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L'union africaine face aux obstacles et défis majeurs du développement de l'Afrique.

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par Blaise-pascal MONENGABI ELOKO
Université de Lisala - Licencice en Droit 2014
  

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CHAPITRE Ier  : DE L'ORGANISATION DE L'UNION AFRICAINE (OUA) A L'UNION AFRICAINE (UA)

Examiner les voies et moyens de dynamiser l'OUA afin de lui permettre d'être au diapason des développements politiques, économiques dans le monde ; tel a été l'argumentataire présenté par le colonel KADHAFFI, à la 35ème session ordinaire de la conférence des chefs d'Etats et de gouvernements, à Alger en juillet 1999, pour permettre en selle le vieux projet d'union du continent africain.

Depuis lors, l'idée a refait du chemin abouti à l'entrée en vigueur de l'acte constitutif de l'union africaine, le 21 mai 2001. Quel chemin parcouru depuis le temps des panafricanistes jusqu'à l'avènement de l'union africaine ? un rappel historique nous permettra de nous remémorer les grandes étapes qui ont jaloné le chemin de l'unité de l'Afrique.

SECTION I. DU CONTEXTE DE PANAFRICANISME A LA CREATION DE L'OUA.

§1. FONDEMENTS ET DEVELOPPEMENT DU CONCEPT PANAFRICANISME

A. Origine de l'idéologie

« Doctrine qui tend à réaliser l'unité des peuples africains »13(*), le panafricanisme est à l'origine des tentatives d'union du continent africain. Le panafricanisme s'est affirmé, au départ, comme une idéologie qui est l'expression d'une prise de position d'un mouvement antiraciste.

Dès 1919, ce mouvement avait réclamé l'application aux peuples africains des principes de Wilson.14(*) Et trouvé audience auprès des socialites Anglais et Français avant de se développer entre les deux guerres mondiales. Dénonçant l'exploitation et la division de l'Afrique, le panafricanisme longtemps agité par les panafricanistes il est venu après, Marcus Garvey, Georges Padmore, William DUBOIS, Cheikh Anta Diop, s'attacha à promouvoir la culture noire et précisa la notion de « négritude » avec Senghor et Césaire.

Les panafricanistes affirmèrent la capacité des peuples noirs à se déterminer eux-même. Et déjà, visèrent la constitution des Etats-Unis d'Afrique par une tendance à confédérer la plupart des Etats africains après leur accession à l'indépendance (conseil de l'entente en 1959. Union des Etats Equatariaux en 1959 etc.)

Au plan historique, c'est aux alentours des 16ème siècle et 17ème siècle que commença à germer l'idée d'un regroupement des peuples africains avec l'expansion du mouvement panafricaniste. Ce mouvement né aux Etats-Unis d'Amérique sous la houlette de descendants d'esclaves noirs, se donnait en effet pour mission de réhabiliter les civilisations africaines de restaurer la dignité de l'homme noir et de prôner le retour à la mère-patrie qui est l'Afrique. D'abord perçue comme un mouvement racial, le panafricanisme s'est transformé progressivement en mouvement culturel puis politique. En effet, Kwame N'Krumah définissait le panafricanisme comme « l'expression des aspirations des descendants des peuples africains »15(*)

0. LE PANAFRICANISME CULTUREL

Ce courant du panafricanisme est caractérisé par la négritude qui en est l'expression littéraire. C'est une attitude d'auto-défense de la civilisation négro-africaine qui met l'accent sur l'authenticité du monde nègre. Un premier congrès des écrivains et artistes noirs organisé en 1956 à Paris révèle deux ouvrages : la philosophie Bantou du Révérend père Temples et Nations nègres et culture de Cheikh Anta Diop. Un deuxième congrès s'est tenu à Rome en 1959, suivi des festivals mondiaux des arts nègres à Dakar en 1966, Alger 1969 et Lagos 1974. Ces manifestations culturelles ont montrées qu'il existe bien une civilisation négro-africaine.

Léopold Sedar Senghor et Aimé Césaire furent les principaux acteurs de la négritude, ils l'ont défendue, l'ont développée et l'ont faite connaitre au monde par leurs oeuvres. Ils ont ainsi permis aux générations futures de défendre des valeurs de la civilisation africaine, tel l'esprit de solidarité, d'hospitalité et d'union. La négritude comme mouvement a pris ainsi une dimension universelle et son rayonnement s'est étendu dans le monde.

1. LE PANAFRICANISME POLITIQUE

La doctrine panafricaine a fait prendre conscience des conditions difficiles des peuples coloniaux et constitué une plate-forme commune de lutte pour les indépendances. De cette doctrine est née l'idée d'union du continent. Mais, les africains, bien qu'attachés au panafricanisme par l'idéal, sont en même temps jaloux de leurs souverainetés et de leurs indépendances nouvellement acquises. C'est pourquoi, le panafricanisme connaîtra plusieurs interprétations dans son application politique. Trois tendances se sont développées. La première, le supranationalisme, incarnée par le Docteur Kwame N'Krumah, est un courant radical. Cette tendance préconise la réalisation totale et immédiate de l'unité du continent sur tous les plans (économique, politique et culturel). Fondant leur argumentation sur le besoin de sauver le continent du néocolonialisme et mus par l'atteinte d'une croissance économique par la planification des ressources continentales, les supranationalistes aspiret à la suppression des frontières héritées de la colonisation, car artificielles. Pour cette tendance seule l'unité de l'Afrique peut sauver le continent des conflits frontaliers.

Beaucoup de leaders africains s'opposèrent au supranationalisme au nom de la prudence et du réalisme. Alors émergea une deuxième tendance. Celle du continentalisme, représentée par Félix HOUPHOUËT Boigny. Pour cette tendance, la première conception de l'unité du continent était excessive et utopique à la limite. Elle basa son argumentation sur les trois points suivants :

- Il n'existe pas dans l'histoire d'exemple d'unité continentale. Aussi la conception supranationaliste de l'organisation présente-elle le risque d'entraîner l'autarcie du continent par rapport au monde dont l'Afrique a pourtant besoin.

- Des disparités considérables d'ordre culturel, démographique séparent les Etats africains ;

- Les Etats africains sont hétérogènes donc fort dissemblables.

En réaction aux deux tendances précédentes, se forma une troisième, intermédiaire et favorable à la création de regroupemnt sous régionaux locaux qui devront progressivement déboucher sur la réalisation de l'unité du continent.

C'est sûrement cette conception, défendue par Léopold Sedar Senghor qui semble avoir été le compromis qui a prévalu à la création de l'OUA. Seulement le leaders africains se demandaient si les regroupements régionaux qui évoquaient les partisans de Léopold Sédar Senghor, une fois formés ne seraient pas un obstacle à la réalisation des Etats-Unis d'Afrique. Cette inquiétude sera levée, en Août 1963 à Dakar lorsque le principe de la comptabilité des regroupement sous régionaux avec l'OUA a été formellement reconnu.

Le panafricanisme a donc été le ferment de l'organisation de l'unité africaine.

* 13 Encyclopedie universelle, Tome 8

* 14 Encyclopedie universelle, op. cit.

* 15 Kwame N'Krumah, L'Afrique doit s'unir, Paris, Payot, 1964, p96

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus