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Etude des proprietes hydriques du sol pour l'amelioration du rendement agricole de la commune de Ngong (nord-Cameroun)


par Mohamed NJIAYOUOM NGAH
Université de Yaoundé I - Master 2020
  

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CONCLUSION

Le bassin versant de Douka Longo, site retenu pour la présente étude est localisé entre les latitudes 8°48'20'' et 9°4'50''Nord et les longitudes 13°18'30'' et 13°30'20''Est. Il est situé dans la région du Nord-Cameroun, plus précisément dans le département de la Bénoué et arrondissement de Tchéboa. Il a une superficie de 681,50 km², un périmètre de 186,54 km et un coefficient de Gravelius de 2,01 qui lui confère une forme allongée assimilable à un rectangle de longueur (L=79,15 km) et de largeur (l=8,61 km). Les altitudes maximales et minimales de son relief sont respectivement 350 m et 220 m, soit une altitude médiane de 280 m. Dix-sept puits préalablement choisis, ont fait l'objet de suivis piézométrique dans ledit bassin. Les mesures des paramètres physico-chimiques (conductivité électrique, température, pH et TDS) et les essais de perméabilité par la méthode Porchet ont été effectués in situ. Quant à la cartographie des zones favorables à l'agriculture, la méthode de cartographie à index avec pondération des critères a été utilisée.Les données ainsi récoltées sur le terrain ont été par la suite traitées pour fournir des résultats qui seront présentés dans le chapitre suivant.

RESULTATS ET DISCUSSION

CHAPITRE III

RESULTATS ET DISCUSSION

INTRODUCTION

Ce chapitre présente et discute les résultats qui se rapportent : aux caractéristiques hydrodynamiques (piézométrie, hydrométrie, perméabilité et bilan hydrique) et aux paramètres physico-chimiques (conductivité électrique, pH, températureet TDS) de l'aquifère à nappe libre dans le BVDL. Ces résultats sont ainsi comparés avec ceux des travaux antérieurs obtenus dans la région du Nord ainsi que ceux obtenus dans les conditions climatiques identiques à celui de la région du Nord-Cameroun.

III.1- CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET HYDRODYNAMIQUES DE L'AQUIFERE A NAPPE LIBRE DU BV DE DOUKA LONGO

Elle consiste à comprendre le fonctionnement hydrodynamique de l'aquifère à nappe libre du BVDL via les résultats de piézométrie, d'hydrométrie, vitesse d'infiltration, de perméabilité et du bilan hydrique.

III.1.1- Piézométrie

Le tableau 14est la synthèse des coordonnées géographiques (latitudes ; longitudes et altitudes) et présentant la profondeur, les niveaux statiques et les niveaux piézométriques des points de mesure des puits (P1 à P17) le long du BVDL.

Tableau 14 : Synthèse des données géographiques et piézométriques du bassin versant de Douka Longo.

Puits

Nom de la localité

X

Y

Z (m)

Profondeur du puits (m)

Margelle

(m)

Niveau statique (m)

Niveau piézométrique H (m)

P1

WINDE NGONG 1

13.48039

9.0135

305

5,60

0,65

4,15

300,85

P2

WINDE NGONG 1

13.48142

9.012278

294

5,50

0,45

4,85

289,15

P3

BOLTA

13.47544

8.987361

289

10,30

0,80

3,60

285,40

P4

BOLTA

13.47694

8.987944

293

4,90

0,20

3,60

289,40

P5

KOUBADJE

13.46222

8.996778

278

8,80

0,71

7,39

270,61

P6

DOUCKA GAINAKO

13.43689

8.97875

240

8,35

0,32

7,28

232,72

P7

OURO-GNEBE

13.421941

8.961806

264

13,50

0,35

6,35

257,65

P8

OURO-NDJIDDA

13.49561

8.982917

297

16,00

0,76

14,14

282,86

P9

OURO-NDJIDDA

13.49464

8.9805

291

26,50

0,81

24,29

266,71

P10

DAWALA

13.38643

8.94399

279

11,20

0,00

11,00

268,00

P11

NASSARAO

13.41275

8.95693

265

13,85

0,77

12,73

252,27

P12

GAROUAWO

13.52038

8.95194

286

13,30

0,81

12,49

273,51

P13

TONGO

13.50930

8.91998

472

10,30

0,00

7,70

464,30

P1iv

OURO-ANDRE

13.50352

8.88617

492

24,00

0,80

23,00

269,00

P15

OURO-ANDRE

13.50182

8.88078

285

17,80

0,80

13,90

270,10

P16

MAPTO BOUMEDJE

13.38859

8.95240

290

11,40

0,74

9,61

280,39

P17

BOUNDJOUMI

13.35420

8.96582

225

4,30

0,57

2,63

222,37

Min

Max

Moy

Méd

E-T

C V

 
 
 
 

4,30

26,5

12,09

11,2

6,30

0,52

 

2,63

24,29

9,92

7,70

6,37

0,64

222,37

464,30

281,13

271,10

51,26

0,18

Légende : P : Puits ;Min : minimum ; Max : maximum ;Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E-T : écart type ; CV : coefficient de variation.

L'analyse du tableau montre que, les valeurs des niveaux statiques ponctuels obtenues des dix-sept puits suivis varient entre 2,63 m et 24,29 m avec une moyenne 9,92 m. On constate que six puits sur les 17, soit 35,29% ont un niveau statique compris entre 2,63 et 6,63 m. Quatre puits, soit 23,53% se trouvent entre 6,63 et 10,63 m. Entre 10,63 et 14,63 m de profondeur, nous avons cinq puits représentant 29,41% ; et au-delà de 14,63 m nous notons deux puits soit 11,76%. Ces résultats nous permettent de dire que la surface piézométrique est située à environ 10,10 m du sol.

Les résultats du suivi piézométrique allant du 12 mars au 16 mars 2020 présentent une variation spatiale des niveaux piézométriques entre 222,37 m (Boundjoumi)et 464,30 m (Tongo) avec une valeur moyenne de 281,13 m (Tableau 14). Sur la base des données piézométriques, la carte piézométrique du bassin de Douka Longo a été réalisée (Fig. 18).

Figure18: Carte piézométrique du bassin versant de Douka Longo.

L'analyse de la carte piézométrique du bassin versant de Douka Longo montre que, deux zones distinctes ont été délimitées à partir de la réalisation des courbes hydroisohypses de la carte piézométrique :

- Une zone où les courbes forment des cercles concentriques caractérisés par des lignes de courant où axes d'écoulement centrifuges. Tout autour de ces points, les niveaux piézométriques ont des valeurs croissantes du centre vers l'extérieur (la limite du quartier WouroNogas et Tongo) ;

- Une zone où la courbe forme un cercle fermé marqué par des lignes de courant où axes d'écoulement centripètes. Tout autour de ce cercle, les niveaux piézométriques sont décroissants de l'extérieur vers le centre (c'est le cas des quartiers Bolta, OuroGnebe et Dawala).

Les écoulements souterrains dans le bassin versant de Douka Longo sont de deux types (convergents et divergents) et se font préférentiellement dans les directions NE-SW et E-W. les sites des quartiers Tongo et WouroNogas constituent les aires d'alimentation de la nappe c'est-à-dire les zones à partir desquelles se font les écoulements des eaux souterraines dans la zone d'étude tandis que ceux de Bolta, OuroGnebe et Dawala constituent les aires de stockage et pourraient se prêter facilement aux implantations des ouvrages de captage.

Les agriculteurs à faibles revenus c'est-à-dire ceux ne pouvant pas faire des forages peuvent s'implanter dans les zones de WindeNgong 1, Bolta et Boundjoumi car les puits rencontrés dans ces zones ont un niveau statique inférieur à 6,6 m soit 35,29% des puits du BVDL. Dans ces zones, on peut utiliser des simples moto pompes pour extraire l'eau du puits pour l'irrigation. Ailleurs, en cas de nécessité, 64,71% des ouvrages ont besoin d'une pompe électrique immergée pour avoir accès à l'eau pour des fins agricoles. Ce qui est un obstacle majeur à l'amélioration de la production agricole.

III.1.2- Hydrométrie

L'évaluation des ressources en eau de surface disponible dans le BVDL s'est faite par la détermination du débit à l'exutoire du mayo Douka Longo à l'aide du jaugeage à gué (point par point) au micro moulinet. Les résultats sont présentés dans le tableau suivant.

Tableau 15 : Estimation du débit mesuré à l'exutoire du mayo Douka Longo.

Station

Douka Longo

DoukaGainako

Date du jaugeage

13/03/2020

Pas d'écoulement

Cote

08 cm

Débit

0.033 m3/s (33 l/s)

Largeur section

3.00 m

Périmètre mouillé

3.20 m

Profondeur moyenne

0.11 m

Profondeur max

0.16 m

Section débitrice

0.3 m²

Vitesse débitrice

0.102m/s

Vitesse moyenne de surface (VMS)

0.136m/s

Vitesse maximum

0.293 m/s

Rayon hydraulique

0.10m

L'analyse du tableau 15montre que, le débit du mayo Douka Longo à son exutoire en période d'étiage et en absence des pluiesest de 0,033 m3/set pratiquement nulle en amont (DoukaGainako) à cause de l'absence d'écoulement. Ce débit de base 0,033 m3/s correspond donc à la vidange de l'aquifère pour soutenir l'écoulement de surface. Il y a donc bel et bien une interaction entre les eaux de surfaces et les eaux souterraines dans ce bassin versant.

III.1.3- Vitesses d'infiltration

Les valeurs des vitesses d'infiltration (I) calculées à partir des données d'essai d'infiltration dans le bassin versant de Douka Longo sont consignées dans le tableau 16suivant.

Tableau 16: Les taux d'infiltration (I), en centimètre par minute (cm/min).

Points de mesure

Localité

ht (cm)

ho (cm)

To(s)

Tt(s)

I(cm/s)

I(cm/min)

P1

MADA

39.30

2.30

30.00

1230

0,03

1.8

P2

OURO-GNEBE

28.30

1.00

30.00

1560

0,02

1.2

P3

BOLTA

22.1

1.50

0.00

770.00

0,03

1.8

P4

NDJIDDA

15.2

1.00

0.00

3120.00

0,04

2.4

P5

VILLAGE SORKE

22.8

1.90

0.00

1680.00

0,01

0.6

P6

WOURO NOGAS

35.10

1.90

30.00

1740.00

0,02

1.2

P7

SORKE

25.20

0.80

30.00

1170.00

0,02

1.2

P8

TONGO

24.90

0.00

0.00

1530.00

0,02

1.2

P9

OURO ANDRE

21.10

1.00

0.00

1020.00

0,02

1.2

P10

DOUKA LONGO

35.20

0.70

30.00

2iv00.00

0.01

0.6

P11

DOUKA LONGO

34.70

1.50

30.00

1620.00

0.02

1.2

P12

BOUNDJOUMI

24.10

0.00

0.00

4920.00

0.05

3

P13

MAYO DOUKA

30.90

0.00

0.00

4680.00

0.07

4.2

Min

 
 

0,6

Max

 

4,2

Moy

 

1,7

Méd

 

1,2

E-T

 

1,01

C V

 

0,6

Légende : P : Points d'infiltration ;Min : minimum ; Max : maximum ;Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E-T : écart type ; CV : coefficient de variation ; = profondeur initiale au niveau de l'eau dans le trou; profondeur jusqu'au niveau de l'eau dans le trou à un instant donné et heure initiale.

L'analyse du tableau 16 montre que, les vitesses d'infiltration dans le bassin versant de Douka Longo varient entre 0,6 cm/min et 4,2 cm/min avec une moyenne de 1,7 cm/min. les résultats des vitesses d'infiltration obtenus sur les treize (13) sites d'essai d'infiltration (P1 à P13) sont traduit sous forme de graphique (Fig. 19). Il exprime la courbe d'évolution de la vitesse (I, en cm/min) en fonction de la profondeur (P, en cm).

Figure19: Vitesse (I, cm/s) d'infiltration dans le bassin versant de Douka Longo.

La courbe d'infiltration réalisée montre que la vitesse d'infiltration est relativement notable (0,6 à 2,4 cm/min) sur les 15 à 23 premiers centimètres du sol. Elle se réduit un peu fortement en profondeur (23 à 25 cm), en se stabilisant autour 1,2 cm/min entre 25 et 28 cm de profondeur puis se réduit fortement entre 28 et 32 cm de profondeur avant de subir une forte augmentation entre 32 et 35 cm, puis subit de nouveau une faible diminution entre 35 et 45 cm de profondeur. Il s'agit donc d'une infiltration superficielle qui ne peut pas influencer la composition des nappes profondes. La variation de la courbe des vitesses d'infiltration est étroitement liée à la nature du sol dans les différents horizons. La vitesse d'infiltration dans les 15-25 premiers centimètres correspond au sol sableux, elle décroit légèrement dans l'horizon argilo-sableux, et devient très faible dans l'horizon argileux (entre 28 et 32 cm de profondeur). Cette décroissance de la vitesse d'infiltration semble être liée à l'abondance en argile dans les différents sites d'infiltration.

L'on peut donc envisager, pour la mise en valeur de ces sols une agriculture moderne, mécanisée avec irrigation éventuelle. Le bassin de Douka Longo possède de bonnes terres agricoles. Les mesures des vitesses d'infiltration prouvent à suffisance qu'une agriculture mécanisée avec irrigation n'aura rien de néfaste sur les nappes d'eau souterraine et la production car les eaux n'atteindront pas si rapidement les nappes souterraines. La composition des horizons de ces sols allant du sablo-argileux (au sommet) au argileux (à la base) ralenti considérablement l'infiltration et se comporte en véritable couche protectrice protégeant ainsi les nappes d'eau souterraine des éventuelles pollutions.

III.1.4- Coefficient de perméabilité à saturation

Les valeurs de coefficient de perméabilité à saturation (K) obtenues à l'aide des essais de perméabilité de Porchet sont présentées dans le tableau 17.

Tableau 17: Résultats des mesures de perméabilité du bassin versant de Douka Longo.

Points de mesure

Localités

Rayon du trou (cm)

Profondeur (cm)

Conductivitéhydraulique K (m/s)

Type de sol selon Musy et Soutter (1991)

Interprétation

P1

MADA

5

45

1,46.10-5

Sable fin

Formation assez perméable

P2

OURO-GNEBE

5

40

8,97.10-6

Limon argileux

Formation peu perméable

P3

BOLTA

3

35

9,24.10-6

Limon argileux

Formation peu perméable

P4

OURO-NDJIDDA

4

30

1,50.10-6

Limon argileux

Formation peu perméable

P5

SORKE 1

3

30

4,28.10-6

Limon argileux

Formation peu perméable

P6

WOURO NOGAS

5

40

9,35.10-6

Limon argileux

Formation peu perméable

P7

SORKE 2

6

30

1,27.10-5

Sable fin

Formation assez perméable

P8

TONGO

3,2

32

5,40.10-6

Limon argileux

Formation peu perméable

P9

OURO ANDRE

3

28

5,46.10-6

Limon argileux

Formation peu perméable

P10

DOUKA LONGO 1

5

43

7,78.10-6

Limon argileux

Formation peu perméable

P11

DOUKA LONGO 2

5

45

9,42.10-6

Limon argileux

Formation peu perméable

P12

BOUNDJOUMI

3,5

29

1,79.10-6

Limon argileux

Formation peu perméable

P13

MAYO DOUKA

5

45

3,23.10-6

Limon argileux

Formation peu perméable

L'analyse de ce tableau montre que les valeurs du coefficient de perméabilité à saturation du bassin versant de Douka Longo varient de 1,50.10-6 m/s (OURO-NDJIDDA) à 1,46.10-5m/s (MADA) avec une moyenne de 7,21.10-6 m/s. Deux classes sont obtenues. Les valeurs du coefficient de perméabilité à saturation mesurées à Mada et Sorke 2 sont toutes de l'ordre de 10-5 m/s avec une moyenne de 1,36.10-5 m/s. Celles mesurées à Ouro-Gnebe, Bolta, OuroNdjidda, Sorke 1, WouroNogas, Tongo, OuroAndre,Douka Longo 1, Douka Longo 2, Boundjoumi et Mayo Douka, sont toutes de l'ordre de 10-6 m/s, avec une moyenne de 6,04.106m/s. Ces valeurs illustrent ainsi que les différents horizons sont peu perméables à assez perméables d'après la classification prédéfinie par Collin (2004). La classification de Collin (2004) établie la référence suivante :

- Si K = 10-8 m/s, la formation est très peu perméable à imperméable, et non aquifère ;

- Si 10-7 m/s = K = 10-6 m/s, la formation est peu perméable l'aquifère est médiocre à mauvais ;

- Si K = 10-5 m/s, la formation est assez perméable, l'aquifère est assez bon ;

- Si 10-4 m/s = K = 10-2 m/s la formation est perméable et l'aquifère est très bon à bon.

Les résultats du coefficient de perméabilité à saturation trouvés dans le BVDL montrent, selon l'ordre de grandeur de la conductivité hydraulique établie par Musy et Soutter (1991), que nous sommes en présence des terrains constitués de sables fins et limons argileux.

Tableau 18:Ordre de grandeur de la conductivité hydraulique dans différents sols (Musy et Soutter,1991).

Ks (m/s)

10

10²

10

104

105

106

107

108

10?

10°

10

Perméabilité

Perméable

Semi-perméable

Imperméable

Type de sol

Gravier sans sable ni éléments fins

Sable avec gravier Sable grossier à sable fin

Sable très fin Limon grossier à limon

argileux

Argile limoneuse à argile homogène

Possibilité de drainage

Excellentes

Bonne

Moyenne à faible

Faible à nulle

La Figure20 montre l'évolution spatiale du coefficient de perméabilité à saturation mesurée dans le bassin versant de Douka Longo pour la période allant 12 mars au 16 mars 2020.

Figure20: Carte de perméabilité à saturation mesurée dans le bassin

versant de Douka Longo.

La perméabilité est fonction de la granulométrie et du degré d'interconnections entre les vides d'un réservoir (castany, 1998). Les valeurs du coefficient de perméabilité à saturationainsi obtenues dans le bassin versant de Douka Longo par comparaison avec les travaux antérieurs, montrent qu'elles sont du même ordre de grandeur que celles trouvéesdansl'Atlas régional dans le bassin de la Bénoué à Garoua (1,0.10-6 m/s<K <2,1.10-5 m/s) ; mais supérieures à celles trouvées par Fouépé et al., 2012 dans le bassin versant de l'Anga'a(1,91.10-7 m/s<K <1,16.10-6 m/s) , à l'Est de Yaoundé ; et inférieures à celles trouvées par Foano, 2020dans le bassin versant de Bidou à Ngaoundéré 3(3,06.10-6 m/s<K <5,66.10-5m/s) ;Mfonka et al.,2018 sur le bassin versant du Nchi à Foumban(4,8.10-5m/s ? K? 7,16.10-5 m/s). Cette différence pourrait être due au type de sol.

Les valeurs du coefficient de perméabilité obtenues dans les localités de Mada(1,46.10-5m/s) et Sorke 1 (1,27.10-5 m/s) sont appropriées à l'agriculture car ces localités possèdent un sol assez perméable. Les autres localités (Ouro-Gnebe, Bolta, Ouro-Ndjidda, Sorke 1, Wouro-Nogas, Tongo, OuroAndre, Doukalongo et Mayo Douka)possèdent des valeurs du coefficient de perméabilité qui ne sont pas appropriées à l'agriculture car les sols sont peu perméables. Pour améliorer la perméabilité dans ces zones il sera préférable d'utiliser le labour à la charrue qui pourra faciliter la perméabilité à la surface du sol.

III.1.5- Bilan hydrique

Les paramètres du bilan hydrique ont été calculés pour la période allant 1960 à 2018. La pluviométrie moyenne interannuelle (P) est de 1048,4 mm et est inférieure à la valeur de l'évapotranspiration potentielle (ETP) moyenne qui est de 1064,56 mm (Tableau 19).

Tableau 19:Bilan hydrique selon la méthode de C.W.Thornthwaite

Station de Garoua-aéroport (1960-2018).

 

Mai

Juin

Juil

Août

Sept

Oct

Nov

Déc

Jan

Fév

Mar

Avr

Totaux

P (mm)

106,80

178,70

176,00

241,60

225,20

66,50

0,50

0,10

0,00

0,00

1,20

51,80

1048,40

ETP(mm)

111,41

85,11

72,43

68,23

71,58

85,11

81,34

64,21

63,43

88,01

130,89

142,81

1064,56

ETR (mm)

106,80

93,59

72,43

68,23

71,58

85,11

81,34

0,65

0,00

0,00

1,20

51,80

624,25

RFU (mm)

0,00

93,59

100,00

100,00

100,00

81,39

0,55

0,00

0,00

0,00

0,00

0,00

475,53

?RFU (mm)

0,00

93,59

6,41

0,00

0,00

-18,61

-80,84

-0,55

0,00

0,00

0,00

0,00

0,00

WS (mm)

0,00

0,00

97,16

173,37

153,62

0,00

0,00

0,00

0,00

0,00

0,00

0,00

424,15

S (mm)

0,00

0,00

97,16

221,95

264,59

132,29

66,14

33,07

16,53

8,26

4,13

0,00

844,12

QS (mm)

0,00

0,00

48,58

110,97

132,29

66,14

33,07

16,53

8,26

4,13

2,06

0,00

422,03

QW (mm)

0,00

0,00

48,58

110,97

132,29

66,14

33,07

16,53

8,26

4,13

2,06

0,00

422,03

DA (mm)

4,61

0,00

0,00

0,00

0,00

0,00

0,00

63,56

63,43

88,01

129,69

91,01

440,31

P-ETP (mm)

83,08

108,70

67,81

-6,98

16,21

146,35

199,56

24,54

-71,01

-81,30

-59,68

33,33

-16,16

a (%)

-0,04

1,10

1,43

2,54

2,15

-0,22

2,38

-0,99

-1,00

-1,00

-0,99

-0,64

 

Légende : P = précipitation ; ETP = évapotranspiration potentielle ; ETR = évapotranspiration réelle ; RFU = réserve facilement utilisable ?RFU = variation de laréserve facilement utilisable ; WS = water surplus ; S = lame d'eau disponible pour l'écoulement total ; QS = lame d'eau disponible pour l'écoulement de surface ;

QW = lame d'eau disponible pour l'écoulement souterraine ; DA = déficit agricole ; a = coefficient mensuel d'humidité.

Formules de vérification : Station de Garoua-aéroport

P = ? ETR + ? WS P = 624,25 + 424,15 = 1048,4mm.

ETP = ? ETR + ? DA ETP = 624,25 + 440,31 = 1064,56 mm.

Nous constatons que les résultats issus du bilan hydrique sont vérifiés.

L'établissement du bilan hydrique a pour but, de connaître les différents paramètres (ETP, ETR, RFU, DA, WS), qui nous aide à comprendre le fonctionnement des systèmes hydrauliques de surface.Lorsque la réserve facilement utilisable (RFU) est totale, il y a un surplus d'eau (WS) accompagné généralement par un écoulement (QS et QW) et dès que la RFU diminue, il y a un épuisement du stock au point où la RFU sera complètement vide, il y aura un déficit agricole (DA).

L'analyse des résultats des paramètres du bilan hydrique montre que les valeurs de l'évapotranspiration réelle (ETR) et la lame d'eau ruisselée (R) sont respectivement 624,25 mm et 338,94 mm soit 59,5% et 32,33% des précipitations moyennes interannuelles tombées sur la période de 1960 à 2018. L'infiltration estimée est de 85,21 mm soit un coefficient d'infiltration (CI) de 8,13%. Les pertes d'eau sont de ce fait estimées à 59,54% et 40,25% respectivement pour l'évapotranspiration et l'écoulement (surface et souterraine). Le coefficient d'infiltration ainsi calculé se rapproche de celui obtenu par Eyong, 2013 soit 8,95% dans le bassin versant de l'Akée. Il est par contresupérieur à celui trouvé par Fouépé (2012) soit 5,7% dans le bassin versant de l'Anga'a par la méthode hybride de fluctuation de l'eau, mais inférieur à ceux trouvés par Kalla (2007) dans le bassin du Ntem (CI=15,65%), Foano, 2020 (non publié) dans le bassin de Bidou (CI=35,95%).

L'évolution des paramètres ainsi obtenus (Fig. 21) montre que la période d'excédent pluviométrique va de mai à septembre traduisant la recharge de l'aquifère à nappe libre tandis que celle du déficit pluviométrique va d'octobre à avril etcorrespond à la vidange de l'aquifère à nappe libre. La période de déficit pluviométrique est caractérisée par une baisse progressive des niveaux piézométriques. Le déficit agricole, DA = 440,31 mm se remarque au mois de décembre, croit et atteint son maximum en mars puis décroit pour s'annuler en juin. Au mois de juin, commence la reconstitution du stock, la RFU devenant importante pour atteindre son maximum (100 mm). Elle demeure ainsi jusqu'au mois d'octobre à partir duquel commence l'épuisement du stock qui se poursuit jusqu'au mois de novembre (Tableau 19).

Excédent Déficit

pluviométriquepluviométrique

Figure21: Evolution de quelques paramètres du bilan hydrique établi selon la méthode de Thornwaite (1954).

La Figure21 présentant l'évolution de quelques paramètres (P, ETP, ETR, RFU, DA et WS) du bilan hydrique montre que les agriculteurs de la commune de Ngong ont 6 mois sur 12 propices pour l'agriculture c'est-à-dire de mai à octobre car le sol contient suffisamment d'eau pendant cette période. Les 06 autres mois c'est-à-dire de novembre à avril, ne sont pas propices à l'agriculture car la RFU du sol est totalement épuisée pendant cette période. On constate donc que, les ressources en eau ne sont pas disponibles pendant toute l'annéece qui entraine directement un déficit sur le rendement agricole. L'étude piézométrique a montré que le niveau de la nappe en période défavorable (plus précisément en mars) se situe à environ 10,10 m du sol et peut être facilement mobilisable à travers la réalisation des puits ou des forages. Les agriculteurs qui veulent cultiver12 mois sur 12 doivent utiliser les techniques d'irrigation pour améliorer la production agricole pendant les périodes défavorables à l'agriculture.

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