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La réintégration du Maroc à  l'Union Africaine

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par Manne SORY
Université Africaine de Technologie et de Management  - Licence Professionnelle  2017
  

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B- Un problème de légitimité de l'Etat sahraoui

Le Sahara Occidental proclamé république par le Front Polisario fait face à une multitude de problème dans sa quête de légitimité sur la scène internationale. Si pour l'ONU le territoire du Sahara Occidental est classé « territoire non autonome », les dirigeants de la RASD sont souvent accueillis ou refoulés selon le lieu où ils se rendent.

Les principaux protagonistes restent le Maroc et le Front Polisario dans la quête du Sahara Occidental. Si de ce fait, chacun d'entre eux se défend dans le but de pouvoir devenir maître des lieux, les observations de différents Etats et organisations sous régionales et internationales font pencher la balance. En effet, faut-il le rappeler, la RASD est membre de l'OUA depuis 1982 (une intégration qui fait quitter le Maroc des rangs de l'OUA deux ans plus tard en 1984), puis de l'UA et continue d'y siéger. A ce jour, l'UA reste la seule organisation dont elle fait partie. Aujourd'hui, dans le monde entier, l'Etat sahraoui continue de perdre en crédit, fruit d'une campagne menée par le royaume du Maroc dans le but de faire rayer cet Etat qu'il qualifie de « pseudo-Etat » et reprendre le contrôle total du Sahara Occidental.

En 1976, le Polisario proclamait la RASD. Pour eux, le conflit du Sahara Occidental est une question d'auto-détermination des peuples et qu'il faudra par conséquent, l'application du droit international et en particulier du droit d'auto-détermination des peuples. L'organisation d'un referendum sur la question du Sahara Occidental reste donc la seule issue possible pour une sortie de crise. Une idée qu'apprécie Khalil Ahmed en déclarant : « le référendum est un moyen reconnu de résolution des conflits liés à la décolonisation. Si les sahraouis décident d'être marocain, nous respectons leurs décisions, mais seul un referendum

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LA REINTEGRATION DU MAROC A L'UNION AFRICAINE | 2017

d'autodétermination peut régler le problème »63 . De plus, le Polisario condamne le Maroc de juste vouloir étancher ses ambitions ultranationalistes.

Malgré le fait que le Maroc a initialement donné son accord sur l'organisation d'un referendum sur la question du Sahara Occidental, il a finalement changé d'avis, réalisant que cela nuirait à ses intérêts. Pour lui, cette portion de terre est considérée comme faisant partie de ses provinces du sud. La suprématie marocaine sur cette terre est donc naturelle, historique et légale faisant référence aux liens qu'entretenait le Sahara Occidental avec le royaume du Maroc. Ainsi, loin de croire à l'existence de ce « pseudo-Etat », le Maroc considère que le Polisario n'est qu'un outil au service de l'Algérie, dans le but d'affaiblir le Maroc afin de pouvoir s'offrir un accès vers l'atlantique. Une raison de plus, de se camper sur sa position et de ne laisser aucune faille au Polisario pour ne pas se faire surprendre par ce dernier. Le Maroc propose donc une large autonomie du Sahara Occidental sous la souveraineté marocaine. Aujourd'hui encore, à l'occasion de la 42e célébration de la marche verte ce 07 novembre 2017, le souverain chérifien, le roi Mohammed VI lors d'un discours télévisé annonce qu' « aucun règlement de l'affaire du Sahara n'est possible en dehors de l'initiative d'autonomie, dont la communauté internationale a reconnu le sérieux et la crédibilité »64.

Quelques années après la proclamation de la RASD, le pays s'est vu accréditer de plus de 80 reconnaissances à travers le monde65. Pour Brahimi Ghali, alors ambassadeur sahraoui à Alger (actuel président de la RASD), 85 Etats reconnaissent officiellement la RASD en août 2008. Mais au fil des années, ce chiffre n'a cessé de décroître de manière drastique puisque, en mars 2016, 46 pays ont retiré leur reconnaissance à la RASD66. En Afrique, sur les 54 Etats africains, 18 continuent de

63 Khalil Ahmed, observateur des Droits de l'Homme pour la RASD lors d'un entretien le 28 février 2017 à Tifanti réalisé par le Crisi Group.

64 Africanews, Sahara Occidental, Mohammed VI rejette toute solution autre que l'autonomie, Africanews [en ligne], 07-11-2017, [consulté le 07-11-2017], disponible à l'adresse : http://fr.africanews.com/2017/11/07/sahara-occidental-mohammed-vi-rejette-toute-solution-autre-que-lautonomie/

65 RASD, Wikipédia [en ligne], [dernière modification le 01-08-2017], [consulté le 19-09-2017],

disponible à l'adresse : https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique arabe sahraouie-
d%C3%A9mocratique

66 Ibid.

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reconnaître la RASD et 20 lui ont retiré leur reconnaissance67. Un fruit des nombreuses visites effectuées par le roi Mohammed VI depuis le début de son règne. Les poids lourds des soutiens de la république sahraouie sont en Afrique (notamment l'Algérie, le Zimbabwe, l'Afrique du sud), ainsi que la majeure partie des Etats qui reconnaissent encore cet Etat. En dehors du continent, des pays comme la Syrie, la république populaire démocratique du Laos, la Corée du nord, le Mexique, le Nicaragua ou encore la Bolivie et le Honduras reconnaissent la RASD68.

Outre les Etats, la situation de la RASD reste délicate au sein de la communauté internationale. A ce jour, seul l'UA reconnaît la RASD. Pour eux, le principe de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation reste une règle qui s'applique dans la résolution de ce conflit. Le royaume du Maroc n'a donc aucune légitimité sur les terres sahraouies. Une situation que Robert Mugabe, président du Zimbabwe et président appelé à présider l'UA en janvier 2015 a qualifié d' « occupation » parlant des provinces du sud marocaines.

Au-delà de l'UA, aucune autre organisation comme la Ligue Arabe ou encore l'Organisation de la Coopération Islamique et l'Union Européenne (UE) ne reconnaissent pas la RASD. A ce sujet, la Ligue Arabe souligne que la question le Sahara Occidental relève de la compétence de l'ONU et soutien l'intégrité territoriale des pays arabes.

Nonobstant, l'ampleur de la situation et en considération de toutes les tournures que l'affaire peut prendre avec le retour du royaume du Maroc au sein de l'Union Africaine, le Maroc se lance aussi dans une quête de suprématie à travers le continent.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld