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Dégradation des ligneux pérennes dans le bassin versant de Houdouvou (extrême-nord Cameroun)


par Maxime DJAFNGA DABIDJOUM
Université de Maroua - Master 2021
  

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Conclusion

L'état des lieux de la végétation pérenne dans la localité de Houdouvou a permis de faire ressortir les caractéristiques floristiques, les richesses spécifiques, les abondances dominances des familles d'espèces, les types de formations pérennes, l'état biologique de ces formations et les caractéristiques dendrométriques. Les travaux de relevés botaniques ont permis de faire ressortir une liste de 30 espèces réparties en 16 familles et 632 individus pour les 36 placettes. Les formations végétales claires, denses et d'alignements ont été identifiées et l'état biologique des ligneux pérennes a fait ressortir les ligneux vivants (395), morts (44) et souffrant (193). Pour faire une meilleure appréciation de la disposition dendrométrique des ligneux en contexte de dégradation, il fallait avoir une zone plus ou moins dégradées. La hauteur générale des ligneux montre que les individus de moins de 1 mètres sont au nombre de 94, ceux de 1 à 10 sont au nombre de 237, ceux de 13 à 20 sont au nombre de 143 et ceux de plus de 20 mètres sont au nombre de 158. Pour ce qui est des diamètres, les individus de diamètre inférieure à 5 centimètres sont au nombre de 129, ceux de 10 à 20 sont au nombre de 268, ceux de 20 à 30 sont au nombre de 119 et ceux de plus de 30 centimètres sont au nombre de 116. Nonobstant, plusieurs agents entre dans le processus de dégradation de ces ligneux.

73

Chapitre 2. Processus de dégradation des ligneux pérennes

Introduction

La dégradation des ressources naturelle est un problème qui taraude de plus en

plus la communauté scientifique. Au sahel, les écosystèmes offrent d'énormes potentialités en produits forestiers ligneux et non ligneux. Malheureusement, la zone est confrontée à un déficit pluviométrique particulièrement sévère et à une forte croissance démographique corrélée à une demande de plus en plus élevée en terres agricoles. Ces conditions ont entrainé une perte de biodiversité et des modifications de la végétation. La ressource ligneuse n'est pas exempte de cette dégradation. Les ligneux de type pérenne voient leurs espérances de vie de plus en plus réduite de fait de plusieurs facteurs. Localité à forte péjoration climatique, les ligneux pérenne de la localité de Houdouvou connaissent une dégradation accélérée dans l'espace et dans le temps. De ce fait, plusieurs procédés interviennent dans la dégradation de ces ligneux. L'analyse du processus de dégradation des ligneux pérennes consistera à faire une étude diachronique de la dégradation des ligneux entre 2001 et 2021, à analyser le processus naturel de la dégradation et les processus anthropiques.

2.1. Etat du couvert ligneux en 2001 et 2021

La végétation de la localité de Houdouvou a subi plusieurs mutations qui ont

conduite à une évolution régressive. Un feed-back de vingt ans permet de mieux apprécier le degré de recouvrement de la végétation. Ainsi, on retrouve des zones à végétation denses, faibles et des zones déradées.

2.1.2. Etat du couvert ligneux en 2001

L'analyse diachronique du couvert ligneux entre 2001 et 2021 permet d'apprécier

d'un coup d'oeil le niveau de dégradation de la végétation pérenne dans la localité de Houdouvou. L'état du couvert du ligneux en 2001 est illustré dans la figure 25.

74

Figure 25. Etat du couvert ligneux en 2001

2.1.3. Etat du couvert ligneux en 2021

L'état des lieux du couvert ligneux en 2021 permet d'observer plus clairement

le niveau d'érosion de la végétation pérenne. Figure 26.

75

Figure 26. Etat du couvert ligneux en 2021

76

L'analyse diachronique du couvert ligneux de 2001 à 2021 permet d'observer une réelle dégradation spatiale du couvert ligneux. L'analyse des deux cartes permet de voir une réelle augmentation des zones dégradée (Figure 26), une diminution des zones à forte et à faible végétation. La figure 25 quant à elle montre une faible proportion des zones dégradées et un niveau important des zones à faible et à forte végétation. Cet écart est expliqué par des processus naturels et anthropiques.

Tableau 6.Évolution spatiale des superficies reparties en fonction des zones de végétations identifiées dans la localité de Houdouvou.

Classe de
Végétation

Superficie
en ha (2001)

Pourcentage

Superficie
en ha2021

Pourcentage

Ecart

Forte végétation

623

35,46

545

31,02

78

Faible végétation

520

29,60

465

26,47

55

Zone dégradée

614

34,95

747

42,52

-133

Total

1757

100

1757

100

0

 

Source : Analyses des images Landsat de 2001 et 2021.

L'analyse diachronique de l'occupation du sol en fonction de la couverture végétale sur une échelle temporelle de 20 ans permet de mieux apprécier le niveau de dégradation de la végétation. Le tableau 6 ci-dessus fait ressortir les différentes superficies occupées par les fortes végétations, les faibles végétations et les zones sans végétation de l'année 2001 et 2021. Les surfaces de fortes végétations occupaient en 2001, 623 hectares, soit 35, 46 % et en 2021, cette surface s'est réduite à 545 hectares soit 31, 02 % avec un écart de 78 hectares. Pour ce qui est des surfaces de faibles végétations la superficie en 2001 était de 520 hectares soit 29, 60 % tandis que celle de 2021 était de 465 soit 26, 47% avec un écart de 55 hectares. Les zones dégradées en 2001 occupaient 614 hectares avec 34, 95 % et en 2021, ces zones occupaient 747 hectares soit 42, 52 % avec un écart de -133 hectares.

L'analyse de ces données permet d'observé que les surfaces ce sont de plus en plus dégradées durant les années. Les surfaces de fortes et faibles végétations ont diminués au profit des surfaces dégradées. La figue 27 permet de mieux apprécier le niveau de cette dégradation.

77

Figure 27.Dynamique du couvert végétal de la localité de Houdouvou entre 2001 et 2021.

78

2.2. Processus naturel de la dégradation

Un processus est dit naturel lorsqu'il est le produit de la nature plutôt que celui des humains. Les mutations climatiques que connaissent notre ère favorisent la destruction des ligneux. De plus, la position géographique de la localité de Houdouvou lui confère un caractère climatique rude qui n'est pas favorable à l'augmentation des ligneux. En effet, cette localité se situe dans la région sahélienne du Cameroun caractérisée par un climat de type tropical semi-aride avec des précipitations insuffisante et irrégulière et des températures très élevés.

2.2.1. Insuffisance hydrique et variabilité climatique importante ? Défoliation des ligneux pérennes

Les arbres pérennes ont besoin d'eau pour se développer et se garder en santé. Le manque d'eau a plusieurs conséquences : réduction de la croissance, dépérissement des pousses, diminution de la taille et du poids des ligneux, réduction de la survie et de la croissance des arbres (jeunes arbres), répercussions négatives sur la qualité des fruits, carences nutritionnelles, augmentation des dommages. Le fait d'avoir accès à de l'eau peut aider les arbres à continuer à se développer au cours des périodes de sécheresse et à accroître leur résistance aux facteurs de stress. Ainsi, des ligneux pérennes sont en état de dessèchement ou de défoliation (Photo 3) dans la localité de Houdouvou du fait du manque d'eau. Les 36 placettes qui ont été faites ont permis d'inventorier 44 ligneux morts. La photo 3 montre un ligneux qui subit les conséquences du manque d'eau.

Long : 10°38'18»ELat :14°10'49»E Al : 650m

79

Source : Djafnga, 2021

Photo 3. Arbre en défoliation

La photo ci-dessus montre un arbre qui a perdu toutes ces feuilles pendant la saison sèche. Ainsi, en cas de sécheresse, les arbres meurent à cause d'un dysfonctionnement hydraulique s'ils ne s'adaptent pas. Pour s'adapter, la plante doit perdre ces feuilles, sinon elle veut vivre plus longtemps. Ainsi, les baisses de pluies contribuent à la dégradation des ligneux pérennes.

La sècheresse provoque une fermeture des stomates1 des feuilles pour limiter la transpiration. Du même coup, il n'y a plus d'entrée de CO2, plus de photosynthèse, la croissance s'arrête. Pour entretenir ses cellules, l'arbre doit puiser sur ses réserves. Une fois les stomates fermés, l'arbre entre dans une période de survie difficile. Si la sècheresse persiste, il continue à se déshydrater et fini par s'asséché.

1 Structures qui assurent les échangent gazeux au niveau des feuilles.

80

? Variabilité climatique persistante

Les modifications climatiques dans le monde vont de pair avec les modifications des pluies dans l'espace et dans le temps. La pluviométrie de Maroua en générale et celle Houdouvou est très instable. Les données pluviométriques sur 27 ans permettent de mieux apprécier la variation de pluie. (Figure 28)

1400

1200

1000

400

800

600

200

0

NIVEAU DES PRECIPITATIONS

691,2

848,9

847,4 680,1

1193,8

978,3

743,9 606,4

689,1

940,8

1017,9

865,6

898,1

ANNEES

932,8

675,5

737,4

751,1

765,2

766,9

726,8

903,9

633,5 533

765,2

802,2 661,4

435,4

598,8

Source : Aéroport international de Salak

Figure 28. Variabilité pluviométrique de 1990 à 2017

La figure ci-dessus illustre la distribution moyenne annuelle des précipitations dans la localité de Maroua. Par extrapolation, ces données peuvent être appliquées à la localité de Houdouvou. Ces données sont réparties sur 27 ans allant de 1990 à 2017. On remarque ainsi que la tendance des précipitations augmente et diminue en fonction des années. Ainsi, l'année qui a connu une pluviométrie assez élevée est 1994 avec une moyenne de 1993,8 mm tandis que l'année 2015 n'a que 435,4 soit une différence de 758,4 mm. Le diagramme montre clairement que le niveau de précipitation est très variable. La diminution des précipitations dans certaines années contribue largement à la dégradation des espèces ligneuses pérennes dans la localité de Houdouvou. La courbe générale des tendances montre une baisse du niveau des pluies entre 1990 et 2017.

81

2.2.2. Indice de diversité des ligneux pérenne

Pour une étude minutieuse du processus de dégradation des ligneux pérenne, le

calcul des indices de diversités s'impose. Ainsi, pour comparer la diversité des groupes floristiques par placettes, par zones et par espèces (Annexe 6), les indices de Shannon et d'équitabilité, les indices de Simpson ont été calculés. Les résultats obtenus ont permis de déterminer le degré de dégradation spécifique des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou. (Tableau 7)

Tableau 7. Indice de diversité par placettes

Placettes

Richesse Spécifique

Pi

Pi2

log2Pi

-Pi*log2Pi

P1

14

0,022151899

0,00049071

-1,654589043

0,0366523

P2

14

0,022151899

0,00049071

-1,654589043

0,0366523

P3

23

0,036392405

0,00132441

-1,438989242

0,0523683

P4

26

0,041139241

0,00169244

-1,38574373

0,0570084

P5

16

0,025316456

0,00064092

-1,596597096

0,0404202

P6

14

0,022151899

0,00049071

-1,654589043

0,0366523

P7

12

0,018987342

0,00036052

-1,721535832

0,0326874

P8

18

0,028481013

0,00081117

-1,545444573

0,0440158

P9

7

0,011075949

0,00012268

-1,955619038

0,0216603

P10

7

0,011075949

0,00012268

-1,955619038

0,0216603

P11

16

0,025316456

0,00064092

-1,596597096

0,0404202

P12

10

0,015822785

0,00025036

-1,800717078

0,0284924

P13

10

0,015822785

0,00025036

-1,800717078

0,0284924

P14

12

0,018987342

0,00036052

-1,721535832

0,0326874

P15

17

0,026898734

0,00072354

-1,570268157

0,0422382

P16

20

0,03164557

0,00100144

-1,499687083

0,0474585

P17

24

0,037974684

0,00144208

-1,420505837

0,0539433

P18

13

0,02056962

0,00042311

-1,686773726

0,0346963

P19

17

0,026898734

0,00072354

-1,570268157

0,0422382

P20

23

0,036392405

0,00132441

-1,438989242

0,0523683

P21

16

0,025316456

0,00064092

-1,596597096

0,0404202

P22

23

0,036392405

0,00132441

-1,438989242

0,0523683

P23

25

0,039556962

0,00156475

-1,40277707

0,0554896

P24

42

0,066455696

0,00441636

-1,177467788

0,0782494

P25

27

0,042721519

0,00182513

-1,369353314

0,0585009

P26

24

0,037974684

0,00144208

-1,420505837

0,0539433

P27

15

0,023734177

0,00056331

-1,624625819

0,0385592

P28

33

0,05221519

0,00272643

-1,282203138

0,0669505

P29

18

0,028481013

0,00081117

-1,545444573

0,0440158

P30

15

0,023734177

0,00056331

-1,624625819

0,0385592

 

82

P31

13

0,02056962

0,00042311

-1,686773726

0,0346963

P32

22

0,034810127

0,00121174

-1,458294397

0,0507634

P33

10

0,015822785

0,00025036

-1,800717078

0,0284924

P34

5

0,007911392

6,259E-05

-2,101747074

0,0166277

P35

19

0,030063291

0,0009038

-1,521963477

0,0457552

P36

12

0,018987342

0,00036052

-1,721535832

0,0326874

TOTAL

632

1

1

0

0

Indice de Shannon H'=-?Pilog2Pi

1,51889135

 
 
 
 

Indice de Simpson D= ?iPi2

0,0327772

 
 
 
 

Equitabilité E=H'/ log2S

0,16325528

 
 
 
 
 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

La diversité des espèces par placette dans la localité de Houdouvou est faible car l'indice de Shannon H'= 1,51889135 correspond à la formule : H< 3bit lorsque la diversité floristique est faible. Pour ce qui est de l'indice de Simpson, elle permet dans notre cas étude d'apprécier la probabilité de ne pas rencontrer deux individus de la même espèce dans la placette. Plus la valeur tend vers 0, moins la probabilité de rencontrer deux individus de la même espèce est élevée. Dans notre cas, l'indice de Simpson est D = 0,0327772. Ce qui voudrait dire que le risque de rencontrer deux individus de la même espèce dans une placette est réduit.

La valeur de l'équitabilité dans les placettes est faible : EQ= 0,461068745. Ce qui signifie que l'ensemble des relevés sont composés d'espèces à faible dominance ou rares, cette faiblesse est causée par la dégradation. Cette rareté des espèces est peut-être la preuve d'une forte anthropisation observée dans la localité.

L'indice de diversité floristique permet d'apprécier le niveau de diversité des espèces et leur dégradation dans les zones échantillonnées. Cet indice a fait l'objet de trois calculs : les indices de diversité par placettes (Annexe 5), les indices de diversité par espèces (Annexe 6), et les indices de diversités par zone (Tableau 8).

83

Tableau 8. Indice de diversité par zones

Zones

Individus

Pi

Pi2

log2Pi

-Pi*log2Pi

Zone de reboisement

144

0,227848101

0,05191476

-2,133855747

0,486195

zone dégradé

169

0,267405063

0,07150547

-1,902901312

0,5088454

Champs

149

0,235759494

0,05558254

-2,084612228

0,4914671

Zone d'habitation

170

0,268987342

0,07235419

-1,894389812

0,5095669

TOTAL

632

1

1

0

0

Indice de Shannon H'=-?Pilog2Pi

1,996074429

Indice de Simpson D= ?Pi2

0,251356954

Equitabilité E=H'/ log2S

0,21454444

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

L'indice de diversité de Shannon est égal à H' = 1,996074429 bit. Cette valeur correspond à la condition si H< 3bit. Cela traduit une diversité floristique faible. Le calcul des indices de diversités de Shannon par placettes (Annexe 5) et par espèces (Annexe 6), donne une vue globale de cette diversité. Cependant, les calculs par zone permettent de mieux apprécié les impacts de la pression sur les espèces végétales. De façon globale cette diversité est faible car H'<3bit. Il ressort de la lecture du tableau 8 que la majorité des espaces sont anthropisés et la zone de reboisement est la moins anthropisés.

2.2.3. Les densités de peuplement des espèces

Il est question ici de ressortir deux types de densités : les densités selon les placettes et les densités en fonction des zones de formations.

? Densités des peuplements selon les placettes

La densité est le rapport du nombre total des espèces par la superficie. Dans le cadre de ce travail, les placettes ont une superficie de 30m × 30m équivaut à 900m2, soit 0,09ha. Le tableau suivant montre les déférentes densités en fonction des placettes.

84

Tableau 9. Densité par placette

 
 

Densités (Tiges/ha)

 
 
 
 

Densité moyenne

195 tiges/ha

 
 
 
 
 
 
 

Nombre des individu Ni

 
 

14

156

 

14

156

 

23

256

 

26

289

 

16

178

 

14

156

 

12

133

 

18

200

 

7

78

 

7

78

 

16

178

 

10

111

 

10

111

 

12

133

 

17

189

 

20

222

 

24

267

 

13

144

 

17

189

 

23

256

 

16

178

 

23

256

 

25

278

 

42

467

 

27

300

 

24

267

 

15

167

 

33

367

 

18

200

 

15

167

 

13

144

 

22

244

 

10

111

 

P34

5

56

P35

19

211

P36

12

133

TOTAL

632

2 528

La densité moyenne de l'ensemble des placettes calculées est de 195 tiges par

hectares (tiges/ha). Les résultats issus de ce tableau montrent clairement une

hétérogénéité entre les différentes placettes avec pour borne minimale 56 tiges par

85

hectares (placette 34) ce qui traduit une faible densité et la borne maximale de 467 tiges par hectares présent dans la placette P24. L'interprétation qui découle de ces résultats est qu'il y a plus de placettes aux densités faibles que de placettes aux densités élevées. Ceci s'explique par la dégradation des ligneux dans la localité de Houdouvou.

? Densités des peuplements par zone

Pour une analyse efficiente de la densité, il est nécessaire de se baser sur une analyse par répartition zonale car la simple densité par placette (Tableau 8) ne donne pas assez d'indications. Le tableau 10 présente ainsi les densités par zones.

Tableau 10. Densité par zones

Zones

Individus

Densités (Tiges/ha)

Zone de reboisement

144

1600

zone dégradé

169

1878

Champs

149

1656

Zone d'habitation

170

1889

TOTAL

632

7022

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

L'analyse de la densité des ligneux pérennes par zone permet de relever que les ligneux sont plus denses dans les zones dégradées et les zones d'habitations que dans les zones de reboisement et les zones de champs. Les zones dégradées sont composées des ligneux pérennes rabougrie à formation ouverte alors que les zones de reboisement sont composées des ligneux pérennes de taille moyenne à formation moins dense. La densité des espèces par familles (Tableau 11) permet de mettre en relief les familles d'espèces les moins denses et les plus dégradées dans la localité.

86

Tableau 11. Densité des principales familles d'espèces

Famille

Nombre des
individu Ni

Densités
(Tiges/ha)

Densité moyenne

Arecaceae

11

122

826 tiges/ha

Malvacées

6

67

 

69

767

 

102

1133

 

158

1756

 

7

78

 

5

56

 

48

533

 

49

544

 

74

822

 

14

156

 

4

44

 

28

311

 

6

67

 

34

378

 

17

189

 

632

7022

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

L'étude de la densité des familles d'espèces permet de mieux expliquer le processus de dégradation des ligneux pérennes afin de déterminer les familles les plus denses et les familles les moins denses et en voie de dégradation et de raréfaction. La lecture du tableau 11 montre ainsi que le processus de dégradation des ligneux pérenne est plus accéléré pour les ligneux de la famille des Malvacées, Balanitaceae, Moracée, Celastraceae, Rubiaceae. Les familles d'espèces ayant une bonnes densité sont : Fabaceae, Meliaceae, Myrtaceae, Tilaceae, Anacardiaceae, Rhamnaceae. Ainsi, si la dégradation suit sont cour normal, les ligneux appartenant à ces 6 familles seront parmi les derniers à se dégrader.

Le processus de dégradation des ligneux prennes associe des facteurs naturels comme le niveau de précipitation avec des fluctuations qui causent des sécheresses et des fortes précipitations à l'origine de l'érosion hydrique. De plus, la capacité de la plante à s'adapter dans ces conditions entre dans le système de dégradation des ligneux

pérennes. Par ailleurs, il faut mettre en relation les éléments a anthropiques pour mieux expliquer ce processus.

2.3. Processus anthropique de la dégradation des ligneux pérenne

La dégradation des ligneux pérennes n'est pas faite que par des éléments naturels, l'homme est devenu un acteur qui occupe une place importante dans le processus de destruction des ligneux pérennes. A l'ère de l'anthropocène1, les actions de l'homme, notamment l'agriculture, l'urbanisation, l'emprise du bâtit dégradent dans un court laps de temps de grande quantité d'espaces. Le processus anthropique de la dégradation des ligneux pérennes s'explique par un prélèvement de plus en plus accru de la ressource végétale, par une croissance exorbitante de la population et par les systèmes agricoles qui prévaut à Houdouvou.

2.3.1. Prélèvement croissant des ligneux

Le prélèvement croissant des ligneux est une activité importante dans le processus de dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes.

? Proportion des individus élagués

Les besoins de plus en plus criarde de bois d'oeuvres, de bois de chauffages et de pâturages dans la localité de Houdouvou accélèrent la main de l'homme sur les ressources pérennes. Les gardiens de la zone de reboisement font remarqués que les populations, notamment les femmes pénètrent dans la réserve malgré les interdictions des autorités des eaux et forêts. Les femmes y vont la nuit à l'insu des gardiens. Les placettes (Figure 29) qui ont été faite dans cette zone montrent les traces de ces femmes.

87

1Anthropocène : Nouvelle époque géologique qui se caractérise par l'avènement des hommes comme principale force de changement sur terre, surpassant les forces géophysiques.

NOMBRE DES INDIVIDUS

16

15

11

9

8

8

8

7

7

5

5

4

4

3

3

4

3

2

0

0

0

0

0

0

0

0

13

8

6

2

5

4

4

2

5

1

P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9P10P11P12P13P14P15P16P17P18P19P20P21P22P23P24P25P26P27P28P29P30P31P32P33P34P35P36

PLACETTES

88

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 29. Nombre des individus élagué dans les placettes

La figure ci-dessus montre le nombre des individus élagués dans les différentes placettes. Les 18 premières placettes recensent le plus grand nombre des ligneux élagués. Les actions de l'homme sont plus criardes à ce niveau. Les 10 premières placettes ont été faites dans les zones de reboisement. Les populations ont beaucoup élagué les ligneux pour se procuré du bois de chauffe. Les placettes faites dans les zones dégradées n'ont pas beaucoup de ligneux élagué du fait de la raréfaction des ligneux. Le prélèvement des ligneux se fait aussi dans les zones de cultures (photo 4). En effet, les populations vont fréquent coupé les branches dans les champs du fait de la raréfaction des ligneux. Les champs sont devenues les lieux par excellence du prélèvement du bois parce que les ligneux sont de plus en plus rares aux environs des lieux d'habitations. De plus, il est plus facile de se procurer du bois dans les champs car, ils sont loin du contrôle des autorités des eaux et forêts. Au retour des champs, les femmes coupent les branches et tiges des arbres et arbustes pour faire la cuisine. La photo suivante montre ainsi les branches d'un arbre coupé par les cultivateurs.

Long : 10°38'12»E Lat :14°10'39»E Al : 650m

89

Source : Djafnga, 2021

Photo 4. Arbre élagué

La photo ci-dessus montre un arbre dont toutes les branches ont été élaguées. En effet, les riverains de Houdouvou élaguent les arbres pour la cuisson des aliments, la vente ou pour la construction du bâtit. La photo ci-dessus illustre ainsi le processus de dégradation des ligneux pérennes.

? Mode de prélèvement des ligneux pérennes

L'accès aux ressources ligneuses pérennes à Houdouvou se fait par coupe en taillis, par dessouchage, par ébranchage et par émondage. (Figure 30)

Mode de prélèvement

Coupe en taillis Déssouchage Ebranchage Emondage

 
 
 
 

0 10 20 30 40 50 60 70

Nombre des individus

90

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 30. Mode de prélèvement des ligneux pérennes

Les ligneux pérennes sont prélevés de quatre manières. Ainsi, les paysans font plus recours à l'ébranchage pour avoir accès aux ligneux. Sur 120 personnes enquêtés, 60 coupent les branches des arbres, 24 enlèvent jusqu'à la souche de l'arbre, 23 font une coupe en taillis et seulement 15 ont besoins de l'écorce des arbres.

? Source de bois de chauffe

Le contexte socio-économique de la localité de Houdouvou ne permet pas aux populations d'avoir accès à d'autres sources d'énergie pour la cuisson des aliments. En effet, le bois énergie utilisé directement comme bois de chauffe ou transformé en charbon constitue la principale source d'énergie pour la cuisson des aliments dans les ménages. De plus, la demande en bois du centre urbain accélère la pression sur les ligneux pérennes a fait remarquer le chef de village. Pour avoir ainsi accès aux ressources en bois de chauffe, les populations ramassent plus les bois morts (Tableau 12) du fait des restrictions des autorités des eaux et forêts.

91

Tableau 12. Sources d'accès au bois de chauffe

Moyen d'accès

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage valide

Ramassage de bois mort

45

37,5

37,5

Coupe de bois vert

36

30,0

30,0

Emondage des arbres

24

20,0

20,0

Achat des arbres au marché

15

12,5

12,5

Total

120

100,0

100,0

 

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Le tableau ci-dessus illustre les moyens d'accès aux bois de chauffe dans la localité de Houdouvou. Les enquêtes de terrains ont permis de relever que le ramassage de bois mort est le principal moyen pour avoir accès au bois de chauffe. Sur 120 personnes enquêtées, 45 ramassent du bois mort pour la cuisson, 36 coupent du bois vert, 24 utilisent les écorces des arbres et seulement 15 personnes achètent sur le marché. En effet, le ramassage de bois mort est le principal moyen parce que les autorités des eaux et forêt interdisent la coupe abusive du bois. Cependant, l'achat de bois au marché occupe une faible proportion parce que la quasi-majorité des paysans partent chercher du bois et d'autres vendent ces produits ligneux aux personnes qui quittent de la ville de Maroua pour s'approvisionner en bois de chauffe.

2.3.2. Les pratiques agricoles

L'agriculture est un élément qui agit grandement dans la mutation du couvert végétal dans la localité de Houdouvou. De par les modes de préparation des champs, les cultures pratiquées et lieux par excellence de prélèvement des ligneux, les zones de cultures se voient de plus en plus vidés de leurs ressources ligneuses.

? Mode de préparation des champs

L'agriculture est une activité qui nécessite des terres nues sans obstacles. De ce fait, l'abondance des ligneux sur un espace agricole constitue un obstacle dans la pratique de l'agriculture. Pour y remédier, les populations font recours à des techniques pour la préparation des parcelles. (Figure 31)

72

80

Nombres de personnes

70 60 50 40

 

33

 
 
 
 

15

 

10

0

 
 
 
 
 
 
 
 

Déssouchage Brulis Défrichement

Mode de préparation

92

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 31. Mode de préparation des champs

La figure ci-dessus illustre les principaux modes de préparation des champs avant les semis. Les ligneux, généralement les petits arbustes sont dessouchés par les agriculteurs, d'autres défrichent tout simplement et d'autre brûles. Ainsi, 72 personnes sur 120 défrichent les champs avant de semé, 33 procèdent par dessouchage et 15 brulent. Ces moyens de préparation des champs favorisent la destruction de jeunes plans qui veulent grandir dans les champs. De plus, les feuilles des grands arbres dans les champs bloquent la croissance des cultures. Pour y remédier, les cultivateurs élaguent les arbres (Planche photographique 4) pour favoriser l'arrivée du soleil sur les jeunes plants.

Les techniques de défrichement sont sommaires et occasionnent de véritables dégâts sur l'environnement. L'installation d'un nouveau champ entraîne la destruction des arbres. Les espèces jugées gênantes pour les cultures sont abattues, séchées et brûlées. Les rejets de souches sont arrachés chaque année lors de la préparation des champs, ce qui finit par tuer l'arbre.

Long : 10°38'11»E Lat :14°10'59»E Al : 540m Photo A. Arbre élagué dans un champ

Long : 10°38'65»ELat :14°10'35»E Al : 550m

Photo B. Eucalyptucus globulus élagué

A

Long : 10°38'18»ELat :14°10'30»E Al : 630m

Photo B. Arbre coupé dans un champ

C

B

93

Source : Djafnga, juillet 2021

Planche photographique 4. Mode de préparation des champs

La planche ci-dessus illustre les modes de préparation des champs dans la localité de Houdouvou. La photo A montre les branches d'un arbre coupé pour favoriser la croissance des jeunes plants. La photo B par contre montre un jeune arbre qui a été coupé jusqu'au tronc et la photo C montre deux Eucalyptus globulus coupés et dont les

94

tiges ont repoussé. Ces différentes pratiques agricoles favorisent une forte érosion des ligneux.

En outre, les enquêtes de terrain ont permis de montrer que le principal lieu d'approvisionnement en date reste et demeure les zones de cultures. (Figure 32)

5%

15%

10%

70%

Champs Vergers

Espace reboisé Achat de bois

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 32. Lieu de prélèvement des ligneux pérennes

La figue ci-dessus montre les principaux lieux d'approvisionnement en bois de chauffe des populations de Houdouvou. Le premier lieu concerne les champs avec 70%. Le deuxième lieu concerne les zones de reboisement avec 15%, le troisième, l'achat du bois avec 10 % et enfin les vergers avec seulement 5%. On remarque ainsi que l'activité agricole contribue grandement dans le processus de l'érosion des ligneux pérennes. De plus, l'agriculture occupe une place très importante dans la localité car elle est l'activité économique la plus pratiquées par les riverains. Les femmes en rentrent des champs font des fagots de bois pour préparer à la maison.

Les principales activités dans la localité sont l'agriculture, l'élevage, le commerce et la vente de bois. Parmi ces activités, l'agriculture occupe une place de choix comme le montre le tableau suivant.

95

Tableau 13. Principales activités économique

Activités économique

Effectifs

Pourcentage

Agriculture

75

62,5

Elevage

15

12,5

Commerce

15

12,5

Vente de bois et charbons

15

12,5

Total

120

100,0

 

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

La proportion qu'occupe l'agriculture dans la localité de Houdouvou est très importante. Elle représente à plus de 60 % de l'activité des populations locale. Pendant les saisons de cultures, la quasi-totalité du village se retrouve dans les champs pour travailler. L'élevage, le commerce, la vente de bois et du charbon occupe la même proportion, soit 12.5%. Les ligneux de la localité de Houdouvou sont utilisés pour satisfaire les besoins des populations.

Dans le prisme des travaux champêtre, la clôture des champs pour éviter la destruction des cultures nécessite la coupe d'arbres. On assiste dans la localité à une augmentation de la production de cultures maraîchères au cours de la saison sèche. Traditionnellement, ces cultures sont protégées des animaux, qui divaguent librement à cette époque de l'année, par une clôture faite de branches d'arbres épineux, ce qui augmente la pression qui existe sur la ressource ligneuse. La même technique est appliquée pendant les saisons de pluies pour protéger les cultures qui se trouvent aux alentours des lieux d'habitations. (Planche photographique 5)

Long : 10°38'11»ELat :14°10'03»E Al : 630m

Photo A. Clôture d'un champ et d'une maison

Long : 10°38'13»ELat :14°10'05»E Al : 630m

Photo B. Clôture d'un champ avec des épines

B

A

96

Source : Djafnga, juillet 2021

Planche photographique 5. Clôture des champs avec des ligneux pérennes

La planche ci-dessus montre les différentes méthodes utilisées pour la clôture des parcelles de cultures qui se trouvent à côté des lieux d'habitations. Ainsi, la photo A montre des ligneux pérennes ayant servi à clôturer une parcelle de culture et une maison et la photo B quand elle illustre des épines issues des ligneux pérennes et qui servent à clôturer une vaste parcelle de culture. La coupe des branches de ces ligneux pour la clôture des champs favorise ainsi la dégradation et la raréfaction des ligneux pérennes.

97

En effet, les productions doivent être protégées contre les animaux qui sont laissés en liberté dans la localité. Traditionnellement, les paysans érigent des haies mortes, c'est-à-dire des clôtures faites de branches d'arbres épineux ou de résidus de culture. Ce type de protection est d'une efficacité restreinte puisqu'il subit l'attaque des termites et doit être reconstruit chaque année et aggrave ainsi le processus de destruction des ligneux pérennes.

2.3.3. Importance socio-économique des ligneux pérennes

Le rôle que joue les ligneux pérennes contribue grandement dans leur processus de dégradation. En effet, les arbres pérennes permettent la survie des populations à travers la construction des habitats et la cuisson des aliments. Ces besoins augmentent la demande des populations en bois de chauffe. Le figure 33 montre les principaux usages des ligneux pérennes.

Pharmacopée Bois de chauffe Bois d'oeuvre Fourrage

20%

45%

3%

32%

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 33. Principaux usages des ligneux pérennes

La figure 33 illustre les principaux usages des ligneux pérennes par les populations riveraines. Ainsi, le principal usage des ligneux pérenne est la cuisson des aliments avec une proportion de 45%. Le bois d'oeuvre vient en troisième position avec 20% après les utilisations pour besoin sanitaire ave 32%. Le fourrage occupe ainsi la dernière place avec 3%. Ainsi, les besoins des populations en énergie sont de plus en plus grandissante et par ricochet, la dégradation des ligneux pérennes est accélérée.

98

En outre, les populations font recours aux ligneux pérennes pour la construction du toit des maisons ou pour la construction des hangars comme le montre la photo suivante.

Long : 103827N Lat : 141024E Al : 460m

Source : Djafnga, 2021

Photo 5. Construction d'un hangar avec les ligneux pérennes

La photo 5 montre un hangar construit avec des ligneux pérennes. La construction d'un tel logis nécessite de couper les branches d'arbres et souvent des troncs entiers pour les arbres de petite circonférence. La coupe de ces arbres contribue à la raréfaction de ces ligneux.

Nonobstant, l'utilisation anarchique et abusive des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou est favorisée par les limites de la législation en matière de protection des ressources ligneuses.

99

2.4. Les défaillances administratives ? Les limites administratives

La dégradation des ligneux pérennes est aussi favorisée par un laxisme et un manque de civisme de certaine autorités chargées de la protection des forêts. Les interviews (Encadré 1) menées avec les personnes ressources de la localité ont permis de déceler ces manquements.

Encadré 1. Interview des gardiens de la zone de reboisement

On travaille beaucoup dans la zone de reboisement. Nous protégeons la zone depuis sa création et nous n'avons pas été payés depuis le 22 octobre 2019. La commune est chargée de nous payer. On nous payait après un an un montant de 180 milles. Avant que la commune ne prenne le relai, le délégué nous payait 30 milles FCFA chaque fin du mois. Depuis que la commune a pris le relais, les choses ont changées. On supporte juste avec. Les autres sont entrain de cultiver et nous on garde la réserve pour ne rien avoir à la fin. Le 20 mars, nous avons écrit au maire et il a refusé de prendre la lettre. Dans les documents du projet, le budget est de 13 millions par an pour payer les gardiens. Nous nous résignons à protéger la réserve juste par amour, pour ne pas que toutes les espèces disparaissent.

Gardiens de la réserve

Les interviews avec les gardiens de la zone de reboisement ont permis de déceler une défaillance du système de gestion des ligneux après le projet de reboisement Sahel Vert dans la localité. En effet, la gabegie financière de certaines autorités les pousses à sous-payer les agents de contrôle des ressources ligneuses dans la zone de reboisement. Cette exploitation à pousser des gardiens à abandonner leur poste. Sont resté que ceux de bonne foi. Ce manque de civisme cause une surveillance insuffisante et la réserve et par ricochet la surexploitation des ligneux pérennes par les populations riveraines.

De plus, le laxisme de certains agents de contrôle des eaux et forêt favorise une coupe exagérée des ligneux pérenne souligne le chef du village.

100

? Les limites de la législation

La réglementation en matière de protection des ligneux pérennes dans la localité est souvent taillée sur mesure en fonction des besoins individuel des agents. On observe ainsi des bois en ventes à vue de profusion. (Planche photographique 6)

Long: 10°38'52»N Lat: 14°10'56»E Al: 461 m

Photo A. Vente en détail

A

Long : 10°38'70»N Lat : 14°10'63»E Al : 561 m

Photo B. Vente en gros

B

Source : Djafnga, juillet 2021

Planche photographique 6. Vente incontrôlée des ligneux pérennes

La planche photographique ci-dessus illustre les lieux de vente de bois dans la localité de Houdouvou. La photo A montre des ligneux attachés pour être vendu en détail tandis que la photo B montre un grand tas de ligneux destiné à être vendu en gros. Le payement d'un supplément d'argent permet aux paysans d'avoir accès de manière illimité au bois. Cet accès illimité cause la surexploitation des ligneux comme le montre la photo B.

101

Encadré 2. Interview du chef du village de Houdouvou

La végétation dans mon village est devenue rare, les Nîmes sont les nombreux. Les brousses sont de plus en plus vides. Il faut s'enfoncer de plus en plus loin pour avoir du bois. Il y a un agent des eaux et forêt qui reste sur les routes pour contrôler ceux qui passent avec du bois et un autre se promène dans les brousses. Cependant, ce sont ces mêmes agents qui vendent les bois. Si par exemple une personne remet 200 FCFA, il a la possibilité de couper du bois pendant une semaine. Si elle remet 500 FCFA, elle a la possibilité de couper du bois pendant un mois. Si chaque personne donne 500 FCFA et coupe du bois pendant un mois, il ne restera plus rien en brousse en fin d'année. Ce sont ces agents qui ont vendu tous ces bois et causent la raréfaction des arbres.

Chef du village

L'interview ci-dessus montre les réalités du milieu et les défaillances du système mis en place pour la protection des ligneux. L'amour de l'argent et la recherche du profit individuel l'emporte sur la protection de l'environnement. L'incivisme de certains agents cause une surexploitation des ligneux pérennes et de facto sa dégradation. Les limites de cette législation forestière entrent dans l'engrenage de la dégradation spatio-temporelle des ligneux dits pérennes.

L'analyse du processus naturel et du processus anthropique de la dégradation des ligneux pérennes permet de conclure que le processus anthropique dégrade plus les ligneux pérennes que le naturel. (Figure 34)

NOMBRE DES INDIVIDUS

30

21

69

BAISSE DES ARIDITÉ DU SOL ACTIVITÉS

PLUIES HUMAINES

PROCESSUS DE DÉGRADATION

102

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 34. Processus de dégradation des ligneux pérenne

La figure ci-dessus montre les principaux éléments entrant dans la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou. Les deux premiers éléments (Baisse des pluies et aride du sol) entrent dans le processus naturel de la dégradation tandis que les activités humaines se rangent dans le processus anthropique. On observe ainsi que ce sont les activités humaines qui dégradent plus les ligneux pérennes. De plus, la somme du pourcentage des deux éléments du processus naturel (51) n'atteint pas celui du processus anthropique (69). En effet, la forte croissance démographique dans la localité s'accompagne d'une forte pression sur les ligneux pérennes et entraine par ricochet sa dégradation.

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