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Gestion stratégique des résultats, structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise: une étude appliquée aux pme défaillantes du secteur agricole français.

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par Hurssel Hurssel
IAE de Lille, Université de Lille 1  - Master Recherche en Finance et Comptabilité 2017
  

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Annexe 2 : article sur la gestion des résultats

Extrait d'interview :

Enseignante-chercheuse en sciences de gestion, Marie-Anne Verdier appelle à examiner les comptes des entreprises au-delà des discours de communication.

Marie-Anne Verdier, Enseignante-chercheuse au LGCO (université de Toulouse-III)

Comment des entreprises peuvent-elles présenter des résultats qui semblent mauvais sur le plan comptable si elles ne sont pas en difficulté économique?

Marie-Anne Verdier : Les résultats comptables permettent de construire une réalité économique, mais ceux-ci ne sont pas la réalité. Ce ne sont pas nécessairement les chiffres comptables qui parlent d'eux-mêmes et qui imposent la décision de licencier. C'est souvent la volonté de licencier des grands groupes qui va les amener à construire une réalité économique dégradée à travers des chiffres comptables. La plupart du temps, les comptes ne sont pas manipulés. Sauf quand il s'agit d'entreprises qui procèdent à des suppressions d'emplois. Dans ma thèse (qui analyse les comptes de 107 entreprises cotées en France ayant procédé à des réductions d'effectifs - NDLR), j'ai montré que les grandes sociétés qui annoncent des suppressions d'emplois ou des licenciements ont plus tendance à manipuler leurs comptes à la baisse que celles qui ne détruisent pas d'emplois. Cela ne va pas s'arranger avec la loi travail, qui met en avant des indicateurs illusoires pour justifier des licenciements économiques, comme une baisse temporaire de chiffre d'affaires ou de commandes qui ne permet pas de juger de la santé économique réelle d'une entreprise.

Quels sont les artifices qui permettent à ces entreprises de noircir le tableau?

Marie-Anne Verdier : Les dépréciations d'actifs et les provisions sont les deux postes principaux qui peuvent être utilisés pour gérer des résultats à la baisse. Quand PSA procède à plus de 4 milliards d'euros de dépréciations d'actifs et à 500 millions d'euros de provisions pour l'exercice 2012 (année de l'annonce de la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois et de 8 000 suppressions d'emplois - NDLR), cela l'amène à présenter des pertes de 5 milliards d'euros, c'est un jeu d'écritures comptables. Ses dépréciations d'actifs correspondaient au fait

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que PSA anticipait qu'elle ne disposerait plus de l'usine d'Aulnay et ses provisions couvraient notamment le coût du plan social. Mais on peut mettre un peu tout ce qu'on veut dans des provisions: cela peut aussi bien relever de l'anticipation de dégâts environnementaux que d'indemnités éventuelles à payer aux prud'hommes en cas de recours des salariés. Ces dépréciations d'actifs ou ces provisions doivent par la suite être réintégrées en produits, les années suivantes, ce qui gonfle artificiellement les résultats futurs et contribue à justifier la restructuration a posteriori.

Comment expliquer que ces chiffres comptables aient pris autant de pouvoir?

Marie-Anne Verdier : Depuis le début des années 2000, le discours politique et médiatique autour des restructurations a largement contribué à ce que les salariés intègrent l'argumentaire financier. Par manque de compétences ou d'objectivité, de nombreux journalistes dans les grands médias reprennent les chiffres tels qu'ils sont communiqués par la direction, sans regard critique. Et relèguent le point de vue syndical au second plan. Cela va de pair avec une prépondérance du discours économique sur le discours social. Cela amène les salariés concernés eux-mêmes par des suppressions de postes à se résoudre à accepter la situation à tort.

Source : Entretien réalisé par Loan Nguyen Vendredi, 17 Février, 2017

L'Humanité.fr

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