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Les pratiquants de karaté en France: de l'«artiste martial » à  l'« égaré »

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par Anthony Mettler
UBO Brest - Master 2 Staps 2009
  

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V. Caractéristiques et éléments structurants de la population de pratiquants :

1. Les caractéristiques de la population de pratiquants :
a) Répartition entre Hommes et Femmes

Le tableau ci-dessous rassemble les résultats issus du questionnaire. Il nous indique que la répartition Homme/Femme est inégale au sein de la population de pratiquants. En effet, il y a 299 Hommes soit 67,6% contre 143 Femmes soit 32,4% de l'effectif total des licenciés de plus de 18ans.

Or, cette répartition respecte les proportions de l'échantillon représentatif réalisé à partir de la base de données de la FFKDA, à savoir :

Homme

36031

67,8%

Femme

17090

32,2%

Cette information nous permet d'affirmer que l'échantillon est représentatif car les valeurs de répartitions entre les hommes et les femmes ayant plus d 18 ans restent sensiblement les mêmes. De plus, le tableau nous renseigne sur le fait que le nombre d'hommes est significativement plus important que le nombre de femme. Toute fois, en comparaisons des chiffres statistiques concernant « les femmes dans la pratique sportive en 2002 »72 pour un total de 209 948 licenciés Homme/Femme, il y avait un pourcentage de 26,6% de licenciées Femme pratiquant le karaté. Ce qui signifie que depuis 7 ans nous assistons à une féminisation de la population de pratiquants. Concrètement, au mois de mai 2009, il y avait 194 819 licenciés à la FFKDA soit 135 864 Hommes (69,73%) pour 58 955

72 Source Ministère de la santé des Sports et le Vie Associative (2002) les femmes dans la pratique sportive en 2002, bulletin de statistiques et d'études

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Femmes (30,26%). Autant dire que malgré une diminution de 15 129 licenciés sur 7 ans, il y a une différence de +3,66%. Cela peut s'expliquer par une diversification de l'offre de la pratique mais également par le fait que le message de la fédération ce soit réorienté sur le public féminin. L'appelation que propose le ministère comme « public cible » permet de faciliter l'accès des femmes au karaté. Aujourd'hui, une pratique comme le body-karaté illustre ce nouvel aspect de la pratique.

b) La répartition par tranche d'âges

 

Moins de

27

de 27 à
moins de

de 36 à
moins de

de 42 à
moins de

49 et plus

Total

 
 

36

42

49

 
 

Echantillon
issu

402

402

384

410

404

2002

FFKAD

20,07%

20,07%

19,19%

20,48%

20,18%

100%

Population
étudiée

86

88

77

79

90

420

 

20,47%

20,95%

18,34%

18,81%

21,42%

100%

Concernant les années de naissances nous pouvons dire qu'il y a une répartition des années de naissance assez homogène sur l'ensemble de la population. Dès lors, la pratique du karaté ne semble pas intéresser que les plus jeunes, au contraire, cette répartition homogène de la population nous montre que chacun trouve un intérêt à pratiquer le karaté quelque soit l'âge. Toutefois, nous ne pouvons par recouper différentes données pour l'instant. Par exemple, nous ne savons pas combien de pratiquants de moins de 27 ans ont commencé cette année. Aussi, nous avons établit un échantillon sur la base de quotas ce qui signifie que nous avons sélectionné des pratiquants de karaté se répartissant selon les mêmes caractéristiques et les mêmes proportions que l'ensemble de la population étudiée73. Dès lors, nous pourrons dire que l'échantillon est représentatif que s'il reste fidèle à l'original, c'est-à-dire qu'il comprend les mêmes pourcentages de femmes et d'hommes ou, dans notre cas, une répartition par styles fidèle aux données fédérales. En ce sens, nous cherchons à vérifier que les résultats obtenus respectent les mêmes proportions que l'échantillon. Pour le moment, la répartition par sexe et tranche d'âge restent fidèle à l'ensemble des caractéristiques de l'échantillon.

73 Op. cit. Meynaud, HY. & Duclos, D.

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c) Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS)

Afin de connaître les catégories socioprofessionnelles des pratiquants nous avons établi les paramètres sur un code allant de 1 (Etudiants) à 9 (Retraités). Dès lors, la population de pratiquants se compose de 13,8% d'étudiants, de 0,7% de personnes n'ayant jamais occupé d'emploi, de 0,2% d'agriculteur exploitant, de 6,1% d'artisans, commerçant et chefs d'entreprise, de 36,2% de cadres et professions intellectuelles supérieures. Concernant les professions intermédiaires, elles sont représentées à 12%, il y a 21,7% d'employés, 5% d'ouvriers, enfin, 2,5% de retraités.

En effet, le nombre de cadres ou de professions intellectuelles supérieures ainsi que le nombre des employés sont plus important par rapport au reste des PCS. Les deux PCS que nous venons de citer sont significativement représentées. Elles totalisent ensemble 57,9% des PCS présentent au sein de la population. Contrairement aux études de Jean Paul Clément sur les pratiques telles que le judo, la lutte ou bien l'aïkido qui disent que les pratiquants ont des caractéristiques sociales similaires ; le karaté semblerait atypique en raison des PCS en présence au sein de la population et du type de rapport au corps proposé par la pratique. Le fait qu'il puisse coexister des cadres ou professions intellectuelles supérieures ainsi que des employés traduit le fait que la pratique du karaté aujourd'hui répond à plusieurs logiques en raison de la diversification de l'utilisation des techniques du corps, c'est-à-dire que l'on peut travailler le karaté d'une façon rude basée sur l'efficacité technique qui pourrait correspondre aux PSC de type employés ou bien travailler le karaté d'une manière plus souple basée sur une recherche sur soi pour apprendre à mieux se maîtriser qui pourrait correspondre aux cadres ou professions intellectuelles supérieures. Dès lors, il va être important de connaître le niveau d'étude des pratiquants et d'analyser les différentes orientations de la pratique par l'intermédiaire des questions d'opinions.

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d) Le temps de pratique en karaté

Au moment de la création de l'échantillon représentatif il n'y avait pas de renseignements concernant le temps de pratique en karaté par individu. En effet, la base de données ne tient pas compte du passé des pratiquants. Or, cette donnée est intéressante dans le sens où nous connaissons dès à présent la manière dont se répartie la population en fonction du temps de pratique. Notons que le temps de pratique est indépendant du grade obtenu car il est possible de pratiquer toute une vie sans pour autant passer la ceinture noire.

45,00%

40,00%

35,00%

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%

moins de 2

De 2 àDe 4 à De 6 à De 8 à De 10 à 12 et

4 6 8 10 12 plus

années de pratique

Aussi, nous pouvons voir que les pratiquants de karaté sont inégalement répartis. Concrètement, 40% des karatéka pratiquent depuis plus de 12 ans et 60% des karatéka pratiquent depuis moins de 12 ans. Ce qu'il est pertinent de relever est la diminution de la répartition des pratiquants entre 6 à 12 ans de pratique. Cela pourrait signifier que plus l'on avance dans le temps de pratique moins il y aurait de personnes par tranche d'ancienneté. Nous pourrions imaginer, au-delà des 12 ans de pratique, qu'il y ait de moins en moins de pratiquants. L'autre point important concerne l'idée que 29,2% des karatéka pratiquent depuis moins de 6 ans, ce qui nous informe sur l'idée que la population de karatéka aujourd'hui est jeune en temps de pratique.

Donc, cette population semble être structurée sur un modèle pyramidale, c'est-à-dire

que nous retrouvons beaucoup de pratiquants ayant peu d'ancienneté dans la pratique et de moins en moins de pratiquants anciens. Ici se pose la question de l'évaporation et de la

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fidélité des pratiquants pour le karaté. Il serait intéressant de questionner les raisons qui amènent à continuer et à stopper la pratique.

e) Présentation des styles pratiqués

Pour cette question, les paramètres sont établis sur un code de 1 (karaté contact) à 10 (autre). L'intention de cette question est de mettre à jour la répartition des pratiquants en fonction des principaux styles de karaté. C'est en ce sens que la fédération identifie et catégorise la pratique du karaté, cependant, il manque trois données : le « body-karaté », le « shotokaï » et le « kempo ». En effet, la question de l'intégration du body-karaté comme « style » de karaté se pose ici. La catégorie « autre » représente 4,8% des styles que nous venons de citer. Or, nous pourrions penser que ses 4,8% regrouperaient les pratiquants de body-karaté ou de kempo. Ce qui signifie que les pratiquants ayant répondu « autre » se considèrent comme étant karatéka. Toute la difficulté de notre travail se cristallise ici.

En effet, nous parlons d'un karaté ayant de multiples facettes alors que les styles engendrent des perceptions différentes de cette pratique. Quoiqu'il en soit, nous pouvons dire que la « suprématie » du style « shotokan » est belle et bien présente pour 68,6% des pratiquants. Suivie des pratiquants du style « wado-ryu » à 13,3%, puis des « shito-ryu » à 5,2%, des « shukokaï » à 2%, des « kyokushinkaï » à 1,8%. Enfin, les styles très peu représentés sont les pratiquants de style « shorinji-ryu » (0,9%), « goju-ryu » (0,5%) et « uechi-ryu » (0,5%). Dès lors, il va être intéressant de faire la relation entre la répartition des données fédérales et la population de répondants74. La comparaison nous montre que la hiérarchisation des styles est respectée, au regard des données fédérales, à savoir le « shotokan » à 69,98%, le « wado-ryu » à 9,28%, le « shito-ryu » à 5,38% et le « shukokaï »

74 Cf. annexe 11

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à 1,59%. Notons que les pourcentages entre les deux types de données sont proportionnels et fidèles donc la population analysée est toujours représentative.

f) La répartition des pratiquants par grade

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%

Couleur Marron 1er dan 2ème dan 3ème dan 4ème dan 5ème dan 6ème dan

Grade

Les paramètres sont codifiés comme : Couleur/kyu, Marron/1er kyu , 1er dan, 2ème dan, 3ème dan, 4ème dan, 5ème dan, 6ème dan, 6ème dan et plus. Tout d'abord, nous pouvons dire qu'il n'y a pas d'individu ayant un grade supérieur au 6ème dan. Ensuite, Il est important de rappeler que le grade en karaté, que nous appelons « Dan », est une validation du niveau de compétence technique reconnu par l'Etat par l'intermédiaire de la Commission Nationale Spécialisée des Dans et Grades Equivalents de la FFKDA75. Nous pouvons voir que les pratiquants titulaires du 1er dan sont les plus nombreux à 28,1% suivi de très près par les pratiquants ayant une ceinture de couleur à 26%. Ensuite, cette population est constituée de 18% de personnes ayant la ceinture marron, de 12,2% de pratiquants ayant un 2ème dan, de 2,5% de personnes ayant le 4ème dan et le 5ème dan, enfin, 0,5% des pratiquants ont le grade de 6ème dan. A noter qu'il existe des paliers entre chaque grade, entre le 1er dan et le 2ème dan il faut attendre 2 ans ; entre le 2ème dan et le 3ème dan il faut attendre 3 ans. Ceci jusqu'au 6ème dan.

Il importe que la répartition des grades soit organisée de façon pyramidale. Concrètement, plus l'on « monte » en grade moins il y a de pratiquants gradés avec,

75 C'est-à-dire que « l'usage irrégulier d'un titre protégé (le Dan) est constitutif d'une usurpation de titre susceptible de faire l'objet de poursuites sur la base de l'article 259 du code pénal. Cet article puni d'un emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d'une amende de 230€ à 6 100€ "celui qui, sans remplir les conditions exigées pour le porter aura fait usage ou se sera réclamé d'un titre attaché à une profession légalement réglementée, d'un diplôme officiel ou d'une qualité dont les conditions d'attribution ont été fixées par l'autorité publique », source : site officiel de la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées.

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toutefois, une base composée de nombreux pratiquants. Ce phénomène s'explique par le fait que les exigences techniques, physiques et de recherche sont de plus en plus importantes. L'exemple le plus marquant est l'obtention du 6ème dan. En effet, il est impératif de produire un mémoire suivi d'une soutenance pour obtenir ce grade. Pourtant, si l'on additionne les pratiquants ayant une ceinture dite de « couleur » et les pratiquants ayant un « Dan », nous pouvons voir que sur l'ensemble des répondants soit un total de 96,7%, il y a 44,1% de pratiquants ayant une ceinture de couleur contre 52,6% de « gradés »76. Cette tendance peut s'expliquer par la politique mise en place par la fédération en ce qui concerne les grades, c'est-à-dire de faciliter l'accès aux grades pour tous. D'ailleurs, cette politique semble être très controversée par certains pratiquants suite à nos observations informelles sur le terrain.

g) Les stages de karaté

A la question « au cours des 12 derniers mois, avez-vous participé à un ou plusieurs stages de karaté ? », 64,3% des pratiquants répondent « oui » contre 34,6% qui répondent « non ». Plus particulièrement, lorsque que nous demandons aux personnes ayant répondu « oui » de préciser la nature des stages réalisés, nous avons 73,31% qui répondent en faveur d'un stage expert, 36,4% ont fait un stage avec leur enseignant référent, 37,01% ont fait un stage de préparation aux passages de grade, 26,33% ont participé à un stage d'arbitrage, 16,37% se sont présentés à un stage de préparation à la compétition, enfin, 9,61% ont suivi un stage de formation comme juge de passage de grade. Ce classement nous montre l'importance accordée par les pratiquants aux stages avec les experts.

d'un stage expert

73.31%

d'un stage de préparation au passage de grade

26.33%

d'un stage de préparation à la compétition

16.37%

d'un stage avec votre enseignant référant

37.01%

d'un stage d'arbitrage

19.57%

d'un stage de juge en passage de grade

9.61%

76 L'expression « gradé »dépend du contexte dans lequel ce situe le pratiquant. Par exemple, un 3ème dan parlera des « gradés » en référence au 5ème dan présent à ce moment. Tandis qu'« une ceinture de couleur », autrement dit un pratiquant n'ayant pas la ceinture noire, considérera quelqu'un comme « gradé » à partir du 1er dan.

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En effet, certaines régions, comme la Bretagne, ont mis en place un pool d'experts régionaux77 en complément du pool d'experts fédéraux, reconnu par la fédération, constitué des karatéka les plus haut gradés sur le territoire. Cependant, si l'on regarde la répartition des réponses et l'importance accordée à certains types de stage, nous pouvons affirmer que les pratiquants recherchent avant tout des stages techniques avec un expert, leur enseignant ou bien des stages permettant de se préparer aux passages de grade.

h) La part de compétition dans la pratique

Ici, la question posée est « au cours des 12 derniers mois, avez-vous participé à une ou plusieurs compétitions de karaté (kata et/ou combat) ? ». Les répondants, au nombre de 435, ont majoritairement dit « non » à 83,91% contre 16,09% qui ont répondu « oui ». Ce qui signifie qu'un nombre conséquent de pratiquants ayant au dessus de 18 ans ne sont pas intéressés par l'aspect compétitif du karaté. Toutefois, nous pouvons voir les réponses à cette question dans l'autre sens, c'est-à-dire qu'une partie des karatéka pratiquent la compétition. En ce sens nous avons ici deux orientations possibles du karaté : les compétiteurs et les non compétiteurs. Pourtant, cette catégorisation reste assez réductrice car il a beaucoup de cas qui peuvent se présenter. En effet, cette donnée ne nous informe pas au-delà des 12 derniers mois. Prenons l'exemple d'un compétiteur combat qui a fait une carrière de plus de 10 ou 15 années et qui a arrêté il y a 13 ou 14 mois, il ne pourra pas répondre « oui » à cette question. Il n'empêche que cette question contribue fortement à photographier la population de pratiquants d'aujourd'hui.

77 Le pool d'experts régionaux au sein de la Ligue de Bretagne a pour objectif de proposer les compétences et l'expérience de pratiquants, gradés au minimum du 5ème dan, pris en charge en partie par la ligue et le département qui accueil le stage.

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i) Le type de dojo pour la pratique du karaté

Nous pouvons dire qu'actuellement les pratiquants de karaté peuvent s'exercer au sein de club municipaux pour 45,98% d'entre eux et dans d'autres types de dojo pour 46,44% pour d'autres. Nous n'avons pas plus d'informations concernant les autres types de dojo cependant il est possible qu'il s'agisse de salle de sport de type remise en forme mais sans avoir plus de détail. Si nous prenons en considération le fait qu'il puisse s'agir de clubs de type « salle de sport » nous pouvons penser que les intentions ne seront pas les mêmes que le club ou dojo municipal. En effet, la pratique au sein d'une salle de sport répond à une logique de commercialisation et de multiplication des offres afin d'avoir un maximum de rendement dans l'objectif de gagner de l'argent pour exister. Tandis que le dojo municipal sera dans l'idée de ne pas rentabiliser mais plutôt demander le minimum pour assurer les actions ou l'encadrement des activités.

j) L'activité « administrative » des pratiquants

A cette question nous demandions aux pratiquants de nous informer sur les possibles activités « administratives » qu'ils peuvent exercer dans le domaine du karaté comme président, trésorier, responsables de commission ou alors dans une direction technique. Nous constatons que 61,19% n'ont pas d'activité administrative et que 38,81% en exerce une.

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Pour affiner le propos, ceux ayant répondu « oui » à cette question s'occupent principalement de leur club (91,07%), puis du département (23,21%), ensuite de leur région (10,12%) et 1,19% ont une activité administrative au niveau national. Notons que l'activité au sein des clubs est très importante et que plus on monte dans les strates de l'organisation fédérale moins il y a de monde. Or, actuellement la fédération a fait le constat qu'il manquait de gens pour faire fonctionner cet ensemble complexe comme dans toutes les fédérations d'ailleurs. Et dans certain cas, il arrive que des clubs fonctionnent avec une composition de bureau dit « familiale ».

Cette tendance confirme les travaux d'Emmanuelle Walter concernant la crise du bénévolat c'est-à-dire que « les propos des bénévoles sur le thème de "la crise du bénévolat« varient en fonction du type d'associations sportives dans laquelle ils oeuvrent ; en effet, si les causes profondes de ce« malaise« sont produites par des mutations sociales, économiques et symboliques qui dépassent très largement le cadre du monde sportif et associatif, on peut aussi analyser ce sentiment de «crise du bénévolat« comme produit par l'inadaptation (voulue ou subie) des associations sportives aux réalités économiques et symboliques actuelles ; or ce «décalage« entre une certaine conception du sport associatif et de l'engagement bénévole et les attentes en matière de pratique sportive n'est pas le même pour toutes les associations sportives. » En karaté, l'indicateur le plus marquant de ce phénomène est l'arbitrage comme nous avons pu l'entendre au cours de l'Assemblée Générale de la FFKDA qui s'est déroulé en Décembre 2007 au Comité National Olympique et Sportif Français. Au cours de cette assemblée, un certains nombre de Présidents de Ligues apportaient leurs témoignages quant à la difficulté de recruter des arbitres bénévoles au niveau départemental et régional. Le point suivant permet de mieux éclairer ce problème.

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k) Les diplômes d'arbitrage des pratiquants

Concernant les diplômes relatifs à l'arbitrage que peuvent posséder les pratiquants, 85,08% d'entre eux disent « aucun », puis 5,13% en ont un au niveau départemental, 6,29% au niveau régional, 3,03% au niveau national et 0,47% au niveau international. Toutefois, il est nécessaire de préciser que la possession d'un diplôme ne veut pas dire que l'arbitre est en activité. Il faut donc nuancer ceci au même titre que la catégorie stagiaire n'apparaît pas comme choix possible. Plus précisément, il est de plus en plus dur de trouver et de former des arbitres pour veiller au bon déroulement des compétitions en raison du temps passé le weekend end sur les manifestations sportives, ce qui est peut-être la raison de la faible participation des pratiquants à l'arbitrage. Il est possible d'accéder à l'arbitrage dès 14 ou 15 ans par l'intermédiaire de l'école des jeunes arbitres qui, normalement, existe au sein de chaque ligue. Après 18 ans, il est obligatoire de passer par la commission régionale ou départementale d'arbitrage qui forme les arbitres jusqu'au niveau national, ensuite, il y a un examen national d'arbitrage en combat et en kata une fois par an en alternance. En ce qui concerne l'influence de l'arbitrage sur la perception de la pratique, nous pouvons relever des entretiens que les arbitres interrogés tentent de faire respecter les codes et l'esprit qui leur semble important. Les deux pratiquants/arbitres interrogés voient le karaté comme une école de vie permettant d'apprendre à se cadrer. Toutefois, les entretiens ne sont pas suffisamment accès sur cette question, il n'empêche que nous pouvons nous demander si la vocation d'arbitre ne serait pas conditionnée par la vision que les arbitres ont de leur propre pratique du karaté.

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l) Les diplômes d'enseignement des pratiquants

En ce qui concerne les diplômes d'enseignement78, nous constatons que 70,02% des pratiquants n'en ont pas. Le DIF est représenté à 14,75%, puis le BEES1 à 8,67%, le DAF à 3,28%, l'AFA à 1,17%, enfin le BEES2 à 1,1%. Il y a seulement deux pratiquants titulaires du BEES3 en karaté en France. Il n'empêche que les pratiquants de karaté semblent être plus intéressés par le DIF ou bien le BEES1 que les autres diplômes.

Pour plus de précisions, il faut savoir que les diplômes fédéraux comme l'AFA, le DAF et le DIF ne permettent pas de travailler contre rémunération, a contrario du BEES1 et BEES2. De plus, les formations fédérales sont accessibles tant sur les contenus que sur les tarifs contrairement aux diplômes d'Etat de type BEES dont la formation est proposée par le Ministère des Sports, pour le tronc commun, et la fédération pour la partie spécifique. Il faut compter environ 30€ pour l'AFA (8h de formation), 100€ pour le DAF (14h de formation et stage d'organisation compris) et 280€ pour le DIF (94h de formation plus stages d'organisation et d'expert). Ce qui nous amène à penser que les pratiquants de karaté privilégient des formations fédérales courtes qui ne sont pas très onéreuses et qui leurs permettront d'avoir une base de connaissances et de compétences suffisante pour enseigner dans un club. Les pratiquants sont ici dans la logique de l'utilité de la formation sans pour autant qu'il y est une recherche de qualité.

78 AFA = Attestation de Formation d'Assistant ; DAF = Diplôme d'Animateur Fédéral ; DIF = Diplôme d'Instructeur Fédéral ; BEES 1 = Brevet d'Etat d'Educateur Sportif 1er Degré ; BEES 2 = Brevet d'Etat d'Educateur Sportif 2ème Degré

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L'enseignement du karaté

Dans la mesure où 69,66% des pratiquants n'ont pas d'activité d'enseignement contre 30,34% d'enseignant, si l'on compare le nombre de personnes identifiées comme « enseignant » et les personnes qui disent enseigner, nous pouvons dire qu'il semblerait qu'il y ait une différence. En effet, si l'on comptabilise les données des titulaires de diplômes fédéraux ou bien d'Etat cela représente 28,5% soit légèrement moins que les pratiquants qui se disent enseigner. Ce qui signifie qu'il y a 1,4% des personnes se disant « enseignant » qui n'ont pas de diplôme pour. Nous pouvons dire que la politique de formation menée par la fédération fonctionne dans le sens il y a très peu de personne qui enseigne sans diplôme.

n) La « motivation » pour l'entrainement

A la question « selon vous, il vous arrive de manquer un de vos cours de karaté », nous pouvons voir qu'il y a peu de pratiquants qui manquent un cours.

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De plus, les raisons invoquées par ces individus concernant le fait de manquer un cours sont, premièrement, le « travail » pour 66,05%, puis la « maladie » pour 27,02%, ensuite la « famille ou le conjoint » pour 26,33%, suivi d'une « blessure » pour 25,40%, puis la « fatigue » pour 17,78%, mais aussi le « manque de motivation » pour 6,24%, les « transports » pour 3,7%, puis « autre loisir » 3,46%, enfin 6,24% ne précisent pas leur raison et ont répondu « autre ». Ce qui est important de retenir dans le cas des cours manqués c'est que les pratiquants sont très assidus et ne ratent que rarement ou très rarement leur cours de karaté. Donc, nous pouvons dire que les karatéka voient leur pratique comme essentielle pour laquelle une raison indépendant de leur volonté les empêchera de pratiquer.

2. La perte de sens de la pratique illustrés par les pratiques « périphériques »:

a) Ceux qui pratiquent un autre art martial ou activité de combat

Nous pouvons voir que les karatéka ne pratiquent pas d'activités périphériques c'est-à-dire des activités de combat ou qui s'apparentent à des arts martiaux. Parmi ceux qui répondent positivement à cette question, nous relevons deux choses, l'une concerne le fait qu'il existe une diversité de pratiques qui sont aussi bien des disciplines considérées comme « dure » telles que le « kickboxing » avec un travail de renforcement du corps, à l'inverse, nous retrouvons ici des pratiques plus « souples » en terme de contact, l'« aïkido » est un exemple. Nous retrouvons également des pratiques utilisant les armes telles que le « kobudo » ou bien l'« escrime ». La proximité entre le karaté et les autres disciplines peut s'expliquer par les travaux de Jean-Paul Clément dans le sens où le type de pratique en karaté conditionnerait le type de rapport au corps. Dès lors, un pratiquant axant sa pratique sur un

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renforcement corporel aura tendance à pratiquer une activité telle que le kick boxing, au contraire, un karatéka qui souhaite travailler sur les déplacements et la fluidité dans le mouvement s'orientera vers une pratique telle que l'aïkido.

Le second élément est la catégorisation du « body-karaté » et du « karaté-contact » comme « autre art martial ou activité de combat ». Dès lors, l'inscription de ces deux facettes du karaté au sein de cette rubrique semble illustrer le manque de définition et de lisibilité de ses pratiques comme styles ou pratiques issues du karaté. Cela veut dire que les pratiquants ayant répondu ces deux modalités de combat ne semblent pas considérer le « body-karaté » et le « karaté-contact » comme du karaté. Plus particulièrement, il est possible que les personnes pratiquant le « body-karaté » aient précisé leur pratique ici en raison de l'absence de cette possibilité dans les styles proposés.

Nous avons vu que les 14,55% de karatéka pratiquent une autre activité que le karaté, ces pratiques ont des formes particulières de travail, certaines avec armes d'autres non, certaines sur des distances de corps à corps proches, d'autres non. En effet, les 27 activités précisées sur les 60 répondants nous montrent qu'il n'existe pas de lien strict entre le karaté et une autre pratique. Au contraire, le karatéka cherchera dans une autre activité les éléments qui lui permettront de continuer à progresser en accord avec le sens qu'il accorde à sa propre pratique. Cependant, qu'en est-il des activités physiques et sportives et des loisirs, au sens plus large du terme ?

Anthony METTLER 55

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b) Ceux qui pratiquent d'autres activités physiques et sportives et de loisirs

Contrairement à la question précédente, ici, 60,87% des karatéka ont une activité physique et sportive ou de loisirs en plus de leur pratique du karaté, contre 39,13% qui n'en pratiquent pas. Cette question était posée ainsi : « au cours des 12 derniers mois, hormis les pratiques martiales, avez-vous pratiqué d'autres activités physiques et sportives régulière ? ». Dès lors, ce que nous pouvons dire c'est qu'il existe des pratiques assez différentes allant de la « danse » à « l'équitation » ou encore du « handball », de la « moto sur circuit ». L'ensemble des 60,87% de pratiquants ont précisé cette question et nous pouvons ajouter qu'il y a une majorité de pratiquants qui font du jogging ou de la course à pied. Ce qui signifie qu'au-delà de la pratique du karaté, il y a un intérêt pour l'entretien physique et corporel.

A la question « au cours des 12 derniers mois, hormis les pratiques martiales, quelles ont été vos autres principales activités de loisirs régulières ? ». Nous pouvons indiquer que les pratiquants de karaté ont des activés de loisirs très variées telles que le « théâtre », la « chasse » ou encore le « poker ». Cependant, nous constatons qu'il y a très peu de pratiquants de karaté qui ont des activités ou des loisirs en lien avec l'origine culturelle de la pratique : le Japon. Concrètement, nous n'avons que deux réponses en lien avec la culture japonaise, c'est l'apprentissage du japonais et l'entretien de bonsaï79.

79 L'origine de la culture des bonsaïs (l'art de « cultiver de petits arbres ») remonte à environ 200 ans avant J.C. Ce n'est que plusieurs années plus tard que les bonsaïs firent leur apparition au Japon (10e siècle). On dit qu'un moine bouddhiste chinois, lors d'un voyage au Japon, apporta avec lui le premier bonsaï et en fit cadeau à un Japonais. Les Japonais ont par la suite amélioré la technique de culture des bonsaïs. C'est pourquoi la culture des bonsaïs est si populaire au Japon.

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Une recherche effectuée sur une population de pratiquants en Aïkiryu80 en 2007, démontrait qu'il existait une recherche de lien culturel par des loisirs proches de la culture japonaise. En effet, certains Aïkiryuka étaient dans l'optique de pratiquer leur « art du geste » qu'est l'Aïkiryu tout en cherchant à « réenchanter » leur pratique en intégrant certaines caractéristiques culturelles orientales. Cela se traduisait par des activités telles que la calligraphie ou du théâtre japonais. Donc, le peu d'activités en lien avec la culture d'origine traduirait le fait que les karatéka ne cherchent pas nécessairement à avoir ce lien avec la culture japonaise en raison du « désenchantement » existant depuis l'arrivée de la pratique en France. Aussi, ce phénomène peut s'expliquer par la perte progressive du sens de la pratique du fait de sa sportivisation et de son intégration progressive au sien de la culture occidentale, plus rationnelle81. Le processus de rationalisation qu'a subi le karaté peut être la raison pour laquelle les karatéka ne recherchent pas cette attache culturelle. Pour Max Weber, les principales civilisations du monde ont connu un processus de rationalisation, par lequel les actions et les représentations des hommes sont devenues plus systématiques et méthodiques. Toutefois, il lui semble que ce processus a connu une direction spécifique en Occident. Pour Max Weber, le monde occidental se caractérise, en effet, par une rationalisation orientée vers l'action pratique dans le monde, c'est-à-dire par une volonté de contrôle et de domination systématique de la nature et des hommes dans la production de biens matériels. Dès lors, il est possible qu'il puisse y avoir une certaine perte de sens au sein de cette pratique devenue elle-même plus rationnelle.

3. Le rôle du grade dans la pratique :

a) Corrélation grade actuel / temps de pratique

Il faut comprendre la corrélation comme une « variation concomitante de deux phénomène »82, c'est-à-dire qu'en statistique la corrélation entre deux ou plusieurs variables aléatoires ou statistiques détermine l'intensité de la liaison qui peut exister entre ces variables. Une mesure de cette corrélation est obtenue par le calcul du coefficient de corrélation qui est compris entre -1 et 1. Concrètement, plus le coefficient se rapproche de ces valeurs plus la corrélation explique la dépendance des variables. Le graphique ci-dessous représente les 426 points de coordonnées du temps de pratique et du grade actuel.

80 Mettler, A. (2007) Aïkiryu : un art, une communauté, Mémoire de Master, UFR SEP Brest

81 Weber, M. (2006) Sociologie de la religion, traduit par Kalinowski, I., Flammarion, Paris

82 Op. cit. Alpes, Y. Beitone, A. Dolo, C. Lambert, JR. Parayre, S.

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Ce graphique nous renseigne sur une dépendance significative entre le temps de pratique et le grade actuel (équation de la droite de régression : grade actuel = 0,13 * temps de pratique + 1,26). Le coefficient de corrélation est de +0,80, ce qui signifie que le temps de pratique explique 64% de la variance du grade actuel. Cette corrélation confirme ce qui se passe dans la pratique du karaté, à savoir que plus on avance dans le temps de pratique plus un pratiquant est susceptible de passer des grades. Par exemple, un débutant qui commence le karaté mettra en moyenne 5 ans pour atteindre le niveau ceinture noire sachant que les exigences de la fédération sont d'avoir au moins deux licences. Si l'on prend en compte qu'entre chaque grade il faut attendre un certain nombre d'années, nous pouvons dire que ce résultat illustre tout à fait une réalité de la pratique.

0,88

4,95

temps de pratique

grade actuel

b) Le grade comme élément structurant de la pratique

0,81

0,69

0,67

0,57

année de naissance profession

niveau de diplôme temps de pratique style pratiqué

grade actuel

diplôme arbitrage diplôme enseigneme

coef.>0,85 0,85>coef.>0,70 0,70>coef.>0,50

Nous avons analysé différentes variables telles que l'année de naissance, la profession, le niveau de diplôme, le temps de pratique, le style pratiqué, le grade actuel, le diplôme arbitrage ainsi que le

0,54 diplôme d'enseignement afin de voir s'il des liens entre chacune de ses variables mais surtout pour vérifier la place qu'occupe le grade au sein de la pratique.

Anthony METTLER 57

Cette analyse conforte l'idée d'une forte corrélation entre le « temps de pratique » et le

« grade actuel » (0,81) comme nous l'avons vu précédemment. Aussi, il y a un élément fort :

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le « diplôme d'enseignement » qui est à la fois en corrélation entre le « grade actuel » (à 0,69), le « temps de pratique » (0,67), le « diplôme d'arbitrage » (0,57). Il y a également une corrélation entre le « grade actuel » et le « diplôme d'arbitrage » (0,54).

Il est possible d'expliquer ces différentes corrélations par le fait que le système fédéral français est construit sur la base du grade que l'on obtient avec de l'ancienneté dans la pratique. Notons que le grade est un diplôme d'Etat qui valide un certain nombre de compétences et confère à son détenteur un statut reconnu. En effet, la validation d'un grade donne la possibilité de passer des diplômes d'enseignement de type fédéral ou d'Etat. Aussi, pour passer le Diplôme d'Instructeur Fédéral, il est exigé d'avoir le 1er dan et plus de 18 ans. Plus précisément, un pratiquant souhaitant enseigner sa pratique contre rémunération doit avoir un diplôme d'enseignement de type Brevet d'Etat accessible sous condition d'obtenir le 2ème dan et avoir plus de 18 ans. De plus, étant donné qu'avoir un grade pour obtenir un diplôme d'enseignement est nécessaire, il est donc logique d'avoir de l'ancienneté dans sa pratique. Ce qui explique la corrélation entre ces deux éléments.

Toutefois, la nécessité d'avoir un grade ne s'arrête pas là. En effet, pour passer un examen d'arbitrage il faut également avoir un grade minimum, par exemple, pour être arbitre national combat il faut être 3ème dan. Ainsi, plus le niveau des compétitions augmente plus il faut être gradé pour passer les examens arbitrage. Pour être juge international en combat, c'est-à-dire avoir le droit d'exercer lors des Championnats d'Europe combat de karaté, il faut être 4ème dan et avoir au moins 30 ans. Ainsi, le lien entre le diplôme d'arbitrage et le diplôme d'enseignement peut s'expliquer par le fait que les arbitres, d'une manière générale, doivent aider à former les nouveaux arbitres et participent activement à la formation continue sur chaque compétition. Egalement, en raison du manque d'arbitres au sein des ligues et des départements, il est possible de retrouver bon nombre d'enseignants à l'arbitrage.

Nous avons démontré que le grade est l'élément structurant de la pratique du karaté en Français mais également de l'ensemble du système sportif du karaté mondial. En effet, être titulaire d'un grade permet de valider des compétences dans des domaines tels que l'enseignement, l'arbitrage et permet de lier les pratiquants entre eux sans tenir compte des origines sociales ou des caractéristiques de chaque pratiquants.

Anthony METTLER 59

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VI. Les opinions et les orientations de la pratique du karaté :

1. Les résultats de l'étude quantitative :

Nous avons cherché à questionner les karatéka sur l'orientation de leur propre pratique. La question était posée de cette façon : « hiérarchisez les affirmations suivantes, la première étant celle qui vous correspond le mieux et la dernière celle qui vous correspond le moins ». Ainsi, nous cherchons à détecter, par une catégorisation préétablie suite au pré-test, les grandes orientations de la pratique83. Concrètement, les pratiquants devaient hiérarchiser les orientations de la plus importante à la moins importante pour eux. Ces pôles sont :

- le pôle « sport/fitness » identifié par l'idée que « le karaté est une pratique qui me permet d'abord de me dépenser ». Cette orientation se rapproche des pratiques sportives, c'est-à-dire que les pratiquants peuvent évacuer les tensions par de l'activité physique qui amène à un état que l'on peut assimiler à de la détente ou du bien être.

- le pôle « philosophique/mythique » identifié par le fait que « pratiquer le karaté c'est surtout pratiquer un «art martial«, c'est-à-dire une pratique ancestrale imprégnée d'une philosophie ». Ici, nous proposons une orientation du karaté comme la possibilité d'atteindre un idéal par une pratique continuellement en réflexion sur soi et les autres. Il est nécessaire de percevoir ce pôle comme une « épistémologie » du karaté par les pratiquants eux-mêmes, l'intention est de pratiquer tout en ayant une étude critique du karaté.

- le pôle « self défense » identifié par l'idée que « le karaté est surtout une pratique d'inspiration «guerrière« qui permet d'apprendre le self-défense ». Cette orientation correspond à l'idée de pratiquer le karaté afin de pouvoir répondre à une agression. Plus précisément, les karatéka peuvent également pratiquer leur discipline pour atteindre un état « d'esprit guerrier ». Ne pas avoir peur de l'autre ni de la confrontation et résister à n'importante quelle attaque semble être au coeur du sens qu'accordent certains pratiquants au karaté.

83 Or, la méthodologie pose un biais car le logiciel utilisé ne permet pas de faire une hiérarchisation stricte dans le sens où chaque réponse ne bloque pas la suivante. Par exemple, si l'orientation première d'un pratiquant est « le karaté est une pratique qui me permet d'abord de me dépenser », rien ne l'empêche de répondre la même chose à la question concernant la deuxième ou la troisième orientation la plus importante

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- le pôle « social » identifié par « pratiquer le karaté est un moyen d'apprendre à vivre en groupe » renvoi à l'idée que l'une des orientations possibles du karaté réside dans le fait de vivre et de partager des moments particuliers sur le tatami mais également en dehors. Le karaté serait alors le lien qui uni des individus d'origines diverses.

- le pôle « éthique » identifié par le fait que « pratiquer le karaté c'est d'abord respecter une certaine éthique personnelle de vie ». Les pratiquants qui respectent cette éthique de vie personnelle sont guidés par des valeurs ainsi qu'une conduite de vie, sans pour autant avoir de regard critique sur leur pratique.

Les résultats sont recueillis de façon à avoir le nombre de réponse par orientation. Ce qui implique que les orientations les plus souvent citées seront prises en compte afin de les hiérarchiser. Dès lors, nous pouvons voir que la première orientation significative est « pratiquer le karaté c'est surtout pratiquer un «art martial«, c'est-à-dire une pratique ancestrale imprégnée d'une philosophie » citée 175 fois soit 39,6%84, suivie de très près par la seconde orientation « pratiquer le karaté c'est d'abord respecter une certaine éthique personnelle de vie » citée 147 fois soit 33,3%. Nous pouvons dire qu'il existe deux orientations principales de la pratique du karaté aujourd'hui. Dès lors, nous pouvons affirmer que les pratiquants sont dans une vision d'une pratique du karaté comme une pratique ancestrale qui contient une certaine philosophie et que ce « karaté » permet aussi de respecter une certaine éthique de vie.

Ensuite, nous pouvons voir que l'orientation « le karaté est une pratique qui me permet d'abord de me dépenser » est citée 95 fois soit 21,5% et l'orientation « le karaté est surtout une pratique d'inspiration «guerrière« qui permet d'apprendre le self-défense » est citée 111 fois soit 25,1%. Ces deux orientations sont très proches. Enfin, la dernière orientation est « pratiquer le karaté est un moyen d'apprendre à vivre en groupe ». En effet, nous retrouvons dans les tris à plat 41,9% de pratiquants qui la citent. Toutefois, nous ne savons pas qui la cite en premier choix, c'est ce qui sera intéressant de préciser par la suite.

La hiérarchisation de ces orientations nous informe sur la vision globale que les pratiquants ont du karaté. Aussi, nous pouvons dire que les pratiquants semblent percevoir leur pratique d'abord comme un « art martial » emprunt d'une « philosophie » constitutive d'une « éthique de vie ». Ensuite, le karaté semble permettre aux pratiquants de se dépenser

84 Cf. annexe 12

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Anthony METTLER 61

et d'apprendre à se défendre. Enfin, l'aspect social, c'est-à-dire le fait d'apprendre à vivre en groupe, serait l'orientation la moins importante. Nous pourrions considérer que la hiérarchisation de ses orientations partirait de l'individu, de soi, pour aller vers les autres. Ainsi le pratiquant chercherait d'abord une éthique de vie imprégnée d'une certaine philosophie, puis il chercherait à se défendre et à se dépenser, pour finir sur l'apprentissage de la vie en groupe.

2. La définition du karaté vue par ses pratiquants : résultats de la question ouverte85

En complément des résultats quantitatifs, nous apportons des éléments de réponses concernant la hiérarchisation des orientations que les pratiquants ont du karaté afin de préciser le sens que chaque karatéka accorde à sa pratique. Pour ce faire, nous avons recueilli par le questionnaire en ligne 383 réponses à la question : « en quelques mots quelle serait votre définition du karaté ? ». L'analyse des questions ouvertes86 par le logiciel Sphinx® nous donne 39 thèmes qui apparaissent et qui correspondent aux possibilités de réponses. Dès lors, deux logiques peuvent être appliquées, l'une serait de créer des catégories limitées afin de classifier les définitions dans des « cases », l'autre consisterait à prendre chaque définition afin de représenter la richesse de celles-ci. Dans notre cas, nous avons choisi de conserver la richesse des définitions.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

confiance en sol

compétences techniques

mode de vie/ethique/ecole

s'ouvrir aux

de vie/art de vivre

~~~~~~~~~~~~~~~~

sport/sport de combat

loisir

art de guerre

art de combat

plaisir

passion

spirituel

sérénité

pratique/art martial

corps/esprit

état d'esprit

progression/dépense physique

maîtrise de sol

conservation

corps/santé/condition physique

dépassement de sol

valeurs/philosophie

~~~~~~~~~~~~~~~~~~

conscience du corps/se bien être/détente

connaitre/dev

personnel/épanouissement self défense/auto défense

respect soi/autres

86Nous avons procédé à une analyse lexicale par thèmes. Concrètement, nous avons repris les 383 définitions de la pratique du karaté et nous avons classé chaque définition par thème et mots clés. Nous avions la possibilité de créer des thèmes à chaque fois qu'il nous semblait nécessaire de le faire.

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Le graphique ci-dessus nous montre le classement des thèmes en fonction du nombre de citations. Plus un thème est cité plus il devient important. Nous pouvons voir que le karaté est perçu par ses pratiquants comme « pratique ou art martial ». Ce thème est le plus souvent cité, 100 fois pour une fréquence de 26,1%.

« Le karaté est un art martial complet, en ce qu'il induit en dynamique interne et

externe un art spirituel, respectueux de l'autre et de soi, porteur de valeurs, un défouloir
physique intelligent »

La pratique du karaté permettrait d'amener le pratiquant vers un équilibre, une maîtrise ainsi qu'un lien entre le corps et l'esprit. (98 citations pour une fréquence de 25,6%)

« Le karaté permet d'arriver à un équilibre physique et psychique »

D'ailleurs nous avons retrouvé un certain nombre de fois le slogan que la fédération

propose dans ses communications qui est « un esprit sain dans un corps sain ». Plusieurs réponses mentionnent cette phrase pour définir leur pratique.

Toujours d'après les pratiquants, le karaté permet de se « maîtriser » (80 citations pour une fréquence de 20,9%).

« Le karaté est art martial enseignant avant tout la maitrise de soi. »

Il apporte certaines « valeurs » ainsi qu'une « philosophie » (79 citations pour une fréquence de 20,6%).

« Le karaté est une philosophie de vie pour apprendre à se défendre sans avoir recours

à la violence physique. »

Les pratiquants voient également leur pratique comme un mode de vie, une école de ou bien un art de vivre (68 citations pour une fréquence de 17,8%).

« Le karaté est un art de vivre (apprendre à se connaitre, le respect de l'autre, savoir

se maîtriser, savoir se faire mal) »

Enfin, une partie des pratiquants voient le karaté comme un « sport » ou bien un « sport de combat » (65 citations pour une fréquence de 17%).

« Un sport de combat de percussion, polyvalent, permettant de garder une bonne forme

physique, et qui apprend la maitrise de soi. »

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Par exemple, nous avons des individus qui nous ont définit le karaté comme « art martial » et qui explique ensuite que ce « sport » à des qualités particulières.

« Une pratique sportive et martiale qui maintient une hygiène physique et mentale

saine ainsi qu'un lien social avec un ensemble de personnes adultes et surtout les jeunes

pratiquants. »

Nous avons vu que l'analyse lexicale mettait en avant un certain nombre de thèmes, nous pouvons dire qu'il existe beaucoup d'interprétations possibles en ce qui concerne la définition du karaté. Cependant, les notions d'« art martial », d'« école de vie », de « valeurs », de « philosophie » permettent de mieux cerner le sens que les pratiquants donnent à leur pratique.

Toute fois, nous pouvons dire qu'il existe des oppositions dans les représentations de la pratique, du fait de la présence du thème « sport/sport de combat ». Nous démontrons ici qu'il n'existe pas de consensus stricte quand à la perception que l'ensemble des pratiquants ont du karaté. C'est en ce sens qu'il est impossible de donner une définition stricte du karaté mais plutôt de proposer une règle générale, à savoir que le karaté est une pratique culturelle qui peut être spécifiée par l'usage qui en fait, soit self défense, sportive, social, éthique ou philosophique. Afin de mettre à jour les profils de pratiquants nous allons étudier les opinions que les pratiquants ont du karaté.

3. Les opinions sur le karaté et ses différents aspects :

Anthony METTLER 63

a) La ceinture noire :

« Obtenir la ceinture noire c'est un but dans la pratique ». Nous constatons ici que 1/3 des pratiquants ne sont pas en accord avec l'idée que la ceinture noire soit un « but ». Cette affirmation peut amener à confusion car il est possible que les pratiquants ne fassent pas la différence entre le but et l'objectif de l'obtention de la ceinture noire. Il faut donc nuancer ce propos.

CN = un but

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

4

0,9%

pas du tout d'accord

58

13,1%

pas d'accord

112

25,3%

plutôt d'accord

180

40,7%

tout à fait d'accord

88

19,9%

TOTAL OBS.

442

100%

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CN =

reconnaissance

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

3

0,7%

pas du tout
d'accord

21

4,8%

pas d'accord

51

11,5%

plutôt d'accord

247

55,9%

tout à fait d'accord

120

27,1%

TOTAL OBS.

442

100%

CN = plus facile

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

15

3,4%

pas du tout d'accord

68

15,4%

pas d'accord

186

42,1%

plutôt d'accord

120

27,1%

tout à fait d'accord

53

12,0%

TOTAL OBS.

442

100%

« Obtenir la ceinture noire c'est une reconnaissance de sa valeur de pratiquant ». La majorité des répondants sont en accord avec l'idée que la ceinture noire soit une reconnaissance de la valeur du pratiquant. Pourtant, nous devons comprendre la notion de ceinture noire au sens idéal du terme. Plus précisément, le sens de la question n'est pas « aujourd'hui, pensez-vous que la ceinture noire corresponde à la valeur des pratiquants ? » mais bien sur la valeur qu'ils accordent à ce grade.

« Obtenir sa ceinture noire c'est de plus en plus facile ». Bien que 57, 5% des pratiquants soient en désaccord avec cette idée, nous notons qu'il y a tout de même 39,1% des karatéka qui sont en accord avec l'idée que la ceinture noire soit de plus en plus facile à obtenir. D'ailleurs, les entretiens que nous avons réalisés nous ont informés sur l'idée que l'on « donne » les grades et qu'il semble avoir une perte de valeurs de sens dans les grades d'une manière générale.

Anthony METTLER 64

Richard87 quant à lui dit « j'ai tendance à devenir irritable lorsque je vois qu'on rend le karaté plus facile, plus aisé, qu'on donne des grades ou des médailles pour récompenser. Tout ça me heurte ! Vers le 2e, 3e dan, on doit connaître quand même de manière poussée son corps. » Il ajoute que « aujourd'hui passer un 1er dan est plus aisé, moi j'entends souvent qu'autrefois on n'était plus méchant, du coup maintenant on délivre plus facilement, comme pour se rattraper des erreurs du passé. » Pour lui « le geste juste fait partie du Budo. Dans les passages de grades, on doit oublier ça, on oublie d'être juste, on flatte. Il ne faut rien dire dans ces cas-là, sinon tu peux être sur de ne pas être convoqué la fois d'après. »

87 Professeur de karaté, 59 ans, 7ème dan, a commencé le karaté en 1971, titulaire du BEES 2ème degrés, 38 ans de pratique

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CN = étape

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

7

1,6%

pas du tout d'accord

5

1,1%

pas d'accord

7

1,6%

plutôt d'accord

141

31,9%

tout à fait d'accord

282

63,8%

TOTAL OBS.

442

100%

« Obtenir la ceinture noire c'est une étape dans son parcours de pratiquant ». L'idée de la ceinture comme étape semble être assez consensuelle et ne démontre pas d'oppositions importante. Pour Eric88 « la ceinture noire c'est une finalité pour un débutant. Mais en réalité c'est le véritable premier grade. C'est une porte aux autres grades. C'est le seul grade qui compte vraiment, vu de l'extérieur. C'est un aboutissement, en même temps une première étape,

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un palier, c'est un objectif. Ce n'est pas négligeable du tout. » De plus, sachant que la ceinture noire est le lien entre tous les pratiquants et que sans elle il est impossible d'accéder à certains diplômes, il peut paraître logique que la ceinture noire soit une étape dans le parcours du pratiquants.

En ce qui concerne la question de la ceinture noire et plus largement des grades, nous pouvons apporter de plus amples informations en nous appuyant sur les entretiens. Tout d'abord, nous pouvons dire que les pratiquants estiment que le niveau d'exigence a baissé depuis quelques années. En effet, Mickael89 trouve par exemple «qu'on perd en qualité, qu'il y a beaucoup moins d'exigences qu'avant. » Pour lui, son 1er dan était un vrai passage, par contre, le 2ème dan lui est paru moins exigent que le 1er dan, il y avait un écart entre ses deux grades. « Par exemple, le kata, Kankudaï, qui se trouvait au passage du 1e dan et qui maintenant est dans la liste du 2 dan. Et pour moi il reste un kata du 1e dan. Je trouve qu'il y a eu un véritable décalage vers le bas qui me dérange. Les katas pour avoir la ceinture marron, ou noire se retrouvent aujourd'hui au passage du 2e dan. C'est plus accessible. » Il pense que la ceinture noire se mérite mais « maintenant ça devient plus une ceinture pour passer une ceinture. »

88 Marin d'Etat, 46 ans, ceinture blanche, a commencé le karaté en 1976, 5 ans de pratique

89 Etudiant, sans emploi, 20 ans, 2ème dan, a commencé le karaté en 1993/1994, titulaire du DAF/DIF, 16 ans de pratiques

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De plus, certains pratiquants estiment que le niveau d'engagement au moment du passage de grade n'est pas suffisant. Angélique90 nous dit « je suis effarée quand je vois la réduction des difficultés dans les passages de grades. Je suis deuxième dan. Moi je trouve que le passage de grade ne correspond pas à l'esprit du karaté, ce n'est pas en 10 kihons, deux katas, et un petit combat codifié que l'on peut noter quelqu'un », pour elle le grade serait « une épreuve où l'on doit être à la limite », elle estime que lorsque « tu sors du passage d'un grade sans avoir l'impression d'avoir tout donné, d'avoir était au bout de quelque chose. C'est très superflu. Alors que dans notre dojo, j'ai vraiment l'impression de me donné plus qu'au passage de grade. Je ne ressens pas l'existence du kata chez les gens, peut-être que cela vient de moi aussi ».

En ce qui concerne l'âge minimum des pratiquants qui se présentent au passage de la ceinture noire, Martine91 pense que « le fait d'apporter des gens qui sont jeunes, ça dévalue beaucoup la pratique et le grade car ces personnes-là n'ont pas le respect qu'il faut. Ce n'est pas pour rien qu'au Japon, c'est soit tu as la ceinture blanche, soit c'est la noire. Dans notre société, on retrouve une pratique occidentale, surtout dans l'esprit, c'est adapter à notre vie aussi. Je pense que ce n'est pas bien de donner trop jeune les grades, c'est mauvais pour le jeune, pour la pratique et pour l'image. Le fait de permettre de passer le grade à 14 ans contribue à une dévalorisation et une perte de l'esprit qui a été mis en place par les ancêtres

Aussi, elle conçoit « le début de la pratique du karaté qu'à partir du1e dan. On m'a toujours dit que par la pratique du karaté, les instincts humains s'en vont en laissant la place aux codes. Maintenant baisser l'âge de la ceinture noire a 14 ans, je trouve ça vraiment nul. À cet âge, les personnes n'ont pas le recul nécessaire pour porter ce grade. Ils n'ont pas non plus l'esprit pour cette ceinture car ils n'ont pas l'évolution requise. »

90 Assistante d'éducation, 22 ans, 2ème dan, a commencé le kobudo en 1999 et le karaté en 2001, BEES 1 karaté, Licence STAPS, 8 ans de pratique

91 Militaire, 23 ans, 2ème dan, a commencé le karaté en 1991, Juge National Combat, vice-championne de France combat par équipe, 17 ans de pratique

Master 2 SEP, Brest Juin 2009 Les pratiquants de karaté en France : de l'« artiste martial» à l'« égaré ».

Enfin, nous avons retenu les paroles de Mathieu92 en ce qui concerne « les passe-droits qui sont attribués dans certains cas, par exemple un compétiteur qui gagne les championnats d'Europe se voit attribuer des grades sans passage officiel. On brade clairement les ceintures et je pense que la valeur d'un karatéka n'a rien à voir avec ses compétences de compétiteur ou de dirigeant. »

Comme nous venons de le voir, les grades posent un certain nombre de questions quant à l'âge d'obtention, les critères de jugement ou encore le message à faire passer auprès des pratiquants. Nous pouvons dire que les pratiquants se représentent la ceinture noire comme un symbole fort de la pratique mais qui semble perdre de sa valeur. Nous expliquons ce phénomène par le fait que le grade « législatif » prend le pas sur le grade « symbolique ». Concrètement, les jurys de passage de grade auront tendance à noter les pratiquants en fonction de critères sportifs ou compétitifs plutôt que sur des critères de progression et de recherche personnelle.

b) La compétition en karaté et dans les arts martiaux

Compétition = important

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

7

1,6%

pas du tout d'accord

65

14,7%

pas d'accord

174

39,4%

plutôt d'accord

151

34,2%

tout à fait d'accord

45

10,2%

TOTAL OBS.

442

100%

« La compétition dans les arts martiaux c'est important pour connaître sa valeur de pratiquant ». Cette affirmation met en évidence une opposition importante dans le sens où il y a autant de personnes en accord (44,4%) que de personnes en désaccord (54,1%) sur cette question. Aussi la compétition ne semble pas être le lieu qui permet de démontrer la valeur du pratiquant. Plus précisément, le thème de la compétition

Anthony METTLER b7

fait émerger des conflits d'opinions au sein des pratiquants. Rappelons que 16% des karatékas ont participé à une compétition kata ou combat au cours des 12 derniers mois. Nous pouvons également nous interroger sur l'importance de la compétition dans le parcours de celui-ci. En effet, un pratiquant ayant fait de la compétition n'a pas les mêmes expériences qu'un pratiquant qui n'en a pas fait. Dès lors, la compétition conditionnerait le sens et les valeurs des karatéka, donc, les orientations de la pratique.

92 Étudiant, sans emploi, 2ème dan, a commencé le karaté en 1989, Arbitre national combat, 20 ans de pratique

Master 2 SEP, Brest Juin 2009 Les pratiquants de karaté en France : de l'« artiste martial» à l'« égaré ».

Compétition =
contraire AM

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

6

1,4%

pas du tout d'accord

99

22,4%

pas d'accord

216

48,9%

plutôt d'accord

95

21,5%

tout à fait d'accord

26

5,9%

TOTAL OBS.

442

100%

Compétition =
appliquer acquis

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

5

1,1%

pas du tout d'accord

30

6,8%

pas d'accord

96

21,7%

plutôt d'accord

247

55,9%

tout à fait d'accord

64

14,5%

TOTAL OBS.

442

100%

Compétition =
progrès discipline

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

12

2,7%

pas du tout d'accord

70

15,8%

pas d'accord

155

35,1%

plutôt d'accord

157

35,5%

tout à fait d'accord

48

10,9%

TOTAL OBS.

442

100%

« La compétition dans les arts martiaux c'est contraire à la pratique d'un art martial ». Une fois encore, il existe une opposition entre les pratiquants en accord (27,4%) et en désaccord (71,3%). Cette affirmation nous montre justement que les pratiquants estiment que l'on peut pratiquer un art martial tout en faisant de la compétition, par contre la compétition n'est pas le lieu qui permet de prouver sa valeur. Alors quelle est la fonction de la compétition si elle ne permet pas de prouver sa valeur ?

Anthony METTLER 68

D'après les réponses à l'affirmation suivante : « La compétition dans les arts martiaux c'est une manière d'appliquer ce que l'on a appris », nous pouvons dire que la fonction principale de la compétition est d'expérimenter ses acquisitions techniques. Autrement dit, pour certains la compétition n'est pas le lieu de prouver sa valeur de pratiquant, il n'empêche qu'elle semble être un moyen efficace de pratiquer et d'appliquer les techniques et de faire valoir les valeurs acquises pour une grande majorité des pratiquants.

« La compétition dans les arts martiaux c'est essentiel au progrès dans la discipline ». Une fois encore nous avons une opposition remarquable entre deux manières de penser le progrès de la discipline. A noter qu'il y a autant de pratiquants en accord (46,4%) qu'en désaccord (50,9%). Il faut préciser que nous avons quatre réponses possibles, deux étant plutôt en accord et deux plutôt en désaccord avec l'item proposé.

Master 2 SEP, Brest Juin 2009 Les pratiquants de karaté en France : de l'« artiste martial» à l'« égaré ».

Nous devons préciser qu'il peut y avoir des pratiquants des pratiquants qui s'orienteraient vers de la compétition, d'autres qui s'orienteraient vers une pratique plus traditionnelle et enfin certains peuvent avoir fait de la compétition tout en travaillant l'aspect « traditionnel ». C'est pour cela qu'il existe des divergences dans les réponses à ce type de questions.

c) Le karaté olympique

Olympique = rêve

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

15

3,4%

pas du tout d'accord

115

26,0%

pas d'accord

199

45,0%

plutôt d'accord

84

19,0%

tout à fait d'accord

29

6,6%

TOTAL OBS.

442

100%

« Le karaté olympique c'est un rêve qui n'aboutira jamais ». Nous pouvons relever que les pratiquants pensent que le karaté a toute sa place parmi les disciplines olympiques. En effet, la question de l'olympisme du karaté existe depuis les années 1990. A l'époque déjà, la fédération pensait faire entrer le karaté aux Jeux Olympiques. D'ailleurs, nous pouvons nous interroger sur la nature du message qu'a diffusé la FFKDA à ce propos et ce qui l'en reste.

Olympique =
reconnaissance

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

9

2,0%

pas du tout d'accord

12

2,7%

pas d'accord

32

7,2%

plutôt d'accord

198

44,8%

tout à fait d'accord

191

43,2%

TOTAL OBS.

442

100%

En effet, les karatéka semblent être conscients que « le karaté olympique c'est davantage de reconnaissance du grand public et des pouvoirs publics ». Ici, l'idée de la reconnaissance du karaté par les instances publiques est centrale. En effet, avoir une pratique olympique permet d'intégrer des dispositifs et de bénéficier de financements plus conséquents qu'à l'heure actuelle. Il semble donc nécessaire pour les pratiquants que le karaté devienne une pratique olympique ce qui permettrait de développer cette

Anthony METTLER 69

pratique qui se situe sur un champ concurrentiel de plus en plus fort et qui ne dispose pas d'une image très médiatique pour le moment. Mathieu nous dit « je suis clairement pour l'olympisme, nous ne sommes pas sport olympique et je pense que ça n'arrange pas le karaté qui reste très obscure pour les non-pratiquants. » Se pose alors la question de la de la perte des valeurs et de la peur de voir le karaté comme discipline sportive et moins comme cet « art martial ».

Master 2 SEP, Brest Juin 2009 Les pratiquants de karaté en France : de l'« artiste martial» à l'« égaré ».

Olympique = perte sens

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

10

2,3%

pas du tout d'accord

94

21,3%

pas d'accord

200

45,2%

plutôt d'accord

93

21,0%

tout à fait d'accord

45

10,2%

TOTAL OBS.

442

100%

Nous pouvons dire que 1/3 des pratiquants sont en accord avec l'idée que « le karaté olympique c'est la perte de sens de la pratique ». Nous avons 2/3 des pratiquants qui sont plutôt en désaccord. Cette affirmation nous montre que les pratiquants pensent que le karaté peut conserver tout son sens même s'il devient olympique. Toutefois, il semblerait que les pratiquants puissent à la fois se représenter et orienter leur pratique comme un « art martial » tout en acceptant le fait que le karaté puisse

être olympique. Bien sûr, il est important de nuancer car il y a des pratiquants qui ne souhaitent pas que le karaté soit olympique en raison de la perte de sens que cela amènerait.

Olympique =
motivation

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

12

2,7%

pas du tout d'accord

29

6,6%

pas d'accord

82

18,6%

plutôt d'accord

214

48,4%

tout à fait d'accord

105

23,8%

TOTAL OBS.

442

100%

« Le karaté olympique c'est une manière de motiver les pratiquants ». Notons qu'une grande majorité des pratiquants pensent que le fait que le karaté soit olympique puisse motiver les pratiquants. Cependant, cette affirmation sous entend qu'il y aurait un élément motivateur une fois le karaté devenu olympique : la compétition. Or, nous avons vu précédemment que le karaté ne peut pas être réduit qu'à l'aspect compétitif, au contraire, cette discipline rassemble des pratiquants ayant des orientations

Anthony METTLER 70

très différentes. Donc, il est nécessaire de prendre en compte le fait qu'une majorité des pratiquants pensent que le karaté olympique puisse motiver les karatékas mais il ne faut pas exclure les pratiquants qui ne le pensent pas. Pour Alex93, « l'esprit Olympique «plus vite, plus fort, plus haut« me plaît beaucoup et j'aimerai bien entendu voir le kumite dans cette compétition. Cependant je ne veux pas que le kata qui est basé plus sur le côté spectaculaire et esthétique rentre dans les Jeux Olympique. C'est, je pense, une image erronée que le karaté donnerai au monde Olympique. »

93 Etudiant, sans emploi, 21 ans, 2ème dan, a commencé le karaté en 1993, titulaire du DAF, 16 ans de pratique

Master 2 SEP, Brest Juin 2009 Les pratiquants de karaté en France : de l'« artiste martial» à l'« égaré ».

En ce qui concerne la question du karaté olympique, nous pouvons dire que les pratiquants pensent dans l'ensemble que cela serait positif pour la discipline. Plus encore, il espère que ce rêve aboutisse un jour. Cependant, l'apport des entretiens à ce sujet nous montre que certains pratiquants sont très sceptiques quant à l'intégration du karaté dans les disciplines olympiques. Des peurs existent et apparaissent comme nous le dit Alain94, « j'émets beaucoup de réserves sur le système, c'est une fête du sport avec pleins de magouilles derrière. »

d) Le travail du combat

Combat + interess que
technique

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

9

2,0%

pas du tout d'accord

104

23,5%

pas d'accord

260

58,8%

plutôt d'accord

51

11,5%

tout à fait d'accord

18

4,1%

TOTAL OBS.

442

100%

« Travailler le combat (compétitif ou traditionnel) c'est plus intéressant que de travailler la technique ». Cette affirmation nous renseigne sur le fait que les pratiquants travaillent autant l'aspect technique que l'aspect combat du karaté. Le fait qu'une grande partie des pratiquants ne semble pas d'accord avec l'idée que le combat soit plus intéressant que la technique nous renseigne sur l'idée que les karatéka travaillent l'ensemble des aspects de leur discipline.

Par l'intermédiaire de cet item : « travailler le combat (compétitif ou traditionnel) c'est apprendre à gérer ses émotions (peur, stress, agressivité ...) », nous pouvons affirmer que les pratiquants voient l'aspect combat du karaté comme un outil permettant d'apprendre à gérer les émotions telles que la peur ou l'agressivité.

Combat = gestion émotions

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

6

1,4%

pas du tout d'accord

7

1,6%

pas d'accord

20

4,5%

plutôt d'accord

227

51,4%

tout à fait d'accord

182

41,2%

TOTAL OBS.

442

100%

Anthony METTLER 71

94 Professeur de karaté à mi-temps, responsable de l'enfance et de la jeunesse à la Communauté de communes, 26 ans, a commencé le karaté en 1988, titulaire du Brevet d'Etat, 21 ans de pratique.

Master 2 SEP, Brest Juin 2009 Les pratiquants de karaté en France : de l'« artiste martial» à l'« égaré ».

Combat = prepa
agression

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

5

1,1%

pas du tout d'accord

18

4,1%

pas d'accord

81

18,3%

plutôt d'accord

249

56,3%

tout à fait d'accord

89

20,1%

TOTAL OBS.

442

100%

C'est l'aspect self-défense qui est questionné par l'affirmation : « travailler le combat (compétitif ou traditionnel) c'est se préparer à répondre à une éventuelle agression ». Nous pouvons voir que le travail du combat semble préparer à une éventuelle agression. Pour autant, 22,4% des pratiquants ne sont pas en accord avec cette idée ce qui nous ramène à la question des formes de pratique du karaté, à savoir que les karatéka qui pratiquent dans l'idée du bien être ou dans la recherche

d'une école de vie sans pour autant être sur une pratique de self-défense ne se retrouveront pas dans cette affirmation. Donc, nous voyons ici que la fonction self défense du karaté a une grande importance mais n'est obligatoirement recherchée par l'ensemble des pratiquants.

Combat = dev qualité
physique

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

3

0,7%

pas du tout d'accord

4

0,9%

pas d'accord

15

3,4%

plutôt d'accord

231

52,3%

tout à fait d'accord

189

42,8%

TOTAL OBS.

442

100%

« Travailler le combat (compétitif ou traditionnel) c'est une manière de développer ses qualités physiques (force, vitesse, réflexe ...) ». Au même titre que la gestion des émotions, le combat permettrait de développer les qualités physiques des pratiquants. En effet, 95,1% des karatéka sont en accord avec cette idée. Dès lors le combat compétitif ou traditionnel participerait au développement du potentiel physique des pratiquants.

Nous avons vu que les karatéka ne

Anthony METTLER 72

pratiquent pas que l'aspect combat du karaté, ils s'exercent également sur la forme technique. Aussi, la fonction self défense est importante mais n'est pas nécessairement recherchée par le pratiquant. Cependant, il y a une forte convergence sur les apports de ce type de travail, en effet, nous avons vu que la pratique du combat compétitif ou traditionnel contribue au développement du potentiel physique du karatéka et permet également d'apprendre à gérer ses émotions.

Master 2 SEP, Brest Juin 2009 Les pratiquants de karaté en France : de l'« artiste martial» à l'« égaré ».

e) Les modalités de pratique en voie de développement

Dans cette partie nous avons questionné les pratiquants sur ce que nous appelons les modalités de pratique en voie de développement. Concrètement, il s'agit des pratiques issues du karaté qui sont le résultat du processus de diversification de la pratique telles que le body-karaté, le karaté jutsu, le karaté contact ou encore le karaté artistique.

Artistique pas karaté

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

12

2,7%

pas du tout d'accord

27

6,1%

pas d'accord

102

23,1%

plutôt d'accord

192

43,4%

tout à fait d'accord

109

24,7%

TOTAL OBS.

442

100%

A l'affirmation : « le karaté artistique ce n'est plus vraiment du karaté. », nous constatons que 68,1% des pratiquants sont en accord avec cette idée

contre 29,2% des pratiquants qui sont en
désaccord. Dans ce cas, le karaté artistique qui est une pratique de compétition, proche des activités gymniques, basée sur la chorégraphie de mouvements de karaté sur de la musique ne semble pas correspondre à la représentation que les pratiquants ont du karaté.

Anthony METTLER 73

Pour appuyer cette idée nous avons pu entendre lors des entretiens qu'une pratiquante « n'adhère pas aux nouvelles pratiques dérivées. Pour moi ça n'a pas de sens »95 ou encore qu' « à l'heure actuelle, on fait des cases pour classer par exemple, le karaté do, le body karaté, le karaté pour les jeunes, pour les anciens. Et dans l'esprit des gens, ces cases deviennent totalement hermétiques et on finit par ne plus rien comprendre. »96.

Donc, les pratiquants semblent être conscients que le karaté se diversifie mais ne sont pas d'accord avec cela. Cependant, l'idée de la perte de sens proposée dans la question du karaté olympique se révèle ici. En effet, les pratiquants sont d'accord avec l'idée que le karaté puisse être olympique tandis qu'il ne sont pas d'accord avec le fait que la pratique puisse se diversifier alors que dans les deux cas il y a une remise en question des valeurs, du sens et de l'orientation que les pratiquants donnent au karaté.

95 Op. Cit. Entretien avec Angélique

96 Op. Cit. Entretien avec Richard

Master 2 SEP, Brest Juin 2009 Les pratiquants de karaté en France : de l'« artiste martial» à l'« égaré ».

Nous pouvons ajouter que le sentiment général dans l'ensemble des entretiens correspond à l'idée « qu'on associe le nom du karaté à des disciplines qui n'y ressemblent pas forcément, comme le body karaté. On utilise les techniques du karaté, mais sans vraiment y mettre l'efficacité du karaté. »97.

Une possible explication de ce phénomène a été abordé par Mathieu, « je pense qu'au niveau fédéral il y a un morcellement, je ne sais pas si c'est bien pour le karaté. Selon moi il n'y a qu'un karaté et pas un baby karaté, un karaté féminin, du body karaté etc. personnellement je ne trouve pas ça positif, ça ne fait juste que créer des licences. » Il analyse ce phénomène comme une sorte d'opération séduction de la fédération vers le grand public car « tout le monde doit trouver son compte ». L'idée de développer l'offre pour qu'il y ait une augmentation des licences est justifiée par l'affirmation suivante :

Body = amener vers karaté

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

21

4,8%

pas du tout d'accord

64

14,5%

pas d'accord

133

30,1%

plutôt d'accord

186

42,1%

tout à fait d'accord

38

8,6%

TOTAL OBS.

442

100%

« Le body karaté est une façon d'amener des pratiquant(e)s vers le karaté. » Ici, il n'y a que les pratiquants de karaté qui répondent et non pas les pratiquants qui ont commencé par du body karaté, par exemple, et qui se sont orientés vers une pratique plus traditionnel par la suite. Nous pouvons voir qu'il existe une opposition dans les opinions sur ces thèmes. Notons que 44,6% des pratiquants sont en désaccord avec l'idée

Anthony METTLER 74

que les pratiques telles que le body karaté puissent amener des pratiquant(e)s vers le karaté plus « traditionnel » contre 56,7% qui sont en accord avec cette idée. Il serait donc intéressant par la suite de questionner directement les pratiquant(e)s de body karaté afin de connaître leur opinion plus clairement.

97 Op. Cit. Entretien avec Mickael

Master 2 SEP, Brest Juin 2009 Les pratiquants de karaté en France : de l'« artiste martial» à l'« égaré ».

Contact = retour principe

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

28

6,3%

pas du tout d'accord

41

9,3%

pas d'accord

193

43,7%

plutôt d'accord

154

34,8%

tout à fait d'accord

26

5,9%

TOTAL OBS.

442

100%

« Le karaté-contact est un retour vers ce qui fait le principe du karaté. » Cet item nous renseigne sur la perception que les pratiquants ont du karaté contact qui est une forme de karaté créé par Dominique Valéra98 dont l'objectif est de laisser libre recours à la diversité technique du karaté sans pour autant restreindre sur la notion de « skin touch »99 en arbitrage. Nous avons une fois de plus une opposition dans les opinions sur ce type de

pratique, cependant, nous pouvons affirmer que majoritairement les pratiquants ne sont pas d'accord avec l'idée que le karaté contact soit un retour vers ce qui fait le principe du karaté. Nous devons tout de même préciser ce que nous entendons par le principe du karaté. En fait, ce principe n'ayant été définit dès le départ, il dépend de la manière dont le pratiquants se représente la pratique.

Jutsu distingue
pas karaté

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

51

11,5%

pas du tout
d'accord

24

5,4%

pas d'accord

172

38,9%

plutôt d'accord

168

38,0%

tout à fait d'accord

27

6,1%

TOTAL OBS.

442

100%

« Le karaté-jutsu ne se distingue pas véritablement du karaté. » Nous constatons qu'il y a très peu d'écart entre les pratiquants en accord et en désaccord sur cette affirmation. En effet, 44,8% des pratiquants sont en désaccord contre 44,1% qui sont en accord avec cette affirmation. Pour explication, le karaté jutsu est une forme de pratique qui intègre des techniques issues du judo et du jiu-jitsu (projection, saisies, étranglements). De plus, certains pratiquent du karaté jutsu sans pour autant s'identifier comme karaté jutsuka.

Anthony METTLEK 75

98 Dominique Valéra est Champion du Monde par équipe (1972), plusieurs fois Champion d'Europe, il rencontra son ami Bill Wallace, Champion du Monde du Karate Professionnel (l'ancêtre de la Boxe Américaine) et fit une formation intensive à cette nouvelle discipline révolutionnaire. Il participa à une compétition dans ce style aux USA et fit une forte impression. Dominique Valera est alors le pionnier dans le Full Contact en Europe et le diffusera en Europe.

99 Le « skin touch » est la notion de contrôle absolu sur les technique de poing et de jambe en compétition de karaté classique, par exemple, un coup de poing ayant un impact diminuant le potentiel physique de l'adversaire entraine une sanction pouvant aller jusqu'à la disqualification.

Master 2 SEP, Brest Juin 2009 Les pratiquants de karaté en France : de l'« artiste martial» à l'« égaré ».

Dans le cas du karaté Jutsu, il est possible d'expliquer ce résultat en fonction de la conception qui est faite du karaté. Dans un premier temps il y aurait une vision qui permettrait d'intégrer la partie jutsu dans la pratique du karaté sans distinction particulière. Tandis que l'autre conception viserait à rendre le karaté justu plus autonome et existerait en tant que tel. Dès lors, nous pouvons retrouver ces différents types de distinctions pour chacune des affirmations sur les pratiques qui sont techniquement et culturellement proches du karaté dit « classique ».

Le thème des modalités de pratique en voie de développement nous montre qu'il existe des conflits d'opinions qui laissent penser que les valeurs que les pratiquants donnent au karaté sont également très hétérogènes. Toutefois, il semble exister une résistance quant au sens qui est donné au karaté, en effet, certains pratiquants semblent se représenter le karaté comme un ensemble aux mulitples facettes tandis que d'autres se représenteraient le karaté comme plusieurs éléments qui coexisteraient sans pour autant avoir de lien entre eux.

f) La question du karaté enfant

Karaté enfants = detect
champion

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

13

2,9%

pas du tout d'accord

67

15,2%

pas d'accord

185

41,9%

plutôt d'accord

158

35,7%

tout à fait d'accord

19

4,3%

TOTAL OBS.

442

100%

« La pratique du karaté chez les enfants c'est un moyen de détecter de futurs champions. » Cette affirmation met en évidence le fait que 41,9% des pratiquants ne pensent pas le karaté enfant comme un outil de sélection par l'intermédiaire des compétitions poussins, pupilles et benjamin. Cependant 35,7% sont « plutôt d'accord » avec cette affirmation, 15,2% ne sont « pas du tout d'accord », et 4,3% sont « tout à fait d'accord ». Dès lors, nous pouvons dire qu'il existe deux façons de voir le karaté enfant et les

Anthony METTLER 76

compétitions enfants d'une manière générale, d'un côté il y a ceux qui conçoivent le karaté enfant comme un outil de sélection permettant d'alimenter les vivier d'athlètes et donc de copier le fonctionnement de l'élite Junior-Senior en karaté pour des enfant de moins de 10 ans, au contraire, l'autre possibilité serait de concevoir le karaté enfant comme un outils d'éducation avant tout permettant à l'enfant de se développer au sens d'Edouard Claparède (1937) c'est-à-dire que « l'enfant n'est pas un adulte miniature, il n'est pas seulement différent d'un point de vue morphologique, mais aussi de par sa physiologie et son psychisme. » Bien sûr, ces deux conceptions sont compatibles et ne sont pas exclusives.

Master 2 SEP, Brest Juin 2009 Les pratiquants de karaté en France : de l'« artiste martial» à l'« égaré ».

Karaté enfants diff
adulte

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

10

2,3%

pas du tout d'accord

24

5,4%

pas d'accord

126

28,5%

plutôt d'accord

180

40,7%

tout à fait d'accord

102

23,1%

TOTAL OBS.

442

100%

Karaté enfants =
éducatif

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

6

1,4%

pas du tout d'accord

2

0,5%

pas d'accord

5

1,1%

plutôt d'accord

151

34,2%

tout à fait d'accord

278

62,9%

TOTAL OBS.

442

100%

En effet, 40,7% des pratiquants sont « plutôt d'accord » avec l'idée que « la pratique du karaté chez les enfants c'est très différent du karaté pour adulte. » Pourtant 28,5% ne sont « pas d'accord », 23,1% sont « tout à fait d'accord » et 5,4% ne sont « pas du tout d'accord ». Les réponses apportées nous renseignent sur l'idée que 1/3 des pratiquants pensent qu'il n'y a pas de différenciation à faire entre le karaté pour les adultes et le karaté pour les enfants.

Cependant, 62,9% des pratiquants ont répondu « tout à fait d'accord » et 34,2% ont répondu « plutôt d'accord » à l'affirmation : « la pratique du karaté chez les enfants c'est éducatif sur le plan physique et moral. » Soit un total de 97,1% des pratiquants qui sont en accord avec l'idée d'un enjeu éducatif de la pratique du karaté pour les enfants. Il reste à voir les moyens pédagogiques utilisés pour y parvenir.

Ici, l'idée que « la pratique du karaté chez les

Anthony METTLER 77

Karaté enfants =
occuper

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

9

2,0%

pas du tout
d'accord

91

20,6%

pas d'accord

192

43,4%

plutôt d'accord

125

28,3%

tout à fait
d'accord

25

5,7%

TOTAL OBS.

442

100%

enfants c'est un moyen comme un autre de les occuper. » nous renseigne sur le constat qui et fait quant à la pratique du karaté pour les enfants. En effet, 1/3 des pratiquants sont en accord avec l'idée que le karaté pour enfant est un moyen d'occupation contre 2/3 qui pensent le contraire. Il faut avoir à l'esprit qu'il peut avoir d'autres éléments externes à la pratique elle-même qui rentrent en compte comme le fait qu'il s'agit d'une activité pratique qui occupe le mercredi mais aussi que le groupe de jeunes pratiquants peut être agréable ou encore que l'enseignant est sympathique.

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Ce qu'il faut retenir des résultats sur le thème du karaté enfant concerne l'idée que les pratiquants sont conscients de l'intérêt de l'éducation tant physique que psychique de l'enfant par le karaté ou les sports plus généralement. Nous pouvons ajouter que le thème du karaté enfant révéle l'existence de différentes conceptions de la pratique. En effet, nous avons vu qu'il existait des divergences sur les thèmes de la détection de futurs champion ou encore du temps d'occupation pour les enfants. Aussi, pour d'autres et peut être les mêmes, la pratique du karaté pour les adultes ne semble pas se différencier de celle des enfants.

Ces deux constats posent la question de la formation des enseignants en karaté et c'est en ce sens que la Direction Technique Nationale a nommé deux experts en « pédagogie enfant », Michel Kervadec et Philippe Sauvage, afin de proposer une nouvelle approche dans l'enseignement du karaté vers ce public.

g) Les femmes et le karaté

Karaté s'adresse H/F

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

6

1,4%

pas du tout d'accord

7

1,6%

pas d'accord

6

1,4%

plutôt d'accord

76

17,2%

tout à fait d'accord

347

78,5%

TOTAL OBS.

442

100%

Concernant la pratique du karaté féminin, nous constatons qu'une grande partie des pratiquants sont en accord avec l'affirmation « le karaté s'adresse autant aux hommes qu'aux femmes. ». Nous pouvons voir que les pratiquants perçoivent le karaté comme une pratique hétérogène et pas seulement masculine. Si nous mettons en lien cette donnée avec la répartition d'hommes (67,6%) et de femmes (32,4%) au sein de cette population, il semblerait que les femmes soient également d'accord avec cette affirmation. Afin d'appuyer cette idée nous pouvons voir que sur

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les questions plus technique il y a également une opinion majoritairement en faveur d'une reconnaissance positive des femmes.

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Femmes moins douées combat

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

4

0,9%

pas du tout d'accord

235

53,2%

pas d'accord

161

36,4%

plutôt d'accord

37

8,4%

tout à fait d'accord

5

1,1%

TOTAL OBS.

442

100%

En effet, l'affirmation « les femmes sont moins douées en combat que les hommes » apporte un élément complémentaire concernant la pratique du combat féminin, en effet, il semblerait que les pratiquants pensent que les femmes soient aussi douées que les hommes en combat. Précisons que le terme « moins douées » signifie que les femmes ne développeraient pas les

mêmes compétences que les hommes en combat. Cependant, il n'est pas précisé dans l'affirmation le type de combat questionné car il est possible de parler de combat dit traditionnel ou bien de combat de compétition.

Femmes plus technique

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

10

2,3%

pas du tout d'accord

96

21,7%

pas d'accord

213

48,2%

plutôt d'accord

105

23,8%

Tout à fait d'accord

18

4,1%

TOTAL OBS.

442

100%

En ce qui concerne l'affirmation « les femmes sont plus techniques que les hommes », nous pouvons voir que les pratiquants sont 69,9% en accord avec cette idée contre 27,9% des pratiquants qui sont en désaccord. Il y a tout de même 1/3 des individus qui pensent que les femmes développent plus de compétences en technique que les hommes. Donc, il semblerait qu'une partie importante des pratiquants voient le public féminin en karaté comme étant compétent autant en combat qu'en technique. Toutefois, il subsiste encore des

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opinions divergentes sur ce thème, en faible proportion tout de même.

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Monde karaté = univers
machiste

Nb.
cit.

Fréq.

Non réponse

6

1,4%

pas du tout d'accord

131

29,6%

pas d'accord

201

45,5%

plutôt d'accord

85

19,2%

tout à fait d'accord

19

4,3%

TOTAL OBS.

442

100%

Lorsque l'on pose l'idée que « le monde du karaté est un univers machiste » nous pouvons dire que 23,5% des pratiquants se représentent le monde du karaté comme machiste, ce qui n'est pas négligeable. Si l'on met ce chiffre en rapport avec la répartition des femmes (32,4%), il est possible que les femmes perçoivent quant à elles le milieu du karaté comme machiste.

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Nous pouvons dire que les représentations sur la place qu'occupent les femmes dans la pratique du karaté sont mulitples. En effet, nous avons vu que la pratique du karaté correspond autant aux hommes qu'aux femmes. Pourtant, lorsque l'on précise le propos et que l'on questionne les représentations que les pratiquants ont des compétences des femmes sur le plan technique ou combat, nous relevons des disparités. Aussi, l'univers du karaté est perçu comme machiste pour 26,5% des pratiquants. Cependant, cette opinion regroupe à la fois les hommes et les femmes, il serait donc nécessaire d'approfondir cette question.

En ce qui concerne les orientations et les opinions sur le karaté, nous savons qu'il y a une hiérarchisation des orientations de la pratique. En effet, les pratiquants se représentent leur pratique d'abord comme un « art martial » emprunt d'une « philosophie » constitutive d'une « éthique de vie ». Puis, le karaté semble permettre aux pratiquants de « se dépenser et d'apprendre à se défendre ». Enfin, l'aspect social, c'est-à-dire le fait « d'apprendre à vivre en groupe », est l'orientation qui la moins importante.

Ainsi, le pratiquant chercherait d'abord une éthique de vie imprégnée d'une certaine philosophie, puis il chercherait à se défendre et à se dépenser, pour finir, il chercherait à apprendre à vivre en groupe. De plus, l'analyse lexicale des définitions confirme l'idée que les pratiquants se représentent le karaté comme étant un « art martial » qui contribue à un « équilibre entre le corps et l'esprit » par la « maîtrise de soi ». Des mots comme « valeurs », « philosophie », « art de vivre » mais également « sport de combat » représentent le karaté pour ses pratiquants.

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L'analyse des opinions nous montre que les représentations des karatéka sont très variées. Nous avons révélé l'existence de divergences dans les représentations que les pratiquants ont du karaté. En effet, nous avons mit en évidence des oppositions sur les thèmes comme la ceinture noire et plus largement sur la question des grades. Ainsi nous avons vu que la ceinture a une valeur symbolique forte dans les représentations des pratiquants mais ceux-ci s'inquiètent du devenir des valeurs et du sens accordés aux grades.

Ensuite, les représentations sur la compétition nous montrent l'importance de celle-ci dans la construction et l'orientation du sens que le pratiquant lui accordera. C'est en ce sens qu'il existe certaines oppositions dans les rerpésentations sur ce thème au même titre que le karaté olympique. Nous avons vu que les pratiquants espèrent que leur pratique devienne olympique tout en ayant des inquiétudes quant au sens et à l'image qui sera faite de leur pratique.

Toutefois, les karatéka pensent qu'il est nécessaire de devenir olympique pour se développer et motiver les pratiquants. Il existe aussi des divergences dans les représentations en ce qui concerne la fonction du karaté, nous avons relevé que pratiquer le karaté pour répondre à une agression n'est pas l'ultime orientation possible. Les thèmes sur la place des femmes et sur le karaté enfant présentent également bon nombres de divergences. Enfin, le thème sur les nouvelles modalités de pratiques met en avant le fait qu'il puisse y avoir des conceptions très différentes du karaté lui-même.

Cependant, il existe des éléments convergents sur l'idée que le karaté puisse être un outil éducatif permettant d'apprendre à gérer ses émotions et développer ses qualités physiques. Dès lors, nous pouvons dire que le consensus existe sur les finalités éducatives du karaté mais que les oppositions sont fortes dès l'instant où l'on aborde des thèmes qui correspondent à des orientations de pratique. C'est en ce sens qu'il est pertinent de mettre à jour les différents profils de pratiquants.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo