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Déplacement des populations des zones en conflits et accès à  l'état civil. Cas des enfants réfugiés centrafricains dans la région de l'est-Cameroun.


par Théodore ENAMA AYISSI
Université catholique de Louvain - Master en Sciences de la Population et du Développement, Option Développement 2019
  

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II. LES PALLIATIFS POTENTIELS

Il serait vain de croire dans la globalité que les outils et stratégies déployés par les pouvoirs publics et le UNHCR dans le cadre de la facilitation d'accès des actes de naissances aux enfants réfugiés Centrafricains, sont dépourvus de pertinence. Voulant renforcer cette pertinence, la présente sous-partie de ce chapitre vise à apporter, des éventuelles propositions susceptibles. D'autant plus que lesdites propositions sont le fruit d'un ensemble de dérapages ayant été observés sur le terrain. Ainsi, il s'agit alors entre autre de :

1. Renforcer la sensibilisation des parents réfugiées Centrafricains sur leurs devoirs au sein des communautés hôtes

Le statut de réfugiés confère une protection au sein du pays d'accueil. L'accent est mis sur les droits de ceux-ci, mais en dehors des discours politiques, il faut des actions concrètes sur le terrain pour aborder la question des devoirs des réfugiés dans les pays d'accueils. La

problématique abordée dans le cadre de cette étude nous donne de remarquer que derrière la vulnérabilité des réfugiés, se cache un sentiment de mauvaise foi. Ces derniers pour des logiques de survies, font montre de beaucoup d'opportunisme car, comment comprendre que d'aucuns choisissent de façon délibérée de bénéficier de certaines activités à l'instar de la

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nutrition et de la santé mais pas de l'enregistrement des naissances de leurs enfants ? Certainement parce qu'ils sont mentalement alimentés par l'idée que leur statut de réfugié leur confère des droits. Mais, les droits en société ne devraient pas être opérationnels sans une soumission à des devoirs et obligations. D'autant plus que dans le cas d'espèce, les parents ont l'obligation de garantir un avenir radieux à leur progéniture. Et, le point de départ, c'est l'établissement des actes de naissances aux enfants.

2. Promouvoir une implication plus forte de la société civile camerounaise dans cette crise humanitaire

Les organisations de développement et d'assistance camerounaises sont très peu actives dans le déploiement sur le terrain en faveur des réfugiés ou des populations hôtes. Si l'éloignement et l'enclavement de ces zones peuvent justifier cette absence, il faut reconnaître qu'il y a un problème de perception de la réalité humanitaire, celle-ci étant malheureusement considérée par la majorité des acteurs locaux comme « l'affaire des organisations internationales ». Les quelques structures locales actives sur le terrain sont limitées par la question des moyens financiers et il serait stratégiquement opportun de la part des pouvoirs publics ou des autres bailleurs de fonds de faciliter l'implication des organisations locales pour renforcer l'effort humanitaire des partenaires internationaux.

Pour le HCR et ses partenaires, il est souhaitable que de nouveaux acteurs s'investissent sur la question du renforcement de la coexistence pacifique entre les communautés autochtones et réfugiées.

3. L'intégration de l'enregistrement des naissances avec d'autres services

Intégrer l'enregistrement des naissances dans d'autres services de base déjà opérationnels, comme la vaccination ou les soins de santé primaires, peut être un moyen rentable de fournir un service au niveau de base sans devoir créer un système de prestations à part. Les initiatives en faveur de l'enregistrement des naissances seront probablement plus viables si elles sont intégrées dans des structures légales ou administratives déjà en place, ou à des programmes réguliers, afin d'en diminuer les risques d'échecs liés à l'octroi des actes de naissances aux enfants réfugiés Centrafricains. C'est cette stratégie aurait été adopté dans le cadre des initiatives mises sur pied par les pouvoirs publics et le HCR en actionnant de façon étroite l'enregistrement des naissances avec l'accouchement sous surveillance médicale. Cela aurait

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une double portée à savoir, l'élargissement de l'enregistrement des naissances et même des couvertures de vaccination.

La mise sur pied de ce procédé nous a été inspiré du Qatar. Là-bas, par exemple, les systèmes d'enregistrement sanitaire et d'état civil sont étroitement liés. Les enfants sont enregistrés à l'hôpital, et les données transmises « en ligne » au Département de la santé préventive, qui à son tour en envoie une copie au centre de santé le plus proche du domicile de la mère, et une autre au Bureau central de Statistiques. Le centre de santé prend directement contact avec la mère pour la vaccination et les soins postnatals.

Conscient des difficultés sur le terrain, notamment la qualité défectueuse et même inexistante du réseau internet, on pourrait simplement mettre en collaboration les officiers d'états civils avec les points de santé de façon à ce que chaque fois que naît un enfant, les données de ces derniers puissent être enregistrées sur des bulletins qui conditionneraient l'accès de ces derniers aux vaccinations et soins postnatals. Au moins on aurait des informations précises et justes. Ce qui aurait l'avantage d'accélérer les procédures d'établissement des actes de naissances des enfants réfugiés sans plus perdre de temps dans des procédures qui très souvent nécessitent des frais supplémentaires à l'instar du jugement supplétif auprès des tribunaux.

On peut par ailleurs, également intégrer au sein des composantes dédiées à la santé, vu l'urgence et le caractère conjoncturel du problème, la possibilité d'enregistrer des naissances. D'autant plus que les informations recueillies sur le terrain nous ont fait état de ce qu'il y a plus de mobilisation financière pour la santé que la prise en charge de l'état civil. C'est dire leur forte potentialité à atteindre les zones reculées.

4. L'urgence d'une instauration de la culture de bonne gouvernance

Sans vouloir rentrer dans une querelle doctrinale du concept de bonne gouvernance, notons néanmoins que ce concept est un outil important dans la rationalisation managériale. Pour ce fait, et de façon opératoire dans le cadre des actions déployées par les pouvoirs publics camerounais et le UNHCR dans le but de résoudre les déficits d'enregistrement des naissances d'enfants réfugiés Centrafricains, le recours à l'instauration permanente de la bonne gouvernance constitue à coup-sûr, un schéma référentiel.

Parce que la bonne gouvernance exige les vertus de transparence, de rentabilité de compte, d'efficience et d'efficacité, elle peut mieux contrer la corruption et les divers conflits qui ont

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pût naitre entre les autorités administratives et politiques dans le cadre des interventions humanitaires en faveur des enfants réfugiés.

Par ailleurs, les stratégies et outils implémentés par les pouvoirs publics et le UNHCR s'exécutant dans un contexte où les crises économiques et financières successives de la fin et des débuts des années 1990 ont fatalement réduis les salaires des agents publics, il a été illusoire d'espérer de ces derniers une production efficace et surtout efficiente des prestations. D'autant plus que les projets et programmes de par leur fort taux de financement, sont l'ultime occasion d'enrichissement pour ces agents publics. Ainsi, plus ils durent, plus l'enrichissement des agents est continu. Dans cette logique, les instances d'audition et de contrôles mises par le UNHCR, principal bailleurs de fonds sont limités pour cerner de telle toile de fond. Il y a donc urgence de développer des outils et des indicateurs pratiques de performances pouvant produire de bons rendements sous le couvert plutôt de l'évaluation de la gouvernance.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo