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Description des conséquences des violations de coutumes Luba-Kasai et leurs thérapies.

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par Augustin Mubiayi Mamba
Université de Kinshasa, RD Congo - Diplome d'Etudes Superieures (D.E.S.) en Psychologie  2015
  

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2.1.3. Mort

Les baluba considèrent la mort comme le grand chagrin qui puisse arriver dans la vie d'une famille. A l'issue d'un décès, les membres de la famille fondent tous en larmes et celui qui ne pleure ou ne coule des larmes est qualifié de sorcier ou soupçonné d'être à la base de la mort que l'on déplore.

Cette conception nous montre comment les baluba même s'ils reconnaissent que la mort existe et que ses causes peuvent être naturelles (maladie, accident, vieillesse, etc.), ils croient fermement à un bouc émissaire qui serait derrière tout décès, surtout celui qui survient au jeune âge. Il faut absolument rechercher les causes ailleurs. Ils croient que Dieu qui a donné la vie à tous ne peut en aucun cas tuer. D'où le proverbe « wa Mvidi kafuafua, ufuafua ngua muloji ne bampakamanga anyi bakina-bantu » pour dure que celui qui appartient à Dieu ne meurt pas, celui qui meurt appartient aux sorciers et les féticheurs ou les jaloux/envieux ». C'est ainsi que certaines personnes vont jusqu'à faire des fétiches pour les rendre invulnérables à toute mort des mains des hommes. Cette pratique défie les ancêtres et le pratiquant finit toujours par connaitre des conséquences fâcheuses, car ces fétiches ont des limites.

Voilà pourquoi le deuil apporte un grand chagrin dans les familles luba et il comporte plusieurs rituels. Le deuil est empreint des pleurs, fait des paroles susceptibles de toucher la sensibilité du coeur de l'assistance. Sauf pour les Chefs coutumiers, les pleurs sont prohibés et le deuil est parfois retardé et l'enterrement se fait en cachette.

Il est de coutume qu'après la mort d'un conjoint, le veuf ou la veuve est tenu de porter la charge mortuaire (lufuila). On croit que le défunt qui vient de mourir n'est pas parti, il s'attache à son conjoint vivant qui doit observer une longue période de quarantaine avec des habits sales (généralement de couleur noir) jusqu'au jour de la fin de cette procédure appelée mpidi. Le conjoint porte aussi en dessous une cache-culotte appelée Mukaya (Kukota mukaya/ kukuata lufuila = porte la charge mortuaire). La fin de cette procédure s'accompagne d'une grande fête au cours de laquelle le veuf ou la veuve va faire ou simuler les premiers rapports sexuels (Kudula mpidi qui signifie ôter la charge mortuaire) avec un membre de la famille du défunt, généralement le jeune frère et faire une sorte de défilé avec ses plusieurs nouveaux habits accumulé pendant toute la période de mpidi. Cette cérémonie est très importante dans la culture car elle constitue une purification et une bénédiction pour ouvrir la voix au veuf ou à la veuve de se remarier. Ici il existe une autre cérémonie spéciale pour l'héritage (bumpianyi), si la veuve doit être héritée par un des frères du défunt.

Une autre scène qui montre l'attachement aux parents décédés est la nourriture que l'on apporte aux morts. Généralement, c'est un poulet (nzolo wa bakishi) qu'on prépare et que l'on va déposer soit aux cimetières soit à la bifurcation des chemins. Si le lendemain on rentre trouver que la nourriture n'y est plus, alors on croit que les morts sont venus les consommer. Toutefois, le nzolo wa bakishi peut être préparé aussi dans les circonstances thérapeutiques où l'on évoque l'intervention des ancêtres ou des morts pour la réparation d'une grave faute ayant engendré des conséquences à travers la famille et même des générations (Mukiya).

Notons de nos jours, que la plupart de ces cérémonies sont de plus en plus négligées et même oubliées dans plusieurs milieux luba.

Par ailleurs le deuil chez les baluba suit pratiquement le processus du deuil psychologique tel qu'énoncé par Freud(1976) dans « Deuil et Mélancolie » et analysé par Isabelle Delisle (1987) dans « Survivre au deuil ». Ces auteurs par du deuil psychologique comme étant un processus intrapsychique consécutif à une perte d'un objet d'attachement ou d'un être cher.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci