou stratégique pour les Etats en conflit. Cefut le cas de la bande d'Aouzou qui opposa le Tchad à la Libye, pour le contrôle de son sous-sol riche en pétrole.

Le Maroc, s'est retiré de l'OUA à cause de l'entrée de la RASDC (République Arabe Sahraouie), au sein de l'organisation. Le conflit qui oppose ces deux Etats est donc latent et n'est point encore résolu.

Mais, peut-on appeler des peuples ou des Etats à mettre en commun leurs objectifs et elurs politiques s'ils ne s'entendent pas ? assurément pas avant d'avoir aplani les différends qui les opposent. Sinon, la collaboration entre ces Etats sera difficile, voire impossible. Et même si elle était possible, elle ne serait pas franche. Elle sera empreinte d'hypocrisie et de suspicion. Ce qui pourait à la longue couver et exploser, entraînant l'implosion de l'union par l'absence de collaboration franche et des blocages répétés dans la prise de décisions et leur application.

Les conflits, de quelques nature qu'ils soient, nuisent gravement aux efforts d'union du continent. En ce sens qu'ils divisent les populations et exacerbent en leur sein les sentiments de haine et de revanche. Toutes choses qui ne favorisent pas un climat d'entente et d'union, nécessaires au développement solidaire auquel veulent aboutir les Etats africains.

CHAPITRE TROISIEME : L'UNION AFRICAINE, AVANTAGE ET LA MISE EN OEUVRE DE LA STRATEGIE AFRICAINE POUR LE DEVELOPPEMENT.

Depuis le 21 mai 2001, l'acte de l'union africaine a obtenu le quota de 2/3 des ratifications, nécessaire à son entrée en vigueur. Il devient donc une réalité pour le continent tout entier.

Dans ce troisième chapitre, nous tenterons de dégager les avantages à tirer de l'union du continent. Mais nous essayerons également à travers une analyse, de dégager la stratégie africaine pour le développement durable du continent.

SECTION Ière : LES POSSIBLES RETOMBEES DE L'UNION AFRICAINE.

Avec l'entrée en vigueur de l'UA, l'Afrique s'est résolument tournée vers la réalisation de son unité. Dès cet instant, les avantages que peuvent induire l'union du contient, si jamais elle était effective, deviennent très intéressants à analyser. Ceci afin de donner en perpectives quelques effets positifs que l'unité de l'Afrique poura engager dans les domaines politique, diplômatique, économique et socioculturel.

§.1. Domaine politique et diplomatique

A. Le renforcement du pouvoir de négociation de l'Afrique

Longtemps marginalisés dans les relations internationales, les Etats africains pris individuellement ont du mal à s'affirmer dans le concert des nations. La place qui leur est dévolue est souvent celle de simples membres dont les aspirations et les préoccupations émeuvent très peu la communauté internationale.

L'afrique, malgré ses 53 Etats, représente très peu dans les décisions qui concernent l'ensemble de la planète. Pour preuve, les grandes rencontres dans le cadre de la mondialisation, pourtant nouvelle donne essentielle de l'avenir de l'humanité, se tiennent sans que l'Afrique n'ait véritablement une place dans les débats66(*).

Le continent tout entier n'a aucun représentant ausein du conseil de sécurité de l'ONU notamment dans les 5 pays membres permanents. Son avis ne peut donc modifier de façon significative les décisions de cette structure des nations unies. Lorsqu'un Etat pris isolement entreprend de négocier avec l'occident, bien rarement seulement sa voix porte, pour que lui soit octroyé un quelconque soutien. Et cela, souvent après avoir essuyé plusieurs humiliations et frustrations.

Pourtant, l'offensive diplômatique menée par les Présedents OBASSANDJO, BOUTEFLIKA, KONARE, WADE et MBEKI dans le cadre d'un plaidoyer pour l'annulation de la dette de l'Afrique et la mise en oeuvre d'un plan consolidé pour l'Afrique au cours du sommet du G8 à Gènes en Italie du 20 au 21 juillet 2001, semble avoir été plus porteur, car elle a suscité la mise en place du « plan de Gènes pour l'Afrique ». ce plan tentera de se pencher sur les problèmes de conflits sur le continent. Mais aussi d'analyser les actions à mener pour aider l'Afrique à mieux affronter le SIDA, la corruption et bien d'autres maux, par une mobilisation des investissements privés. L'unité du continent aura donc pour conséquence de donner à l'Afrique de la contenance tant au plan diplômatique que politique.

Ainsi, par une combinaison de processus liés à la mise en commun des atouts que représentent la démographie, la géographie, l'économie, la culture et l'histoire du continent, les leaders africains pourront mesurer digement l'Afrique aux autres continents dans les débats internationaux. L'Afrique constituera par le biais de son unité politique et diplômatique un interlocuteur sérieux face aux autres regroupemts à travers le monde.

Dans les domaines de la lutte contre les grandes pandémies et même des efforts de réduction ou d'annulation de la dette africaine, seule l'option pour une action groupée et concertée dans le cadre de l'union aura fait plier l'échine aux créanciers du continent. La négociation, on le sait est une jeu à somme nulle dans lequel les parties en présence ne font des concessions qu'on contre partie de concessions à peu près équivalentes. Or dans son état actuel de morcellement, le continent africain n'a pas grande chose à proposer.

Le poids d'une Afrique unie et solidaire qui parle d'une seule et même voix est indéniable. Elle pourrait donner son point de vue et influer considérablement sur le cours des échanges au plan international67(*).

B. La sécurité du continent

Alors que les USA constituent la première puissance militaire et que l'UE recherche la forme appropriée pour la constitution d'une armée supranationale68(*), l'Afrique doit songer à sortir de sa léthargie et leur emboiter le pas.

Il est de notoriété que la possession d'une armée forte et bien équipée contribue à asseoir une relative sécurité. Soit par la dissuassion, soit par des interventions efficaces pour repousser ou anéantir l'ennemi.

Ainsi, dans le grand jeu d'intérêt que représentent les relations internationales, il est nécessaire pour chaque entité de posséder une force militaire capable d'assurer sur son territoire et de défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale.

Mais malheureusement, bien peu d'Etats africains pris isolement peuvent prétendre à une force militaire conséquemment fournie et équipée pour la défense totale de son intégrité.

La sécurité, surtout l'équipement des forces militaires nécessite de gros investissements qui ne sont pas toujours à la portée des Etats du continent, pour la plupart sous développés. Or c'est aujourd'hui une impérieuse nécessité que de prévenir toute velleité expansionniste ou d'annexion pouvant provenir de quelque structure que ce soi. L'union apparaît alors comme la solution de sécurité des Etats du continent.

Une fois les Etats regroupés au sein de l'union, la prérogative de défense pourait désormais échoir à cette entité supranationale qui se chargera d'intervenir chaque fois qu'une portion du continent viendrait à être menacée. Et cela par une mobilisation de tout ce qui peut comporter le continent comme potentiel molitaire. L'Afrique pourra de ce fait se doter d'une armée performante qui financée par les contributions de ses Etats sera à mesure de rivaliser de performance et de puissance avec celles des autres nations ou grands ensembles de la planète.

D'ailleurs, l'acte constitutif de l'union africaine pose implicitement les bases de la nécessaire constitution d'une telle armée qui aura des compétances supranationales. Elle aura pour mission de «  défendre la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de ses Etats membres » par la « mise en place d'une politique de défense commune pour le continent africain ».

En effet, si l'acte constitutif réserve « le droit à l'union d'intervenir dans un Etat membre sur décision de la conférence » et donne par ailleurs « droit aux Etats membres de solliciter son intervention pour restaurer la paix et la sécurité », c'est que de façon implicite il autorise et prévoit la constitution d'une puissante structure militaire pour assurer la sécurité du continent africain.

§.2. domaine économique

La finalisation du plan stratégique intervient à un moment où l'économie mondiale est secouée par une multitude de problèmes. La crise actuelle est la plus sérieuse qu'ait connue l'économie mondiale depuis la deuxième guerre mondiale et l'Afrique porte une part disproportionnée du poids des effets négatifs qui l'accompagnent. La crise financier et les restrictions de crédits, combinées à l'inflation croissante que connait le monde entier et à la diminution conséquente de la demande dans les économies avancées, ont entrainé une incertitude considérable eu égard aux perspectives à court terme de l'Economie mondiale69(*).

Face aux défaillances que connait l'économie mondiale, à l'immense pression et aux changements aux quels sont confrontées les institutions internationales, l'importance de blocs ou groupements régionaux devient absolument évidente. L'Afrique fait des avancées en matière de groupements économique qui contribuent à agrandir les marchés nationaux et à développer des cadres règlementaires et des politiques harmonisées propices à l'investissement et à l'expansion des exportations. Toutefois, l'avancée vers l'intégration régionale a été entravée par l'inter connectivité inadéquate des transports et des communications (aériennes, routières et ferroviaires). L'infrastructure inadéquate des transports a constitué un obstacle majeur aux échanges commerciaux intra-africains dont la plupart dans le commerce total de l'Afrique n'était que de 10% en 2007. La part de l'Afrique dans le commerce mondial est passée de 6% en 1980 à moins de 3% en 2009. Cette situation s'explique par la nature peu compétitive des produits africains, la dépendance de l'Afrique des exportations de produits faible valeur ajoutée et des pratique protectionnistes, tel que les obstacles techniques et non techniques au commerce sur les marchés des partenaires commerciaux.

Les méthodes agricoles améliorées et intensives, une industrialisation accrue, des besoins énergétiques croissants, l'urbanisation et des revenus grandissant dans les économies émergentes constituent déjà des sources de pression sur les ressources en eau70(*). Globalement, l'agriculture intervient à 69% dans la consommation des eaux tratées, l'industrie à 23% et l'usage domestique à 8%. La campagne pour améliorer la productivité agricole dans bon nombre de pays fera augmenter la consommation de l'eau. A cet effet, la consommation de l'union africaine a pris la tête de file dans la prise en oeuvre du programme détaillé pour le développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA) en vue de l'élimination, de la faim et la réduction de la pauvreté grâce à l'agriculture, tandis que les gouvernements des pays africains ont connu d'augmenter l'investissement public dans l'agriculture d'au moins 10% de leurs budgets nationaux et d'accroitre la productivité agricole d'au moins 6%.

A la question de savoir, quel serait le problème économique qu'aurait à résoudre un Etat africain puissant qui s'étendrait sur la totalité du continent ?

CHEIKH ANTA DIOP répond que « pareil Etat, aurait simplement à vendre sur le marché international ses produits en excédent et à y achêter ce dont il manque le plus, tout en évitant de subir la pression d'un monstre économique quelconque »71(*).

Considérant en effet, le degré de puissance qu'atteindrait cet Etat, il ne dépendrait économiquement des autres qu'autant que ces derniers dépendraient de lui. Il s'instaurera plutôt entre l'Afrique et les autres, des relations d'égal à égal, sous le sceau de l'interdépendance.

Dans le cadre de l'union, il sera par exemple que des accords basés sur le principe de « l'interdépendance des Etats » puissent être encouragés afin que des infranstructures communes aux Etats du continent voient le jour.

En somme, le développement des infrastructures qui participent au renforcement des capacités de production de l'agriculture, de l'industrie et des services est possible dans le cadre de l'union africaine.

§.3. DOMAINE SOCIOCULTUREL

a. Le renforcement de la coopération interafricaine

Quelles que soient les carences qui ont marqué ses trente huit années d'existence, l'OUA a eu le mérite d'avoir été la seule organisation continentale qui a servi de cadre de dialogue aux Etats africains. L'UA sans aucun doute continuera cette oeuvre et si possible renforcera davantage les liens entre les Etats africains. L'acte constitutif pose d'ailleurs cette préoccupation comme étant le premier des objectifs à réaliser par l'union. Elle entend « réaliser une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et entre les peuples d'Afrique ». condamnés à travers l'union à réaliser des objectifs communs, les Etats africains devront oeuvrer chacun à renforcer les liens « amicaux et fraternels » qui existent entre eux. La concertation et l'harmonisation des politiques dans le cadre de la coopération interafricaine serviront de ferment au renforcement de la fraternité entre les Etats du continent.

Quand on sait les aspirations désormais communes à tous les pays du continent à sortir du sous développement par une meilleure prédisposition à affronter les défis du nouveau millénaire, l'on est en droit de penser que les actions communes et concertées prendront le pas sur l'isolement et l'autarcie pour parer aux maux de l'afrique.

L'union du continent rapprochera donc davantage les peuples africains et participera à faire tomber les frontières psychologiques et les barrières linguistiques et économiques pour fondre les peuples africains et leurs Etats dans un même moule. Appartenant desormains à une même entité, les Etats favoriseraient encore plus les échanges dans tous les domaines et participeront de la coopération interafrique.

b. La promotion de la democratie et ce respect des principes des droits de l'hommes

Les objectifs et principes de l'U.A. marquent nettement la volonté manifeste des Etats Africains de pouvoir un cadre démocratique favorable au respect des principes des droits de l'homme au niveau du continent.

Les Etats Africains entendent « promouvoir les principes et les institutions démocratiques » mais aussi, « promouvoir et protéger des l'homme et des peuples ». Ces différentes aspirations inscrites dans l'acte, se présentent comme un idéal à atteindre. Car les règles démocratiques sont très peu appliquées en Afrique. Pour preuve, le continent a connu de 1960 à 1990 à 1999, 101 reverssements de pouvoir. Soit à la suite d'un coup d'Etat, soit à la suite d'une guerre ou d'une invasion. Beaucoup de regimes dits démocratiques ne sont en réalité que des dictatures. Les chefs d'Etats font tout pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps posible. Le rapport de la BAD sur le développement en Afrique 2001, indique à ce propos que « les dirigeants africaines sont connus pour se maintenir longtemps au pouvoir ». de ce fait, ils ne fait favorisent pas l'alternance qui est propre à la démocratie.

Ainsi, certains Etats se déclarent-ils respectueux les principes des droits de l'homme, alors que la réalité rapportées et dénoncée par les mouvements des droits de l'homme prouvent tout le contraire. Pour l'Afrique l'heure est au réveil. Le temps est venu d'abandonner toutes les pratiques qui peuvent compromettre le développement du contunent et nuire à sa croissance économique.

En effet, en affirmant le «  respect du caractère sacrosaint de la vie humaine et la condamnation et le rejet de l'impunité, des Assassinats politiques, les actes de terrorisme et des activités subversives » Mais aussi « la condamnation et le rejet des changements anticonstitutionnels de gouvernements », l'acte de l'union Africaine engage de facto les Etats membres à se conformer à un certain code de conduite qui exige d'eux le respect des droits de l'homme et les principes démocratique.

C'est un engagement des Etats Africains à rompre avec les modes dégradants de prise de pouvoir que sont les coups d'Etats et les fraudes électotales,pour nouer défitivement avec la démocratie.

L'avatange de l'affirmation de ces principes, dans le cadre de l'U.A réside dans le fait que l'union en tant que struture supranatinale pourra désormain veiller à l'application des règles démocratiques au niveau de chaque Etat membre et garantis par ailleurs le respect des principes des droits de l'homme.

L'impunité dont bénéficiant les pratiques dans les Etats disparaîtra par la même occasion, puisque désormais tout Etat ne s'étant pas conformé à ces principes, pourrait être exclu de l'union conformément à l'article 30 de l'acte qui stipule que « les gouvernements qui accèdent au pouvoir des moyens anticonstitutionnel ne sont pas admis à participer aux activités de l'union ». cette garantie participera à coup sûr à la promotion de la démocratie en Afrique.

SECTION IIème : LA MISE EN OEUVRE DE LA STRATEGIE AFRICAINE POUR LE DEVELOPPEMENT

Dans cette dernière section de notre étude nous évoquerons quelques sentiers à exploiter pour conduire l'Afrique à réussir son union.

§.1. LA STRATEGIE AFRICAINE POUR LE DEVELOPPEMENT

Il est permis, compte tenu de pareils incohérences endogènes de tout genre et des répressions exogènes concernental Africain possède une strategie de développement, au sens précis où ce concept signifie l'ensemble des décisions fondamentales et des objectifs proritaires, contenus dans un projet politique et dont la mise en oeuvre postule la libération des moyens économiques, financiers, humains, institutionnels, Administratifs,et techniques adéquats. L'ensemble des ces moyens doit courir à former une tactique appropriée, sous-tendue par une volonté politique ferme, gérée par une autorité communautaire, utilisant donc des mesures propres à les atteindre, par une mobilisation des ressources appropriées et efficaces. Le procesus se déroule donc de la manière suivante : « fixer des objectifs précis, mobiliser tous les moyens nécessaires pour les atteindre et mettre ces moyens en oeuvre avec détermination »(.)72(*)

A. LE DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE

En raison de la faiblesse de l'interconnexion des infrastructures de transport aérien, routier et ferroviaire entre les pays, il est difficile de créer des syrnergies dans l'exploitation des ressources naturelles, une des premières étapes vers l'intégration durable du continent consiste à surmonter cette contrainte. L'insufisance des infrastructures (Aéroports, routes, liens fenociaires et ponts essentiels sur les principaux fleuves, les TIC et les facilités en matière de télécommunication) Freine la circulation des personnes, des biens et des services sur le continent. Ainsi, faire des affaires en Afrique s'avère une Entreprise lente et couteuse et fait du continent une destination peu attirante pour les inverstisseurs.

L'Afrique est en retard en termes de recherche et développement (R&D), d'invention technologique et d'innovations requises pour améliorer la productivité et la compétitivité. De même, il ya lieu d'élaborer des cadres pour améliorer le partage des capacités de l'Afrique en R&D, et l'accès aux données et aux tendances statistiques fiables.

B. LA STRATÉGIE

Afin d'améliorer la qualité de vie de ses citoyens ou son peuple, l'Afrique vise le développement durable économique, social et humain de ses Etats membres. Ainsi, l'UA a pour premier objectif de promouvoir le développement durable et l'intégration. L'UA et les CER sont les véhicules qui permettront d'atteindre l'intégration régionale et continentale, conformément aux tendances politiques et économiques globales. Dans l'ensemble, il s'agit de trouver clairement la connexion entre le développement, l'intégration, la coopération et la paix et la sécurité qui est une condition préalable à tout succès dans le cadre de ce pilier73(*).

§.2. LA DYNAMISATION DES COMMUNAUTES ECONOMIQUES

L'Afrique compte à ce jour cinq sous-ensembles régionaux. Visant tous l'intégration du continent africain, ils constituent un véritable acquis pour l'UA. En dépit des nombreux problèmes liés à la réalisation de leurs objectifs de création d'espaces économiques homogènes ou encore de développement sous régional, ils peuvent contribuer efficacement à la réalisation d'une union durable du continent. A la seule condition qu'ils soient dynamisés par la libéralisation des échanges au niveau de chacun d'eux, mais aussi par la mise en place de projets communs de production et d'infrastructures.

A. La libéralisation des échanges

La libéralisation des échanges est une condition nécessaire à la construction d'une Afrique unie et forte.

Jean DE GAULE, conseiller pour les affaires africaines, du Président français, JACQUES CHIRAC à l'époque, confiant au mensuel Africa international que « sur le plan strictement économique, ce qui fait défaut au continent africain, c'est le cloisonnement des marchés ». chaque Etat vit dans une certaine autarcie et a du mal à s'ouvrir à ses voisins, encore moins aux Etats de sa sous région, cette politique de protectionnisme, digne d'un autre âge dans cette ère de globalisation des échanges, a pour conséquence de laissr indifférents les investisseurs qui sont plutôt à la recherche de marchés qui leur offrent des facilités d'écoulement de leurs productions.

Il afut donc impérativement opter au sein des ensembles sous régionaux pour une libéralisation des échanges afin de constituer des marchés assez vastes pour les investisseurs et aboutir à la longue à un marché continental. Cette libéralisation, pour réussir, doit ête voulue par les gouvernants africains qui veilleront à l'élimination entre les Etats membres de la même communauté économique, des droits de douane à l'importation et à l'exportation des marchandises. Les Etats membres doivent également veiller à l'abolition des barrières non tarifaires en vue de la création d'une zone de libre échange au niveau de chaque communauté économique régionale. Ces différentes mesures qui visent la libéralisation des échanges entre Etats membres d'une même communauté, pourront ensuite être étendues aux communautés entre elles.

Elles doivent procéder par l'élaboration d'études pour fixer un calendrier d'exécution des différentes mesures arrêtées. Ces actions pour être plus efficaces doivent s'accompagner du renforcement du cadre institutionnel des communautés économiques. Celles-ci devront mettre en place des textes qui régiront plus clairement les modalités pour parvenir à la libéralisation des échanges.

