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Quels outils marketing et quelles stratégies de communication employer pour transformer l'image négative des festivals de musique électronique en France ?


par Antonin Vanderriest
ECE INSEEC - BBA 2021
  

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PARTIE III. ANALYSE DES ETUDES

a. Les festivals de musiques électroniques

Tout d'abord, en total cohérence avec la partie théorique, le public des festivals électro est majoritairement jeune puisque plus de 90% de notre échantillon ne dépassaient pas 35 ans. Bien qu'il ne faille pas oublier les 10% restant, la stratégie de communication des festivals visant principalement un public jeune est donc justifiée. D'un point de vue sociaux-démographique, il n'y a pas vraiment d'autre informations surprenantes mis à part le faible pourcentage de festivaliers actuellement sans activités professionnelles (5%). Un cliché très connu présente les amateurs d'électro (peut-être tout de même visant plus les teufeurs que les festivaliers) comme des personnes en marge de la société, pour ne pas dire des cas sociaux. Bien que cela dénigre grandement des personnes se trouvant peut-être simplement dans une situation professionnelle temporairement instable, il n'y a tout simplement rien de valable là-dedans puisque seulement 5% sont très loin de représenter une majorité. Cette majorité est quant à elle constituée de personnes intégrées à la société (sur le plan professionnel tout du moins). C'est pourtant un stéréotype que l'on retrouve souvent, et qui est sûrement aussi répandu à cause des médias et des politiques qui l'utilisent à tout va.

Concernant la fréquentation des festivals de musiques électroniques, même sans avoir d'éléments de comparaisons avec des festivals d'autres genres, nous pouvons tout de même dire qu'ils ont le vent en poupe. Nous avons constaté qu'il y a beaucoup plus de personnes se rendant énormément en festivals que de personnes s'y rendant peu, avec des moyennes très raisonnables. Comme vu dans la partie théorique, le nombre d'adeptes de musiques électroniques ne font qu'augmenter. Même si faire partie de ces adeptes ne signifie pas forcément qu'ils se rendent en festivals, ces festivals représentent tout de même de très bon voire les meilleurs endroits où profiter de ce genre de musique et de sa culture. Il me parait donc plutôt logique de supposer que le nombre de festivaliers augmente. Nous pouvons aussi observer que sur une période de plusieurs années, la fréquentation totale a tendance à être supérieure à la moyenne sur un an, ce qui montre bien que les habitudes des festivaliers ne sont pas fixes. Les moyennes énoncés sont donc plutôt à considérer comme des minimums pouvant correspondre aux festivals préférés ou habituels, auxquels peuvent s'ajouter un ou deux autres festivals (et même plus) qui auront touché le festivalier que ce soit par sa programmation, ses valeurs, son ambiance ou encore les

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retours qu'il en a eu. Alors malgré les difficultés rencontrées lors de la création d'un festival mais aussi lors de ses rééditions ainsi que l'image négative qu'ils subissent, ces festivals et leurs publics sont la preuve qu'il en faudra plus pour stopper cette culture. De nouveaux festivals électro continuent d'apparaitre, tandis que les plus anciens continuent à mener une existence pérenne et se développent même pour certains. La fin de cette période de Covid qui a mis à l'arrêt ce secteur d'activité pendant un an, et même deux pour énormément de festivals, promet cependant une reprise intense et soutenue par nombre de festivaliers. Comme l'ont montré les différentes free parties qui ont eu lieu pendant les confinements, mais également les gros rassemblements musicaux à Lyon et Paris récemment, la volonté de faire la fête est plus présente que jamais.

En ce qui concerne les différents styles que les festivaliers veulent retrouver sur scène, ils sont en grande partie en accord avec les styles qu'ils écoutent quotidiennement. La techno et la house occupent les premières marches du podium dans les deux cas, ce qui n'a rien de surprenant étant donné que ce sont les deux premiers styles à non seulement sortir du cadre illégal des rave en France mais également à être autant popularisés par son public que par ses artistes. La French Touch a évidemment sa part de responsabilité dans la consommation actuelle d'électro en général mais surtout de techno et de house. Il est cependant intéressant de se demander si cette French Touch n'a pas en réalité plutôt pénalisé le développement de l'électro en France. Comme abordé dans la partie théorique, le gouvernement qui n'approuvait pas du tout ce mouvement n'a pas eu d'autre choix que de retourner sa veste au moment de l'essor de cette musique et de ses acteurs, ce qui a permis à certains DJ's français de se produire d'avantage et de se faire un nom à l'international. Fierté française oblige, ces artistes ont été très largement mis en avant sur cette nouvelle scène électro française, au détriment des autres styles pourtant si nombreux. Nous pouvons voir ici des causes au non-développement de ces styles : techno trop mise en avant, artistes connus à l'international offrant une bonne image culturelle, ou encore beaucoup de politiques contre le mouvement mais pas contre l'idée de se montrer associés de quelque manière que ce soit à une culture émergente et rassemblant de plus en plus de monde. Sans la French Touch, il aurait été intéressant de voir s'il y aurait aujourd'hui une si grande différence de popularité entre les styles. L'électro se serait peut-être développée équitablement, et cette notion d'électro « underground » n'aurait peut-être pas vu le jour. Cependant, étant donné les réticences du gouvernement, il serait aussi juste de penser que l'électro pourrait être encore moins développée aujourd'hui. Nos voisins européens ont eux aussi subis cette vague de rave et free parties illégales, pourtant la France est la seule à encore se battre contre cette culture plutôt que

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de la mettre en avant, ce qui explique qu'elle soit beaucoup plus développée à l'étranger. Dans tous les cas, la techno et la house se sont assurées un avenir prospère en France. Cependant, d'autres styles caractérisés d'underground sont également bien présents, à l'instar de la Trance qui compte (selon notre échantillon) presque autant de personne voulant l'écouter en festival que la house. Il en est de même pour les styles comme l'Acidcore et la Hardcore. Dans un festival exclusivement électro (qui ne serait cependant pas exclusivement consacré à la techno) ces styles seront forcément présents. Il est même de plus en plus courant pour des festivals non spécialisés dans l'électro de présenter des artistes Trance à l'instar d'artistes Techno. Ceci est justement un point important : il faut différencier le style, et l'artiste qui l'interprète. En effet, pour reprendre les résultats obtenus, la Frenchcore n'est par exemple pas un style forcément attendu dans un festival électro. Cependant, il est maintenant très fréquent de retrouver en festival électro le DJ « Dr. Peacock », un artiste Allemand spécialisé dans la Frenchcore. Il est très populaire, et certains le caractérise même d'artiste commercial dans le milieu de l'électro. Un festival voulant diffuser de l'électro ne prendrait donc pas trop de risque en diffusant Dr. Peacock même si son style n'est pas le plus attendu, et ce grâce à sa notoriété. En clair, même s'il y a objectivement des styles qui sont préférés à d'autres, il n'est pas rare de voir en festival un nombre équivalent d'artistes représentants différents styles, plutôt qu'un nombre d'artiste proportionnel à la popularité d'un style, et ce grâce à la notoriété. Il serait donc plus approprié de parler d'artistes préférés que de styles préférés en festival.

Nous avons vu qu'environ un tiers des festivaliers se rendant en festival électro ne se rendent pas dans des festivals d'autres genres. Sans élément de comparaison, il est difficile de bien apprécier cette donnée. Cependant nous pouvons appuyer son importance par le fait que parmi les deux tiers restants, qui se rendent donc dans des festivals d'autres genres musicaux, plus de 80% se rendent tout de même majoritairement en festivals électro. Parmi le premier tiers, les raisons étaient toutes très similaires et portent principalement sur l'expérience qui est préférée à celle des autres festivals (en faisant évidemment abstraction d'une attirance plus élevée pour un genre musical que pour un autre) signifiant que ce n'est qu'après avoir expérimenté des festivals de différents genres qu'ils ont choisis de se rendre exclusivement en festival d'électro. Nous pouvons donc supposer que les festivaliers qui se rendent tout de même encore dans d'autres festivals sont en train de se forger leur opinion, d'autant que parmi les 80% précisant qu'ils se rendent majoritairement en festival électro, ils le justifient par le fait qu'ils y préfèrent l'ambiance et l'expérience globale. Alors, même si cela est discutable, il paraît approprier de dire qu'en France, les festivals électro offrent une meilleure expérience que les autres festivals. C'est

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un peu contradictoire étant donné que ces festivals sont censés avoir une mauvaise image. Cependant cela pourrait justement en être la raison comme l'a expliqué Mme. Angenieux : « nous on en arrive à justement se dire qu'il faut aller plus loin, qu'y faut qu'on soit hyper transparent, qu'on soit revendicateur aussi mais sincèrement je pense qu'on se pose tous cette question dans le monde des musiques actuelles et je trouve que encore une fois les musiques électroniques on doit encore et toujours prouver, et encore être en avance et démontrer qu'on a notre place », « les festivals électro sont plus en avance sur certaines questions que les festivals de musique actuelles, comme les questions environnementales et d'égalité femme/homme ». C'est peut-être donc cette mauvaise image, qui a obligé ces festivals à redoubler d'effort lors de leurs débuts pour continuer d'exister et de rester dans la course, qui justifie aujourd'hui cette expérience plus qualitative. Ils ont dû se développer sur autre chose qu'une simple programmation comme des valeurs, des idées et des notions qui permettent aujourd'hui de justifier leur avance par rapport aux autres festivals en termes d'expérience globale proposée.

Concernant les façons dont un festivaliers est amené à entendre parler d'un festival, les résultats sont en total accord avec la partie théorique. Presque 95% de ces festivaliers découvre un festival sur les réseaux sociaux, où tous les festivals communiquent majoritairement. Cela est expliqué par la présence quasi-totale de leurs cibles sur ces plateformes. Le public des festivals étant très majoritairement jeune, et les réseaux sociaux regroupant également un très large panel de jeunes utilisateurs, c'est en effet le meilleur moyen de communication pour ces festivals. Il est donc très simple de suivre la communication d'un festival si on le connait déjà, cependant étant donné le nombre de festival présents sur ces réseaux les festivals que l'on ne connait pas mais qui pourraient nous intéressons passent facilement inaperçus. C'est alors qu'intervient le bouche à oreille. Principalement pendant un festival, mais également dans la vie de tous les jours, la participation à ces évènements rapproche. Il est donc extrêmement simple de rencontrer de nouvelles personnes et de très rapidement en venir à présenter nos précédentes expériences festivalières. Ainsi, il est très facile de connaitre de nouveaux festivals et d'en avoir des retours. Enfin arrivent en troisième position les affiches. Souvent avec des couleurs et des écritures/polices tape à l'oeil, ces affiches sont également très utiles pour se rappeler du nom du festival et de se renseigner par la suite sur les réseaux. Cependant ces affiches ne restent présentes que dans un périmètre restreint autour du lieu du festival, ou bien sont présentes dans les grandes villes les plus proches. Les réseaux sociaux seraient donc capables d'assumer la quasi-totalité de la communication des festivals, cependant cela serait au détriments des festivals qui n'auraient par exemple pas de communication à l'année et donc peut-être moins de visibilité.

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Avec ces données, l'idée de M. Gérard abordée dans la partie précédente se révèlerait plus qu'adaptée. Un réseau social spécial pour les festivaliers, où les festivals pourraient communiquer à leur guise sans les contraintes des réseaux sociaux actuels, avec un système de recherche pouvant se baser sur la zone géographique, les styles présents, les dates ou encore le nombre de festivaliers. Cela parait réalisable, et permettrait sûrement d'améliorer encore la communication et la visibilité des festivals.

Au sujet des critères faisant la différence auprès des festivaliers pour choisir un festival parmi les autres, encore une fois c'est l'expérience proposée qui domine. C'est en réalité plutôt avantageux pour les festivals. Une expérience étant basé sur un ensemble de chose, une bonne expérience dépend des goûts de chacun. Même si les styles musicaux et les têtes d'affiche représente la partie la plus importante du festival pour tous ceux qui y participent, tout le reste sera à l'appréciation de chacun. Certains seront touchés par les valeurs défendues et par la façon dont elles le sont, d'autres seront ravis de profiter de toutes les activités proposées, ou encore du cadre de l'évènement. En clair, plus un festival propose une expérience variée, plus elle est susceptible de plaire à chacun car tout le monde y trouvera son compte. Cependant cela n'est pas obligatoire, un festival basant son expérience uniquement sur une programmation millimétrée et réfléchie, et surtout s'il communique bien sur cet aspect, rassemblera uniquement le public y étant sensible et qui vivra donc une bonne expérience. Il est en réalité bien plus simple de vivre une superbe expérience que d'en vivre une mauvaise.

C'est justement cette envie d'expérience qui mène le public des festivals de musiques électroniques en free parties. Si plus de 75% du public de ces festivals s'est déjà rendu en free party, il est impossible de ne pas voir de lien entre ces deux types d'évènements. Il aurait été intéressant de savoir dans lequel de ces évènements un actuel festivaliers s'est rendu en premier, et s'il se rend toujours en free parties en plus de fréquenter des festivals. En effet, c'est souvent la première expérience qui détermine l'attrait pour la suite. Les festivals électro sont la descendance directe des free et rave parties, cependant l'expérience y est tout de même différente. C'est d'ailleurs selon moi pour cette raison qu'autant de festivaliers se rendent en free parties. La culture de l'électro encourage la découverte de l'inconnu, du nouveau, de l'extravagant. Ainsi, un participant de free parties sera curieux de voir l'expérience vécue en festival, et un festivalier sera curieux de voir l'expérience vécue en festival. Si ces deux types d'évènements proposaient les mêmes expériences, de par le cadre illégal des free et le cadre légal des festivals il me semble évident que le pourcentage abordée plus tôt serait bien moins élevé. Les festivals et les free parties se complètent et selon moi, dans la majorité des cas, toute

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personne commençant à s'intéresser à la culture des musiques électroniques sera amené à vivre ces expériences.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams