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Dégradation des ligneux pérennes dans le bassin versant de Houdouvou (extrême-nord Cameroun)


par Maxime DJAFNGA DABIDJOUM
Université de Maroua - Master 2021
  

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103

Conclusion

Les ligneux pérennes de la localité de Houdouvou sont dégradés par les affres

climatiques et les activités anthropiques. L'analyse des variabilités pluviométrique, des indices de diversités (Indice de Shannon H'= 1,518891351, Indice de Simpson D= 0,032777199166, Equitabilité EQ = 0,16325528) et des densités (195 tiges/ha) permet de confirmer la dégradation des ligneux pérennes. De plus, la quantité de ligneux prélevé, les modes de préparations des champs, les principales cultures pratiquées, le degré d'occupation de l'espace par l'agriculture et les habitations corrobore l'hypothèse de la dégradation spatio-temporelle des ligneux pérennes par les activités humaines. Par ailleurs, les défaillances de l'administration et les limites de la législation aggravent et accélèrent le processus de dégradation qui aura des conséquences environnementaux et socio-économiques dans ladite localité.

104

Chapitre 3. Effets de la dégradation des ligneux pérennes

Introduction

La perte de surface forestière dans le monde progresse d'années en années,

notamment dans les régions tropicales. Le recul de l'arbre et de la forêt en Afrique tropicale sèche est le plus symbolique des phénomènes de désertification qui affectent le Sahel depuis une bonne décennie. Chaque année, ce sont des centaines de milliers d'hectares qui sont déboisés dans les zones sahéliennes, La désertification et la déforestation sont les principales conséquences de la destruction de ces surfaces végétales. De même, la dégradation des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou à des conséquences directes sur la nature en générale et sur les hommes et leurs activités en particulier. Etant un lieu d'approvisionnement par excellence en bois, les ligneux pérennes de cette localité son en raréfaction et les conséquences sont perceptibles à plusieurs niveaux. . La survie biologique du Sahel est en jeu, survie humaine et animale aussi bien que végétale. L'objectif de ce chapitre est d'analyser les conséquences environnementaux d'une part est les conséquences socio-économiques de la dégradation des ligneux pérennes d'autres part.

3.1. Les effets environnementaux de la dégradation des ligneux pérennes

La dégradation des ligneux pérennes à des conséquences directes sur les

composantes de l'environnement. Ces conséquences s'observent au niveau de de l'augmentation du taux de mortalité des ligneux pérennes, au niveau de la raréfaction des espèces dans la localité. De plus, les zones dégradées se multiplient de plus en plus et gagnent en superficie.

3.1.1. Diminution du nombre de ligneux dans la localité

La conséquence directe de la dégradation des ligneux pérennes est la diminution

du nombre des arbres dans la localité. La forte pression des phénomènes naturels notamment la rareté des pluies et l'abondance de la chaleur entrainent des graves conséquences sur les ligneux pérennes comme la diminution du nombre des espèces. En effet les espèces ne pouvant pas s'adapter aux conditions hydriques entent en défoliation (photo 3), sèchent parfois meurent complètement. Ce phénomène est observable à travers les indices de mortalités des individus. (Figure 35)

? Indice de mortalité des espèces pérennes

Individus mort

4

6

5

3

0

2

1

P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10 P11 P12 P13 P14 P15 P16 P17 P18 P19 P20 P21 P22 P23 P24 P25 P26 P27 P28 P29 P30 P31 P32 P33 P34 P35 P36

Placettes

Arbres mort Taux de mortalité

105

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 35.Taux de mortalité par placette

106

La figure ci-dessus montre le taux des arbres pérennes morts dans la localité de Houdouvou. Ainsi, les 11 premières placettes recensent la majorité des arbres morts dans la localité. Ces placettes ont été faites dans la zone de reboisement. Les placettes 19 à 27 ont été faites dans les zones d'habitations. On ne retrouve pas beaucoup de ligneux morts parce qu'il y une forte présence des hommes et qu'ils ont la possibilité de couper les pérennes morts. Ainsi, la courbe du taux de mortalité montre que la placette 8 et la placette 17 enregistre le plus grand taux de mortalité. Ce taux est aussi élevé entre la placette 3 et la placette 5. L'analyse de ce taux de mortalité permet de conclure que les ligneux pérennes se raréfient grandement dans la localité. L''analyse de ce taux par zone permet de mieux appréhender le phénomène.

? Indice de mortalité des espèces pérennes par zone

L'analyse du taux de mortalité par placette (figure 33) donne un aperçu général de la moralité des ligneux pérennes. L'analyse du niveau de mortalité par zone donne une répartition plus explicite de la mortalité des ligneux pérennes. Tableau 14.

Tableau 14. Taux de mortalité par zone

Zone

Arbres
morts

Taux de
mortalité

Zone de reboisement

17

269%

zone dégradé

13

206%

Champs

8

127%

Zone d'habitation

6

79%

TOTAL

44

680%

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Le tableau ci-dessus montre le taux de mortalité des ligneux pérennes en fonction des principales zones. Ainsi, la zone où on rencontre beaucoup de ligneux morts est la zone de reboisement avec 269%. Le deuxième lieu est la zone dégradée avec 206% suivi de la zone des champs 127% et la zone d'habitation avec 79%. L'analyse du taux de mortalité par zone confirme ainsi le fait que les ligneux morts sont plus nombreux dans la zone de reboisement et moins nombreux dans les zones d'habitations. La mortalité continue de ces ligneux conduits à la raréfaction des espèces ligneuses pérennes.

? Indice de raréfaction des ligneux pérennes

La conséquence directement observable de la dégradation des ligneux pérennes est la raréfaction des ligneux. Cette raréfaction est observable en fonction des principales

107

espèces qu'on retrouve dans la localité. Le tableau suivant montre les ligneux qui sont rares dans la localité.

Tableau 15. Indice de raréfaction par espèces

Espèces

Indice de
raréfaction

Nombre

d'individus Non-
rare

Nombre
d'individus
rare

1

Acacia Albida

78

Non Rare

0

2

Acacia nilotica

86

0

Rare

3

Acacia seyal

72

Non Rare

0

4

Anacardium occidentale

94

0

Rare

5

Azadirachta indica

22

Non Rare

0

6

Balanites aegyptiaca

92

0

Rare

7

Cissus quadrangularis

86

0

Rare

8

Colophospermum mopane

86

0

Rare

9

Combretum migranthum

97

0

Rare

10

Cobretum glutinosum

89

0

Rare

11

Dalbrgia melanoxylon

97

0

Rare

12

Diospyros mespiliformis

97

0

Rare

13

Eucalyptucus globulus

89

0

Rare

14

Erophaca baetica

97

0

Rare

15

Faidherbia albida

72

Non Rare

0

16

Feretia apondanthera delile

97

0

Rare

17

Ficus glumosa

97

0

Rare

18

Ficus sycomorus

97

0

Rare

19

Grewia mollis juss

92

0

Rare

20

Grewia villosa

97

0

Rare

21

Gymnosporia senegalensis

97

0

Rare

22

Hyphaene thebaica

94

0

Rare

23

Mangifera indica

83

0

Rare

24

Moringa aleifera

97

0

Rare

25

Ozora insignis

97

0

Rare

26

Psidium guajava

94

0

Rare

27

Sclerocarya birrea

86

0

Rare

28

Tamarindus indica

89

0

Rare

29

Ziziphus mauritiana

86

0

Rare

30

Ziziphus spina-christi

94

0

Rare

Total

2 656

4

26

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Le tableau 15 indique les indices de raréfaction des espèces présente dans la localité de Houdouvou. Les espèces ayant des indices supérieures à 80 sont rares et celles ayant des indices inférieures à 80 ne sont pas rares. Sur 30 individus, 26 sont

108

considérés comme rares et 4 ne sont pas rares. Ainsi, Azadirachta indica, Acacia Albida, Acacia seyal et Faidherbia albida sont considéré comme des espèces qui ne sont pas rares. On constate ainsi que les espèces sont de plus en plus rares dans la localité. L'indice de raréfaction des ligneux est également étudiée en fonction des familles d'espèces. (Tableau 16)

Tableau 16. Indice de raréfaction par familles

Familles

Indice de
raréfaction

Individus
Non Rare

Individus Rare

1

Arecaceae

94%

0%

Rare

2

Malvacées

97%

0%

Rare

3

Mimosaceae

50%

Non Rare

0%

4

Fabaceae

53%

Non Rare

0%

5

Meliaceae

22%

Non Rare

0%

6

Balanitaceae

92%

0%

Rare

7

Moracée

94%

0%

Rare

8

Myrtaceae

83%

0%

Rare

9

Tilaceae

78%

Non Rare

0%

10

Anacardiaceae

61%

Non Rare

0%

11

Caesalpiniaceae

89%

0%

Rare

12

Celastraceae

97%

0%

Rare

13

Combretaceae

86%

0%

Rare

14

Rubiaceae

97%

0%

Rare

15

Rhamnaceae

81%

0%

Rare

16

Vitaceae

86%

0%

Rare

Total

1261%

5

11

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Le tableau ci-dessus analyse la raréfaction des ligneux pérennes en fonction des principales familles d'espèces qui ont été inventoriées. Sur 16 familles d'espèces, cinq familles sont considérées comme étant nombreuses car leurs indices de raréfaction sont inférieurs à 80. Par ailleurs, 11 familles sont considérées comme rares car leur indice est supérieur à 80. Ainsi, la famille des Meliaceae (22), Mimosaceae (50), Fabaceae (53) Anacardiaceae (61) et (Tilaceae) sont considéré comme nombreuse dans la localité. Par contre, la famille des Arecaceae, Malvacées, Balanitaceae, Moracée, Myrtaceae, Caesalpiniaceae, Celastraceae, Rubiaceae, Rhamnaceae, Combretaceae, Rubiaceae, Rhamnaceae, Vitaceae sont considérées comme rare.

109

? Abondance relative des espèces

L'analyse de l'abondance relative permet de déterminer les espèces les plus abondantes dans la localité et les espèces en voie de disparition. Le tableau 17 montre l'état d'abondance des principales pérennes.

