WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Peche et conservation du poisson par les populations de Nziou et de Londji I dans la region du sud Cameroun: une analyse anthropologique des choix et finalités des savoir-faire des pecheurs


par Moise Mvetumbo
Universite de Yaounde 1 - Master en anthropologie 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV-1-Techniques basiques de fumage de poisson.

Le fumage comme principal moyen de conservation des ressources halieutiques, a connu au sein des communautés de pêcheurs de Nziou et de Londji I plusieurs formes. En effet, les populations ont en exergue des savoirs tant au niveau du matériel employé que des processus techniques d'accompagnement. Ainsi chaque femme au retour de son conjoint ou d'un parent de la pêche, après avoir déduit la quantité et les espèces destinées à la consommation familiale, décide en fonction du volume restant d'employer un type particulier de fumage ou de modèle de séchage. Il convient de rappeler d'une manière générale que, le procédé le plus simple est le fumage à feu ouvert au cours duquel, le poisson est placé au-dessus d'un feu à combustion maîtrisée. Il s'opère sur un foyer ordinaire constitué de trois pierres ou de briques et aussi, sur des claies supportées par des morceaux de fer ou de bois (photo 14). Une amélioration du procédé du feu ouvert est le fumoir en saut en fer utilisé comme canalisateur de flammes (photo 15).

Photo 14: Fumoir constitué des piquets en fer Photo 15: Fumoir constitué d'un saut en fer

Source: Mvetumbo (Nziou, 2011) Source: Mvetumbo(Londji I, 2011)

Comme atouts, notons que ces méthodes sont sollicitées et nécessaires lorsque les fumeuses sont en face des quantités négligeables du poisson; ce qui leur permet de réduire la consommation du bois qu'aurait pu prendre les fumoirs de grandes tailles. Elles occupent des espaces réduits dans les ménages et ne nécessitent pas des investissements lourds pour sa confection. Cependant le principal inconvénient découlant de leur emploi reste leur faible productivité, car leur degré de fumage potentiel ne peut couvrir au delà des besoins du ménage. Mais aussi, la perte de fumée est grande (BRIGITTE, M. et al., 2005:51), ce qui peut prolonger

60

le temps de fumage ainsi que les quantités de bois nécessaires pour conduire le processus à terme.

IV-2-Le fumage par les demi-fûts

C'est un système de séchage du poisson qui s'opère sur les fumoirs confectionnés à base des fûts. Les demi-fûts employés ont une taille comprise entre 70 cm et 130 cm selon les différents modèles que nous avons observés sur le terrain. En plein emploi, ils sont placés sur trois pierres et/ou briques dont les espaces qui les séparent sont destinés au passage du bois nécessaire au fumage. Sa confection relève exclusivement du savoir-faire des hommes. Ainsi, les fûts sont taillés par ces derniers au niveau des ménages ou dans les ateliers de soudures situés au centre ville de Kribi. Ce fumoir de petite taille est dans la majorité des cas placé à l'intérieur des cuisines; cependant lorsqu'il arrive qu'il soit positionné en plein air, les fumeuses en fonction de leurs moyens construisent un hangar ou le couvrent en permanence des tôles afin de protéger les flammes des méfaits des intempéries.

Photo 16: Fumage du poisson sur un demi-fût ouvert Photo 17: Fumage sur un demi fût couvert

Source: Mvetumbo (Londji I, 2011). Source: Mvetumbo (Nziou, 2011)

Le bois est introduit de la même manière comme dans les foyers traditionnels de cuisson, c'est-à-dire entre les supports (les briques ou les pierres). Le fumage s'étend sur deux jours en moyenne pour les espèces légères de poissons à l'instar du `'bilolo» (Sardinella maderensis) tandis que celles ayant plus de chair peuvent passer entre trois et quatre jours, c'est le cas de la raie (Raja miraletus) du bar (Pseudotolithus senegalensis). Ce fumoir était beaucoup utilisé dans le fumage du poisson pimenté appelé « maban » tant du côté de Londji I que du village Nziou. Du fait qu'il soit confectionné dans la majorité des cas à partir du matériel de récupération, il offre l'opportunité aux fumeuses de procéder à son renouvellement chaque fois qu'il peut se trouver en état de dégradation. Cependant, selon nos informatrices, ce fumoir a comme inconvénient sa faible capacité à contenir le poisson. En effet, la superficie du grillage reçoit à

61

peine une demi cuvette de poissons frais, mais en terme de contrainte, il dégage assez de fumée et de chaleur nocives à leur bien être sanitaire. Pour réduire ces méfaits de la chaleur, les fumeuses sont appelées en permanence sous pression de ces aléas, à consommer du lait et de la bière comme antidote.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld