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Geostrategie energetique en Afrique de l'ouest ( cas de la Chine et le golfe de Guinée)

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par DEMBA BA
ENSIATE  - Ingénieur éco-énergétique 2017
  

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B- La fïrmatiïn du persïnnel militaire

Dans le domaine de la formation, on assiste depuis quelques années à une augmentation significative du nombre de stages de formation militaire dans tous les domaines, à un moment où les portes des académies militaires européennes sont de plus en plus fermées aux élites africaines. Nombreux sont les cadres militaires africains qui depuis quelques années se sont formés en Chine. La Chine s'est même engagée à former dans les trois prochaines années, environ 15000 africains, dont une bonne partie de militaires (Mbaye Cisse ; 2007 : 13).

La Chine offre également à de nombreux pays africains d'importants programmes de formation du personnel en Chine pour des officiers qui y effectuent des stages de plusieurs mois, ou sur place avec des instructeurs chinois. C'est le cas de l'Angola, où des instructeurs chinois ont formé des militaires. Seulement, et comme il fallait s'y attendre, la Chine attend en contre partie des conditions préférentielles à la coopération dans le domaine pétrolier.

Ainsi, comme nous avons pu le constater, la stratégie chinoise visant à accéder au pétrole du Golfe de Guinée repose sur une offensive aussi bien politique et économique, que diplomatique et militaire. Cependant, la mise en oeuvre de cette stratégie a d'importantes conséquences politiques en Afrique. En effet, le déploiement stratégique de la Chine autour du pétrole africain en général, et celui du Golfe de Guinée en particulier, se traduit quelque fois par un soutien inconditionnel et une vente incontrôlée d'armes aux régimes autoritaires. Ce qui entrave sérieusement l'enracinement d'un embryon de démocratie en Afrique, et transforme en véritable mythe de Sisyphe les efforts de restauration d'une paix durable.

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CHAPITRE IV

:

DE L'OFFENSIVE CHINOISE, DU PROCESSUS DEMOCRATIQUE ET DE LA PAIX EN AFRIQUE

Il est important de préciser que si nous avons choisi d'aborder dans le cadre de ce chapitre uniquement l'impact de l'offensive Chinoise sur la démocratie et la paix, cela ne signifie aucunement que cette offensive n'a pas d'effets sur d'autres secteurs tels l'économie, le social, ou encore l'environnement.

Jusqu'ici, notre étude a spécifiquement porté sur l'offensive pétrolière chinoise dans le Golfe de Guinée. Néanmoins, signalons que ce cas peut être perçu comme un reflet, illustrant de manière générale l'offensive chinoise et même des autres puissances industrielles en Afrique. Aussi dans ce chapitre, parlerons-nous non seulement de la Chine, mais également des puissances occidentales. Plus encore, nous ne restreindrons plus notre analyse au cas spécifique du Golfe de Guinée, mais nous élargirons notre champ d'étude à l'Afrique en général.

Faire une étude portant sur la démocratie exige que l'on s'entende sur le sens à accorder au mot. Les auteurs tels que Joseph Schumpeter et Robert Dahl ont retenu de la démocratie une définition simpliste et minimaliste. Dans leur acception de la démocratie, ils mettent en relief les mécanismes participatifs réduits au vote (Mbatchom: 2007). Samuel P. Huntington semble y souscrire lorsqu'il dit : " Si l'élément fondateur de la démocratie réside dans l'élection des dirigeants par le peuple, alors le moment décisif du processus de démocratisation est celui où un gouvernement choisit selon des critères autres que démocratiques se trouve remplacé par un nouveau gouvernement adopté au cours d'élections libres, ouvertes et honnêtes" (Huntington, 1991 : 7). Selon Mbatchom ( 2007) :

" L'on ne saurait cependant s'arrêter à cette définition qui fait de la démocratie une

" electoral democracy " pour reprendre Hans-Jurgen PUHLE. En effet, ce dernier stigmatise l' "electoral democracy". Cette dernière d'après lui a le mérite d'intégrer en plus du vote, les principes tels que le "Checks and balances ", l'Etat de droit, la garantie des libertés civiles et politiques. L'on aboutit à ce qu'il appelle "democratic rechsstaat" (Etat de droit démocratique) (PUHLE, 2005 : 7) ".

C'est dire que contrairement aux partisans de la conception minimaliste qui réduisent la démocratie au vote, dans le cadre de ce travail, c'est à cet "Etat de droit démocratique" que nous nous intéresserons. Surtout dans un contexte où, la Chine, régulièrement critiquée par l'ensemble de la communauté internationale pour l'absence de démocratie et le non-respect des droits de l'Homme, jette son dévolu sur l'Afrique.

En effet, l'ampleur de l'offensive chinoise sur le continent africain ne laisse pas

indifférent, tant les enjeux qu'elle suscite sont multiples. Le retour remarqué de la Chine intervient dans un contexte géopolitique mondial caractérisé par la redéfinition d'un nouvel ordre politique dans lequel l'Afrique peine à trouver ses repères. Cette situation survient également à un moment critique où le continent, bien que traversé par de multiples conflits, amorce un mouvement de démocratisation sous l'oeil vigilant des anciennes puissances coloniales, mais également sous la poussée significative des populations, dont les aspirations à un peu plus de citoyenneté ne cessent de se faire valoir (Mbaye Cisse ; 2007 : 14). En effet,

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la chute du mur de Berlin en novembre 1989, n'a pas seulement marqué la fin des totalitarismes en Europe de l'Est. Elle a répandu les vents de la démocratie à travers les continents en appelant à une plus grande participation des peuples aux choix de leurs destins respectifs (Mbaye Cisse ; 2007 : 14). En Afrique, les années 90 inaugurent l'ère des conférences nationales et de la démocratisation de la vie politique. A partir de cette date, on a assisté à la mise en place progressive de l'aide, désormais jaugée à l'aune des efforts de démocratisation des régimes africains.

Grosso modo, le retour de la Chine survient à un moment où la recherche d'un environnement politique stable, commandé par des règles de dévolution du pouvoir transparentes, est en marche. Qu'en sera-t-il avec l'arrivée de la Chine ?

L'analyse de l'impact politique de l'offensive chinoise sur la démocratie en Afrique ne peut se faire indépendamment de la posture des démocraties occidentales par rapport au même processus. Les multiples dénonciations occidentales faites à l'encontre de l'offensive chinoise ne seraient en réalité qu'une sorte de lutte de positionnement, visant à jeter le discrédit sur cette dernière, avec des buts inavoués de disqualification de la Chine. En effet, s'il est vrai que les démocraties occidentales ont, de par les multiples pressions exercées sur les gouvernements, contribué à l'enracinement d'un embryon de démocratie en Afrique, il n'en demeure pas moins vrai que face à la sauvegarde de leurs intérêts, la promotion des valeurs démocratiques a très souvent été reléguée au second rang (section 2). En plaçant ses relations avec les pays africains sur le socle immuable et sacro-saint de la neutralité et de la non-ingérence, la chine semble constituer un frein à l'évolution de la démocratie et un péril pour la paix et la stabilité en Afrique (section 1).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus