1.2. Liens indirects entre la
dette extérieure et la fuite des capitaux
Un autre aspect de la relation entre la dette
extérieure et la fuite des capitaux suggère des liens indirects
entre les deux concepts. La Banque Morgan Guaranty Trust Company (1986)
soutient que certains facteurs indirects comme un faible taux de croissance du
PIB, des taux de change surévalués et la pression fiscale dans
les économies en développement non seulement causent la fuite des
capitaux mais aussi engendrent une demande de crédit
étrangère.
Par exemple, la croissance du PIB réel domestique
est normalement perçue comme un baromètre de
l'économie. Il peut aussi être vu comme un indicateur favorable
du climat des affaires et de l'investissement domestique. A cet effet, un PIB
domestique élevé ou des taux de croissance positifs du PIB
peuvent contribuer à la réduction du stock de fuite des capitaux
et inversement.
Un scénario alternatif du lien est que
l'accroissement de la dette extérieure peut contribuer à
détériorer des conditions économiques locales qui se
traduisent en une plus grande fuite des capitaux (Ajayi, 1995). C'est le cas
où par exemple, la mauvaise gestion macroéconomique crée
un environnement risqué et incertain, et la fuite des capitaux est
une réponse à de telles conditions.
De même, les erreurs de politique, la recherche de
l'intérêt personnel, la faiblesse des institutions nationales dans
les économies en développement occasionnent la fuite des capitaux
et suscitent plus d'endettement extérieur comme le souligne Beja (2006).
Lorsque les structures et mécanismes de
contrôles administratifs et de réglementation prudentielle sont
faibles, fragiles ou manquants, l'argent emprunté à
l'étranger peut finir par être empoché par l'élite
nationale ou affecté dans des projets de développement
improductifs qui ne génèrent pas des devises pour financer le
service de la dette extérieure. Un tel raisonnement suggère une
corrélation positive entre la dette extérieure et la fuite des
capitaux, qui est très souvent relevée dans la
littérature.
Outre ces approches théoriques, la littérature
économique fait également état d'évidences
empiriques sur la relation entre la dette extérieure et la fuite des
capitaux. La section qui suit est consacrée à la revue de ces
évidences empiriques.
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