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Gestion stratégique des résultats, structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise: une étude appliquée aux pme défaillantes du secteur agricole français.

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par Hurssel Hurssel
IAE de Lille, Université de Lille 1  - Master Recherche en Finance et Comptabilité 2017
  

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Chapitre 2 : La détresse financière

Les causes de la défaillance financière sont plurielles. L'ensemble des domaines -sciences juridiques, économiques, financières, stratégiques, organisationnelles- contribuent à préciser les déterminants et les effets structurants de cette situation (Guillot, 2000).

Section 1 : La défaillance financière : une revue des principaux
déterminants

L'article récent de Sun et al. (2014, p.42-56) fournie une revue exhaustive des multiples définitions de la défaillance financière. Nous nous sommes donc appuyer sur ce papier pour présenter le cadre définitionnel de cette partie.

Sous-section 1 : Introduction au concept de détresse financière

La défaillance financière est la situation d'une entreprise qui éprouve des difficultés et des tensions à faire face à ses obligations vis-à-vis de ses débiteurs (Carminchael, 1972 ; Wruck 1990, Charreaux, 1996 ; Lin, 2009 ; du Jardin et Sévérin, 2011 ; Sun et al., 2014). Au regard de cette définition, il y a une distinction fondamentale entre entreprise défaillante et celles qui sont en état de faillite. Cette dernière décrit une situation de cessation définitive de l'activité et relève beaucoup plus de la conception juridique de la défaillance financière.

1. Conceptions économiques et financières de la défaillance financière

Baldwin et scott (1983) concluent que la défaillance découle d'une mauvaise conjoncture économique, un déclin des performances et une faible qualité du management.

La conjoncture économique est endogène à la situation de défaillance financière. En effet, la conjoncture difficile, le ralentissement de la croissance, le resserrement des marges dues à la concurrence et le manque de financement (Kherriza et Ahsina, 2016) pèsent sur les équilibres financiers des entreprises.

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La faible qualité de management renvoie en la compétence limitée et aux nombreux incidents d'agence qui rendent pénible l'élaboration d'un cadre de gestion optimale (Fabio Zona, 2016). La gestion des résultats trouvent également un intérêt sur ce prisme du fait qu'une gestion agressive et frauduleuse des résultats est susceptible de plonger la firme dans une tension financière et nourrir une incertitude quant à sa pérennité.

Sun et al. (2014, p.42) précisent : « inability to pay debts or preferred dividend and the corresponding consequences such as overdraft of bank deposits, liquidation for interests of creditors, and even entering the statutory bankruptcy proceeding 33». Les déterminants de la défaillance financière sont de plusieurs ordres, ce qui rend complexe la sélection d'une estimation conventionnellement pertinente au regard de toutes les natures de défaillances financières.

Foster (1986) définit la détresse financière comme « un grave problème de liquidité qui ne peut être résolu sans une restructuration de grande envergure de l'activité ou de la structure des entités économiques ». La liquidité renvoie à la problématique de solvabilité opérationnelle -à la différence de la solvabilité structurel, qui traduit la situation où la valeur des actifs d'une société est inférieure à la valeur de ses dettes, ce qui implique des fonds propres négatifs (Ben Jabeur, 2011, p.31) -, qui découle de l'incapacité chronique à disposer des flux de liquidités pour couvrir les échéances exigibles.

Dumpos et Zopounidis (1999) concluent que la défaillance financière ne saurait se limiter à l'incapacité de rembourser les paiements obligatoires importants, mais inclut également la situation de la valeur liquidative négative -ce qui signifie que le passif total d'une entreprise dépasse son actif total du point de vue de la comptabilité-.

En essayant de donner une définition générique de la défaillance financière, Ross et al (1999) arguent qu'elle se compose des quatre conditions suivantes: « (1) l'échec de l'entreprise, c'est-à-dire qu'une société ne peut pas payer l'encours de la dette après la liquidation, (2) la faillite juridique, à savoir, qu'une société ou ses créanciers demande au tribunal de déclarer faillite, (3) la faillite technique, à savoir, qu'une entreprise ne peut pas rembourser le capital et les intérêts, et (4) la faillite comptable, à savoir que : l'actif net comptable d'une société est négatif » (cité par Sun et al., 2014, p. 42).

33 L'incapacité de payer les dettes ou le dividende préférentiel et les conséquences correspondantes comme le découvert des dépôts bancaires, la liquidation des intérêts des créanciers, et l'ouverture d'une procédure de faillite statutaire.

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2. Conceptions juridiques et traitement des entreprises défaillantes.

Le référentiel juridique en matière d'encadrement des entreprises en difficulté fournit une compréhension de ses facteurs explicatifs. Les lois de référence sont celles du 1er mars 1984 (règlement à l'amiable) et du 25 janvier 1985 (procédure collective et régime commun de traitement des créanciers). Ces lois remplacent la loi du 13 juillet 1967 relative aux procédures de liquidation, faillite et banqueroute. L'intérêt du cadre juridique est de prescrire une force légale susceptible de prévenir l'échec des entreprises.

Toutefois, comme le précise Kherriza et Ahsina (2016) et Ben Jabour (2011), les caractéristiques légales de la situation de défaillance financière sont spécifiques à chaque contexte, et à la législation en vigueur.

La période de passage entre le statut d'entreprise saine et défaillante obéit à une procédure qui a comme fait générateur l'action portée auprès de la juridiction compétente pour rendre compte de (a) leurs incapacités à honorer leurs échéances et (b) la nécessité de procéder à une réorganisation.

Ben Jabeur (2011, p.40-43) fournit une revue intéressante de l'évolution des dispositions juridiques en matière de traitement des entreprises défaillantes. Ainsi, il distingue le traitement juridique de la défaillance financière en (i) dispositions relatives à la sauvegarde et (ii) traitement procédural des entreprises en difficulté.

2.1. Les dispositions de la loi relative à la prévention des entreprises défaillantes

L'évolution du cadre juridique de la gestion des entreprises en défaillance financière est récente. Depuis la loi abrogative du 1er mars 1984 et 1994, la loi de sauvegarde du 26 juillet 2005 a modifié l'horizon temporel et les critères de suivi des entreprises défaillantes. Précédemment, réduite à la gestion « sur le fait » des entreprises défaillantes, ce nouveau cadre (renforcé par l'ordonnance du 18 décembre 2008) promeut la propriété de prévention par une « procédure d'alerte ». Cette démarche permet (a) d'initier une procédure de conciliation, (b) rendre attractif l'utilisation de cette procédure (laquelle insiste sur la négociation comme un outil non-négligeable du règlement du litige financier), et (c) la protection de la créance qui fait l'objet de l'accord (la créance ne devient plus exigible par le créancier dès lors que l'accord est ratifié).

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2.2. Traitement procédural des entreprises défaillantes

Traditionnellement, le traitement juridique dans les pays relevant du droit civil (Leuz et al., 2003) est similaire en ce qui concerne le processus de gestion de cet incident. Ainsi, le cadre juridique français retient la démarche procédural des entreprises en difficulté comme suit : (a) l'ouverture de la procédure de redressement judiciaire, (b) la procédure de sauvegarde, (c) la procédure de redressement judiciaire et (d) la procédure de liquidation judiciaire.

a. L'ouverture de la procédure de redressement judiciaire

Dans la législation française, cette étape comprend trois déterminants, à savoir, « l'illiquidité », l'existence de l'incident au jour du jugement et l'exercice de la voie de recours par le débiteur. L'insolvabilité est la situation qui rend compte de l'incapacité de faire face aux exigences, l'illiquidité est par définition le critère fondamental entrainant à la cessation de paiement. L'ouverture de la procédure de redressement étant exclusivement du ressort des instances judiciaires, l'incident doit nécessairement exister non pas au jour de la déclaration de l'état de cessation de paiement mais au jour du jugement. L'exercice de recours est un bénéfice accordé au débiteur de réunir éventuellement des fonds pour éponger les dettes les plus exigeantes.

b. La procédure de sauvegarde : ordonnance du 18 décembre 2008

« La procédure de sauvegarde est ouverte aux entreprises qui ne sont pas en état de cessation de paiements mais qui traversent des difficultés qu'elles ne peuvent surmonter et qui sont de nature à la conduire à un état de cessation de paiements » (Ben Jabeur, 2011, p.40). Le débiteur personne physique (ou le représentant de la personne morale) doit saisir : (i) le tribunal de commerce si le débiteur est commerçant ou immatriculé au répertoire des métiers et (ii) le tribunal de grande instance dans les autres cas. En cas d'acceptation de la procédure de sauvegarde par les juridictions compétentes, un plan de sauvegarde est élaboré en fonction des perspectives de redressement de l'entreprise, de l'état du marché et des moyens disponibles. Ce cadre de sauvegarde précise aussi les modalités de règlement des dettes.

c. La procédure de redressement judiciaire

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A la différence de la procédure de sauvegarde, la procédure de redressement judiciaire est conditionnée par l'existence d'une situation de cessation de paiement. La procédure de redressement judiciaire est un état de restructuration des entreprises en cessation de paiement. Elle est ouverte : (i) à la demande du débiteur au plus tard 45 jours suivant la cessation de paiement ; (ii) à la demande d'un créancier, sauf si une procédure de conciliation est en cours ; (c) à la demande d'un procureur de la République sauf si une procédure de conciliation est en cours. La période d'observation de cette procédure est de 6 mois maximum, renouvelable dans une limite de 18 mois. Le plan de redressement judiciaire s'appuie sur des mesures drastiques de restructuration financière, à savoir, les licenciements et peut aboutir éventuellement sur une cession de la firme.

d. La procédure de liquidation judiciaire

La procédure de liquidation judiciaire est prononcée contre un débiteur en cessation des paiements et dont le redressement est manifestement impossible. Elle se matérialise par la cession d'actifs de l'entreprise pour éponger les dettes. Comme pour la procédure de redressement judiciaire, l'ouverture d'une procédure de liquidation judiciaire doit être demandée dans les 45 jours qui suivent.

Sous-section 2 : Les déterminants de la défaillance financière.

Dans cette partie, nous verrons les critères financiers, économiques et stratégiques de l'état de détresse financière.

1. Les déterminants financiers de la défaillance des entreprises

Au regard de la seule procédure du redressement juridique, Severin (2006, p. 34) observe que la défaillance financière ne peut être conditionnée seulement à la cessation de paiement. Partant de là, l'auteur précise que les difficultés existent bien avant la procédure de redressement. A la suite du constat récurrent du lien endogène entre difficulté et problèmes de trésorerie, il retient que la définition de la difficulté financière est limitée et « ne tient pas compte des facteurs qui peuvent être à l'origine des problèmes de trésorerie ».

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Figure 2 : Grille de lecture de la santé financière de l'entreprise

Entreprise non
rentable et non
liquide

Fin prochaine

Pleine forme

Entreprise rentable et liquide

Santé financière de
l'entreprise rentabilité-

liquidité

Entreprise rentable
et non liquide

Entreprise non
rentable et liquide

Maladie passagère

Maladie chronique

Source : Ooghe et Van Wymeeresh (1990), figure tirée de Ben Jabeur (2011, p. 36).

Ooghe et Van Wymeeresh (1990) identifient deux critères de la dégradation de la solvabilité de l'entreprise, à savoir l'absence d'une valeur ajoutée soutenue et l'accroissement continu des charges de structure (cité par Jabeur, 2011, p. 36).

La rentabilité (ROA ou ROE) positive est un indicateur pertinent de l'équilibre et de la capacité de l'entreprise à créer une valeur au regard de la mobilisation des actifs mis à disposition. Cependant, le seul critère de rentabilité ne peut suffire pour classer une entreprise saine, c'est donc par parcimonie qu'on admet un tel indicateur. Il en est de même pour la propriété de la liquidité, une entreprise avec une trésorerie positive est capable de faire face aux passifs les plus exigibles (courants).

« Les causes immédiates de la défaillance sont financières » Blazier et Combier (1997, p. 39). Cette acception renvoie au cadre procédural des entreprises en difficultés financières. La raison en est que la procédure débute à l'instant précis où l'entreprise n'est plus en capacité de faire face à son passif exigible. En outre, ces auteurs retiennent que les facteurs explicatifs de la défaillance financière sont d'origine diverses et ne sont pas nécessairement financiers. Plusieurs éléments doivent être mobilisés pour évaluer les causes réelles de la détérioration des équilibres financiers de l'entreprise. Par ailleurs, l'évaluation de la dégradation de l'entreprise ne saurait être exclusivement rattaché à l'analyse des données financières mais à une recherche approfondie des causes des difficultés plus en amont (Blazier et Cornier, 1997).

Azzi (2012, p. 60) retient que la principale cause de la détresse économico-financière résulte de la dette octroyée pour atténuer les conflits d'intérêt et les asymétries d'information entre le principal et l'agent. La dette est prise dès lors comme « un mécanisme disciplinaire », tel

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qu'énoncé par la prédiction de la théorie de l'agence. Au regard de la littérature, on peut considérer l'endettement comme la variable explicative majeur de la détresse financière.

Figure 3 : Processus économique entrainant à la discontinuité financière

 

Charges trop élevées

Valeur ajoutée faible

 

Charges
financières

 
 
 
 
 
 

Rentabilité insuffisante

 

Manque d'autofinancement

Investissements excessif

Manque de liquidité

Endettement

Solvabilité entamée

Méfiance des

Illiquidité critique

Discontinuité

Source : Ooghe et Van Wymeeresh (1996).

2. Les déterminants économiques de la défaillance des entreprises

Ben Jabeur (2013, p. 103) observe une insuffisance de la littérature quant au traitement des facteurs macroéconomiques de la détresse financière. Il en veut pour preuve l'absence de variables macroéconomiques dans la modélisation de la prédiction de la défaillance financière. Ainsi, l'analyse financière par ses ratios, dans la posture traditionnelle, a déjà pris en compte les agrégats macroéconomiques associés à la détresse financière.

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Les travaux de Ben Jabeur (2013) s'articulent sur la détermination du « lien entre l'échec et les facteurs macroéconomiques des entreprises françaises ». Les résultats de cette étude nous aiderons peu ou prou à asseoir une grille de lecture sur les forces conjoncturelles qui pèsent sur les entreprises françaises. Ainsi, l'auteur a concentré l'essentiel de son étude sur l'identification des variables macroéconomiques les plus importantes afin d'estimer leur utilité dans une approche de prédiction (Ben Jabeur, 2013, p. 103).

Zopounidis (1995) retient que la défaillance économique renvoie à l'absence de rentabilité et d'efficacité économique de l'appareil productif (cité par Ben Jabeur, 2011).

Altman (1983 et 2006)34 conclut que les conditions macroéconomiques peuvent interférer de manière non-négligeable sur l'équilibre financier de l'entreprise. Ben Jabeur (2013) allègue que les facteurs macroéconomiques peuvent également déclencher l'échec de la firme. Comme facteurs macroéconomiques, il compte : « la conjoncture économique, le nombre de start-ups, le marché monétaire, politique de crédit sur le marché des changes, l'évolution du niveau des prix et l'ouverture de l'économie au commerce extérieur » (p.103-104).

Les jeunes entreprises sont plus vulnérables que les entreprises les plus anciennes. Pour les premières, l'échec est étroitement lié au manque d'expérience en matière de gestion financière. Tandis que pour les deuxièmes, il s'agit d'une difficulté d'adaptation à l'environnement changeant (Ben Jabeur, 2013). La mauvaise adaptation des entreprises les plus anciennes et les crises endogènes des petites entreprises exemplifient l'acception multifactorielle de l'échec (mauvais management et complexité macroéconomique persistante).

3. L'analyse stratégique de la défaillance financière.

La stratégie d'entreprise a pour objectif premier de créer de la valeur. La création de la valeur s'obtient par le croisement de trois problématiques fondamentalement différentes, à savoir, la pertinence, la rareté et la demande. Rapporter au phénomène de défaillance financière, les causes stratégiques de l'échec sont essentiellement dues à l'exploitation d'un paradigme biaisé de création de la valeur.

L'environnement joue également un rôle crucial dans les crises financières des entreprises. Plusieurs échecs sont liés à l'absence de relais de croissance, à l'inadaptation stratégique aux enjeux du marché, à l'absence d'innovations compétitives, aux échecs dans la recherche des

34 Cité par Ben Jabeur (2013, p. 103).

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briques perdues35, aux conflits entre les parties prenantes, à la mauvaise allocation de la richesse créée, à la dureté du marché et à la concurrence (féroce).

L'usage des matrices stratégiques n'est pas associé à la seule lecture des phénomènes environnementaux qui structurent le marché (ou le secteur d'activité) dans lequel l'entreprise évolue mais peut également aider à mieux cerner les divers choix stratégiques qui auraient éventuellement conduit l'entreprise à une situation de défaillance.

Besanger et Roth (2016, p. 28-29) arguent que « la matrice présente une double fonction : situer une entité (e.g. une entreprise) au sein d'un groupe de référence (e.g. un secteur d'activité), et déterminer la trajectoire de cette entité par rapport à la trajectoire moyenne du groupe ». La matrice stratégique aide à comprendre les décisions opérationnelles des entreprises et permet d'établir la stratégie organisationnelle (ensemble des pools de l'entreprise) la plus optimale possible. Il poursuit en concluant que les choix stratégiques sont étroitement liés au « mode de pensée inhérent à l'exercice de responsabilité ».

Figure 4 : Situation et trajectoire des entreprises dans une approche matricielle

Potentiel de l'entreprise au sein de
son groupe stratégique

(Q1)

(Q2)

(Q4)

(Q3)

Position de l'entreprise au sein de son groupe

stratégique

Source : Besanger et Roth (2016, p. 29)

Cette matrice décrit 4 situations (quadrants) possibles de la vie d'une entreprise. En considérant que l'entreprise est dans un processus permanent de transformation, elle sera emmenée à se confiner dans l'un des 4 quadrants. Chaque cadrant renvoie à une situation bien particulière. Le positionnement d'une entreprise dans un des quadrants est déterminé par (1) la variable sur

35 Recherche des éléments qui feront qu'un produit se rapproche de la perfection. Ce concept renvoie aussi à la notion de logique dominante ou sense making.

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l'axe des ordonnés (potentiel de l'entreprise au sein de son groupe) et (2) celle sur l'axe des abscisses (position de l'entreprise au sein de son groupe)36. Une entreprise proche du quadrant 2 (dit « magique ») aura réussi son processus de transformation. Lequel processus dépend de la réussite de la maximisation du couple potentiel-position.

Une entreprise passant de Q1 (dit « les déclassés ») à Q3 (dit « les challengers ») aura réussi à passer d'une « situation de déclin relatif » à une situation de « relance à venir ». La problématique ici est de trouver une stratégie opérationnelle susceptible de sortir l'entreprise d'une situation de quasi-disparition (Q3). Toutes choses égales par ailleurs, une entreprise qui aura réussi ce passage pourra éventuellement prétendre se rapprocher du quadrant magique ou au contraire de la situation Q4. Le processus de transformation est une problématique cruciale des entreprises, il est déterminé par une recherche approfondie des facteurs de réussite mais aussi par une gouvernance de qualité.

Enfin, la dynamique du marché et la faiblesse du management d'une entreprise peuvent l'entrainer dans une spirale négative décrite par le quadrant 4 (Q4). C'est donc cette situation qui nous intéresse, car elle doit pouvoir rendre compte des causes stratégiques de la défaillance financière dans une logique de marchés dynamiques. En considérant que Q3 traduit les signes avant-coureurs du stress organisationnel, Besanger et Roth (2016, p. 30) concluent que « à un certain niveau de consommation de ressources, et sans intervention extérieure, près de l'origine de la matrice, la disparition de l'entreprise sera inéluctable ».

La croissance du marché et la part de marché peuvent aussi expliquer la vulnérabilité de la structure financière des entreprises. La matrice du Boston Consulting Group (BCG) s'intéresse au partitionnement des entreprises en groupes distincts, relevant chacune d'une situation financière particulière.

36 De haut en bas (- à +) pour l'axe (1) et de gauche à droite (+ à -) pour l'axe (2).

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Figure 5 : Matrice BCG (croissance du marche et part de marché relative)

ti

a hé

c

deDilemmes

(Q1)

· Faible rentabilité

Forts besoins de financement

Etoiles (Q2)

· Bonne rentabilité

· Besoin de financement

 

Vache à lait (Q3)

· Forte rentabilité

· Faibles besoins de financement

 

TaPart

de marché

Source : Besanger et Roth (2016, p. 31)

La matrice BCG est mise en place par des gestionnaires de portefeuille, soucieux d'optimiser les rendements de leurs participations. Chaque quadrant décrivant une situation de marché spécifique, pour Q2, Q3, Q1 et Q4 la situation de marché est respectivement porteur, mature, en forte croissance et en déclin. L'intérêt de présenter ici cette matrice n'a pas pour but de faire une analyse exhaustive des implications de ce dispositif mais de mettre en exergue les 4 éléments (taux de croissance, part de marché, taux de rentabilité et besoin de financement) qui influencent la stratégie d'une firme. Ces éléments sont de facto des causes stratégiques de l'état de santé d'une entreprise. Le taux de croissance du marché et la part de marché relative influencent profondément la situation financière par la génération ou pas de cash-flows, par les variations des immobilisations et par le BFR (Besanger et Roth, 2016, p. 30).

Les 5 forces de Porter peuvent également être retenues ici pour évaluer les causes stratégiques de la défaillance des entreprises. Ces forces sont entre autres : la rivalité entre les concurrents (nombre de concurrents, croissance lente du marché, problèmes des coûts fixes, qui sont élevés, secteurs aux enjeux importants), le pouvoir de négociation des clients (l'information parfaite permet de maximiser les coûts), la menace des nouveaux entrants (robustesse du secteur vis-à-vis des nouveaux entrants), etc.

Les travaux de Fimayer (2011, p. 48) donne une revue conséquente de l'influence des forces porteriennes dans l'explication de la détresse financière. Crutzen et Caillie (2007) évaluent le risque de défaillance à partir des 5 forces de Porter. A cet égard, s'agissant du pouvoir de négociation des clients, ces derniers retiennent 6 facteurs explicites, à savoir le déclin général

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de la demande, les faillites des clients importants, les défaillances en chaine de clients, les créances en souffrance, la concentration des clients et la volatilité de la clientèle récente37. S'agissant du pouvoir de négociation des fournisseurs, ils retiennent les trois causes suivantes : la détérioration des relations avec le fournisseur, la défaillance d'un fournisseur important et la défaillance en cascade des fournisseurs.

Enfin les produits de substitution et la modification du paysage concurrentiel ne sont pas en reste dans l'explication de la détresse financière.

37 Ces causes sont citées par Fumayer (2011, p.48).

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Section 2 : La relation entre la comptabilité et la défaillance financière et le lien entre la gouvernance d'entreprise et la détresse financière.

Dans cette section, nous allons étendre les champs de compréhension de l'état de détresse financières à deux causes structurelles, à savoir, la comptabilité (par son système et son organisation) et à la gouvernance d'entreprise. De plus, la littérature fournie une revue exhaustive des indicateurs comptables et financiers de la défaillance financière.

Sous-section 1 : Le lien entre comptabilité et défaillance financière, et les
indicateurs comptables et financiers de la détresse financière.

Dans cette partie, nous présenterons la littérature relative à la place de la comptabilité dans la défaillance financière. Ensuite, Nous montrerons les principaux indicateurs comptables et financiers de la détresse financière.

1. Le lien entre la comptabilité et la défaillance financière

Nous notons deux points explicatifs de la relation entre la comptabilité et le risque de défaut : (1) le déficit du système comptable et (2) les choix comptables des entreprises en difficulté.

1.1. Déficit du système comptable et du système d'information

Maniani (2014) argue que la déficience du système comptable et l'absence d'un système d'information ont un lien endogène avec la défaillance financière. Il retient que les ratios comptables permettent d'apprécier les performances de l'entreprise. Bien que la primauté de la recherche revienne à l'analyse prédictive, des études ont démontré que l'existence et la qualité du système comptable sont susceptibles d'influencer la survie des entreprises. A cet égard, l'auteur affirme que la faible performance de la comptabilité contribue aux difficultés de l'entreprise.

Deux études exemplifient cette approche : Blazy et Combier (1997) et Ooghe et Waeyeart (2004). Les premiers retiennent que les problèmes d'information et de management sont à un peu plus de 1/4 à l'origine des difficultés financières des entreprises. Les deuxièmes considèrent qu'il existe une relation endogène entre défaillance financière et politique comptable et

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financière : déficit du système d'information et les manipulations comptables agressives. Le système comptable est utilisé pour dissimuler la « gravité de la situation », les manipulations comptables, en situation de crise, vise à augmenter le résultat (Koeing38 1985), et ce en interférant même sur la structure réelle des activités (Campa et Camacho-Minano, 2015).

1.2. Les choix comptables des entreprises en difficulté.

En période de détresse financière, les dirigeants sont enclins à manipuler leurs résultats (DeAngelo, 1994). L'auteur formule que les accruals se composent de deux parties : une partie liée à l'activité réelle et une autre liée à une volonté manifeste de diminuer le résultat comptable. Les pratiques comptables des entreprises varient selon qu'elles soient en période instable et en période stable. En période de détresse, la gestion à la baisse des résultats peut renvoyer à un signal lancé aux créanciers et peut être considérée comme une épargne discrétionnaire pour les années à venir (Healy, 1985).

2. Quelques indicateurs comptables et financiers de la détresse financière

Le Z-Score d'Altman constitue un critère majeur de classification des entreprises. Bien que pertinent, cette indice n'aide qu'à la discrimination des entreprises en fonction de deux groupes : le groupe des entreprises saines et celui des entreprises défaillantes. Cette classification ne prend en compte le niveau intermédiaire entre les entreprises saines et défaillantes. Ainsi, d'autres indicateurs permettent d'apprécier des `'états intermédiaires» de défaillance financière, à l'image de l'indicateur de Conan et Holder.

2.1. Le Z-Score d'Altman : la mesure traditionnelle de la classification des entreprises

défaillantes

Le Z-Score d'Altman est un indicateur financier qui permet de déterminer, à partir de 5 ratios, la probabilité d'insolvabilité d'une firme. Ces ratios comprennent l'ensemble des aspects financiers d'une entreprise, à savoir, la rentabilité, l'effet de levier, la liquidité, la solvabilité et l'activité.

38 Cité par Maniani (2014).

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Z-Score = 1,2A + 1,4B + 3,3C + 0,6D + 1,0E

A= Besoin en fond de roulement (BFR) / Total actifs

B = Réserves / Total Actifs

C = EBIT / Total Actifs

D = Capitalisation boursière / Total des dettes

E = Chiffre d'affaires / Total Actifs

Un Z-Score élevé indique que l'entreprise a une faible probabilité de faire faillite. A contrario, moins le Z-Score est élevé, plus l'entreprise a une forte probabilité de faire faillite.

2.2. Le score de Conan et Holder ; une mesure de classification graduelle de la détresse

financière

L'indicateur de Conan et Holder est une fonction-score qui permet de classifier les entreprises en trois groupes renseignant sur le niveau de santé financière.

Z= 0,24 X1 + 0,22 X2 + 0,16 X3 - 0,84 X4 - 0,10 X5.

X1 = Excédent brut d'exploitation / Total des dettes

X2 = Capitaux permanents / Total de l'actif

X3 = Réalisable et disponible / Total de l'actif X4= Frais financiers / CA HT

X5= Frais de personnel /valeur ajoutée

Lorsque le score est supérieur à 0.10, l'entreprise est en bonne santé. Par contre lorsque le score est situé entre 0.10 et 0.04, elle est en situation d'alerte, et en dessous de 0.004, elle est en danger.

2.3. Divers indicateurs de la détresse financière

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Tableau 4 : Critères comptables de classification des entreprises en détresse financière

Auteurs

Critères comptables

Asquith, Gertner et Sharfstein (1994)

- Soit EBITDA < dépenses d'intérêts sur deux années consécutives

- Soit EBITDA < 80% des dépenses d'intérêts sur une année

DeAngelo et DeAngelo (1990)

- Entreprises qui, sur cinq années,

connaissent au moins pendant trois années un résultat d'exploitation avant impôt négatif.

Gilson, John et Lang (1990)

- Cash-flow est insuffisant pour faire face au paiement de la dette

Hoshi, Kashyap et Scharfstein (1990)

-Année t : résultat d'exploitation > Dépenses d'intérêt

- Année t+1 et t+2 : résultat d'exploitation < Dépenses d'intérêt

Kang et Shivdasani (1997)

- Année t : EBIT/frais financiers > 1

- Année t+1 : baisse de 50 % (ou plus) de leur EBIT

Source : Severin (2006)

Sous-section 2 : La structure de l'actionnariat, la gouvernance d'entreprise et la détresse financière

A. La structure de l'actionnariat et la détresse financière

Zhang et Gan (2011) étudie la relation entre structure de l'actionnariat (par la nature du contrôle l'actionnariat, la concentration de l'actionnariat, l'équilibrage de la propriété et le pourcentage de détention de la direction) et la détresse financière. Ils trouvent que la détresse financière est « nettement plus faible » est décorrélée de la structure de l'actionnariat des entreprises publiques que dans celle des entreprises privées.

Donker et al. (2009) étudient l'impact de la structure de l'actionnariat dans l'apparition de la détresse financière. Ils trouvent que la présence d'actionnaires extérieurs réduit significativement la probabilité de détresse financière. En effet, la présence de ce type

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d'actionnaire est associée à une surveillance qui empêche tout « comportement de gestion sous-optimal ». De plus, les auteurs observent que les niveaux élevés d'actionnaires institutionnels ne sont pas associés à une probabilité de détresse financière moindre.

Simpson et Gleason (1999) analysent l'association entre l'actionnariat et la structure du conseil d'administration et le mécanisme de contrôle interne qui influence la survie de l'entreprise. Ils étudient l'actionnariat par les administrateurs et les dirigeants, l'actionnariat par le chef de la direction, le nombre d'administrateurs, le pourcentage d'administrateurs internes et la dualité (actionnaire et dirigeant) du chef de la direction. Sur la base de 300 banques, ils trouvent que le fait que la probabilité de détresse financière est plus faible lorsque le dirigeant est à la fois directeur général et actionnaire. Cependant, ils concluent que les autres facteurs de l'actionnariat n'ont aucun effet sur la probabilité de détresse financière.

La détresse financière amplifie les conflits d'intérêt entre les dirigeants, les actionnaires et les créanciers. Dans cette situation, la grande majorité des dirigeants est remplacée. Il est donc évident que la défaillance financière modifie les relations entre les propriétaires de l'entreprise et ceux qu'ils ont délégués pour assurer la gestion courante de la firme. Le comportement « autonome » des actionnaires est fonction du niveau de leurs utilités. Autrement dit, plus les actionnaires sont insatisfaits et perdent leurs investissements (risque de faillite de la firme), plus ils auront tendance à évincer les dirigeants.

B. La gouvernance d'entreprise et la détresse financière

Les caractéristiques et la composition de la gouvernance d'entreprise peuvent entraîner et à la détresse financière (Salloum et Azoury, 2008). Toutefois, la littérature accorde une plus grande importance aux effets de la détresse financière sur les mécanismes de gouvernance.

1. La mauvaise gouvernance d'entreprise comme déterminant de l'état de la

détresse financière.

Peu d'études ont exploré la problématique de la mauvaise structure de gouvernance sur l'apparition et la persistance de la détresse financière. Salloum et Azoury (2010, p.44) montrent que « le concept de gouvernance et son faible rôle de contrôle causé par un agencement inadéquat facilitent la dégradation de la structure financière ». Plus précisément, les auteurs

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concluent que l'illiquidité et la détérioration des équilibres financiers ne peuvent être considérées comme les causes majeures de la détresse financière.

Les auteurs emploient des analyses de régression en trois étapes. Dans la première étape, il étudie l'association entre la variable de gouvernance d'entreprise ex ante (variable dépendante) et la variable de gouvernance ex post (variable indépendante), pour mesurer la pertinence de l'association entre ces mesures sur des horizons temporels différents. Dans la deuxième étape, ils modélisent à nouveau une régression linéaire en intégrant une variable indépendante de performance (taux de rendement des actifs) dans le but d'apprécier si « cette dernière contribue à certains effets modérateurs dans l'équation » (p. 49). La dernière étape consiste à évaluer la pertinence de l'interaction entre les variables indépendantes et la variable dépendante de la gouvernance. En procédant à ces séries de régressions, les auteurs approchent, par différence, l'impact de la gouvernance sur l'état de détresse financière.

Les résultats des régressions montrent que (1) en période de détresse financière, la proportion des outsiders est « négativement corrélée avec les performances futures de l'entreprise »39 et (2) la taille du conseil d'administration augmente et génère des effets négatifs.

Selon eux, la dette a un effet ambigu, notamment « son rôle incertain, positif et négatif » sur la structure financière de l'entreprise. Ainsi, ils concluent que le faible rôle du système de gouvernance d'entreprise dont le CA est en partie à l'origine du défaut.

2. Les effets de la détresse financière sur la gouvernance d'entreprise.

L'idée ici est de montrer que la détresse financière impact l'organisation, les mécanismes et les heuristiques de décision des entreprises.

A cet effet, une étude explicite de Houda (2008, p.5-10) sur 42 entreprises américaines, affichant un ratio de couverture amoindri et un déclin continu des résultats, étaye les effets de la détresse financière sur le structure de gouvernance. En effet, il s'appuie sur les travaux de Gilson (1989), Wruck (1990) et Gilson et al. (1990) pour évaluer les effets de la détresse financière sur la structure opérationnelle, organisationnelle et financière. Il se propose de suivre l'évolution des entreprises à travers leurs cycles de détresse financière. Il conclut sur une différence de mesures de restructuration 2, 3 et 4 ans à compter de la première année de

39 Autrement dit, la variable de la proportion d'administrateurs externes (outsiders) a un effet négatif sur la performance future.

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défaillance. L'auteur retient 3 familles de variables décrivant les mécanismes de gouvernance : le conseil d'administration, la structure de propriété et la rotation interne40 et des variables comptables comprenant les mesures de risque financier (levier financier et ratio de couverture des intérêts), risque opérationnel (actifs/ventes), taille (log des actifs), la liquidité (actifs courants/passifs courants) et la profitabilité (ROS : EBIT/ventes).

L'auteur utilise le test non-paramétrique de Mann-Whitney à partir d'une année de référence (t-1). L'utilisation de ce test rend compte de la différence des moyennes entre les variables citées précédemment, et cela sur une période allant de deux à quatre ans après l'année de référence (t-1). Les principaux résultats révèlent que les variables de gouvernance sont différentes selon que l'horizon s'étale sur deux années et trois années à compter de l'année de référence.

A titre indicatif, deux années après l'année du constat de défaillance, il observe que (1) la composition du CA mute « tout au long du cycle de détresse », (2) les entreprises en détresse financière développent une incitation à l'indépendance de leurs CA -augmentation de la taille du CA, accroissement du nombre de réunions, augmentation du ratio des outsiders et développement des dispositions de séparation des rôles dans les firmes en difficultés-, (3) les entreprises accroissent la propriété des CEO, des outsiders et des actionnaires majoritaires et (4) les firmes en détresse financière augmente la propriété managériale (p.17). De l'année de référence à la 3e année, la taille du CA s'amenuise et le nombre de réunions, le pourcentage des administrateurs externes et la séparation des rôles continuent d'augmenter. Comme dans la période précédente, la propriété des investisseurs institutionnels et la rotation de l'équipe dirigeante croissent. Par contre, l'auteur observe que la propriété des outsiders décroit légèrement.

40 Les variables utilisées comprennent pour (1) le conseil d'administration : la taille du conseil (le nombre total d'administrateurs), l'indépendance des administrateurs (pourcentage des administrateurs), la dualité (variable dichotomique qui prend la valeur 1 si le dirigeant est président du conseil et o sinon), l'activisme du conseil (nombre de réunion du conseil) ; (2) pour la structure de propriété (propriété managériale : le pourcentage du capital détenu par les membres du CA et les CEO), propriété des administrateurs externes (le pourcentage du capital détenu par les administrateurs externes), propriété des institutionnels (pourcentage du capital détenu par les institutionnels ayant plus de 5%) et propriété des actionnaires majoritaires (pourcentage du capital détenu par les actionnaires ayant plus de 5%) ; (3) pour la rotation interne : rotation du CEO et rotation de l'équipe des dirigeants (variable binaire qui prend la valeur 1 s'il y a une rotation du CEO et 0 sinon).

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