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Geostrategie energetique en Afrique de l'ouest ( cas de la Chine et le golfe de Guinée)

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par DEMBA BA
ENSIATE  - Ingénieur éco-énergétique 2017
  

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SECTION I : L'offensive chinoise : une menace pour la démocratie et la paix ?

L'un des principaux avantages de la coopération sino-africaine, aux yeux des dirigeants africains, réside dans le fait qu'elle n'est pas soumise aux contraintes d'un cadre juridique, institutionnel et moral rigide dans lequel l'occident entre en interaction avec l'Afrique (Nkoa Colin François ; 2007 : 39). Le fait que la Chine soit une dictature qui supplante les démocraties occidentales en Afrique Noire peut se traduire par le durcissement du non respect des droits de l'Homme, le renforcement des régimes autoritaires et des conflits (Amougou ; 2008 : 3). En effet, Contrairement aux pays occidentaux, la coopération chinoise ne fait pas du respect des droits de l'homme, des principes démocratiques et de bonne gouvernance, une conditionnalité pour bénéficier de son aide financière. Faisant la déclaration suivante : " business is business and we import from every source we can get oil from", les officiels du ministère chinois du commerce entérinent ainsi l'idée selon laquelle seul l'intérêt compte (Taylor : 2004). Si à première vue cette politique semble être pour les Etats africains un moyen de mener une politique de développement autonome en sortant du diktat des conditionnalités de financements accordés par les institutions financières internationales et les pays occidentaux, elle comporte aussi un danger. C'est de servir de couverture aux dictateurs africains. Le principe de non ingérence qu'instrumentalise ainsi la Chine pour ne pas froisser ses fournisseurs de matières premières et ses clients africains comporte donc ce danger potentiel de renforcer les dictatures qui trouvent en elle un allié de poids (Amougou ; 2008 : 13-14). Ce soutien de la Chine aux régimes africains constitue pour ces derniers une alternative politique et diplomatique face aux conditionnalités imposées par l'ensemble de la communauté internationale, et représente un véritable péril pour la démocratie(A) et la paix (B) en Afrique.

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Paragraphe 1 : une menace pïur la démïcratie

La présence de plus en plus remarquable de la Chine en Afrique témoigne, sans doute, de l'étroitesse des liens qui existent désormais entre cette puissance émergente et ses partenaires africains. Ces derniers voient en l'arrivée de la Chine un moyen de réaliser leur développement et une alternative face aux mesures draconiennes imposées jusque là par les partenaires occidentaux (Chomtang Fonkou ; 2007 : 102). En effet, contrairement aux institutions financières internationales et aux pays occidentaux qui ne se privent pas d'imposer le respect des critères de bonne gouvernance et des droits de l'Homme comme préalables à leur aide, outre la non-reconnaissance de Taiwan, pékin ne pose pas de conditions politiques à l'aide économique ou à l'établissement des relations diplomatiques. Cette situation affaiblit les conditionnalités de démocratisation et de respect de droit de l'homme en Afrique dans la mesure où les Etats courtisés face à cette alternative que leur offre la Chine, ont très souvent tendance à retrouver leur habitus autoritaire. En effet, en Afrique, les efforts de démocratisation soutenus par l'ensemble de la communauté internationale se voient minés par l'alternative offerte par Pékin à des régimes politiques peu enclins à se soumettre aux règles de démocratisation et de bonne gouvernance. Le soutien de la chine aux régimes Zambien (A) et zimbabwéen (B) illustre assez bien cette réalité.

A- L'ingérence chinïise dans la vie pïlitique zambienne

De prime à bord, il est important de préciser que dans le cas de la Zambie, l'intérêt de la Chine pour ce pays est davantage tourné vers l'exploitation minière et non pétrolière. Mais, l'attitude de pékin reste et demeure la même chaque fois qu'il s'agit de la quête de matières premières en général.

L'intervention de la Chine dans la vie politique zambienne lors de récente élection présidentielle a suscité beaucoup d'interrogations. Contrairement au principe de non ingérence tant utilisé par pékin pour justifier sa non prise de position vis-à-vis de la gestion des affaires publiques de ses partenaires africains, le soutien officiel de la Chine au régime sortant a surpris plusieurs. C'est donc dire que Lorsque la situation le commande, la Chine peut violer ce principe de non ingérence et s'immiscer dans les affaires internes de ses partenaires. En effet, la Chine, tout comme les puissances occidentales avant elle soutient les régimes africains et s'ingère dans la gestion locale des affaires publiques à mesure que la sauvegarde de ses intérêts l'exige. Cette attitude constitue un sérieux frein à l'évolution politique de ces pays, notamment à l'avancée de la démocratie pourtant si indispensable au développement du continent. Malgré son discours de non ingérence, les intérêts de la Chine en Afrique l'amènent très souvent à se prononcer vis-à-vis de la gestion interne de certains pays.

En 2006, lors des présidentielles Zambiennes, l'ambassadeur chinois a mis en garde l'opinion publique que l'élection du candidat antichinois Michael Sata, allait sérieusement compromettre l'engagement chinois dans le pays. Celui-ci surfait sur la vague de mécontentement liée à la réputation des entreprises chinoises d'exploiter les travailleurs locaux dans des conditions de sécurité et d'hygiène déplorables. La victoire du sortant, Mwanawasa, a mis fin à la mini-crise diplomatique. Selon Thompson j-p (2007) : "En

Zambie, la désapprobation des actions chinoises s'est fait ressentir jusque dans les urnes. En 2006, le candidat à l'élection présidentielle Michael Sata, a fait campagne sur des thèmes anti-Chine. Plusieurs Zambiens ont été très affectés par l'exploitation des mines de cuivre par les compagnies chinoises et par l'arrivée massive de produits chinois dans les marchés du

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pays. (...) À cette occasion, en rupture flagrante avec sa politique de non-ingérence, la Chine avait menacé de couper les liens économiques avec la Zambie si le candidat Sata remportait les élections".

Tous les pays africains devraient méditer sur cet exemple qui montre que la Chine n'hésitera pas à s'engager sur le terrain de la politique intérieure si ses intérêts économiques sont menacés.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery