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Dette extérieure et fuite des capitaux au Cameroun.

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par Yann Harold NOUNAMO
Université de Yaoundé 2-SOA - Master 2015
  

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2.3.2. Sur le plan international

Nombreuses sont les institutions qui, sur le plan international, agissent sur différents plans afin de maintenir l'intégrité du système financier. Des institutions comme le FMI, le GAFI, le Comité de Bâle sous l'égide de la Banque des règlements internationaux, contribuent de façon directe ou indirecte à la lutte contre la fuite des capitaux.

Leurs stratégies dépendent du caractère licite ou illicite de cette fuite.

Ø Mesures de lutte contre les fuites licites des capitaux

Les fuites licites de capitaux sont des sorties de capitaux non-répressives par la loi en matière de flux de capitaux. Elles regroupent des sorties de capitaux dues à des facteurs tels qu'une incertitude, le besoin de diversification du portefeuille ainsi que les activités des banques commerciales nationales qui visent à étendre leurs avoirs à l'étranger, etc. Elles s'observent en général lors des crises financières ou économiques, ou encore suite à des problèmes d'instabilité politique.

Dans ce cadre, les mesures prônées par des institutions internationales telles que le FMI consistent le plus souvent en des séries de réformes structurelles des institutions politiques, économiques et financières. Ce fut le cas de plusieurs pays de la zone Franc dans les années 80, qui face à la crise de la dette qui sévissait dans leurs économies, ont dû souscrire aux Plans d'Ajustement Structurel (PAS) soumis à eux par le FMI, pour pouvoir être éligible à un rééchelonnement de leur dette. Ces PAS prévoyaient entre autre des réformes dans les systèmes financiers et monétaires des pays de la zone franc en vue de le libéraliser et de permettre l'émergence d'un marché financier, capable d'attirer les capitaux pour pallier aux besoins de financement.

Ø Mesures de lutte contre les fuites illicites des capitaux

L'article VII des statuts du FMI interdit l'exécution de contrats de change contraire à la réglementation des changes d'un autre Etat membre, en vue, précisément, de créer un obstacle à la fuite illicite des capitaux. Pour passer inaperçus, ces sorties illicites de capitaux se font à travers le mécanisme de blanchiment d'argent. D'après Cutajar(2012) , le blanchiment est ce processus qui permet de faire disparaître l'origine illicite du produit de trafics interdits en les réinjectant dans les circuits économiques légaux pour leur donner l'apparence de capitaux légitimes. Il est souvent utilisé pour camoufler le produit de la corruption et rendu difficile à identifier par le secret bancaire.

Plusieurs initiatives peuvent être recensées :

o La recommandation du Conseil de l'Europe du 27 juin 1980.

Cette recommandation a été adoptée par le Comité des ministres du Conseil de l'Europe en proposant aux États de mettre en place dans leur droit interne quatre obligations à la charge des établissements financiers : la vérification de l'identité des clients à laquelle la recommandation consacrait une place essentielle en prévoyant qu'elle devait être effectuée lors de l'ouverture d'un compte ou de la constitution d'un dépôt, lors de la location d'un coffre et au moment de l'exécution au comptant d'opérations portant sur des sommes élevées ; la limitation de la location des coffres forts à des personnes physiques ou morales avec lesquelles la banque se trouve en relation d'affaires ou qu'elle considère comme dignes de confiance ; la constitution de réserves de billets dont la numérotation peut être signalée aux autorités en cas d'utilisation à des fins criminelles ; une formation adéquate du personnel bancaire de guichet, pour les contrôles d'identité et le dépistage des comportements suspects.

o Le GAFI

Créé en 1989 lors du sommet du G7 à Paris, Le Groupe d'Action Financière est un organisme intergouvernemental dont l'objectif est de concevoir et de promouvoir des stratégies de lutte contre le blanchiment de capitaux. Il regroupe 32 pays et deux organisations internationales, dont la Commission européenne. L'action menée par cet organisme quant à la lutte contre le blanchiment d'argent se trouve consignée dans son plan d'action constitué par 40 recommandations. Les 20 premières concernent les Banques et Etablissements financiers qui devront identifier tous leurs clients et conserver les documents appropriés et déclarer les transactions suspectes.

Les révisions faites en 2003 intègrent l'évolution des techniques du blanchiment. Parmi les principaux changements, on peut noter l'extension des mesures anti-blanchiments aux entreprises et professions non financières telles que les casinos, les agents immobiliers, les négociants en pierres ou métaux précieux.

o La convention des Nations Unies contre la corruption du 31 octobre 2003.

Ouverte à la signature depuis décembre 2003, la Convention des Nations Unies contre la corruption, lutte contre le pillage des biens publics des pays en développement. En effet, la résolution 55/188 du 20 décembre 2000 de la convention, permet de prévenir et de lutter contre les pratiques corrompues et le transfert illégal de fonds ainsi que le rapatriement de ces fonds vers les pays d'origine. Pour prévenir le blanchiment du produit de la corruption, la Convention prévoit que les Etats adoptent des procédures d'examen des transactions suspectes, d'analyse des informations financières et d'échange d'informations, d'examen des opérations inhabituelles. La question du recouvrement des avoirs étant essentielle, le chapitre V de la résolution prévoit que les sommes ou les biens confisqués provenant de la corruption issus de détournements de fonds publics notamment soient restitués à l'Etat qui a été spolié.

Dans la zone CEMAC, la lutte contre la fuite des capitaux prend surtout la forme de lutte contre le blanchiment d'argent issu d'activités répressibles par la loi tel que le détournement de deniers publics, la corruption, le trafic de drogues, stupéfiants et autres.

Le séminaire de sensibilisation sur la lutte contre le blanchiment des capitaux dans les pays de la CEMAC, tenu à Yaoundé en novembre 2000, comptait parmi les toutes premières actions de lutte contre le blanchiment d'argent de la CEMAC. Il y avait été relevé que l'organisation de la lutte contre le blanchiment des capitaux dans la sous-région devrait s'articuler autour, d'une part, de la création d'un groupe intergouvernemental d'action et d'unités spécialisées de renseignement financier, et, d'autre part, de l'élaboration d'un texte communautaire. Ceci permettrait de combler le vide législatif existant en matière de prévention et de répression du blanchiment de capitaux. C'est ainsi qu'à la Conférence des chefs d'Etat de la CEMAC tenue vers la fin de l'année 2000 a été adoptée une déclaration de principe sur la lutte contre le blanchiment, et le Groupe d'Action contre le Blanchiment d'Argent en Afrique Centrale (GABAC) a été créé.

Toujours dans l'optique de la répression et de la prévention du blanchiment d'argent, la BEAC a entrepris de combler le vide juridique constaté en mettant en chantier un texte normatif sous la forme d'un règlement CEMAC. C'est ainsi qu'un avant-projet de règlement CEMAC qui regroupe en un seul texte, la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme a été élaboré et examiné du 28 au 30 Octobre 2002 au siège de la BEAC à Yaoundé. Il convient de noter que ces entrevues ont aussi porté sur les questions de traitement des renseignements financiers et la détection du blanchiment.

Les réflexions sur la manière dont devait être menée cette lutte au niveau communautaire ont conduit au règlement N°01/03 CEMAC/UMAC portant prévention et répression du blanchiment des capitaux et du terrorisme en Afrique Centrale qui voit finalement le jour le 28 mars 2003. En son article 25, ce règlement porte création de l'Agence Nationale d'Investigation Financière (ANIF) dans chaque Etat membre de la CEMAC. Conformément à l'alinéa 1 de cet article, l'ANIF est chargé de recevoir, de traiter et le cas échéant de transmettre aux autorités judiciaires compétentes les déclarations auxquelles sont tenues les organismes financiers et personnes assujettis à ce règlement. En d'autres termes, lorsqu'un organisme financier ou tout autre organisme compétent détecte un flux d'argent de provenance douteuse celui-ci est tenu conformément aux articles de le déclarer à l'ANIF, qui mène l'investigation et saisit les autorités judiciaires en cas de nécessité.

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