Tableau 17. Abondance relative des espèces

Espèces

Nbre Individus

Abondance
relative

1

Acacia Albida

37

0,059

2

Acacia nilotica

42

0,066

3

Acacia seyal

31

0,049

4

Anacardium occidentale

17

0,027

5

Azadirachta indica

157

0,248

6

Balanites aegyptiaca

6

0,009

7

Cissus quadrangularis

16

0,025

8

Colophospermum mopane

36

0,057

9

Combretum migranthum

7

0,011

10

Cobretum glutinosum

20

0,032

11

Dalbrgia melanoxylon

1

0,002

12

Diospyros mespiliformis

5

0,008

13

Eucalyptucus globulus

36

0,057

14

Erophaca baetica

5

0,008

15

Faidherbia albida

64

0,101

16

Feretia apondanthera delile

5

0,008

17

Ficus glumosa

1

0,002

18

Ficus sycomorus

3

0,005

19

Grewia mollis juss

12

0,019

20

Grewia villosa

5

0,008

21

Gymnosporia senegalensis

3

0,005

22

Hyphaene thebaica

10

0,016

23

Mangifera indica

33

0,052

24

Moringa aleifera

2

0,003

25

Ozora insignis

3

0,005

26

Psidium guajava

11

0,017

27

Sclerocarya birrea

18

0,028

28

Tamarindus indica

13

0,021

29

Ziziphus mauritiana

23

0,036

30

Ziziphus spina-christi

10

0,016

Total

632

1

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

110

Le tableau ci-dessus montre l'abondance en pourcentage des principales espèces Dans la localité. Ce tableau permet de voir qu'il y a que deux espèces qui sont abondantes dans la localité de Houdouvou. Il s'agit d'Azadirachta indica avec 0,248 % et de Faidherbia albida avec 0,101%. Tous les autres espèces ne sont pas abondantes et se situe en dessous de 40%. Les espèces en voie de disparition sont Ficus glumosa (0,002), Dalbrgia melanoxylon (0,002), Moringa aleifera (0,003), Ozora insignis (0,003), Gymnosporia senegalensis (0,005), Ficus sycomorus (0,005). Cette indice est aussi analyser en fonction des principales familles d''espèces et permet de déterminer les familles les moins abondantes dans la localité. Figure 36.

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Figure 36. Abondance relative par familles

L'analyse de l'abondance relative des familles d'espèces permet de déceler deux familles dont le niveau d'abondance est supérieur à 50 %. Il s'agit de Meliaceae (0,25), Fabaceae (0,16). Deux familles comprises entre 40 et 50%. Il s'agit Anacardiaceae (0,12) et Mimosaceae (0,11). Deux familles comprises entre 30 et 40. Il s'agit de Tilaceae (0,08) et de Myrtaceae (0,08). Dix familles dont l'abondance est inférieure à 20 %. Ainsi, les familles d'espèces dans la localité de Houdouvou ne sont pas abondantes, cet état traduit une raréfaction des ligneux pérennes.

111

? Etat général de la végétation pérenne

Les enquêtes de terrain menés ont permis d'avoir une perception du niveau d'érosion des ligneux pérennes dans la localité. Ils nous ont permis d'évaluer le niveau de la végétation dans l'optique de voir si elles ont augmenté ou diminué. La figure suivante montre clairement l'état des végétaux pérennes à Houdouvou.

60

Nombres d'individus

50

40

30

20

10

0

70

En diminution En augmentation Sans Changement Touché

Etat de la végétation

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 37. Etat des ligneux pérennes

La figure ci-dessus montre l'état de la végétation pérenne dans la localité de Houdouvou. Les enquêtes ont permis de relever que les ligneux pérennes sont en diminution contrairement aux autres années. Ainsi sur 120 personnes enquêtés, 66 pensent que les ligneux pérennes sont en diminution, 21 pensent que c'est sans changement, 21 pensent que c'est touché et seulement 12 pensent que c'est en augmentation. Les personnes qui pensent que les ligneux sont en augmentation sont généralement les jeunes et ceux qui n'ont pas durées dans la localité. Les personnes âgées et celles ayant durées dans la localité affirment sans ambages que les ligneux pérennes sont en diminution.

Pair ailleurs, le degré de leur diminution a été étudié pour voir la fréquence à laquelle ces ligneux se dégradent. (Figure 38)

Dégré de diminution

Faible

Moyen

Fort

 
 
 
 

0 10 20 30 40 50

Nombre de personnes

112

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 38. Degré de dégradation des ligneux pérennes

La figure 38 illustre la vitesse à laquelle les ligneux pérennes diminuent. Ainsi, les enquêtes ont permis de voir que le degré de diminution est fort. En effet, 45 personnes sur 120 pensent que les ligneux pérennes diminuent de manière forte, 39 pensent que le degré de diminution est moyen et 36 pensent que le degré de diminution est faible. Ainsi, la conséquence directe de la dégradation des ligneux pérenne est la diminution du nombre d'espèces dans la localité. Cette raréfaction est à l'origine de l'augmentation du nombre des espaces dégradées ainsi des températures.

? Faible fréquences des ligneux pérennes

L'effet direct de la dégradation des ligneux pérennes est la faiblesse de la fréquence de ces ligneux. Les indices de fréquence permettent d'apprécier le niveau d'apparition des ligneux pérennes dans la localité. La fréquence des principales espèces pérennes est représentée dans le tableau 18.

113

Tableau 18.Fréquence des espèces pérennes

Espèces

Nbre de
relevé

Fréquence

1

Acacia Albida

8

22,22

2

Acacia nilotica

5

13,89

3

Acacia seyal

10

27,78

4

Anacardium occidentale

2

5,56

5

Azadirachta indica

28

77,78

6

Balanites aegyptiaca

3

8,33

7

Cissus quadrangularis

5

13,89

8

Colophospermum mopane

5

13,89

9

Combretum migranthum

1

2,78

10

Cobretum glutinosum

4

11,11

11

Dalbrgia melanoxylon

1

2,78

12

Diospyros mespiliformis

1

2,78

13

Eucalyptucus globulus

4

11,11

14

Erophaca baetica

1

2,78

15

Faidherbia albida

10

27,78

16

Feretia apondanthera delile

1

2,78

17

Ficus glumosa

1

2,78

18

Ficus sycomorus

1

2,78

19

Grewia mollis juss

3

8,33

20

Grewia villosa

1

2,78

21

Gymnosporia senegalensis

1

2,78

22

Hyphaene thebaica

2

5,56

23

Mangifera indica

6

16,67

24

Moringa aleifera

1

2,78

25

Ozora insignis

1

2,78

26

Psidium guajava

2

5,56

27

Sclerocarya birrea

5

13,89

28

Tamarindus indica

4

11,11

29

Ziziphus mauritiana

5

13,89

30

Ziziphus spina-christi

2

5,56

Total

 

124

344,44

 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

Le tableau ci-dessus montre le niveau de fréquence des principales espèces inventoriées dans les 36 placettes des zones de reboisements, des zones de cultures, des zones d'habitations et des zones dégradées. La liste des 36 espèces permet d'apprécier ainsi les fréquences des ligneux pérennes. L'espèce ayant la plus grande fréquence dans la localité est Azadirachta indica avec77.78%. Les espèces ayant les plus petites

114

fréquences sont Combretum migranthum, Dalbrgia melanoxylon, Diospyros mespiliformis, Erophaca baetic, Feretia apondanthera delile, Ficus glumosa, Ficus sycomorus, Grewia villosa, Gymnosporia senegalensis, Moringa aleifera, Ozora insignis avec chacune 2,78%. Plusieurs seuils permettent ainsi de classer la fréquence de ces espèces en espèces de faibles ou de fortes fréquences. (Tableau 19)

La classification des espèces en groupe est la résultante des typologies selon les proportions. Dans le cadre de notre étude, il existe quatre (04) différents groupes d'espèces. Cette classification explique en générale la typologie des espèces pérennes en fonction des classes en pourcentage des totales et dans la localité. Ainsi donc, on retrouve dans cette analyse :

- Les espèces très rares dont les taux sont compris entre]0 S 1[% ;

- Les espèces rares dont les taux varient de]1 - ? 5[% ;

- Les espèces moyennement fréquentes dont les taux sont compris entre]5 - 10[%

- Les espèces très fréquentes dont le taux sont compris entre]? 10[% ; sont illustrer dans les tableaux de lecture ci-dessous.

Tableau 19.Fréquence totale des espèces par classe de pourcentage

Espèces de

fréquence] ? 10 [% de total

Espèces de fréquence moyenne] 5 - 10[% de total

Espèces de

fréquence rare

] 1 - ? 5[% de total

Espèces de

fréquence très

rare] 0 = 1[% de total

Acacia Albida

Anacardium occidentale

Combretum migranthum

 

Acacia nilotica

Balanites aegyptiaca

Dalbrgia melanoxylon

 

Acacia seyal

Grewia mollis juss

Diospyros mespiliformis

 

Azadirachta indica

Hyphaene thebaica

Erophaca baetica

 
 

115

Cissus

quadrangularis

Psidium guajava

Feretia

apondanthera delile

 

Colophospermum mopane

Ziziphus spina-christi

Ficus glumosa

 

Cobretum glutinosum

 

Ficus sycomorus

 

Eucalyptucus globulus

 

Grewia villosa

 

Faidherbia albida

 

Gymnosporia senegalensis

 

Mangifera indica

 

Moringa aleifera

 

Sclerocarya birrea

 

Ozora insignis

 

Tamarindus indica

 
 
 

Ziziphus mauritiana

 
 
 
 

Source : Relevés botaniques, juillet 2021

L'analyse de la fréquence des principales espèces en fonction des classes de pourcentage permet de faire ressortir la classe des espèces ligneuses afin de de faire ressortir le niveau de rareté des ligneux pérennes. On retrouve ainsi 13 espèces de forte fréquence. Il s'agit Acacia Albida, Acacia nilotica, Acacia seyal, Azadirachta indica, Cissus quadrangularis, Colophospermum mopane, Cobretum glutinosum, Eucalyptucus globulus, Faidherbia albida, Mangifera indica, Sclerocarya birrea, Tamarindus indica, Ziziphus mauritiana. En outre, 6 espèces ont sont considérées ayant une fréquence moyenne. Il s'agit ainsi Anacardium occidentale, Balanites aegyptiaca, Grewia mollis juss, Hyphaene thebaica, Psidium guajava, Ziziphus spina-christi. Par ailleurs, 11 espèces ont une fréquence rare. Il s'agit de Combretum migranthum, Dalbrgia melanoxylon, Diospyros mespiliformis, Erophaca baetica, Feretia apondanthera delile, Ficus glumosa, Ficus sycomorus, Gymnosporia senegalensis, Moringa aleifera, Ozora insignis.

L'analyse de la fréquence des ligneux pérennes permet de montrer un état de raréfaction des ligneux dans la localité de Houdouvou, car sur 30 espèces, seulement 13 sont considérées comme fréquentes et 11 comme rares.

116

3.1.2. Forte variation du niveau des températures

La dégradation des ligneux pérennes conduits à de forte variation de température. Les données de températures du département du Diamaré nous permettent d'avoir par extrapolation les variations thermiques de la localité de Houdouvou. L'analyse de variabilité thermique va se faire de 2001 à 2010 et de 2010 à 2017. La figure 37 montre les tendances des températures de 2001 à 2010.

? Niveau de température de 2001 à 2010.

La figure 39 illustre les variations de températures de 2001 à 2010 en fonction des températures annuelle, des températures minimum et maximum.

Source : station Maroua- Salack, avril 2021

Figure 39. Variation des températures de 2001 à 2010

La comparaison des températures de 2001 à 2010 montre de forte instabilité des maximums et des minimums de température. On observe ainsi une hausse des températures de 2001 à 2010. L'année 2001 a connu un maximum de 34.9 et celle de 2010, 35.7 tandis que le minimum de 2001 n'est que de 29,3, celui de 2010 est de 29,9. Les années 2001 et 2002 n'ont pas connu de forte variations car il y pas eu beaucoup d'écart entre les températures minimales, annuelles et maximales alors que les années de 2003 à 2010 ont connu de forte variation de froid et de chaud. Les années 2011 et 2017 ont aussi connues de légère variation thermique. (Figure 40)

37,2

35,6 34,7 36,1 35,7 35,3 34,8

29,2 30,6

28,7 28,2 28,2 28,5 28,7

22,9 22,9 23,9

21 21,6 22,7

22

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Années

T° M maxi T°Mmuni T°M annuelle

température °C

117

Source : station Maroua- Salack, avril 2021

Figure 40. Variation des températures de 2011 à 2017

La figure ci-dessus représente les données thermiques des années de la période 2011-2017. On remarque dans l'ensemble que les conditions de température sont moyennement équitables. Cependant, la température moyenne maximale est légèrement dépassée les 37,2°c. Il s'agit notamment de l'année 2013.Tout comme la température moyenne minimale, on constate la même remarque dans l'ensemble une faible variation des températures sauf l'année 2016 qui a connu une légère hausse qui avec 23,9°c. Tandis que la température moyenne annuelle, les données thermiques de la période 2011, 2012et 2016, la tendance dépasse 20°c. On remarque ainsi une petite stabilité des températures à partir de 2011.

Les activités humaines telles que l'utilisation de combustibles fossiles, l'exploitation des forêts et l'élevage du bétail exercent une influence croissante sur le climat et la température de la terre. Le sol libère beaucoup de carbone ancien dans les zones où de nombreux arbres ont été abattus. La déforestation a un double effet négatif sur le changement. Premièrement, parce que l'arbre qui a converti le CO2 en oxygène a disparu. Deuxièmement, parce que le sol perd du carbone séculaire lorsque l'utilisation des sols passe de la forêt à l'agriculture.

En effet, les arbres pérennes contribuent grandement à réguler le climat en absorbant le dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère. Lorsqu'ils sont abattus, cet effet positif est perdu et le carbone stocké dans les arbres est libéré dans l'atmosphère, aggravant l'effet de serre.

118

3.1.3. Extension des zones dégradées

La deuxième conséquence qui découle de la dégradation des ligneux pérennes est

l'extension des zones dégradées. En effet, la forte exploitation des bois cause la multiplication des zones sans ligneux. Cette absence de ligneux a pour effet direct l'accélération du phénomène d'érosion dans la localité de Houdouvou.

? Vaste superficie sans grands ligneux

La dégradation de la ligneuse pérenne laisse de vastes superficies sans arbres comme le montre la photo suivante.

Long: 10°38'24»N Lat: 14°10'12»E Al: 530m

Source : Djafnga, 2021

Photo 6. Vaste espace dégradé

119

La photo ci-dessus montre une vaste étendue d'une zone dégradée. On remarque sur cette image beaucoup d'hectare sans une forte végétation ligneuse à part quelque arbuste de moins de 1 mètre de hauteur. En effet, cette zone était apurant rempli d'arbres. La forte demande en bois du centre urbain a conduit à une exploitation anarchique et incontrôlé des ligneux. Le résultat direct est la disparition des grands arbres et l'impossibilité des jeunes plants de gagner en hauteur.

La disparition des ligneux dans cette zone à cause la perte de la couverture pédologique est favorisée l'installation d'une forte érosion. (Planche photographique 7).

Long: 10°38'52»N Lat: 14°10'52»E Al: 500m

Photo A. Vaste étendue érodée

Long: 10°38'32»N Lat: 14°10'22»E Al: 501m

Photo C. Modelé de l'érosion

Long: 10°38'22»N Lat: 14°10'63»E Al: 500m

Photo E. Sens d'écoulement des eaux

Long: 10°38'45»N Lat: 14°10'22»E Al: 503m

Photo B. Source de provenance des eaux

Long: 10°38'20»N Lat: 14°10'62»E Al: 511m

Photo D. Elargissement du lit du cours d'eau

Long: 10°38'36»N Lat: 14°10'42»E Al: 508m

Photo F. Processus de destruction d (un ligneux

120

Source : Djafnga, juillet 2021

Planche photographique 7. Vaste surface érodé

121

La planche ci-dessus montre le système érosif qui s'est mis en place dans la zone dégradée. La disparition de la végétation a permis le drainage d'une masse importante de sol et par ricochet, les sols se voient vidé de leurs couches arables. Ainsi, la photo A montre le niveau d'étendu de la végétation, la photo B montre le lieu de provenance des eaux car les eaux qui érodent ces terres proviennent de la chaine de montage. La photo C montre ainsi les formes de modelés issues de l'érosion. La vitesse de destruction du sol a ainsi élargi les champs d'écoulement de l'eau (Photo D). Le sens d'écoulement de l'eau est venu rejoindre le mayo (Photo E). Le niveau d'évolution de l'érosion affecte les petits arbustes de la zone dégradée (Photo F).

L'érosion hydrique consiste en un enlèvement des particules du sol, qui sont transportées plus loin en aval. Il s'agit d'une forme de dégradation des sols, qui varie dans le temps et dans l'espace. Cet ensemble de processus provient de l'interaction de facteurs actifs, en particulier l'agressivité climatique passive, notamment la texture du sol, la couverture végétale, la valeur de pente.

Dans la localité de Houdouvou, les cours d'eau qui traversent cette zone sont à l'origine des mouvements de masse observés pendant la saison de pluie. Conséquences, des particules de terre sont régulièrement arrachées entrainant dans leur chute des espèces végétales (Planche photographique 7).

3.2. Les effets sur les activités humaines

La dégradation des ligneux pérennes à beaucoup des effets sur les hommes et leurs activités. Ces conséquences vont de la baisse de la production agricole à la raréfaction des bois de chauffe et des bois d'oeuvre en passant la raréfaction du pâturage et la raréfaction des surfaces fertiles. Des enquêtes ont été mené pour avoir l'avis des populations sur les effets de la dégradation des ligneux pérennes (figure 41)

100

90

80

Nombre de personnes

70

60

50

40

30

20

10

0

Oui Non

Effes de la dégradation

122

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 41. Effets de la dégradation

Les enquêtes de terrains nous ont permis d'avoir les avis des populations sur les conséquences de la dégradation des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou. Ainsi, sur 120 personnes enquêtés, 87 pensent que la dégradation des ligneux pérennes à des effets sur les activités des hommes. Ces effets ont été classés en fonction de leur degré d'importance comme la montre la figure 42.

Sans

importance

Peu important Assez important Très important Niveau des effets

 

Nombre de personnes

40

35

30

25

20

15

10

5

0

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 42. Niveau des effets

Les conséquences socio-économiques de la dégradation des ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou sont très importantes. La figure ci-dessus illustre le

123

niveau de ces effets. On observe ainsi que le niveau des effets est très importants. Sur 120 personnes enquêtés, 69 pensent que la dégradation des ligneux pérenne à des effets très important, 36 pensent que ces effets sont peu important, 33 pensent que ces effets sont assez importants et seulement 12 pensent que c'est sans importance. Les effets de la dégradation de ces ressources s'observent au niveau de la diminution de la production agricole.

3.2.1. Baisse accru des produits agricoles et extension des zones de cultures

Les enquêtes avec les riverains ont permis de faire ressortir les cultures dont la

production a baissé et augmenté dans la localité. (Figure 43)

Coton Arachide Sorgho Maraichers Maïs

20%

15%

3%

27%

35%

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 43. Variation de la production agricole

La dégradation des ligneux pérennes a pour conséquence la dégradation de la qualité du sol et par ricochet la baisse de la production des cultures. Les enquêtes ont été menées pour voir les cultures dont la production est encore bonne. Ainsi, la culture dont la production n'a pas beaucoup baissé est la culture de coton avec 35%/ Elle est suivie de la culture des arachides avec 27%, de la culture du sorgho (20%), des cultures maraichères (15%) et enfin de la culture du maïs (3%).

En effet, la dégradation des ligneux pérennes à des impacts considérables sur la nature et la qualité du sol. Les pertes de sol des terres agricoles peuvent avoir de graves répercussions sur l'environnement en plus de réduire la productivité des sols. La baisse

124

de productivité d'un sol attribuable à l'érosion peut être importante. Cela peut découler tout simplement de l'amincissement de la couche de sol sur la roche, ce qui réduit le volume disponible pour les racines des végétaux. Il est plus courant que les rendements culturaux soient réduits par la perte d'éléments nutritifs des végétaux et que les propriétés physiques du sol soient dégradées. (Photo 7)

Long: 10°38'27»N Lat: 14°10'19»E Al: 600m

Source : Djafnga, juillet 2021

Photo 7. Mauvaise production agricole

La photo ci-dessus montre une mauvaise production d'arachide sur un sol qui a perdu sa fertilité. Les enquêtes menées auprès du propriétaire du champ font relever que la production sur cette parcelle à baisser de près de la moitié par rapport aux années antérieures.

Plusieurs changements ont été observés dans la localité. Il s'agit notamment de l'extension des zones de cultures, de la dégradation des ressources ligneuses, de la raréfaction des surfaces fertiles (photo 7), de la diminution des ligneux les plus utilisés et la multiplication des espaces dégradées (Tableau 20).

125

Tableau 20. Changements observés

Changements observés

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Etalement des zones de cultures

45

37,5

37,5

37,5

Dégradation des ressources ligneuses

30

25,0

25,0

62,5

Raréfaction des surfaces fertiles

21

17,5

17,5

80,0

Diminution des ligneux les plus utilisé

9

7,5

7,5

87,5

Multiplication des espaces dégradés

15

12,5

12,5

100,0

Total

120

100,0

100,0

 
 

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Les principaux changements observés sont reportés dans le tableau 17. Le changement le plus flagrant est l'étalement des zones de cultures avec 37,5% et la dégradation des ressources ligneuses avec 25%. Le troisième changement est la raréfaction des surfaces fertiles avec 17,5%, la multiplication des espaces dégradées avec 12,5 % et enfin la diminution des ligneux les plus utilisés avec 7,5%.

Un ancien de la localité affirme que « pour trouver du bois pour la cuisson des aliments, il faut s'enfoncé plus en brousse et allé sur les montagnes car les arbres sont de plus en plus rares dans le village. Les espaces de cultures ont augmenté avec la forte croissance de la population »

Les surfaces de cultures augmentent de manière grandissante du fait de la raréfaction des terres fertiles et la forte demande de la population en produit agricole. Ces conséquences proviennent lorsqu'il y a dégradation des ressources pérennes. En effet, la terre végétale, qui est la couche du sol la plus fertile, est la plus vulnérable à l'érosion et c'est elle qui disparaît en premier lorsqu'il y pas des arbres pour les protéger. Par ailleurs, les mécanismes d'érosion éliminent de préférence la matière organique du sol, l'argile et les substances limoneuses fines. L'association de perte de terre végétale et de fractions plus fines du sol peut avoir de graves conséquences sur les rendements culturaux. Dans la plupart des cas, l'épandage supplémentaire d'engrais peut neutraliser les conséquences de l'érosion sur la fertilité du sol, mais cela représente une dépense supplémentaire pour l'agriculteur. La planche photographique suivante montre dans

126

qu'elle mesure les zones de cultures ont augmenté dans la localité au détriment des ligneux pérennes.

Long : 10°38'16»E Lat :14°10'44»E Al : 650m

Photo B. Champs à perte de vue

Long: 10°38'32»N Lat: 14°10'22»E Al: 501m

Photo A. Multiplication des zones de cultures

B

Long : 10°38'18»E Lat :14°10'32»E Al : 620m

Photo C. Faible densité des ligneux dans la zone de culture.

A

C

Source : Djafnga, juillet 2021

Planche photographique 8. Extension des surfaces de cultures

127

La planche ci-dessus montre l'étalement des zones de cultures dans la localité de Houdouvou au détriment des ligneux pérennes. En effet, la photo A montre une multiplication des zones de cultures allant des zones d'habitations jusqu'aux berges de la rivière. La photo B montre des hectares de champs à perte de vue et la photo C quant à elle montre des zones de cultures avec peu de ligneux pérennes. Les baisses de production agricoles dû aux baisses de la fertilité des sols provoqué par la raréfaction des ligneux pérennes engendrent l'extension des zones de cultures pour compenser le manque à gagner en production agricole.

3.2.2. Raréfaction des bois d'oeuvres, bois de chauffe et pharmacopées

La surexploitation des produits ligneux pérennes à comme conséquences directe la raréfaction des espèces utilisées dans la construction des habitats et dans la cuisson des aliments. Dans les systèmes énergétiques ruraux, le bois joue le rôle de combustible dans la satisfaction de besoins énergétiques aussi essentiels que la cuisson des aliments et le chauffage. Sa raréfaction se traduit pour des populations très nombreuses par des difficultés accrues de subsistance et par la rupture de leur système énergétique. Pour pallier à ces manquements, les populations utilisent souvent les produits ligneux non pérennes comme le montre la photo suivante.

Long: 10°38'27»E Lat: 14°10'23»N Al: 610m

Source : Djafnga, juillet 2021

Photo 8. Ressource de combustion alternative

128

La photo ci-dessus illustre des sources de production alternative aux ligneux pérennes. On observe sur cette photo un fagot de tige de coton dans le domicile d'un paysan de Houdouvou. La raréfaction des ligneux pérennes conduits les populations, généralement les femmes à recueillir les tiges de coton ou de mil pour faire cuire les aliments. Cette photo montre une conséquence directe de la dégradation des ligneux pérennes.

Le chef du village fait remarqué que « les populations sont obligées de collecter les tiges de coton, de mil et même les épis de maïs égrainé pour faire de la cuisine parce qu'il y plus d'arbre dans le village ». En effet, la biomasse dans sa forme solide traditionnelle (bois de feu et déchets agricoles) représente une portion considérable et souvent insuffisamment reconnue de l'approvisionnement énergétique total. Le bois de feu seul couvre la majorité de la consommation énergétique totale.

Les enquêtes de terrain ont montré que la principale source de bois de chauffe est le ramassage de bois mort avec 37, 5 %. La coupe de bois vivante vient en second position (Tableau 10). Les conséquences de la dégradation des ligneux pérennes ne s'observent pas qu'au niveau de la raréfaction des bois de chauffes et des bois d'oeuvres, elles s'observent aussi au niveau de la raréfaction des ligneux utilisés dans le soin des habitants.

La contribution du bois de feu en tant que source d'énergie ne se limite pas aux systèmes énergétiques ruraux ou aux secteurs de subsistance. En effet, la demande urbaine (Maroua) représente une part croissante de la consommation de bois de feu tant du fait des migrations de ruraux qui conservent un mode de vie de type rural que de la dépendance des familles plus pauvres qui continuent à recourir au bois pour leurs besoins domestiques.

Les entretiens avec les gardiens de la zone de reboisement ont permis de savoir que plusieurs espèces étaient auparavant utilisées pour soigner les individus ont disparu et deviennent de plus en plus rare, ce qui complique lorsque qu'il faut soigner des personnes. Ainsi, les effets de la dégradation s'observent au plan social avec la raréfaction des bois d'oeuvre et de chauffe et au plan sanitaire avec la raréfaction des

129

ligneux utilisés dans la pharmacopée. Ces conséquences sont aussi observables sur le plan économique avec la raréfaction du pâturage.

3.2.3. Raréfaction du pâturage

La raréfaction du pâturage est aussi une conséquence de la dégradation des ligneux

pérennes. En effet, la raréfaction du pâturage est causée par le surpâturage. Le surpâturage peut être défini comme une action du cheptel modifiant les potentialités d'une terre de parcours. La première manifestation est la modification de la composition floristique. Les espèces appétées, trop sollicitées, disparaissent au profit d'espèces non appétées qui ont eu la possibilité de se multiplier. Cette disparition peut être due à l'épuisement du système racinaire. Les enquêtes menées auprès des populations pour déterminer les activités économiques les plus pratiquées place l'élevage parmi les derniers des activités. (Figure 44)

80

70

Nombre des individus

60

50

40

30

20

10

0

Agriculture Elevage Commerce Vente de bois et

charbons

Activités

Source : Enquête de terrain, juillet 2021

Figure 44. Activités les plus pratiquées

La figure ci-dessus montre les activités économiques les plus pratiquées dans la localité. La première activité est dont l'agriculture (62,5%), la deuxième est le commerce (16,6%), la troisième est la vente du charbon avec 12,5 % et la dernière activité est l'élevage avec 8,3%. On remarque ainsi que l'élevage vient en dernière position avec seulement 8,3%. Cette faible proportion s'explique par le fait que le

130

pâturage est de plus en plus rare dans la localité, ce qui pousse les populations à se tourner plus vers l'agriculture et le commerce.

L'autre manifestation du surpâturage est plus connue, avec l'apparition des phénomènes d'érosion (planche photographique 7), parfois spectaculaires qu'il entraîne. La raréfaction du tapis herbacé, voire sa disparition, et le piétinement favorisent l'érosion hydrique. Cette action est particulièrement sensible en zone de relief, comme le montre la photo B qui se trouve dans la zone dégradée et à forte érosion hydrique. La planche photographique 9 montre de vastes zones dégradées et des animaux à la recherche du pâturage.

Photo A. Espèces appétées dans la zone dégradée

Long: 10°38'20»N Lat: 14°10'62»E Al: 501m

A

Long: 10°38'22»N Lat: 14°10'66»E Al: 611m

Photo B. Troupeaux à la recherche du pâturage dans la zone dégradée

B

Source : Djafnga, juillet 2021

Planche photographique 9. Animaux à la recherche du pâturage

La planche photographique ci-dessus illustre le manque criard du pâturage pour la nutrition du bétail. Ainsi, la photo A montre une zone dégradée où il ne reste plus que les espèces appétées et la photo B montre des moutons à la recherche du pâturage

131

dans la zone dégradée. La dégradation des ligneux pérennes entraine le phénomène d'érosion (photo B) et par ricochet la disparition des couches arables sur laquelle se développent les herbes indispensables à la nutrition des animaux.

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