B. La réalisation de projets communs de production et d'infrastructures

La création d'infrastructures communes aux Etats du continent et la mise en place de projets communs de production, à n'en point douter, peut contribuer à susciter au niveau des Etats et de leurs peuples, le sentiment d'appartenir à une même communauté. Du fait de posséder quelque chose en commun, on se sent plus proches, car liés par le même destin, le même sort.

Cette option pourrait consolider davantage l'union et la solidarité entre les peuples d'Afrique. A ce sujet, l'exemple de l'Afrique Australe citée dans le rapport annuel 1998, de la BAD est édifiant et plein d'enseignements en matière d'intégration.

Reconnaissant que les transports et les commuanucations par route sont indispensables pour lever les obstacles opérationnels et ficiliter la circulation des biens et des personnes, les membres de la communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) ont crée des corridors de développement. Des routes qui relient les Etats de la sous région.

D'une autre initiative a consisté à mettre en commun les installations électriques du Mozambique, du Swaziland et de l'Afrique du Sud pour alimenter en électricité l'usine d'aluminium Mozal au Mozambique.

En outre, cinq Etats membres de la SADC, l'Afrique du Sud, l'Île Maurice, le Lesotho, le Malawi et la Zambie ont crée des fonds pour les routes. Bien que réalisées souvent au niveau de quelques Etats seulement, ces initiatives, peuvent donner un élan positif à la réalisation d'une union durable et solide de l'Afrique si elles se miltiplient à travers le continent.

L'Afrique doit bâtir un patrimoine africain, des réalisations qui appartiennent à la communauté africaine, à l'ensemble des fils et filles du continent comme les deux tours jumelles du World Trade Center le sont pour les USA.

Cet idéal doit commencer d'abord dans les communautés sous régionales et s'étendre par la suite à l'ensemble du continent.

CONCLUSION

Le continent africain, dans sa configuration actuelle, présente des faiblesses certaines. Son Etat de morcellement, fruit de sa balkanisation par les puissances coloniales, constitue un véritable frein à son rayonnement au plan international.

Aussi, ses dirigeants ont-ils vu juste de vouloir construire son unité à travers la création de l'UA. Cette entreprise se présente, en effet, comme la seule alternative qui permettra au continent de tenir face aux défis nouveaux de la mondialisation et de la globalisation des échanges. Car les cinquante trois Etats de l'Afrique pris individuellement ne représentent presque rien dans les relations internationales où la tendance est plutôt à la constitution de vastes ensembles économiques et politiques.

L'initiative de l'UA est donc heureuse et salutaire. Elle doit rompre avec l'hésitation et engager l'ensemble des Etats à marcher vers la construction d'une Afrique unie et solidaire qui n'a de frontières que les limites du continent.

La situation économique déplorable du contient et la multitude de défis qu'il doit relever, commandent et exigent que l'Afrique dépasse ses divergences et ses différences, ses handicaps et ses lacunes, ses faiblesses et ses insuffisances pour se tourner vers la quête d'une reconnaissance, afin de faire revivre à la fierté les fils et filles du continent.

L'unité d'entreprises et d'actions, dans un cadre de paix et de stabilité, seules permettront d'arriver au rayonnement de l'Afrique au plan international et de libérer le continent au plan international et de libérer le continent des pesanteurs qui hypothèquent considérablement son développement.

L'Afrique est capable de régénérescence, les ressources et les potentialités ne manquent pas. Pourtant, il a fut franchir le pas de l'afro pessimisme pour croire en la réalisation du rêve des pères fondateurs de l'OUA : « voir tous les Etats africains s'unir désormais pour assurer le bien-être de leurs peuples ».

Cette vision de l'Afrique doit cesser d'être un rêve et se réaliser. C'est même un impératif, puisque les mutations actuelles qu'imposent les systèmes politiques et socio-économiques nouveaux à travers le monde, en font une impérieuse nécessité.

BIBLIOGRAPHIE

I. TEXTES CONVENTIONNELS

1. La charte de l'OUA et règlements intérieurs du 25/05/1963

2. L'acte constitutif de l'union africaine 11/07/2000

3. Plan d'action de Lagos pour le développement économique de l'Afrique, 2000.

4. Déclaration de Syrte I, OUA (EANG/Décl (IV) ) le 09/09/1999.

5. Déclaration d'Addis-Abebas, juillet 1990 sur la situation politique et socio-économique en Afrique.

II. OUVRAGES GENERAUX

1. BASUE BABU KAZADI (G), Vie internationale, PUIC, éd. Revue, Kinshasa, 2004, 236p.

2. DIOP ANTA CHEIKH, Nation Nègres et culture, présence africaine, Paris, 1979, 3è édition, 336p. Tome I.

3. GHALI BOUTROS BOUTROS, l'organisation de l'unité africaine, Paris, Armand colin, 1990

4. J. DJOLI ESENG'EKELI, Droit constitutionnel, Tome I, EUA, Kin, 2010, 301p.

5. Jean-Yves Carfantan & Charles Condamines, Qui a peur du tiers monde ? rapport Nord-Sud : les faits, éd. Harmattan, 1979.

6. JOUVE Edmond, Le général de Gaulle et la construction de l'Europe, 1940-1966, Paris, 1967.

7. KAMANDA wa KAMANDA, Le défis africain, une puissance économique qui s'ignore, Paris, Afrique Biblio club, 1976.

8. KWAME N'KRUMAH, l'Afrique doit s'unir, Payot Paris, 1964

9. M. GRAWTZ, Méthodes des sciences sociales, 7è éd., Dalloz, Paris, 1986.

10. MPONGO BOKAKO BAUTOLINGA (E ), Droit constitutionnel et Institutions politiques, EUA, Kin, 2001.

11. NDESHYO (R) et Cie, L'antidérive de l'Afrique en désarroi, PUZ, 1985.

III. ARTICLES ET JOURNAUX

1. KOFFI ANAN, « Afrique : plaidoyer pour un nouveau départ », jeune Economie du 1er au 14 novembre 1999, N°297, GIDEPPE, p110-112.

2. WADE Abdoulaye, « Afrique doit parler d'une seule voix pour mieux se faire entendre », l'inter du 31 octobre et 1er novembre 2000, n°752.

3. KADHAFI MOUAMAR, « Etats unis d'Afrique c'est la solution », le Firago.

IV. RAPPORTS ET AUTRES DOCUMENTS

1. Rapport introductif du secrétaire général de l'OUA au sommet de Syrte.

2. Plan stratégie de la CUA 2009-2013 (projet)

3. BAD, rapport sur le développement en Afrique, renforcement de la bonne gouvernance en Afrique, Economica, 2001, 274p.

4. BAD, politique du groupe de la BAD en matière de bonne gouvernance.

5. Banque Mondiale, l'Afrique peut-elle revendiquer sa place dans le 21è siècle ?

6. OMS, 53è assemblée mondiale de la santé, compte rendu des séances plénières et liste des participants, Genève, 15 au 20 mai 2000.

7. ONU/SIDA, Rapport sur l'épidémie mondiale de VIH/SIDA, 2000.

V. WEBOGRAPHIE

1. http:// fr. wikipedia_org/wiki/Haile_selassié, Discours pronocé par Hailé-selassié aux Nations-Unies en 1963 : « Retours vers l'Afrique ».

2. www.google.fr/Bujumbura.News

3. jaga.afrique-gouvernance.net/_docs/...

4. la démocratie à l'africaine.Ethique publique_revues.org.

5. www.memoireoneline.fr « défis et obstacles de l'UA ».

TABLE DES MATIERES

IN MEMORIAM................................................................................................................................a

DEDICACE....................................................................................................................................................................b

REMERCIEMENTS.......................................................................................................................................................c

SIGLES ET ABREVIATIONS.........................................................................................................................................e

INTRODUCTION 1

PROBLEMATIQUE 1

INTERET DU SUJET 5

METHODOLOGIE 6

DELIMITATION DU SUJET 7

PLAN SOMMAIRE 7

CHAPITRE Ier  : DE L'ORGANISATION DE L'UNION AFRICAINE 8

SECTION I. DU CONCEPT DE PANAFRICANISME A LA 9

§1. FONDEMENTS ET DEVELOPPEMENT DU CONCEPT 9

Origine de l'idéologie 9

LE PANAFRICANISME CULTUREL 11

LE PANAFRICANISME POLITIQUE 11

L'ORGANISATION DE L'UNITE AFRICAINE 13

OBJECTIFD ET PRINCIPES DE L'OUA 14

Les objectifs 14

Les principes 15

LES ORGANES 16

Les organes politiques 16

Le secrétariat général administratif 18

C. LES INSTITUTIONS SPECIALISEES ET TECHNIQUES DE 20

§.2. FONCTIONNEMENT ET LES ACTIONS DE L'OUA. 22

LE FONCTIONNEMENT DE L'OUA 22

LE BUDGET 22

LA PRISE DE DECISION 23

LES ACTIONS DE L'OUA 24

Domaine politique 25

Domaine économique 26

Domaine culturel et droit de l'homme 28

SECTION II. DE L'ETAT DE PROJET A L'ACTE CONSTITUTIF DE 29

§.1. HISTORIQUE DE L'UNION AFRICAINE 29

Du sommet d'Alger au sommet de Syrte I 29

le sommet d'Alger. 29

Le sommet de syrte I 30

Le sommet de Lomé 31

Le sommet de Syrte II 32

§.2. L'ACTE DE L'UA COMPAREE A LA CHARTE DE L'OUA 34

Au niveau des organes 35

Au niveau des objectifs 36

Au niveau des principes 37

CHAPITRE DEUXIEME : DEFIS ET OBSTACLES DE 39

SECTION I. LES DEFIS D'UNE NOUVELLE ORGANISATION 39

§1. LE REGRLEMENT DES CONFLITS ET LE MAINTIEN DE LA PAIX. 39

Le règlement des conflits 40

Le maintien de la paix 42

§.2. LE DEVELOPPEMENT DU CONTINENT 44

L'accélération de la croissance économique 45

La lutte contre la pauvreté 47

§3. LE REGLEMENT DE LA QUESTION DE LA DETTE ET LES GRANDES PANDEMIES 50

La question de la dette 50

LA LUTTE CONTRE LES GRANDES PANDEMIES 53

SECTION IIe : LES OBSTACLES A L'UNION DU CONTINENT 56

§.1. LE MANQUE DE VOLONTÉ POLITIQUE ET REFUS 56

Le manque de volonté politique 56

Les refus d'abandon des souverainetés 58

§.2. LES DISPARITES CULTURELLES ET LA MULTIPLICITE DES 59

Les disparités culturelles et lingustiques 60

La multiplicite des monnaies 61

§.3. L'INEGALITE DANS LE DEVELOPPEMENT ET LA 62

L'inégalité dans le développement 62

La permanece des conflits 64

CHAPITRE TROISIEME : L'UNION AFRICAINE, AVANTAGE ET 66

SECTION Ière : LES POSSIBILITES RETOMBEES DE L'UNION 66

§.1. Domaine politique et diplomatique 66

Le renforcement du pouvoir de négociation de l'Afrique 66

La sécurité du continent 69

B. domaine économique 71

§.2. DOMAINE SOCIOCULTUREL 73

Le renforcement de la coopération interafricaine 73

a. LA PROMOTION DE LA DEMOCRATIE ET CE RESPECT DES 74

SECTION IIème : LA MISE EN OEUVRE DE LA STRATEGIE 82

§.1. LA STRATEGIE AFRICAINE POUR LE DEVELOPPEMENT 83

a.LE DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE 83

La stratégie 84

§.2. LA DYNAMISATION DES COMMUNAUTES ECONOMIQUES 84

La libéralisation des échanges 85

a. La réalisation de projets communs de production et 86

CONCLUSION 88

BIBLIOGRAPHIE 90

* 1 KOFI ANAN, « Afrique : plaidoyer pour un nouveau départ » in jeune afrique économique, n°297, p110-112

* 2 WADE Abdoulaye, « l'Afrique doit parler d'une seule voie pour mieux se faire entendre », l'inter du 31 octobre et 1er novembre 2000, N°752, p2.

* 3 http://fr. wikipedia.org/wiki/Haile_selassié (discours prononcé par Haile Selassié aux Nations Unies en 1963 : « Retour vers l'Afrique »).

* 4 Déclaration de Syrte I, OUA (EANG/Décl (IV) ).

* 5 Acte constitutif de l'union africaine du 11 juillet 2000

* 6 NKRUMAH KWAME, L'Afrique doit s'unir, Paris payot, 1964,p22.

* 7 GHALI BOUTROS BOUTROS, L'organisation de l'Unité africaine, Paris, Armand colin, 1990

* 8 Jean-Yves Carfantan & Charles Condamines, Qui a peur du tiers monde ? rapports Nord-Sud : les faits, éd. Harmattan, 1979, p186

* 9 M. GRWITZ, Méthodes de sciences sociales, 7è éd., Dalloz, Paris, 1986, p36.

* 10 J. DJOLI ESENG'EKELI, Droit constitutionnel, Tome I, E.U.A, Kin, 2010, p35.

* 11 MPONGO BOKAKO BAUTOLINGA (E ), Droit constitutionnel et Institutions politiques, E.U.A, kin, 2001, p21.

* 12 MPONGO BOKAKO BAUTOLINGA (E ), op. cit

* 13 Encyclopedie universelle, Tome 8

* 14 Encyclopedie universelle, op. cit.

* 15 Kwame N'Krumah, L'Afrique doit s'unir, Paris, Payot, 1964, p96

* 16 Article 4 de la Charte de l'OUA

* 17 Article 2 de la charte de l'OUA

* 18 Préambule de plan d'action de Lagos

* 19 KADHAFI MOUAMAR, « Etats unis d'Afrique c'est la solution », le Figaro, p.

* 20 Idem.

* 21 Cet ordre du jour figure dans le note verbale référencée CD/DOC/14/28-99 que le secrétaire général de l'OUA a adrzssée aux Ministres des affaires étrangères de tous les Etats membres le 21 Août 1999.

* 22 KADHAFFI MOUAMAR, « Etats Unis d'Afrique c'est la solution », le Figaro

* 23 - Déclaration de Syrte I

- La Côte d'Ivoire ne figure pas au nombre des pays signataire. Parce qu'elle n'était pas présenté à Lomé. A la suite du coup d'Etat du 24 décembre 1999. Les autorités militaires n'étaient pas autorisées à participer au sommet de Lomé.

* 24 BASUE BABU KAZADI (G), vie internationale, PUICn éd. Revues, Kinshasa, 2004, p.72.

* 25 KANDONY (N), Droit communautaire économique africain, cours polycopié, inédit, UNIKIS, FD, L1 Droit, 2011-2012.

* 26 Article 28 de la charte constitutif de l'UA.

* 27 Reuters,  « l'UA suspend Madagascar », lemonde.fr, 20 mars 2009

* 28 Bissau : la junte interdit les manifestations, l'UA menance les Putschistes », libération, 17 avril 2012.

* 29 Article 6 de l'acte constitutif de l'UA.

* 30 Article 10 , idem.

* 31 Article 20, Ibdem.

* 32 Article 21 de l'acte, op. cit.

* 33 Article 17, idem

* 34 L'article 20 dispose : «1.  la cour dont la mission est de régler conformément au droit international, les différends qui lui sont soumis, aplique :

a) L'acte constitutif ;

b) Les traités internationaux, généraux ou spéciaux, établissant des règles expressement reconnues par les Etats en litige ;

c) La coutume internationale, comme preuve d'une pratique générale, ... ». 2. La présente disposition ne porte pas atteinte à la faculté pour la cour, si les parties sont d'accord de statuer ex ecquo et bono ».

* 35 KOFI ANAN, op. cit, pp110-112

* 36 Plan stratégique de la (U.A. 2009-2012, projet 7), p23, §61

* 37 http// : www.memoireoneline « défis et obstacles de l'union africaine », consulté le 14/06/2015

* 38GUIBBAUD P. Histoire d'un islamisme Sahélien, Paris, l'Harmattan, 2014, p109 ( BOKO HARAM ; Conte-Rendu d'études géostratégiques, 3 juin 2014)

* 39 KOFI ANAN, op cit. , pp110-112.

* 40 La République Arabe Sahraouie Démocratique est en conflit avec le Maroc. Son admission à l'OUA en 1984 à entrainée le retrait du Maroc de l'Organisation Panafricaine

* 41 KANTE BABACAR ; instabilité politique et reconstruction de l'Etat en Afrique, pour un changement de para digme, Saint Louis, 2000, 22P.

* 42 www.google.fr/Bujumbura News.

* 43 C'est le cas du conflit qui opposait Côte d'Ivoire-Ghana.

* 44 BAD, Compendium de statistiques sur les opérations du groupe de la banque, 2001, p.72-176.

* 45 BAD, rapport annuel, 1998, p25

* 46 BAD, idem.

* 47 BAD, rapport sur le développement en Afrique : renforcement de la bonne gouvernance en Afrique, Economica, 2001

* 48 BAD, op. cit.

* 49 Art. 19 acte constitutif de l'UA.

* 50 BAD, Op. cit, p75.

* 51 BAD, politique du groupe de la BAD en matière de bonne gouvernance.

* 52 Jaga.afrique-gouvernance.net/_dcs/...

* 53 La démocratie à l'africaine. Ethique publique-Revues.org.

* 54 Ethiquepublique.revues.org »Accueil »Numéro »vol.13, n°2 »Dialogues pour reinventer la démocratie.

* 55 EZZAHF AL AKHDAR « la dette de l'Europe envers l'Afrique : le temps d'honorer les arriérés », , édition spéciale.

* 56 A ce propos, le représentant démocrate noir Américain de l'Etat de l'Illinois, JESSE JACKSON Junior dans son projet de loi « Hope for Africa », la dette dont les efforts d'allègement sont encore trop lents et trop maigres doit constituer pour les Etats africains un combat prioritaire. Son annulation permettrait à l'Afrique de rétablir l'équilibre et d'avoir avec les autres continents un échange plus équitable. Mais surtout d'éviter la marginalisation dont elle est actuellement l'objet dans les echanges au plan international. Car on peut s'en rendre compte, le fardeau de la dette fait de l'Afrique un continent otage de ses créanciers qui peuvent lui dicter la conduite à tenir selon leur gré du moment.

* 57 OMS, 53e assemblée mondiale de la santé : compte rendu des séances plénières et liste des participants, Genève, 15 au 20 mai 2000.

* 58 ONU/SIDA, rapport sur l'épidémie mondiale de VIH/SIDA, 2000

* 59 OMS, op cit.

* 60 Réponse du groupe de la Banque Mondiale face à la crise, 7 juillet 2015.

* 61 NDESHYO RURIHOSE et alli, op. cit., p376.

* 62 KAMANDA wa KAMANDA (G), Le défi africain, une puissance economique qui s'ignore, Paris, Afrique Biblio club, 1976. A ce propos, KAMANDA wa KAMANDA, ex directeur adjoint de cabinet de DIALLO TELLI, puis secrétaire Général Adjoint de l'OUA, confiait au journal « l'autre Afrique », ceci : « lorsque les chefs d'Etats sont ensemble, il ya une certaine prise de conscience qui revient à la surface, accompagnée d'une certaine euphorie. Très facilement, ils identifient clairement les problèmes et les objectifs. Mais ils ne précisent pas toujours comment il faut réaliser ce qu'ils veulent. Ensuite, ils se séparent et puis tout le monde oublie. Comme s'ils se livraient à un rituel sacramental auquel personne ne peut déroger. »

* 63 Omar BONGO, Le dialogue des Nations : l'Afrique dans le nouvel ordre politique et économique mondial, 1980.P.91

* 64 www.memoireoneline.fr , op. cit.

* 65 Plan d'action de Lagos pour le développement économique de l'Afrique, 1980-2000

* 66 WADE Abdoulaye : Op. cit., p2.

* 67 KWAME N'KRUMAH, Op. Cit. p56

* 68 JOUVE Edmond, le général de Gaulle et la Constitution de l'Europe, 1940-1966, Paris, 1967.P.34

* 69 Plan stratégique de la CUA 2009-2012 (projet, p13 §28.

* 70 Plan stratégique de la CUA 2009-2012 (projet 7) p14, §36.

* 71 CHEIKH ANTA DIOP, nation nègres et culture, présence africaine, Paris, 1978, 3è édition, Tome I, p235.

* 72 NDESHO R, NJUMBA LUABA, DHENDONGA DHEBA, l'antidérive de l'Afrique en désarroi, puz, 1985, P. 65

59 KOUASSI (E. KWAM), les rapports entre l'O.N.U et l'O.U.A, cité par NDESHOY,R Idem.

* 73 Plan stratégique de la CUA, 2009-2012, (projet7), p26, §78.






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